Gung Ho est un cri que l’on pousse pour se donner du courage. Pour montrer que l’on n’a peur de rien. Son origine incertaine viendrait des soldats américains qui l’utilisaient lors de la Seconde Guerre mondiale. Par extension, le cri désigne aujourd’hui une tête brûlée, une personne téméraire, capable du pire comme du meilleur. 

2047. Une catastrophe environnementale et politique s’est produite, avec pour aboutissement la survie humaine au sein de bastions surprotégés d’un mystérieux ennemi extérieur. Dit comme ça, c’est un peu léger, d’autant que l’action met du temps à se mettre en place. Mais n’est-ce pas le propos d’un bon scénario que de tenir le lecteur crescendo, par paliers successifs d’où il lui sera impossible de redescendre. Au delà, Gung Ho frappe avec un graphisme qui explose les codes, servi par des couleurs galopantes et additives. 

Certains y verront les influences d’Arthur Qwak dans Lola Cordova, d’autres celles de Hermann dans Jeremiah. Il y a, en effet, du premier et du second, mais l’œil cinématographique des auteurs semble être une approche plus intéressante. Le scénario ciselé au format grand écran de Benjamin von Eckartsberg, et les cadrages millimétrés de Thomas von Kummant, ramènent l’esprit de Gung Ho vers celui d’un long métrage de Lars Kraume, Die kommenden Tage (Les jours à venir – 2010). Comme dans le film, l’approche de la lumière est particulièrement soignée. Les ombres et les clairs se confondent en nécessité absolue. On est époustouflé par l’utilisation de textures plus belles les unes que les autres. L’absence d’encrage – c’est-à-dire de pourtours noircis qui d’ordinaire séparent les couleurs, renforce une esthétique bluffante nourrie d’influences conjointes : bédé, manga, dessin animé, anima 3D, cinéma, photographie… Malgré une intrigue mille fois ressassée, l’ensemble est vif, séduisant et, ce qui est l’essentiel pour une bande dessinée, graphiquement irréprochable.

Gung Ho est une série prévue en 5 tomes « standard » d’environ 80 pages. Chacun fera l’objet de 2 éditions « Deluxe » au format élargi (28×37) permettant d’apprécier les détails. Leur contenu sera enrichi de bonus inédits. Ces éditions au tirage strictement limité à 3000 exemplaires paraîtront tous les 6 – 8 mois.  Vite ! La suite…

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"GUNG HO" Tome 1/ 5 : Brebis galeuses - Editions Paquet

GUNG HO Tome 1/ 5 : Brebis galeuses
Eckartsberg / Kummant
84 pages – 15 €
Versions « Deluxe » en deux tomes (28X37) – 64 pages et 25 € pièce

"GUNG HO" : Brebis galeuses // Editions Luxe Tome 1 - Editions Paquet

."GUNG HO" : Brebis galeuses // Editions Luxe Tome 2 - Editions Paquet

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GUNG HO : La BD qui explose les codes

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Jérôme Enez-Vriad
Jérôme Enez-Vriad est blogueur, chroniqueur et romancier. Son dernier roman paru est Shuffle aux Editions Dialogues.

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