Maire de Chantepie, vice-président de Rennes Métropole, Grégoire Le Blond n’a plus l’allure d’un jeune élu au visage poupin. Le militant du Modem est devenu un homme aguerri de la politique. À Chantepie, dans sa mairie, il reçoit dans un grand bureau pour un petit tour d’horizon des grands dossiers rennais et en dire un peu plus sur lui.

 

A bientôt 40 ans, il ne comprend pas encore qu’on puisse lui faire des « sales coups ». « Je m’étonne toujours des partis-pris de la presse locale. Récemment, un journaliste vient m’interroger sur mon bilan de mi-mandat. Résultat, l’opposition a droit à autant de signes, une photo de groupe et la place en vue dans la page. Je ne suis pas certain que les autres maires de l’agglomération soient logés à la même enseigne… » Grégoire Le blond est comme cela… Il ne supporte pas l’injustice et le dit haut et fort. Assis derrière une table, il passe vite à un autre sujet qui lui tient à cœur : Chantepie. Dans sa commune, à deux pas de sa grande sœur rennaise, il joue la carte de la concertation. « Je demande toujours l’avis de la population avant de lancer tout projet urbain. C’est important de savoir ce dont les habitants ont vraiment besoin. »

J’ai un tas de projets à réaliser pour ma commune

Contrairement à d’autres femmes et hommes politiques, il ne veut rien imposer… quitte à perdre du temps dans la réalisation d’un lotissement ou encore d’un équipement public. Indéniablement, l’élu place son action dans le temps et veut inscrire son programme politique dans la durée. Pas question ainsi pour lui de briguer d’autres fonctions au sein de Rennes métropole : « J’ai des tas de choses à réaliser dans ma commune. » Sous-entendu, il n’est pas encore prêt… En revanche, il regarde de très près ce qui est entrepris par Rennes métropole. « Je ne comprends pas pourquoi le centre de congrès n’a pas été installé au Blosne où il aurait apporté de l’emploi. Le projet du couvent des Jacobins est bon, mais c’est une erreur de l’avoir prévu à cet endroit.»

Un autre dossier du bassin rennais lui tient également à cœur : les transports en commun. Grégoire Le Blond regrette amèrement que Chantepie soit délaissée… certes, par le métro, mais pire par le Bus à haut niveau de services (Un tiers de son financement avait été octroyé par l’Etat). « Les répercussions sont évidentes. On nous refuse l’argent pour les lignes transversales et urbaines. » À l’évidence, il ne digère pas le choix. Mais il se console bien vite dans les projets qu’il mène tambour battant sur sa commune. Il n’est pas peu fier de son école de musique dans le manoir de la ville, des parcours artistiques, des rives du Blosne et de son futur projet immobilier, le Bocage Citadin… « À chaque fois, je veille à accompagner nos programmes immobiliers d’équipements structurants et publics. »

On a laissé tomber la zone industrielle du sud-est

À deux pas de la grosse métropole rennaise, Grégoire Le Blond suit son petit bonhomme de chemin. Mardi dernier, il recevait les forces vives dans sa mairie de Chantepie. Dans ce petit monde de l’économie, il est visiblement comme un poisson dans l’eau. Non sans raison, il a toujours eu un regard bienveillant sur les acteurs économiques et sur les zones économiques. « La zone industrielle du sud-est est l’une des plus anciennes de Bretagne. Malheureusement, il n’existe pas de structures pour la moderniser. Que dire encore de la zone de la route de Lorient, elle pourrait être ‘densifiée’ et reconvertie. Rennes métropole a bien du retard et ne travaille pas dans le respect de l’esprit du Grenelle imposant la mixité des fonctions (habitat, commerce et industries). »

Loin de partager les visions métropolitaines de Daniel Delaveau et de ses amis, Grégoire Le Blond a le courage de ses opinions. Mais a-t-il suffisamment d’appuis au sein de Rennes métropole ? Pour aller beaucoup plus loin à un plus haut niveau politique, il devra en trouver dans sa famille politique et certainement au cœur de la cité rennaise. Heureusement, pour lui, il a la fougue de sa jeunesse et le tempérament d’un Normand d’origine, prudent et réfléchi.

Jean-Christophe

 

« J’ai fait sans Pierre Méhaignerie jusqu’à présent »

En Ille-et-Vilaine, Pierre Méhaignerie, député de Vitré et ancien ministre, est incontournable dans la vie de la droite UMP. On dit souvent qu’il fait la pluie et le beau temps dans la région. On dit même qu’il adoubait les candidats aux élections municipales rennaises, se gardant bien d’en choisir un pouvant lui faire de l’ombre… A Chantepie, Grégoire Le Blond, centriste, a eu cette réponse étonnante de franchise à la question : « Avez-vous eu besoin de l’aval de Pierre Méhaignerie ? » « J’ai fait sans lui jusqu’à présent. » Avant d’ouvrir son propos : « Je travaille avec tous les constructeurs, loin de tout clientélisme national ou local. »

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