Interdiction du voile et du jeûne, le rapport sénatorial qui transforme la laïcité en police des consciences

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rapport islam
Jacqueline Eustache-Brinio, sénatrice du Val-d'Oise

Le rapport Eustache-Brinio, signé par 29 sénateurs Les Républicains, prétend lutter contre « l’islamisme » en France. Cent sept pages, dix-sept recommandations avec un ton grave, une ambition affichée : un nouveau (et énième) « réarmement républicain ». Mais deux propositions suffisent à cristalliser le débat : interdire le voile dans l’espace public pour les moins de 16 ans et interdire le jeûne religieux avant cet âge.

Derrière la façade de protection de l’enfance, une rupture profonde se dessine qui est le passage d’une laïcité qui encadre la neutralité confessionnelle de l’État à une laïcité sociétale qui contrôle les individus, les familles, les corps, les valeurs de l’esprit et les pratiques intimes. Autrement dit, le basculement d’un principe démocratique vers un projet de surveillance sociétale. Cet article analyse en profondeur ce glissement, ses contradictions, ses risques et ce qu’il révèle du débat français, sans rien nier de la réalité de la menace islamiste.

Ce que propose réellement le rapport LR

Le rapport va bien au-delà du voile des collégiennes. Parmi les mesures :

  • interdiction du voile pour les moins de 16 ans dans l’espace public ;
  • interdiction du jeûne religieux pour les moins de 16 ans, au nom d’une soi-disant « protection sanitaire » ;
  • interdiction du voile pour les accompagnatrices de sorties scolaires ;
  • extension de la « neutralité des fonctionnaires » à des secteurs entiers de la société qui ne sont en rien des expressions de l’État : sport, fédérations, élus locaux ;
  • durcissement des contrôles des financements des mosquées ;
  • renforcement du contrôle migratoire et de la lutte contre les mariages forcés.

Autrement dit : un ensemble hétérogène qui mêle des mesures sécuritaires classiques et des propositions beaucoup plus intrusives qui visent non plus les acteurs islamistes toxiques mais les familles musulmanes ordinaires.

Ce n’est pas aux parents d’imposer des dogmes aux enfants…

Une justification récurrente dans ce rapport, comme dans plusieurs propositions LR récentes, est de dire qu’il ne reviendrait pas aux parents de transmettre des dogmes à leurs enfants. L’argument repose sur un postulat un brin explosif : la transmission des valeurs, notamment religieuses, serait suspecte, voire dangereuse.

Or, dans toutes les démocraties libérales :

  • les parents transmettent leurs valeurs spirituelles ou philosophiques ;
  • ils décident des rites de passage, du rapport à la nourriture, du rapport au sacré ;
  • ils emmènent leurs enfants à la messe, au temple, à la synagogue, à la mosquée… ou nulle part.

C’est précisément le cœur de l’autorité parentale, tant qu’il n’y a pas maltraitance, ni pression contraire à la dignité de l’enfant, ni entorse à la Loi. Protéger les mineurs contre des abus avérés est un devoir de l’État ; suspecter par principe toute transmission religieuse en est un autre, d’une tout autre nature.

Alors si ce n’est pas aux parents, à qui les sénateurs souhaitent-ils déléguer cette mission ?

À l’État ? À l’école ? Aux juges ? Aux médecins ?

Un tel déplacement reviendrait à faire de l’État le gardien du « bon » rapport à la croyance. C’est un changement radical de modèle républicain où l’État fixerait la manière dont un enfant doit – ou ne doit pas – être croyant.
On entrerait dans une situation où la religion devient une affaire d’État, ce qui contredit autant la liberté de religion, la loi de 1905, que la liberté d’éducation des familles. Ce renversement rappelle, tendanciellement, les logiques de certains régimes à Parti unique dans lesquels le pouvoir décide quel type de croyance et de valeurs est acceptable et quel type ne l’est pas. Ce n’est pas la tradition libérale, a fortiori française.

Une exception française poussée jusqu’à l’absurde : le contraste européen

Les sénateurs LR présentent leur démarche comme un approfondissement de la laïcité. Mais si l’on regarde sérieusement ce qui se fait ailleurs en Europe, on s’aperçoit que le triptyque proposé par ce rapport est sans équivalent :

  • l’interdiction du voile (simple foulard islamique) pour les mineures dans tout l’espace public ;
  • l’interdiction du jeûne religieux avant un certain âge ;
  • l’extension d’une obligation de « neutralité confessionnelle » à des acteurs qui ne sont pas des agents de l’État (parents accompagnateurs, élus, fédérations sportives, etc.).

Dans les autres pays européens, on trouve bien des restrictions ponctuelles, mais rien d’équivalent :

  • Plusieurs États ont adopté des interdictions du voile intégral (niqab, burqa) dans l’espace public, souvent au nom de la sécurité ou de l’identification (France, Belgique, Autriche, Danemark, Suisse, Portugal, etc.). Mais ces lois visent le voile intégral, pas le simple hijab, et ne ciblent pas spécifiquement les mineures.
  • Quelques pays ont tenté de restreindre le foulard à l’école : l’Autriche a voté une interdiction du hijab pour les filles de primaire, mais la Cour constitutionnelle l’a annulée en 2020 pour discrimination, précisément parce qu’elle ciblait un symbole religieux particulier.
  • Le Kosovo interdit le voile dans les écoles publiques, mais là encore il s’agit d’un cadre scolaire, pas de l’espace public entier, et la mesure est très spécifique à son histoire politique.
  • Sur le jeûne, on ne trouve en Europe que quelques règlements internes d’écoles (au Royaume-Uni par exemple) qui encadrent le Ramadan pour des raisons de santé ou d’organisation scolaire ; il ne s’agit pas de lois nationales interdisant le jeûne des mineurs, encore moins dans la sphère privée.
  • Quant à l’extension de la neutralité à des parents accompagnateurs ou à des élus, la tendance dominante est inverse. En France même, le Conseil d’État a rappelé que les parents accompagnant les sorties ne sont pas soumis à l’obligation de neutralité qui pèse sur les agents publics.

Autrement dit :
aucun autre pays européen n’a, en vigueur, une loi générale interdisant à toutes les mineures de porter un simple foulard religieux dans tout l’espace public ;
aucun n’interdit par la loi le jeûne religieux des mineurs ;
aucun ne pousse la logique de neutralité jusqu’à transformer en quasi-fonctionnaires soumis à neutralité vestimentaire des parents ou des acteurs privés du sport, comme le suggère ce rapport.

Ni l’Allemagne, ni l’Espagne. Ni la Belgique. Ni l’Italie. Ni les Pays-Bas. Ni les pays nordiques. Pourtant, ces États ne sont pas davantage (ni moins) submergés par le séparatisme islamiste que la France. Cela prouve une chose simple : la cohésion nationale ne dépend pas de la capacité de l’État à empêcher les adolescents de jeûner ou de se couvrir les cheveux.

Au contraire, de telles interdictions risquent surtout de :

  • cabrer les musulmans libéraux attachés à la République mais blessés dans leur vie familiale ;
  • alimenter le discours victimaire des islamistes (« On veut vous interdire d’être musulmans ») ;
  • invisibiliser les autres religions, qui vivent elles aussi de rites, de jeûnes, de codes vestimentaires modestes.

Dans une démocratie, la paix civile ne naît jamais de la répression des signes, mais du respect égal des libertés et de la capacité de l’État à distinguer clairement un projet politico-religieux de domination d’un fait religieux ordinaire.

De la neutralité des services publics à la police des apparences : une dérive inquiétante de la République française

La grande rupture introduite par ce rapport tient en une phrase : on ne parle plus de la neutralité de l’État, mais de la régulation de l’apparence religieuse des enfants dans toute leur vie sociale.

Interdire le voile à 14 ans dans la rue, interdire le jeûne familial pendant le Ramadan, c’est intervenir dans :

  • l’habillement quotidien ;
  • les pratiques alimentaires intimes ;
  • la vie symbolique de la famille ;
  • les rites de passage spirituels ;
  • les traditions parentales.

Pour appliquer une telle loi, il faudrait :

  • des contrôles de rue à l’attention de jeunes filles identifiées comme musulmanes ;
  • des rapports d’enseignants sur des enfants qui ne mangent pas (avant de… de demander à des agents formés d’emmener de force l’enfant mille fois fautif au milieu de la cantine pour l’y gaver comme une oie et d’envoyer ses parents en camp de réarmement républicain ?)
  • une suspicion généralisée envers des familles religieuses.

Ce n’est pas de la laïcité. C’est un contrôle autoritaire des mœurs religieuses, une logique de gestion des corps et des consciences propre aux régimes autoritaires – qu’ils se réclament d’idéologies communistes ou théocratiques – et qui est incompatible avec un État de droit.

Oui, il existe des pressions réelles : des enfants sommés de jeûner, des filles forcées de se couvrir, de se marier sans leur consentement, des classes entières soumises à un climat de respectabilité religieuse. Le nier serait irresponsable. Mais la réponse doit être ciblée et passer par les équipes éducatives, le dialogue avec les familles, mais aussi des sanctions précises et sévères lorsque des abus ou des entorses à la Loi sont constatés, plutôt que par une interdiction générale qui criminalise aussi les familles paisibles. Et il faut donner à tous, en particulier aux enfants, les moyens de développer leur esprit critique, c’est le meilleur moyen de susciter en eux le désir de se questionner, d’interroger le monde qui les entoure et d’approfondir leur propre expérience religieuse, voire leur liberté spirituelle.

Un effet boomerang assuré : radicaliser les musulmans modérés

Ironie tragique, si ce texte devait devenir loi, ses premières victimes ne seraient pas les islamistes radicaux, qui contournent déjà l’État, mais les musulmans modérés.

Ceux-là même :

  • qui travaillent ;
  • paient leurs impôts ;
  • mettent leurs enfants à l’école publique et dans les écoles privées sous contrat ;
  • pratiquent un islam tranquille, familial, apaisé.

Le message qu’ils recevraient serait limpide :
votre religiosité normale est un problème politique.

Résultat :

  1. perte de confiance totale envers l’État ;
  2. sentiment d’humiliation durable, surtout chez les adolescents, avec un risque accru de radicalisation ;
  3. hausse mécanique des discours de rupture ;
  4. renforcement du discours islamiste qui explique que « la France veut des musulmans invisibles ou soumis ».

Ce rapport prétend combattre un séparatisme, il crée les conditions de son expansion.

La seule partie solide du rapport : le volet sécuritaire

Les passages les plus sérieux du rapport sont ceux qui relèvent de :

  • de la loi « séparatisme » ;
  • du contrôle des financements ;
  • de la lutte contre les réseaux ;
  • des enquêtes sur les prêcheurs radicaux ;
  • de la fermeture administrative des lieux dangereux.

C’est là le travail classique de l’État républicain. Le problème est que cette partie est aujourd’hui ensevelie sous un arsenal idéologique qui vise des pratiques familiales et non les acteurs islamistes. Et qu’il advient dans le sillage de la Loi d’août 2021, un arsenal législatif bricolé dans l’urgence, qui a eu pour conséquence de complexifier le fonctionnement de toutes les associations cultuelles, lesquelles sentent leur identité et le liant social qu’elles apportent à la société dans son ensemble entravés.

Une incompréhension profonde du fait religieux

Le rapport révèle une vision du religieux réduite à deux catégories :
– la menace ;
– l’emprise.

Jamais :

  • la spiritualité ;
  • la quête identitaire ;
  • la sociabilité familiale ;
  • la diversité interne des courants musulmans ;
  • le conflit générationnel ;
  • ou l’autonomie des croyants.

On oublie (ou on ignore) ainsi et aussi qu’une partie non négligeable des musulmans de France s’éloigne de l’islamisme, voire de l’islam lui-même. Certains deviennent athées, plusieurs agnostiques, d’autres se tournent vers d’autres traditions spirituelles, en particulier le christianisme, phénomène dont témoignent de plus en plus de paroisses locales, aussi bien protestantes, catholiques qu’orthodoxes. Autrement dit, le paysage n’est pas figé. Des hommes et des femmes, souvent jeunes, s’efforcent discrètement de redéfinir leur rapport à la foi et à la société. Réduire ce mouvement vivant à un simple « continuum vers l’islamisme » revient à caricaturer l’une des dynamiques les plus importantes de transformation religieuse contemporaine.

Une alternative : combattre l’islamisme sans détruire les libertés (si, si !)

Si la droite sénatoriale voulait vraiment combattre l’islamisme, elle commencerait par étudier sérieusement le fait religieux dans sa complexité – écouter sociologues, théologiens, enseignants, travailleurs sociaux, imams réformistes, croyants et non-croyants – plutôt que de réduire toute pratique musulmane visible à un symptôme d’emprise.

Elle commencerait par faire appliquer rigoureusement les lois déjà existantes, en ciblant les réseaux, les financements opaques, les prêcheurs de haine, au lieu de transformer des collégiennes voilées et des familles qui jeûnent en ennemis de l’intérieur et en entravant le fonctionnement des associations cultuelles de toutes les confessions.

Elle commencerait par cesser de traiter comme de simples “indésirables” à expulser les prédicateurs et influenceurs, en ligne ou dans les quartiers, qui appellent ouvertement à la violence – qu’elle vise des chrétiens ou de jeunes musulmanes qui tentent de s’affranchir de “grands frères” despotiques, incultes et violents – jusqu’au terrorisme. Dans un État de droit, leur place n’est pas d’abord dans un charter, mais devant un juge, puis, une fois les faits établis, en détention de longue durée dans des établissements sécurisés, au même titre que tout auteur ou complice d’entreprise terroriste. Expulser sans juger, c’est à la fois prendre le risque de les voir continuer à nuire ailleurs et donner le sentiment que la République délègue à d’autres la charge de traiter ses propres criminels.

Elle commencerait par soutenir les musulmans qui refusent l’islamisme, y compris le nombre important de jeunes femmes musulmanes qui aimeraient être laissées libres d’une vie spirituelle et d’une pratique culturelle libérales comme elles l’entendent mais qui craignent les pressions de leur entourage, au lieu de les placer tous et toutes sous le régime d’un soupçon permanent. Car la seule manière durable de réduire à peau de chagrin l’islamisme est de donner aux musulman·e·s qui vivent paisiblement leur foi les moyens et l’envie de se mobiliser en force contre lui.

Elle commencerait par renforcer l’école, la justice et le renseignement, là où l’État est légitime, plutôt que de s’inviter dans les cuisines et les salons.

Elle commencerait par s’attaquer aux conditions sociales qui rendent les jeunes vulnérables aux discours de rupture plutôt que d’ajouter une couche d’humiliation symbolique.

Elle commencerait aussi par prendre au sérieux ce que demandent depuis des lustres de nombreux Français : la nécessité de réduire fortement l’immigration en provenance de pays où la référence à l’islam structure fortement la vie publique, non par haine des personnes, mais par exigence de temps d’intégration et de stabilisation civique, dans le respect des engagements internationaux de la France.
Il existe des effets de seuil dans toute société. Au-delà d’un certain niveau de tension, d’incompréhension culturelle et de concentration territoriale, l’intégration ne se fait plus, ou très mal. Reconnaître cela, ce n’est pas verser dans le racisme anti-musulman, c’est admettre que l’intégration à l’esprit de la République suppose que les nouveaux arrivants puissent réellement entrer en contact avec un cadre commun dans lequel la loi de la Cité prime clairement sur toute allégeance communautaire, religieuse ou nationale d’origine.
Ce qui n’exonère en rien l’État et la société de leur responsabilité : combattre avec la même énergie les discriminations structurelles qui, elles aussi, sabotent l’intégration.
Une telle disposition pragmatique, si elle avait été décidée il y a vingt ou trente ans, aurait très probablement rendu l’atmosphère moins inflammable qu’elle ne l’est aujourd’hui.
Reste à savoir pourquoi une telle ligne n’a pas été assumée. Et la réponse tient pour une large part dans une alliance sous-jacente sur laquelle on préfère jeter un voile pudique : l’alliance entre une partie de la gauche se réclamant de grands principes, mais guidée d’abord par des calculs électoralistes, et une partie de la droite, celle égoïste et profiteuse, qui y a vu un moyen de diluer les acquis sociaux afin de peser sur le rapport de force salarial. Un combo par lequel a prospéré le néolibéralisme.

Elle commencerait, enfin, par traiter la laïcité comme un cadre de liberté partagée, non comme une arme identitaire pour rassurer un électorat inquiet, ni comme une arme idéologique comme l’a fait durant des décennies une partie de la gauche française. Alors seulement, la lutte contre l’islamisme cesserait d’être une posture et deviendrait une politique.

Le danger, c’est l’islamisme, pas les musulmans. Le danger, c’est la conception politique de la oumma, pensée comme un corps unique appelé à primer sur les lois communes démocratiques, républicaines, non confessionnelles, qui assurent à tout citoyen la liberté de sa pratique religieuse dès lors qu’il l’inscrit dans un esprit de complet respect des différences. C’est cette conception idéologique qui doit être combattue de la manière la plus forte. Et c’est précisément parce que cette nuance est essentielle qu’on ne combat pas les uns en humiliant les autres.

Durant un demi-siècle, la France a subi, au sein d’une partie de la gauche, une culture souvent ouvertement hostile à l’héritage chrétien – qui a contribué à désarmer un récit national sans arriver à lui substituer aucun lendemain qui chantent – où la laïcité a servi plus de revanche symbolique que de garantie équilibrée des libertés. À partir des années 1980, les élites de cet électorat ont compris que libéralisme bourgeois et valeurs sociales étaient devenus fusionables grâce à la perspective d’un enrichissement redistributif continu et universel. Dès lors, ils ont confondu ouverture généreuse et renoncement à toute exigence d’intégration pour le plus grand profit de leur trésorerie et d’une partie de la droite capitaliste qui a vu dans l’immigration de main-d’œuvre une variable d’ajustement économique. Ces deux logiques – l’angélisme idéologique et le cynisme économique – ont convergé en un néolibéralisme qui a fragilisé la République. Dès lors, le Front puis le Rassemblement national ont raffiné « le musulman » – et ses modes de vie différents puis concurrents, – en ennemi intérieur d’un peuple auquel la gauche néo-libérale s’adressait de moins en moins. Puis La France insoumise s’est emparée de la massification musulmane comme instrument de stratégie électoraliste, au risque de flatter des clientèles et de faire le jeu des islamistes au détriment d’un véritable processus d’intégration libérale soutenu par des musulmans sécularisés. Restait, malgré tout, une gauche non marxiste défavorable au communautarisme et une droite modérée qui, dans le sillage gaullien, conservait un esprit d’ouverture nuancée, inspiré d’un christianisme politique qui savait distinguer foi, nation et République. Avec ce rapport, cette digue a cédé et une partie de la droite sénatoriale a renoncé à cette tradition pour entrer à son tour dans le jeu dangereux des manipulations et surenchères identitaires.

Nicolas Roberti
Nicolas Roberti est passionné par toutes les formes d'expression culturelle. Docteur de l'Ecole pratique des Hautes Etudes, il étudie les interactions entre conceptions spirituelles univoques du monde et pratiques idéologiques totalitaires. Conscient d’une crise dangereuse de la démocratie, il a créé en 2011 le magazine Unidivers, dont il dirige la rédaction, au profit de la nécessaire refondation d’un en-commun démocratique inclusif, solidaire et heureux.