Gwinzegal, l’excellent Centre d’art de Guingamp, expose Hannah Darabi du 18 février au 5 juin 2022.

–> Table ronde autour de l’exposition Soleil of Persian square d’Hannah Darabi le jeudi 28 avril à 18 h 30. Centre d’art GwinZegal, Guingamp. Renseignements et inscriptions : info@gwinzegal.com – tél. :02 96 44 27 78
À cette occasion, Hannah Darabi échangera avec Magali Nachtergael, critique d’art et commissaire d’exposition et Pascal Beausse, responsable des collections photographiques du Centre National des Arts Plastiques.

C’est à Los Angeles, à l’intersection de Westwood Boulevard et Ohio Avenue, qu’a trouvé refuge la plus abondante diaspora iranienne. Sous la lumière écrasante de Californie, Hannah Darabi, artiste visuelle née en 1981 et formée à l’université de Téhéran, traque les signes de cet exil. Entre terre natale et terre promise, la musique tisse un lien indéfectible entre deux villes, deux vies, deux cultures. Art populaire, la musique pop partage avec la photographie une aura d’un nouveau genre, celle de la reproductibilité technique chère au philosophe Walter Benjamin : la musique pop s’enregistre, se duplique, se partage. Ses rythmes aguicheurs entraînent les corps, ses airs romantiques se consomment dans une société de masse sous le regard méprisant des arts savants.

Hannah Darabi
Hannah Darabi

La révolution de 1979, la chute de la monarchie et l’instauration en Iran d’un régime théocratique conforme aux valeurs traditionnelles de l’islam auront vite fait de bannir la musique de la maigre liste des loisirs autorisés.

En exil, les musiciens vont continuer de vivre dans cette double culture ; la collection de cassettes constituée par l’artiste nous montre une scène musicale entre deux eaux, adoptant les codes du Nouveau Monde sans renier les racines d’une Perse fantasmée. Ces cassettes produites à Los Angeles, « made in USA », comme le spécifient leurs pochettes, voyageront clandestinement entre les deux pays jusqu’à la banalisation d’Internet et des formats numériques à la fin des années 90. Si la pop est qualifiée par certains de « low art », on retrouve un terme comparable, « low profile landscape », pour définir les motifs des paysages des artistes de la Côte Ouest des années 70, s’intéressant comme Hannah Darabi aux paysages artificialisés par l’homme, aux intersections de rues, aux panneaux publicitaires, aux parkings, aux centres commerciaux, à la lisière.

Ce paysage qu’elle décrit est empreint de mille signes. C’est le paysage d’une ville horizontale, dessinée pour les voitures et dont les rues s’étendent à perte de vue. Ses photographies fourmillent de petits détails d’une urbanisation sauvage, d’inscriptions typographiques, en anglais ou en perse − faisant référence tantôt à un imaginaire cinématographique américain, tantôt à un ailleurs moyen-oriental. Des séquences de portraits d’anonymes de la communauté iranienne, des documents, une conversation avec une ethnomusicologue, des images de clips vidéo viennent articuler cette recherche sur l’identité de la diaspora, entre enquête culturelle et recherche visuelle. Cette identité ne se caractérise pas par des contraires, elle n’est ni d’ici ni de là-bas, mais elle nous engage dans la complexité des dualités qui nous habitent.

Hannah Darabi, GWINZEGAL, Guingamp. Vernissage le vendredi 18 février à 18h30 Exposition du 18 février au 5 juin 2022. Entrée libre – Ouvert du mercredi au dimanche de 14h à 18h30

Centre d’art GwinZegal
4 rue Auguste Pavie – 22200, Guingamp
Ouvert du mercredi au dimanche
de 14h à 18h30 – Entrée libre
Fermé les jours fériés

www.gwinzegal.com

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