À Rennes, l’écrivain François-René de Chateaubriand fut en 1781 et 1782 élève de l’ancien collège de jésuites, aujourd’hui lycée Émile Zola (voir notre photo). Pour en témoigner, une plaque est d’ailleurs scellée sur la façade de l’église Toussaint qui est située derrière l’établissement scolaire.

Un peu plus tard, en janvier 1789, Chateaubriand était toujours à Rennes, rue Victor Hugo. Il participait à la dernière réunion des États de Bretagne où les députés jurèrent ensemble de demeurer fidèles à l’ancienne constitution du Duché souverain de Bretagne. Bravant l’autorité royale, lui et ses amis sortirent du couvent des Cordeliers les armes à la main pour combattre le camp opposé. Là encore, une plaque est posée à l’endroit même de l’altercation.

L’écrivain décrit cet épisode dans ses Mémoires d’outre-tombe (Livre 5, chapitre VII). Un brin orgueilleux, il explique à ses lecteurs que si le sort avait décidé qu’il soit tué, la France aurait perdu un génie… Mais au-delà de cette outrance, François-René de Chateaubriand mériterait peut-être une attention plus marquée dans notre belle cité. Car, bien que l’on soit très peu à lire ses écrits (si, si), il n’en reste pas moins l’un des des plus grands auteurs français.

Pour la nouvelle rentrée littéraire, trois livres lui sont consacrés. Dans le Souvenir du monde, essai sur Chateaubriand (éditions Grasset), Michel Crépu écrit dans sa préface : “Il y a du bonheur à lire, à entendre Chateaubriand. Beaucoup de Bonheur. D’autres bien sûr, savent nous rendre heureux. Mais avec lui, c’est autre chose.” Cet “autre chose”, Emmanuel Godo tente de le retrouver dans son récent ouvrage, Génie du Christianisme de Chateaubriand. “La critique n’a pas pris l’habitude de le traiter avec tout le sérieux qu’il le mérite, lui reprochant tout à tour son insincérité, son opportunisme, sa frivolité…”, affirme-t-il. Rien de tout cela non plus dans l’édition établie par Michel Brix, Des études historiques de Chateaubriand. Le romancier est avant tout présenté comme un érudit de la psychologie humaine. Pour notre part, on saluera juste celui qui fut un ardent défenseur de la presse. C’est déjà beaucoup.

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