Les Bars en Trans de Rennes sont terminés, les rues évidées, les esprits embrumés. Pas toujours simple de soustraire un coup de cœur à une programmation aussi dense et éclectique. Nous, on entend encore l’appel des Antilles. Vendredi soir à l’Artiste Assoiffé, le trio de Tours Francky goes to Pointe-à-Pitre a tropicalisé la grisaille et enflammé la piste.

 

Francky goes to Pointe-à-PitreRockamazouk, Le soleil des Antilles, Zouk Love, Eye of the Toucan… autant de titres qui ont réchauffé les cœurs des Rennais présents à ce concert. Imaginez deux secondes des rockeurs tourangeaux en chemises hawaïennes mélanger rock noisy et zouk. Loin de l’imagerie commerciale popularisée dans les années 90, leur reprise opère parfaitement. Francky goes to Pointe-à-Pitre, c’est un univers décalé, parodique : des palmiers gonflables, des colliers de fleurs, des vahinés en plastique. Un soleil artificiel, mais réconfortant. Le must ? Leur musique ne se cantonne pas à une vague idée qui sentirait bon le ti-punch ou le dou dou fizz. Non, le trio mélange avec une étonnante maîtrise des solos de guitare ou des coups de batteries sur des sons exotiques. Quoique distancié, l’invitation au voyage fonctionne. Résultat, à leur concert, tout le monde ou presque dansait. Évasion garantie. Rencontre avec les Frankies.

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Unidivers : La référence à Frankie goes to Hollywood, c’est pour le sens de la formule ? Ou est-ce une influence pour vous ?

Trans Franky RennesFrancky goes to Pointe-à-Pitre : Comme tu t’en doutes, il y a un clin d’œil à ce fameux groupe de new wave. J’aurais du mal à revendiquer une influence directe à ce groupe même si j’aime bien le morceau « Relax ».

Parlez-nous un peu de votre formation musicale. Qui êtes-vous ? D’où venez-vous ? De Pointe-à-Pitre, de Tours ? Les deux ?

Francky goes to Pointe-à-Pitre : Alors notre formation musicale a commencé très tôt quand on a été embrigadé dans les BAZ (Brigade Armée du Zouk) à l’âge de 10 ans. On a appris les rudiments de ce style musical, forcé à faire nos gammes 12 h/24 h. On a réussi à s’en affranchir à 18 ans, obligés de quitter les Antilles incognito pour changer d’identité arrivés en métropole. La Touraine est devenue notre région d’adoption. De là, par esprit de contradiction, on a joué dans des groupes de chaotic hardcore, comme une sorte de catharsis. Mais la nature a repris ses droits…

Comment votre ligne musicale s’est-elle développée ? Comment en êtes-vous venu à croiser rock et zouk ?

Trans Franky RennesFrancky goes to Pointe-à-Pitre : Comme je te le disais au-dessus, le zouk s’est imposé à nous. C’est inscrit dans nos gènes dorénavant. Le rock reste un coup de cœur, un défouloir, une manière d’aller contre nos réflexes.

Pouvez-vous nous expliquer, d’ailleurs, cette fusion entre les deux ?

Francky goes to Pointe-à-Pitre : Te l’expliquer serait audacieux. C’est de l’ordre du ressenti. Par contre si t’écoutes bien, il y a également des influences africaines, malgaches.

Vous avez développé tout un univers à côté : est-ce une manière d’emporter le public avec vous ? De nous faire voyager ?

Francky goes to Pointe-à-Pitre : On a adapté la scène à la musique qu’on fait tout simplement. C’est une manière de casser un peu l’aspect froid et neutre des scènes où l’on se retrouve à jouer. Un peu de déco ça ne fait jamais de mal et généralement ça fait marrer les gens.

Francky goes to Pointe-à-Pitre, Bar en Trans 2015

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