Avec leur premier EP, Elina, les Strasbourgeois de Pauwels pulvérisent avec une macabre jubilation l’ambiance masturbatoire et poussiéreuse d’une certaine vision de la musique française. Oui, ça vrombit ! Oui, ça crépite et fourmille encore de pépites dans la blême figure hexagonale…

 

La musique française est riche et pleine de surprises. Preuve en est : la pléthore d’artistes singuliers comme Jessica 93, Dead ou The Dead Mantra. C’est dans cette mouvance sombre et sans concession que l’on retrouve les Strasbourgeois de Pauwels.

The dark side of French Music ! 

pauwels-elina-album-stoner-strasbourgAdmirateurs des Melvins ou tout simplement fans de Kurt Cobain, ne passez pas votre chemin sur Elina, le nouvel EP de Pauwels. Cette épopée noise aux accents post-rock accroche l’oreille tout au long des sept titres d’une férocité sincère et désespérée.

Elina est un disque ténébreux comme l’indique son introduction hallucinée. Outre son tempo haletant et sa violence, « La Une » montre une facette très intéressante du groupe : la structure. Les couplets/refrains des compositions pop sont ici bannis en faveur de structures plus complexes alternant les thèmes et les rythmes. Sans aller jusqu’à parler de math-rock ou de musique progressive (oops trop tard…), Pauwels adopte un son lourdement influencé par les belles heures du stoner et du doom. Les guitares sont de loin en loin emplies d’échos psychotiques qui conduisent tout droit dans la fournaise des déserts arides de la planète.

elina pauwels

Pauwels propose une très belle expérience avec cet EP. Les influences se mélangent pour donner naissance à une musique singulière. Elina est donc bien une petite perle indépendante qu’il est bon d’apprécier à sa juste valeur.

Et tout ça semble aussi bon en live que sur disque… Espérons voir bientôt voir Pauwels sonner le matin des magiciens sur les planches d’une salle rennaise !

C’est une Hydre à mille temps, la boue tranchante du stoner et le feu du ciel de la noise. Des mathématiques saoules, une promenade taciturne de riffs amers et bavards, le temps que l’oreille tombe en pâmoison, rassurée et désarmée. Pauwels, bestiaire de scène patibulaire et tempétueux, est le « résultat d’une orgie entre Mogwai, Brant Bjork et Colour Haze ». Enfin, dans une douce sauvagerie et par amour du sévice, Pauwels a augmenté sa toxicité avec une deuxième batterie.

Pauwels, Elina, EP, chez October Tone

Article précédentVolage, une subtile sauvagerie rock
Article suivantJames Dean par Philippe Besson, Vivre vite, mourir jeune et faire un beau cadavre
Valentin Lalbia
Valentin Lalbia est élève journaliste en stage conventionné avec l'Université Rennes 2

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici