« La naissance d’un enfant c’est un tremblement de terres d’émotions », dit Grand Corps Malade. Thomas Baas illustre ces émotions écrites avec justesse. Un magnifique album en duo pour petits et grands qui paraîtra le 4 mai prochain aux éditions Les Arènes. 

C’est doux et chaud. Tendre et juste. Poétique et magique. Mélancolique et nostalgique. Ce sont les textes de Grand Corps Malade. 

C’est doux et chaud. Tendre et juste. Poétique et magique. Mélancolique et nostalgique. Ce sont les illustrations de Thomas Baas. 

Il fallait une adéquation complète entre les textes et les images qui devaient les illustrer. Signe fort d’un lien direct entre un poète et son illustrateur. Avec cet album qui porte simplement le nom de scène du chanteur, l’alchimie a parfaitement fonctionné.

C’est de naissance, de paternité, de famille qu’il s’agit puisque les deux chansons illustrées, « Définitivement » et « Tu peux déjà » ont été écrites respectivement par le slameur trois mois avant la naissance de son premier fils et trois ans après la naissance de son deuxième garçon. Trois comme des messages d’amour pour dire l’attente, la naissance et la vie.

Les chansons sont connues, fredonnées, slamées par des milliers de personnes. Par contre les dessins sont inédits. Ils sont magnifiques et nous entrainent dans une balade dans le temps et dans l’espace : trois ans et trois mois entre Saint Denis et Paris. On chemine lentement et on met sur les images nos propres émotions : celle d’une main enfantine lançant un avion de papier d’une fenêtre d’école, ou d’une lampe allumée lors de la lecture du soir. Ces petits moments que le chanteur évoque et que le dessinateur précise. Deux univers qui se rencontrent dans l’émotion simple des amours familiaux.

« Définitivement » est une balade dans le passé qui attend le futur : promenade dans Saint Denis avec ses restaus, ses squares, ses commerces et ses murs tagués des titres de chansons de Grand Corps Malade. Les lieux sont réels, fidèles. On imagine qu’ils ont été des endroits importants pour Fabien avant qu’il ne devienne célèbre. Une manière de présenter son passé au fils à naître. 

« Tu peux déjà » c’est le présent et la présence. Les murs de Paris ne portent plus que des dessins et des mots d’enfants. Ce sont eux qui prennent la place. Même si le visage se dissimule derrière une grosse fleur rouge comme une pivoine ou derrière le masque de la bouderie on les entend rire, pleurer, dormir. Ces enfants qui bientôt deviendront des ados. Déjà. 

Dormir, ce moment privilégié du dodo, cette intimité du soir, quand la fatigue ferme les paupières, ce serait bien l’instant idéal pour le regarder ensemble cet album. Pour le partager. Les émotions communes sont celles de l’amour. Et puis deux QR Codes permettent d’écouter les deux chansons en feuilletant le livre. La musique, le texte pour celles et ceux qui ne savent pas encore lire et la douceur des couleurs d’illustrations qui s’éteignent peu à peu quand le sommeil gagne la partie.

Mettre des images sur des mots n’est pas chose facile. Grand Corps Malade et Thomas Baas y arrivent avec bonheur. Définitivement. 

Grand Corps Malade album illustré Thomas Baas

Grand Corps Malade illustré par Thomas Baas. Éditions Les Arènes et Anouche Productions. 2023. 18€. 

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Eric Rubert
Le duel Anquetil Poulidor sur les pentes du Puy-de-Dôme en 1964, les photos de Gilles Caron dans le Quartier latin en Mai 68, la peur des images des Sept boules de cristal de Hergé, les Nus bleus de Matisse sur un timbre poste, Voyage au bout de la Nuit de Céline ont façonné mon enfance et mon amour du vélo, de la peinture, de la littérature, de la BD et de la photographie. Toutes ces passions furent réunies, pendant douze années, dans le cadre d’un poste de rédacteur puis rédacteur en chef de la revue de la Fédération française de Cyclotourisme.

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