« On adore pratiquer ce sport en couple » : la folie Hyrox, entre course et cross-training

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Apparu il y a deux ans en France, le Hyrox connaît une ascension fulgurante. Cette discipline hybride, née en Allemagne, séduit un public de plus en plus large, notamment les couples et les amateurs de fitness urbain.

Courir, pousser, tirer, soulever. Et recommencer. Voilà à quoi ressemble une épreuve de Hyrox, cette discipline mi-course à pied, mi-cross-training, qui attire aussi bien les férus de performance que les curieux en quête d’un nouveau défi sportif. Créée en 2017 par Christian Toetzke, spécialiste du marketing sportif, et Moritz Furste, double champion olympique de hockey sur gazon, la formule s’est rapidement exportée dans les grandes métropoles mondiales. En France, où elle a débarqué en 2023, elle connaît un succès éclair.

Un format unique et accessible

Le principe ? Huit kilomètres de course, découpés en boucles d’un kilomètre, entrecoupées de huit ateliers fonctionnels : ski-erg, traîneau à pousser, burpees broad jumps, rameur, farmers carry, fentes lestées, sandbag lunges et wall balls. Le tout dans une ambiance proche de celle des compétitions de crossfit ou des marathons urbains.

Contrairement à l’image parfois élitiste des Spartan Races ou à la dimension communautaire très codifiée du crossfit, le Hyrox se veut inclusif et structuré. Les épreuves sont identiques d’un événement à l’autre, avec des catégories adaptées : solo, duo mixte, relais à quatre, ou élite. Ce format standardisé a contribué à sa rapide adoption par des sportifs venus d’horizons variés, et à son succès sur les réseaux sociaux.

« On ne s’ennuie jamais »

Clara et Théo, 29 et 31 ans, découvrent la discipline à Lorient en 2025 : « On cherchait une activité à faire ensemble. Le Hyrox nous a tout de suite plu : On adore pratiquer ce sport en couple » : la folie Hyrox, entre course, cross-training et convivialité. On se pousse, on se motive, et on progresse ensemble. » Ils sont désormais inscrits à la prochaine compétition à Paris et à Berlin. Comme eux, de nombreux duos voient dans le Hyrox une manière nouvelle de vivre le sport à deux, au-delà du simple footing dominical.

L’aspect événementiel n’est pas en reste. Chaque étape ressemble à un festival du fitness : lumières, musique électro, speaker déchaîné, public compact. Le tout orchestré avec une précision quasi-militaire. C’est à la fois professionnel, spectaculaire et très addictif. « On ne s’ennuie jamais », résume Julien, coach à Marseille, qui propose désormais des entraînements spécifiques pour préparer les épreuves.

Une nouvelle économie du sport

Le phénomène Hyrox est aussi une machine bien huilée, portée par une logique entrepreneuriale solide. Inscriptions payantes, merchandising, partenariats avec des marques de nutrition et de sport, studios partenaires… L’organisation a compris comment structurer une offre clé en main, à mi-chemin entre le sport de masse et le lifestyle premium.

Des clubs de fitness comme Basic-FitKeep Cool ou Urban Sports Club commencent à intégrer des modules Hyrox dans leurs programmes. Des coachs indépendants proposent des cycles de préparation. Les influenceurs multiplient les vidéos « Mon premier Hyrox » sur TikTok et YouTube, contribuant à son essor viral.

La Bretagne se met au diapason

En Bretagne, le phénomène Hyrox gagne également du terrain. Plusieurs clubs de sport et boxs de cross-training ont commencé à organiser des « Hyrox Heroes », des compétitions locales qui reprennent le format officiel sur une échelle plus modeste, souvent dans un gymnase ou un hangar transformé pour l’occasion. À Rennes, Brest, Vannes ou Lorient, ces événements attirent des centaines de participants et spectateurs, mêlant amateurs de fitness, anciens coureurs, et nouveaux convertis. Des clubs comme CrossFit LorientCrossFit Red Castle à Brest, CrossFit Ter intensity à PloemeurBreizh CrossFit ou Crossfit Erer à Rennes ont structuré des créneaux d’entraînement hebdomadaires dédiés. Ces rendez-vous permettent aux sportifs bretons de se tester, de se challenger, mais aussi de créer du lien, dans une ambiance plus conviviale que compétitive. Le tout contribue à faire de la région une véritable terre d’expérimentation pour le Hyrox à la française.

Hyrox vs Crossfit : convergence ou concurrence ?

Si les exercices sont proches, le Hyrox se démarque par son côté répétitif et mesurable. Là où le crossfit propose une variété extrême de wods (workout of the day), le Hyrox est toujours identique. Une répétition qui permet une comparaison directe des performances d’un événement à l’autre, dans une logique de ranking international.

Mais ce choix de la standardisation pourrait aussi limiter l’enthousiasme à long terme pour certains profils plus aventuriers. « C’est super motivant au début, mais on peut vite tourner en rond », nuance Hugo, pratiquant de crossfit depuis six ans. En revanche, pour les débutants ou les sportifs en quête de cadre, c’est un atout de taille.

Une tendance durable ?

Avec des événements prévus à Paris, Marseille, Toulouse, Nantes, Lyon et Lille en 2025, et un championnat du monde annuel, le Hyrox entend bien s’implanter durablement dans le paysage sportif français. Reste à voir s’il saura fidéliser au-delà de l’effet de mode.

Quoi qu’il en soit, le Hyrox reflète une mutation profonde des pratiques sportives : recherche de performance mesurable, goût pour le collectif, besoin d’un encadrement clair et d’un storytelling personnel. En cela, il est bien plus qu’un simple sport : il est un symbole d’une nouvelle génération fitness.