La 6e édition des Journées nationales de l’archéologie se déroule du vendredi 19 au dimanche 21 juin 2015, dans toute la France. L’occasion à Rennes d’approcher la people du moment. Celle qui a mis trois siècles pour avoir son quart-heure (et surement plus !) de célébrité!
Vous l’avez surement vue à la télé ou au moins son cercueil. Louise de Quengo reposait tranquillement dans le sous-sol du couvent des Jacobins jusqu’à ce qu’un engin de chantier lui tombe dessus. Sa sépulture est une des plus belles du XVIIe siècle jamais trouvée en France. Le cercueil en plomb a permis une conservation exceptionnelle de sa dépouille et de ses atours : cape, chasuble, robe de bure, chemise en toile, jambières en sergé de laine et mules en cuir à semelle de liège (toute la mode funéraire de l’époque chez les aristos). Bonnets et coiffes couvraient sa tête dont le visage est délicatement protégé par un suaire. On peut parier que son âme est au ciel, elle a tout fait pour (scapulaire de dévotion autour du bras droit et crucifix dans les mains jointes) ! En tous cas, pour l’instant, son corps et son cercueil sont à Toulouse pour les analyses scientifiques. L’histoire de cette découverte hors du commun sera expliquée, avec photos à l’appui, lors d’une conférence de Rozenn Colleter aux Champs libres, dimanche à 15h (gratuit, mais sur inscription au 02 23 40 66 00).
Pour la première fois, un « village de l’archéologie » regroupant le musée de Bretagne, l’Espace des sciences, l’Inrap, des chercheurs de l’IRISA et du CReAAH ainsi que des associations (Men Ha Houarn, Alter Ego) sera planté sur l’esplanade des Champs libres samedi et dimanche. Il s’y tiendra des rencontres, des projections, des expériences immersives, des ateliers autour de l’actualité archéologique du territoire. Le musée de Bretagne, qui conserve le mobilier archéologique des fouilles locales, proposera des visites et une présentation en avant-première d’un statère cyrénaïque ayant récemment rejoint les collections. Ouatizite ? Une pièce de monnaie antique venue de la Cyrénée oui, la région d’origine de Siméon le Cyrénaïque qu’on croise dans l’évangile selon J.C. ! Des côtes d’Afrique du Nord à celles de l’Armorique… le sujet risque d’être passionnant.
Un focus sera proposé sur la ville au Moyen Âge et à l’époque Moderne, par le biais notamment de conférences
sur les fouilles menées par l’Inrap au couvent des Jacobins, aux Portes mordelaises et place Saint-Germain. Les visiteurs pourront s’immerger, en 3D, dans la salle du jeu de Paume de la rue Saint-Louis, grâce aux recherches du CNPAO et de la plateforme Immersia. Au laboratoire de Merlin, l’Espace des Sciences proposera un focus sur la photogrammétrie et ses applications à l’archéologie.
Ceux qui préfèrent le « terrain » ne louperont pas la visite d’un chantier de fouilles à Bourgbarré où ont été mises à jour deux fermes gauloises encadrant une importante occupation gallo-romaine (Ier – IIIe siècle de notre ère). Céramiques, fragments de verre, monnaies ou clous témoignent des fonctions domestique et artisanale du site. Déchets de forge et de fosses liées aux techniques du feu évoquent des activités métallurgiques – qui elles, seront détaillées lors d’une conférence sur « La forge et le forgeron » à l’espace culturel d’Orgères, samedi à 10h30. Samedi 20 juin, de 10h à 17h, le site de Bourgbarré sera exceptionnellement ouvert au public. Les archéologues proposeront en continu des visites commentées (entrée libre. Stationnement : rue du Placis à Bourgbarré)
Entre fête de la musique et journées archéo, dimanche après-midi, va falloir faire des choix !
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