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Doisneau, le photographe de Paris, arpentait les Halles. Comme beaucoup de Parisiens, il n’a jamais accepté leur destruction.
Petit matin pluvieux devant l’Hôtel de Ville, à Paris où est proposée une exposition de photos sur les Halles Baltard par Doisneau. Sous une grande affiche de « promo » barrant toute la façade, les aficionados du photographe piétinent dans le froid. L’artiste aurait volontiers sorti son appareil fétiche, le Rolleifleix, pour les prendre… en photos.

Dans la foule qui se presse devant l’hôtel de ville, un panel de gens. Des gros, des gras, des maigres, des jeunes filles, des homos, des provinciaux…des portraits en fait pour Doisneau. En cortège, marchant à petits pas, ils défilent devant les 200 clichés du maître. Sages comme des images, ils s’inclinent devant les forts des Halles, les marchandes de poissons, les fleuristes, le triporteur sous la pluie, les fêtards avinés, les filles du diable, les glaneurs de la fin de marché... « Ce qui me surprenait, c’était de voir ces gens aller vers lui, » explique Pierre Delbos, l’un de ses proches. « Il n’avait pas besoin de les solliciter. »

« Je me suis accroché », explique Robert Doisneau.

Dès trois heures du matin, Robert Doisneau partait l’appareil photo en bandoulière de Montrouge. « Je me levais tôt pour me rendre là-bas, parmi les travailleurs de l’aube, ceux qui déchargeaient les camions, ceux qui mettaient la marchandise en place, » confiait-il. « Les Halles étaient difficiles à photographier. Manque de lumière, réflexe ralenti par la fatigue…mais je me suis accroché, » ajoutait-il.

Dans cette exposition, la poésie de la nuit des Halles est photographiée par Doisneau et mise en musique par les « garçons bouchers ». On est dans le Paris des Gavroches, dans le populo de Ménilmontant, bien loin des quartiers chics. C’est le Paris d’Arletty qui sort des brumes. C’est le Paris de Prévert qui chante dans les cafés au petit matin, le verre et le casse-croute à la main.

Rien de caricatural dans les clichés de Doisneau. Rien d’orgueilleux. Les Parisiens des Trente glorieuses croquent la vie à pleines dents. Leur regard posé sur l’objectif du photographe, leur vie trempée dans un bac noir de tirages…Les photos expriment la simplicité, le travail d’une fourmilière et la gouaille de nos chers titis parisiens.

Disparu à jamais, ce petit peuple du Ventre de la capitale. Disparus à jamais, les arcs et les entrelacs des Pavillons Baltard. Mais pas de regret, Doisneau a figé ce témoignage du passé pour émoustiller notre côté « popu » et notre côté esthète.

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Infos pratiques : Hôtel de Ville, exposition de Robert Doisneau, du 8 février au 28 avril 2012, tous les jours sauf dimanche et fêtes de 10h à 19h. Dernier accès à 18h30. Salon d’accueil de la Mairie de Paris, 29 rue de Rivoli, 75004 Paris, Métro : Hôtel de Ville. Accessible aux personnes à mobilité réduite. Pour toutes informations : 01.42.76.51.53. Entrée libre. En complément, la station Hôtel de Ville sera recouverte de tirages du photographe.

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