cinéma, film unidivers, critique, information, magazine, journal, spiritualitéS’il fallait choisir un seul film pour découvrir l’oeuvre de Kitano, Hana-Bi serait l’idéal. Certes, on peut préférer Sonatine ou l’été de Kikujiro, mais Hana-bi recèle la quintessence du maître japonais.

Sorti en 1997 et distribué en France durant l’été 1998, Hana-Bi est le 7e film de Kitano alias Beat Takeshi si l’on compte l’étrange Getting Any? qui est un prolongement de sa carrière de comique télévisuel. Le spectateur y suit un policier usé par le temps, pris entre la maladie de son épouse, la blessure d’un ami et collègue ainsi que des histoires de dettes avec des yakuza. Nishi, interprété par Kitano, parle peu, mais, derrière ce visage dur et impassible, se cache une générosité et une sensibilité étonnante.

Nishi est à l’image de Hana-Bi : avare de dialogues. Kitano leur préfère les longs plans-séquences et autres scènes oniriques. Une manière classique du maître pour faire passer des émotions qui entrent en résonance avec nos souvenirs et nos blessures les plus intimes. Hana-Bi est drôle lorsque Nishi fait le pitre. Hana-Bi est violent lorsque l’on en vient au film de Yakuza moderne. Hana-Bi est triste, dans tout ce que la tristesse a de beau. Il est mélancolique, il est sensible et les larmes coulent à flots avant d’être séchées par un sourire qui illumine le visage du téléspectateur. Rares sont les films qui font passer par tous les registres des émotions humaines. Ce sont d’incontestables chefs-d’œuvre dont fait partie Hana-Bi.

 

Didier Acker
didier.ackermann {@] unidivers .fr

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