Le film The Empire of Light de Sam Mendes est sorti en salles ce mercredi 1er mars 2023. D’une rencontre entre deux êtres naît un petit bijou empreint d’humanité, un profond hymne à la tolérance à ne pas manquer.

Le film commence par des gros plans de différents éléments d’un petit cinéma d’une station balnéaire du Royaume-Uni, dans les années 80. C’est dans une ambiance poétique que la caméra va poser son regard sur Hilary, un personnage haut en couleur, mais tellement vivant, sincère et attachant, très justement incarné par la magnifique Olivia Colman. La poésie ne va d’ailleurs cesser d’accompagner les différents instants du film, car Hilary est une femme cultivée qui à plusieurs reprises se servira des vers de poésie qu’elle connaît par cœur pour exprimer ses émotions.

Hilary est une femme blanche d’âge mûr, célibataire. Au début du film, elle ne respire pas la joie de vivre, et sa visite médicale présente une femme qui se définit comme « éteinte ». Responsable de ce petit cinéma, elle vend des bonbons et s’occupe du ménage quand elle n’est pas prise en étreinte par le directeur, l’immonde Mr Ellis. Interprété par Colin Firth, il est marié, mais ne se prive pas de profiter de sa fonction de supérieur pour abuser sexuellement d’Hilary quand il en ressent le désir. Il trompe bien entendu sa femme sans trop de remords… Mais très vite, un charmant jeune homme du nom de Stephen (Michael Ward) bouleverse la petite routine du cinéma. Rassurez-vous, la suite n’est pas « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants ».

Stephen, la vingtaine, est pétillant, avenant, plein de vie. Les deux protagonistes vont rapidement sympathiser et échanger un furtif baiser lors du nouvel An. Va s’en suivre une courte – mais profonde – histoire d’amour. Ce couple peut-être peu conventionnel pour certains, au vu de la différence d’âge, n’en est néanmoins pas moins sincère et il est même très beau à voir. Cette relation redonne à Hilary le sourire aux lèvres, l’envie de vivre qui lui manquait au début du film. Leurs conversations sont toujours très justes et à la problématique des maladies mentales s’ajoute celle du racisme puisque Stephen est noir. Hilary va être témoin d’attaques racistes envers lui.

Faire se rencontrer à l’écran ces deux personnages permet à chacun d’exprimer ses blessures et de mieux se comprendre. Les deux personnages sont tous deux extrêmement tolérants, bienveillants et malgré les difficultés (rechute de la santé d’Hilary, arrivée d’une ancienne petite amie de Stephen, violences racistes envers lui), les deux amants et amis vont se soutenir. Un soutien sans faille en toutes circonstances qui appelle à plus de solidarité en ce (bas) monde. Et même quand le moral d’Hilary est au plus bas, il la console avec beaucoup de délicatesse. Quand elle lui demande : « J’ai été plus que ridicule… », il lui répond : « il y avait quelque chose d’héroïque ».

Ce film rappelle la violence du monde dès que l’on ne rentre pas dans la « norme ». Le monde du travail peut également être brutal et injuste comme lorsque Mr Ellis menace Hilary de la licencier à cause de sa maladie. Mais heureusement, ce film dépeint de façon solaire des collègues respectueux. Le soutien de la plupart des personnages l’emporte sur les discriminations et ce petit cercle de collègues apparaît comme un endroit joyeux et réconfortant malgré les tempêtes. Un film essentiel à mettre devant les yeux de chacun…

Empire of light Sam Mendes

Empire of light de Sam Mendes, en salles depuis le 1 mars 2023 / 1h 59min / Romance, Drame

Article précédentDom Carlos et autres nouvelles françaises du XVIIe siècle, découverte littéraire pour amateurs de frissons !
Article suivantMediator, un vrai scandale en bande dessinée

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici