Le port de Paimpol sera de nouveau en fête du 8 au 10 août 2025 pour vibrer au son de la seizième édition du festival du Chant de marin. Pendant trois jours, 160 groupes défileront sur 7 scènes. Unidivers a regardé dans sa longue vue pour un (trés) petit tour d’horizon face à la marée musicale annoncée !
Pour les personnes qui ne connaissent pas le festival du Chant de marin, laissez-nous vous en dire quelques chiffres : d’ici quelques semaines, le port de Paimpol accueillera 160 groupes – soit 2000 musiciens -, 200 bateaux et 2000 marins pour trois jours de célébration. Des artistes d’horizons géographiques variés, les plus grands noms des musiques du monde, viendront fouler les sept scènes mises en place pour l’occasion. Parés pour un aperçu de la programmation ?
Un port rythmé aux musiques du monde
Le cabaret Michel Tonnerre résonnera aux rythmes d’Anapnoï (vendredi 8 août, 15h15 – 16h15). Sur scène, trois femmes transcendent les frontières dans une exploration lyrique de chants polyphoniques, mettant en relation nos racines communes. Trois voix qui transportent au delà de la Bretagne au fil de leurs souffles et de leurs sonorités vocales vibrantes.
Le cabaret changera de visage au cœur de la nuit pour accueillir Mitsune, un groupe de fusion néo-folk japonais originaire de Berlin composé de quatre musicien.ne.s. Il invite dans son univers original dirigé par deux joueuses de shamisen Tsugaru (style de musique instrumental traditionnel japonais). Accompagné de percussions et de contrebasse, le groupe emporte le public dans un monde où vivent un chant traditionnel japonais aux émotions brutes et un psychédélisme ambiant détonant. (vendredi 8 août, cabaret Michel Tonnerre, de 1h à 2h du matin)
Changement de cap avec le duo de frères français Terrenoire. « Ils travaillent leur musique comme une terre sensible et éruptive, faite de textures électroniques et organiques, de paroles comme des indices, à la fois directs et subtils, et de mélodies qui hantent longtemps. » Douces et subtiles, les voix et les musiques enveloppent les corps. Les rythmes s’installent, les voix s’élèvent pour laisser éclater des émotions fortes dans un mélange de genres musicaux. (samedi 9 août, scène Stan Higul, 17h)
Fatoumata Diawara fait partie des artistes à ne pas manquer. Afrobeat, jazz, pop, électro, rock, hip hop ou encore ska, prêtresse de l’exploration des genres, elle reste néanmoins fidèle au registre traditionnel mandingue qu’elle revisite depuis ses débuts en musique. (samedi 9 août, scène Stan Hugil, 21h)
Changement de jour et d’ambiance : on ne présente plus Tiken Fah Fakoly tant sa réputation de figure majeure du reggae le précède. En 2025, il revient avec un nouvel album et une tournée inédite en acoustique. L’artiste revisite ses 25 ans de répertoire, dont ses plus grands hits, entouré de musiciens traditionnels d’Afrique de l’Ouest. (dimanche 10 août, scène Stan Hugil, 17h)
Émily Loizeau, de retour avec un nouvel album, montera aussi sur la scène Stan Hugil. Ses textes touchent par le constat amer qu’elle dresse de notre société, mais réchauffe dans son invitation à garder l’espoir et à ne pas abandonner la lumière. (dimanche 10 août, scène Stan Hugil, 21h)
Soviet Suprem, c’est une bonne dose d’humour musical que l’on adore écouter et réécouter depuis 10 ans. La musique du groupe, c’est un voyage dans les sonorités musicales du monde : « après avoir revisité la sono mondiale au travers de l’oeil de Moscou et pris le contre-pied de la world music anglosaxone puis s’être tourné vers l’électro-minimal teinté de choeurs de l’armée rouge Soviet Suprem a pris le train de l’Orient extrême et est de retour avec un troisième opus résolument rap et tourné vers l’Asie ». (dimanche 10 août, scène Stan Hugil, 17h15)
Derrière Toxic Frogs, on retrouve un gang exclusivement féminin de musique celtique rock créé en 2015 par Ella Beccaria, la chanteuse violoniste. Revisitant la musique celte avec entrain, leur musique invite à secouer la tête avec énergie aux rythmes de leurs riffs effrénés, portés par des textes de plus en plus engagés. (dimanche 10 août, bateau scène, 21h45)
Hop hop hop Crew, c’est une invitation à entrer dans une transe festive. Inspirés par les musiques de l’Est, ces musiciens s’ancrent dans les musiques actuelles du monde dans une formule originale : « des voix féminines et masculines qui donnent des frissons, appuyées par un accordéon sensuel, une clarinette mi-poétique mi-électrique, un duo de saxophones flamboyants, sans oublier une section basse-batterie explosive ». (dimanche 10 août, bateau scène, 23h15)
Direction le Québec
Si l’on commençait par une petite, mais pas dangereuse pour un sou, Déferlante ? Ne vous méprenez pas, quand on parle de Déferlante au festival du Chant de marin, il ne s’agit pas de la vague, mais de la réunion de quatre musiciens québécois. Issus de parcours différents, mais complémentaires, il trouvent dans l’univers maritime leur terrain de jeu favori. Ils puisent dans l’es anciens chants de marins pour proposer des tonalités nouvelles. (vendredi 8 août à 22h15, scène Pempoull ; samedi 9 à 21h20, La Taverne ; dimanche 10 à 19h, scène Pempoull)
Le jour de clôture accueillera la fusion de la chanson traditionnelle québécoise et la musique électro avec Mélisande. Avec un album dont la sortie est prévue à l’automne 2025, elle poursuit son aventure électrotrad et accompagnera les festivaliers dans cette dernière soirée du festival avec des textes issus de chants trad et des sonorités dansantes. (dimanche 10 août, bateau scène, 20h)
Sur la grande scène du festival, le groupe Bleu Jeans Bleu déroulera ses derniers classiques – « Coton ouaté », morceau qui les a fait connaître au grand public, « J’ai mangé trop de patates frites », etc. – composés dans un univers pop rock décalé où les paroles décalées sont une succession de jeux de mots francophones hilarants. Leur talent se trouve dans leur capacité à inscrire dans leurs titres originaux des références à leurs aînés : Hotel California des Eagles, Nirvana, Clapton, Hendrix, AC/DC, etc. (dimanche 10 août, scène Stan Hugil, 01h)
Le rayonnement de Klô Pelgag avec son opus Notre-Dame-des-Sept-Douleurs s’étend au-delà de la province et du pays, et elle sera au Chant de marin en cette année 2025. L’influent journaliste américain Anthony Fantano a critiqué l’album sur sa chaîne YouTube, The Needle Drop‚ Äì du jamais-vu pour un album francophone : Il y a des tonnes de magnifiques points forts créatifs dans chaque recoin de ce projet. (dimanche 10 août, scène Stan Hugil, 19h)
De retour en Bretagne
La Bretagne, c’est la mer, mais aussi les airs : An Albatroz du duo Lukaz Nedeleg, conteur et danseur, et Youen Bodros, musicien connu de la scène bretonne. Musique et danse racontent ici l’histoire de Jean-Marie Le Bris, breton et capitaine de marine au XIXe siècle. Obsédé à l’idée de sauver les marins piégés par les tempêtes en passant par la voie des airs, il revient en Bretagne et construit un avion inspiré d’un albatros, devenant un pionnier de l’aviation. « An Albatroz donne vie à des tentatives souvent ratées, souvent fécondes aussi, et à des héros cabossés. La langue bretonne y fait son apparition, apportant sa percussion à un spectacle qui voyage quelque part entre le rêve et l’histoire ». (vendredi 8 août, 14h, cabaret Michel Tonnerre)
Si l’on retrouve dans la programmation des artistes de renom comme Denez, Alan Stiven ou encore Miossec, reconnus sur la scène musicale bretonne, la Bretagne est aussi célébrée par la relève féminine bretonne. Quinquis fait partie de celle-ci. Elle viendra présenter son nouvel album Eor, née dans un équilibre entre des sonorités électroniques et un chant en langue celtique envoûtant. Elle propose des mélodies empreintes de modernité, tout en restant ancrer dans un héritage breton. Dans cette fusion, elle repousse les limites à chaque nouvelle production, voire les redéfinit. (samedi 9 août, scène Stan Hugil, 1h)
De même, Gwennyn célèbre la Bretagne autant dans ses albums que sur scène. Enchaînant les tournées en Europe depuis 15 ans, elle revient avec un spectacle original composé de chorégraphies hip hop/traditionnelles bretonnes et le chanteur Kabyle Farid At Siameur. (samedi 9 août, scène Stan Hugil, 18h45)