House of cards est une série évènement de la rentrée. Elle fait regretter de ne pas avoir accès au service Netflix. Diffusée sur Canal+ depuis jeudi 29 août, elle ne tardera pas à faire les beaux jours de Direct 8 et de sorties DVD pour Noël. Une nouvelle série américaine lucide sur les faux-semblants de politiciens machiavéliques. A savourer…

Netflix, producteur et diffuseur de House of cards, a mis les petits plats dans les grands avec de grands noms du cinéma. C’est en effet la première incursion télévisuelle de David Fincher (Seven, Fight Club, Panic Room…), le réalisateur étant également producteur. Il s’est attaché les services de Kevin Spacey dans le rôle principal d’un membre du Congrès étatsunien dont le spectateur va suivre les manigances. Car il s’agit bien d’une série sur les coulisses de la politique, adaptée de la version anglaise diffusée dans les années 90.

houseofcardsFrank Underwood (Kevin Spacey) pensait accéder au poste de secrétaire d’État après avoir offert son appui au président dans sa marche réussie vers la maison blanche. Mais le voilà trahi, et il décide de tout mettre en œuvre pour se venger. Il installe ses pions à des postes clés, utilise la presse, le lobbying, etc. Il informe une jeune journaliste débutante qui ne tarde pas à se révéler ambitieuse non seulement professionnellement, mais aussi…. Fincher laisse son personnage principal s’adresser directement au spectateur afin de dévoiler ses pensées intimes tandis qu’il prononce des discours policés ou fait des ronds de jambes devant les puissants.  Machiavélique et cynique, Spacey ne sombre pas dans le cabotinage que lui permettrait le rôle. Il fait face à une Robin Wright retrouvée, qui interprète son épouse, patronne d’une organisation caritative et tout aussi cynique que lui. Un envers du décor qui ne surprendra pas vraiment ceux qui connaissent ce milieu.

Nous sommes loin d’un Mr Smith au sénat de Capra qui déjouait les complots et donnait un message d’espoir. Ici c’est une réalité, certes romancée, mais qui dépeint bien les jeux d’alliance, les coups bas et les trahisons qui sont monnaie courante dans le milieu politique américain comme… français. On pourrait craindre que la série s’embourbe dans une lecture trop nord-américaine de la politique, trop technique, au point de ne pas passionner le téléspectateur français. Nous avons vu que les Borgia ont trouvé leur public tandis que  Commander in Chief sortie en 2005,  avec un duo Geena Davis-Donald Sutherland mémorable, se plantait faute de trouver du rythme sur la longueur. Justement, c’est tout le problème auquel risque d’être confrontée cette série si elle doit se poursuivre plus d’une saison. Mais ne boudons pas notre plaisir de découvrir cette œuvre de qualité. Quand bien même elle ne contribuera pas à enrayer la crise des vocations politiques chez les gens intègres. Reste les autres. Tous les autres…

House of cards
Série TV de David Fincher

Avec : Kevin Spacey, Robin Wright, Kate Mara, Corey Stoll
13 épisodes

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Didier Acker
didier.ackermann {@] unidivers .fr

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