Émilie Grison s’est mise à la peinture sur un coup de tête. Elle a tout de suite découvert une passion qui attendait d’éclore en elle. Elle peint comme elle parle et respire. Sa main guide spontanément son pinceau. Elle joue, se joue des couleurs en les répartissant selon leur gré et la bonne adhésion aux autres matériaux utilisés. Le résultat est une composition foisonnante mais douce. De fait, sa peinture adoucit le regard.

Unidivers : Après avoir démarré la peinture, il y a un an et demi, vous avez participé aux Talents Z’anonymes et vous exposez votre travail au Papier timbré. Où en êtes-vous de votre jeune cheminement ? Avez-vous trouvé ce qui pourrait être votre style ?

Emilie Grison

Émilie Grison – Mon style est en pleine évolution. Au départ, j’étais exclusivement dans l’abstrait, maintenant je fais aussi du figuratif. Cela s’est fait par des ajouts de techniques et de matériaux dans mes toiles comme avec les collages, le fusain, etc. Il y a aussi une question de travail et de pratique bien évidemment. Je peux dire que, « oui », j’ai trouvé mon style même si je suis intimement persuadée qu’il reste en perpétuelle évolution. Ça n’est pas quelque chose qui se cristallise surtout quand je vois la multitude des possibilités (aussi bien au niveau de la technique, du geste, du style) qui s’offre à nous tous les jours.

Emilie Grison

: Votre travail semble un mélange d’onirisme d’inspiration chagallienne et de graphisme tendance pop art…

Émilie Grison – Waouhhhh, je ne m’attendais pas à ça. Je suis extrêmement touchée que vous situiez mon travail entre Chagall et le pop art. Après réflexion, il est vrai que je retrouve dans certaines de mes toiles le dynamisme et la fraîcheur de ce mouvement tout en y apportant la douceur des courbes et des couleurs de Chagall.

: Votre univers est empreint d’une poésie chatoyante. Ces couleurs vives, rassemblées comme dans un patchwork diffus, ne traduisent-elle pas avant tout un enthousiasme, voire une frénésie de l’âme ?

Emilie Grison

Émilie Grison – Totalement ! Vous m’avez démasqué ! Mes toiles sont les reflets de mon âme et de mes émotions. Je suis une personne souriante, positive, dynamique, aimante, pleine d’énergie et qui croque la vie à pleines dents. Je crois que c’est aussi ce qui ressort de mon travail.

: Quelles techniques mélangez-vous pour arriver aux effets recherchés ?

Emilie Grison
Emilie Grison

Émilie Grison – C’est une excellente question. J’utilise l’acrylique, car c’est une peinture qui sèche rapidement. En revanche pour ce qui est de l’application, je me sers de beaucoup de choses : de mes mains, des pinceaux, du plastique, des couteaux, de bouteilles… Le fusain est présent également dans mes toiles depuis quelque temps. C’est une technique qui nécessité beaucoup de patience, de précision et d’observation.

: Je fais aussi des collages avec des papiers que je découpe avec les magazines que j’ai sous la main.

Concernant maintenant l’effet recherché, il y a des fois où je sais parfaitement ce que je veux comme résultat et parfois, au hasard d’un geste, d’un moment, se crée sur ma toile une tout autre chose qui me plaît. C’est ça pour moi la magie de la peinture : une découverte inattendue qui mène à une autre technique.

: La peinture est à la fois impression et narration. Quel est le côté le plus marqué chez vous ?

Emilie Grison

Émilie Grison – Chacune de mes toiles livre une histoire ; donc, j’opte pour le côté narratif.

: Vous qui êtes à la ville institutrice, auriez-vous aimé enseigner spécifiquement les arts plastiques ?

Émilie Grison – Non. Déjà parce que l’enseignement des arts plastiques nécessite une formation bien spécifique et je n’avais pas envie d’être exclusive dans mon enseignement.

Lorsque je peins, c’est mon moment d’« égoïsme » où je me retrouve en face à face avec moi-même et mes émotions. C’est quelque chose d’intime qui ne se partage pas. J’envisage l’art uniquement à travers les sentiments qu’il me procure et je ne crois pas que c’est ainsi qu’on enseigne les arts plastiques. Je laisse donc cette tâche aux spécialistes.

Emilie Grison

Néanmoins, j’attache une grande importance à développer la sensibilité artistique et culturelle de mes élèves en les amenant régulièrement au Musée des Beaux-Arts et à l’Opéra afin qu’ils découvrent un autre univers auxquels ils ne s’intéresseraient pas sans y être encouragés.

: À la suite de cette exposition au Papier timbré, vous exposerez le 3 mars dans le cadre de la journée de la femme. Expliquez-nous cette démarche ?

Émilie Grison – Suite au festival Talents Z’anonymes, le centre social de Cleunay m’a proposé de ré-exposer avec deux autres femmes artistes, du 3 au 20 mars dans le cadre de la journée de la femme.

Emilie Grison

J’ai trouvé cette idée d’autant plus excellente que je suis directement concernée par le sujet « parcours artistique de femmes ». Il s’agira d’expliquer ce que la peinture nous a apporté au quotidien dans notre vie d’artiste et de femme.

C’est aussi une excellente occasion de parler de sujets qui me tiennent à cœur et qui sont présents dans mes toiles : les femmes battues, leur courage, les ressources intarissables qu’elles ne soupçonnent parfois même pas pour s’affranchir, leur féminité, leur douceur…

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