Marie Éloy, à l’occasion de la finale du Prix Business with Attitude de Madame Figaro, portera en mars 2017 les couleurs de Femmes de Bretagne, un jeune réseau d’entrepreneuses en plein développement. Rencontre avec une Morbihannaise qui a de la suite dans les idées et le talent de fédérer…

 

Unidivers : Vous êtes à l’initiative du réseau Femmes de Bretagne. En quoi ce projet est-il à l’image de ce qui anime votre engagement ?

Marie Éloy : Femmes de Bretagne, c’est avant tout un réseau qui met en lien toutes les femmes qui souhaitent s’entraider pour monter leur projet, créer leur entreprise, puis la développer. Pour moi, les valeurs de solidarité et de bienveillance sont essentielles. Je sais combien il est parfois difficile de sauter le pas, mais le rêve et la volonté d’aller au bout de ses envies doivent être plus forts. Je ne conçois pas la vie autrement et je pense que beaucoup de femmes ont leurs rêves à portée de main. Reste que les obstacles sont réels, à commencer par le manque de confiance en soi, lié à notre histoire, à notre culture, à la sous-représentation des femmes à tous les niveaux dans notre société. Dans les médias par exemple, les femmes représentent seulement 20 % des personnes interviewées. Et ce n’est pas un secret d’État que de rappeler combien les femmes se font plus rares dès qu’il s’agit d’intégrer des postes de décision, d’apporter leur compétence, leur regard, dans les sphères d’influence, alors même que la notion d’égalité homme femme est dans toutes les bouches.

Marie Éloy : Avec Femmes de Bretagne, nous nous efforçons d’ouvrir des voies, de mettre en avant des femmes qui nous ressemblent, pour que chacune puisse se dire que rien n’est inaccessible en soi. Pour ma part, si je suis en train de créer mon entreprise, c’est aussi grâce à cette belle dynamique collective, à la capacité d’entraînement du réseau.
FEMMES DE BRETAGNE
U. : Parmi les temps forts de ce réseau en 2016, pouvez-vous choisir et nous parler d’une de vos réussites, individuelle ou collective ?

Marie Éloy : Pas évident de choisir, c’est tous les jours qu’il me semble vivre des temps forts, tout va très vite. À chaque nouvelle rencontre, je mesure la pertinence de ce que nous avons voulu défendre, ensemble. Oui, 2016 a vraiment été une année incroyable. En janvier, nous comptions 2000 adhérentes et 10 coordinatrices. En décembre, nous avons passé le seuil des 4500 adhésions et nous bénéficions désormais de l’appui de 50 coordinatrices. Un des beaux moments que nous avons partagés, s’il faut vraiment choisir, ce serait le baptême du bateau de Charlotte Mery de Bellegarde, une navigatrice qui court sous les couleurs de Femmes de Bretagne. L’assistance était nombreuse, l’émotion palpable, il y avait aussi la force du symbole pour souligner une des convictions centrales qui donne tout son sens au projet des unes et des autres : quand on persévère, on y arrive.

U. : Vous êtes finaliste d’un concours organisé par Madame Figaro. Outre la visibilité que cela apporte au réseau « Femmes de Bretagne », quels messages prioritaires voulez-vous transmettre en mars 2017 ?

MARIE ELOYMarie Éloy : Femmes de Bretagne est lauréate de la catégorie « Ensemble » et c’est bien ce qui fait la force du projet. Si ça fonctionne, c’est grâce à tout le monde, à la centaine de bénévoles qui s’active au quotidien. Pour être honnête, j’avais du mal à y croire. Je m’étais inscrite un peu au dernier moment, dans l’idée de suivre l’exemple de ces femmes qui nous montre la voie en décrochant des prix. Quant à la finale, je verrai le jour J, c’est déjà un beau cadeau et un véritable atout pour notre réseau de bénéficier de cette reconnaissance. C’est un plus en terme de visibilité pour Femmes de Bretagne et pour nos mécènes, c’est aussi l’opportunité de se faire accompagner sur le développement de nos compétences. J’invite d’ailleurs toutes les femmes qui ne connaissent pas cet appel à candidatures de Madame Figaro à s’y intéresser et à s’inscrire au concours.

U. : Vivre en Bretagne, c’est un choix, mais aussi la source de votre créativité. Vous avez participé à la création d’une école Montessori par exemple. Entre audace et lucidité, comment trouvez-vous le bon équilibre pour conduire vos différents projets ?

Marie Éloy : La Bretagne est une terre fertile pour l’entrepreneuriat et la solidarité. Je ne suis pas toujours lucide, ni même audacieuse, mais c’est vrai que nous avons cette chance en Bretagne de ne pas être fataliste, d’avoir de beaux exemples d’initiatives collectives qui partent du terrain. Mon rêve aujourd’hui, c’est de dupliquer l’énergie de Femmes de Bretagne dans d’autres régions, avec un maillage d’entraide qui ouvre encore plus les horizons. Nous travaillons actuellement à la création de la nouvelle plateforme en Pays de Loire par exemple. Bien sûr, il existe d’autres réseaux, mais la facilité d’accéder au nôtre par une simple inscription en ligne, la régularité de nos rencontres, la diversité de nos profils d’adhérentes, femmes actives ou retraitées dans toutes les branches d’activité, fait que nous sommes très accessibles et aussi très réactives. La suite de l’histoire, ce sont les femmes qui l’écrivent, chacune à sa façon. C’est à elles, à leurs projets en devenir, que nous devons la notoriété croissante du réseau.

U. : Parmi les hommes et les femmes qui ont marqué votre trajectoire, vos manières de penser et d’agir, à qui aimeriez-vous dédier une pensée particulière ?

FEMMES DE BRETAGNEMarie Éloy : Je dois beaucoup à tellement de gens qui ont été très présents, très précieux dans leur façon de m’apporter leur aide et leur confiance. C’est encore vrai aujourd’hui. Mais s’il y a une figure à laquelle j’aimerais me référer pour répondre à votre question, c’est celle de Michelle Obama. Je peux dire qu’elle m’a éblouie. J’admire sa façon de donner de l’espoir aux autres, de rassembler, j’aime son aplomb, sa force de conviction.

U. : Face à l’actualité internationale et aux menaces réelles qui pèsent sur le droit des femmes, en quoi vos choix sont-ils une manière de porter un regard résolument positif sur le présent et l’avenir, en Bretagne comme ailleurs ?

Marie Éloy : Quand on écoute beaucoup de mauvaises nouvelles, on se sent impuissant, il n’y a rien de pire pour nous priver nous-mêmes de notre propre capacité d’agir. Or chacun peut refuser de se laisser enfermer dans le rôle de celui qui se contente de laisser faire, de regarder la marche du monde sans y prendre part, comme si nous n’étions pas les moteurs de cette histoire, de notre histoire. Il est essentiel de promouvoir des valeurs positives, de se sentir partie prenante d’une dynamique pour reprendre le pouvoir sur nos vies et laisser s’exprimer notre créativité, notre envie d’agir. Et cela doit se jouer pour les femmes dans la sphère économique. La question du droit des femmes n’est pas à regarder que sous l’angle de la protection ou de l’accès aux droits. Plus il y aura de femmes cheffes d’entreprise, plus les femmes s’affirmeront dans les secteurs économiques de leur choix, plus nous trouverons des équilibres. Si nous, hommes et femmes, voulons demain que nos filles et nos fils s’épanouissent dans une société différente, il faut déjà que les femmes ne se censurent pas et trouvent les appuis nécessaires pour intégrer les sphères d’influence, que chacune d’entre nous prenne conscience qu’à son niveau, elle peut être un modèle pour d’autres.

L’objectif du prix de Business Attitude de Madame Figaro est de célébrer, soutenir, accompagner et récompenser de jeunes entreprises aux projets innovants dirigées par des femmes.

Femmes de Bretagne

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Durant 7 mois, un jury présidé par la directrice de la rédaction de Madame Figaro, Anne-Florence Schmitt, sélectionnera les projets les plus innovants, avec la participation des lectrices pour aboutir à 5 finalistes, puis 1 grande gagnante, à travers 4 étapes :

  • 26 août 2016: Lancement de l’appel à candidatures pour participer à la première saison du programme dans l’une des 5 catégories élaborées par la rédaction : «Savoirs», «Ensemble», «Nouvelles lignes», «Next Techs» et «Génération services».
    Novembre 2016 : 15 projets présélectionnés par la rédaction (3 par catégories). Début des votes des internautes.
  • Janvier 2017 : Sélection des 5 finalistes. Chacune bénéficiera d’un programme sur mesure avec des professionnels pour les accompagner dans le développement de leur entreprise.
  • 16 mars 2017 : Le prix sera remis lors d’une soirée d’exception qui sera relayée en direct sur lefigaro.fr/madame. La gagnante, élue par le jury et les lectrices, obtiendra une visibilité médiatique de premier plan grâce au réseau d’influenceurs et d’experts de Madame Figaro.
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Francoise Ramel
La vie est un voyage, je la vois comme telle avec ses escales, ses ports d’attache, ses caps, jusqu’à cet horizon où réel et imaginaire s’embrassent entre les lignes : l’écriture. Françoise Ramel vit en Bretagne au cœur de l’Argoat.

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