La première édition du Green River Valley festival a enfin vu le jour les 24 et 25 septembre derniers à Vains (Manche), malgré son report l’année passée à cause de la crise sanitaire. Un festival prometteur et engagé qui met la musique au service de l’environnement.

«Souriez vous êtes au GRV », affichait la page instagram du festival. Une photo à l’image d’un événement placé sous le signe de la bonne humeur et d’une énergie post-covid qui faisait plutôt du bien à voir. Le Green River Valley présentait une programmation alléchante mélangeant à la fois reggae, dub, mais aussi hip-hop, et semblait voir grand pour sa première édition. Malgré les difficultés accumulées en raison des restrictions sanitaires, ses organisateurs ont su mobiliser leurs efforts et faire naître un festival qui a mobilisé pas moins de 6000 personnes, et qu’on espère voir revenir l’année prochaine.

Initialement prévu en juin dernier, puis reporté, le Green River Valley festival a finalement eu lieu ce dernier week-end de septembre. Malgré le froid et la pluie prévus au baromètre, le public a été nombreux à se presser aux portes du camping dès le vendredi après-midi, pour deux jours de concerts et de conférences autour du climat et de l’environnement dans un cadre hors du commun : la baie du Mont Saint Michel.

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© Nico M Photographe

La programmation musicale était variée et ambitieuse. Avec deux scènes majeures, la Grande Scène et la Scène SoundSystem, les festivaliers ont pu assister à différents concerts. Dès le vendredi 17h, il était possible de voir des artistes comme Selecta Antwan ou S’N’K défiler sur la grande scène.

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© Nicolas M Photographe

Sinsémilia : les vieux de la vieille

Le groupe tant attendu de cette première journée était Sinsémilia qui s’est produit dès 21h30 et qui a donné un show à la hauteur de leur carrière. Une heure de partage où les onze copains originaires de Grenoble ont fait danser un public, tout âge confondu. Le Green River Valley était l’occasion pour le groupe d’entamer la tournée de leur 30 ans et de jouer les meilleurs morceaux produits depuis leur début en 1991.

Parmi leurs interprétations, on a retrouvé bien évidemment leur chanson phare Tout le bonheur du monde. Ce morceau a d’ailleurs été l’occasion pour Bozo, sax alto du groupe, de laisser libre à son imagination sur un freestyle sax qui a régalé les oreilles du public. Il y a également eu la très fameuse version du groupe de La mauvaise réputation de Georges Brassens, reprise en chœur par tous. Un show assuré par un groupe dont la bonne humeur est toujours contagieuse.

Caballero & Jean-Jass : les rappeurs qui restent au vert

Entre une quatrième saison prévue de leur série High & Fines Herbes (accessible sur leur chaîne YouTube) et le Green River Valley, les rappeurs bruxellois Caballero et Jean-Jass restent au vert. Clou du spectacle de la première journée du festival, leur présence sur scène et la reprise de leurs morceaux phares ont déchainé une tempête. Car après tout, ils sont « incroyaux » et l’engouement qu’ils suscitent auprès des jeunes générations s’est clairement fait ressentir. Entre « Incroyaux », « Un cadeau », « Siri » ou bien encore « Californie », les deux rappeurs ont enflammé la scène du festival.

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© Nico M Photographe

Soom T & The Stone Monks : artiste sans frontière

Une des têtes d’affiche du deuxième jour du festival, l’artiste écossaise aux confins des genres musicaux entre reggae, hip-hop et soul, a encore une fois redéfini les frontières de la musique. Sauvage et avec un flow fluide et irréprochable, la présence de Soom T et sa prestation au Green River Valley ont prouvé que le festival a bien été à la hauteur de ses ambitions. Dur de croire, même à ses yeux, qu’il s’agissait de sa première édition. Des retours encourageants de la part des artistes et qui laisse espérer le retour du festival pour une seconde édition.

© Nico M Photographe

Bisou : l’artiste insolent du festival

Le festival Green River Valley c’était aussi l’occasion de découvrir des artistes atypiques tel que Bisou, originaire de Montpellier, connu pour ses sons mélangeant dub et électro. Le jeune artiste n’a pas eu peur de succéder à Caballero & Jean-Jass et il a su conquérir le public de festivalier avec des sons dub branchés. Nombreuses étaient les personnes à s’amasser sur la scène SoundSystem pour poursuivre la fête et laisser la musique battre son plein. Sous des airs désinvoltes et un nom sonnant plus fleur bleue et paillettes que dub, Bisou a marqué les esprits en menant adroitement le show auprès d’un public déchainé et fiévreux.

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  • stands créateurs GRV

Le village Green River Valley

Le festival se caractérisait par son engagement pour le climat et l’environnement. Le Village s’étendait sur la ferme des Cara-Meuh connue pour son éthique et sa politique raisonnée et locale. L’accès était gratuit pour tous et on y retrouvait des stands de nourritures et de boissons bio ou locales, dans le but de promouvoir une économie responsable. Cela se retrouvait également dans la présence de diverses structures associatives qui avaient monté leurs stands de protection de l’environnement, de refuges animaliers, d’aides humanitaires…

Le Green River Valley voulait aider ces structures associatives à se faire connaitre et à obtenir davantage de visibilité. Une cinquantaine d’exposants étaient donc attendus tout le week-end afin de mettre en avant l’artisanat, le local et les circuits courts. Avec le cashless, système monétaire local, il était possible de profiter de tous les stands mis à disposition durant les deux jours du festival. Cela était également l’occasion de déguster la bière GRV, une bière spéciale et locale créée en partenariat avec l’Écume des falaises.

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Le Village électrique, monté par l’association Les Moutons Électriques, proposait également des jeux et loisirs en liant l’absurde et l’agréable. Une monnaie locale, le mout, permettait de participer à divers jeux dans le but de tenter sa chance à la loterie et pourquoi pas gagner des cadeaux. Le tout était supervisé par la présence de deux DJ qui ont assuré la présence de danseurs, non pas le dancefloor, mais sur un… ring. La foule s’y est déchainée sur des sons et rythmes techno jusqu’à 3h du matin.

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©Nico M Photographe

Des conférences étaient aussi proposées sous le Chapiteau du Grand Rendez-Vous. Très diversifiées, elles permettaient une approche variée et complète des enjeux climatiques et environnementaux. On retrouvait entre autres l’intervention d’Avenir Climatique avec une conférence scientifique et complète sur les nécessités d’un changement dans nos pratiques de vie. La présentation d’éco-aventures, la projection du film Before the Flood de Leonardo di Caprio, ou encore le témoignage d’André Lefranc, propriétaire de la ferme des Cara-Meuh ont été autant de moyens de discussions axés autour de l’avenir environnemental. Une manière d’aborder des sujets sérieux et importants sans pour autant sombrer dans l’ennui ou le rébarbatif.

Enfin, il fallait souligner l’engagement et la bonne humeur des organisateurs et des 180 bénévoles qui auront permis à cette première édition de voir le jour. La bande de copains originaires de Normandie aura su motiver les troupes et nombreux étaient les t-shirts verts arborant le logo Green River Valley.

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  • village festival GRV

Le GRV festival aura réussi sa première édition avec succès. Comme une bouffée d’air frais post-covid, ce festival donnait (enfin) l’impression d’un vrai retour à la normale : des tentes en pagaille dispersées dans un champs, des chapiteaux un peu partout, une scène aux projecteurs transperçant la nuit noire, une foule compacte au risque de perdre ceux avec qui on était venus… comme un retour vers le futur où la covid n’aurait pas existé. Des visages aux sourires non dissimulés par des masques chirurgicaux, des bénévoles disponibles et accueillants, des événements riches et variés, une programmation plutôt chouette. Une recette aux ingrédients équilibrés que l’on aimerait retrouver re-visitée l’année prochaine.

Retrouvez les photos de l’événement sur les pages Instagram et Facebook

Site du festival

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