Cinq petites filles ont disparu. Cinq petites fosses ont été creusées dans la clairière. Au fond de chacune, un petit bras, le gauche. Depuis qu’ils enquêtent sur les rapts des fillettes, le criminologue Goran Gavila et son équipe d’agents spéciaux ont l’impression d’être manipulés. Chaque découverte macabre, chaque indice les mènent à des assassins différents. La découverte d’un sixième bras, dans la clairière, appartenant à une victime inconnue, les convainc d’appeler en renfort Mila Vasquez, experte dans les affaires d’enlèvement. Dans le huis clos d’un appartement spartiate converti en QG, Gavila et ses agents vont échafauder une théorie à laquelle nul ne veut croire : tous les meurtres sont liés, le vrai coupable est ailleurs. Quand on tue des enfants, Dieu se tait, et le diable murmure ? Un époustouflant thriller littéraire, inspiré de faits réels.

569 pages de plaisir, de rebondissements et de frissons. Voilà le premier ressenti après avoir refermé ce livre de Donato Carrisi, élu meilleur polar 2011 Le Livre de Poche.

L’histoire commence par la découverte de six petites fosses où reposent six bras gauches de fillettes. L’équipe de l’inspecteur-chef Roche est mise sur le coup avec, notamment, le professeur en criminologie Goran Gavila en tête. À eux s’ajoute également Mila, une jeune femme qui enquête habituellement sur les enfants disparus. Ici, le problème est clair : cinq fillettes ont disparu récemment, et non six, comme l’atteste le nombre de bras retrouvés. Qui est donc cette sixième victime ?

Avec ce début, on pourrait croire à un thriller très basique. Que nenni. On embarque dans l’univers d’un tueur en série, de ceux que les autorités ont rebaptisés les « chuchoteurs ». Le lecteur ne comprendra cette dénomination qu’en toute fin de roman. Ce tueur va faire réapparaître les corps petit à petit, dans des situations assez étonnantes, puisqu’il s’arrange pour que ce soit toujours en présence d’un individu ayant quelque chose de grave à se reprocher. Les notions du bien et du mal s’entrecroisent dans ce livre, bien loin d’une vision manichéenne comme cela peut être le cas dans les policiers banals. L’auteur amène son lecteur vers la réflexion selon laquelle en chaque être humain se terre une part mauvaise, un aspect sombre, qui peut exploser à tout moment (cela n’est pas sans rappeler La part de l’autre d’Eric-Emmanuel Schmitt).

Concernant les personnages, le lecteur en suit plusieurs, mais le focus est fait sur deux d’entre eux : Mila Vasquez et Goran Gavila. Réussie et passionnant : l’auteur suggère dès le début du roman que chacun porte un lourd secret, lequel ne sera dévoilé qu’à la toute fin. Deux secrets qui se révèlent… excellents. Attention lecteurs : Attendez-vous à être bernés sur toute la ligne par Donato Carrisi ! Il  propose en effet deux antihéros non conventionnels, qui étonnent jusque dans les dernières pages. À tel point que les révélations sur Goran Gavila sont vraiment… chamboulantes. Surprenant.

Le style de l’auteur est tout à fait agréable : ni longueur ni temps mort. Une fluidité qui fait tourner les pages rapidement pour en savoir toujours plus. Un thriller à conseiller à tous les amateurs du genre.

Marylin Millon

[stextbox id= »info » color= »660033″ bgcolor= »00cc00″]Le Chuchoteur : Dieu se tait, le diable murmure, Calmann-Lévy, mai 2010, 440 pages, 22€[/stextbox]
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