L’association Kendeskiñ vous donne rendez-vous le mercredi 17 novembre 2021 à la Maison des Associations pour une journée de présentation des mémoires d’anciens étudiants du diplôme d’Études Celtiques de l’Université Rennes 2. Une occasion de revenir sur les raisons d’être de l’association et de cette formation universitaire créée à l’origine par le folkloriste Anatole Le Braz.

Comme chaque année, l’association Kendeskiñ invite plusieurs diplômés de la formation d’Études Celtiques de l’université Rennes 2, pour une journée consacrée la culture bretonne et celte. Après une année d’absence, l’équipe est heureuse d’annoncer que sept auteurs et autrices présenteront leurs dossiers, en présence de Cédric Choplin, maître de conférences à l’Université Rennes 2. Ce sera mercredi 17 novembre 2021, à la maison des Associations de Rennes (cour des Alliés), de 9 h 30 à 17 h 30.

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Sylvie Salmon, présidente de l’association Kendeskin, Rennes

L’Association Kendeskiñ ou « Ensemble, Apprendre »

Refondé en 2012, la vie du Diplôme d’Études Celtiques (ou D.E.C.) de l’Université Rennes 2 s’est écrite à plusieurs époques. Créé par le folkloriste Anatole Le Braz en 1911, alors étudiant à la faculté de Rennes, la formation fut remplacée par la licence de breton dans les années 1980 avant de renaître en 2012. En 2015, l’association Kendeskiñ, constituée des héritiers et héritières des créateurs des diplômes d’études celtiques – futures étudiants, étudiants actuels et diplômés, éclot de cette renaissance. « L’objectif est de promouvoir le diplôme d’Études, car nous savons d’expériences qu’il a fallu se battre pour son existence et qu’il faut peu de choses pour qu’il disparaisse », souligne Sylvie Salmon, présidente de l’association. Malgré une vingtaine d’étudiants en moyenne par an, la fragilité du diplôme ne laisse en effet place au doute. D’autant plus que la proposition équivalente de l’université de Brest a été supprimée il y a de ça trois ans faute de candidats…

Dispensé en français, ce diplôme interdisciplinaire est ouvert à toutes et tous et accessible sans baccalauréat. Il est réparti en cinq enseignements de vingt-quatre heures chacun, soit 120 heures au total, à raison d’une journée par semaine (le jeudi) pendant un an. « Le diplôme parle histoire, sociologie, géographie, linguistique, arts, pratiques d’oralité, danse, chant, etc. », poursuit-elle « Le projet de l’équipe pédagogique est de créer une passerelle entre le dispositif d’études celtiques et le master de breton. » Auparavant, une option langue, breton ou irlandais, donnait la possibilité d’avoir le diplôme supérieur des études celtiques (D.S.E.C.), mais plus d’enseignement en langue es proposé. « Dans un avenir annoncé comme proche, les titulaires d’un DEC qui peuvent justifier d’un bon niveau en breton, validé par le Diplôme de Compétence en Langue, pourront avoir une équivalence leur permettant de suivre le cursus de la maîtrise de breton sans commencer en première année », précise Catherine Delalande, secrétaire de l’association Kendeskin.

L’association propose à l’année une multitude d’événements autour de la culture bretonne et celte dans le but créer une communauté friande d’en apprendre toujours sur la culture bretonne : visites d’exposition, présentation d’ouvrages, de conférences de presse, etc. « Kendeskiñ utilise et essaie de développer toutes les possibilités qui existent d’apprendre et de soutenir, qui permettent de s’approprier la culture et les langues bretonnes. »

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La 7e session de présentation de mémoires d’étudiant.e.s

Parmi les propositions de l’association, la journée de présentation de mémoires d’étudiant.e.s sera l’occasion pour sept diplômé.e.s des promotions 2017, 2019 et 2020, de présenter leurs travaux, en présence de Cédric Chaplin, maître de conférences à l’Université Rennes 2. Pendant 20 minutes, les auteurs et autrices aborderont des sujet très diversifiés, à l’image de ce que propose le diplôme.

Le mémoire de Jean Thouement (D.S.E.C., promotion 2019), prend racine dans la deuxième Guerre mondiale. Dès le début du conflit, des filières se sont créées afin d’évacuer les aviateurs des appareils abattus. Le diplômé parlera des réseaux d’évasion d’aviateurs, des premières filières au succès du réseau Shelburn, créé par un groupe de résistants entre Plouha et Pouldu, dans le Finistère. « Les côtes bretonnes sont très escarpées et il était compliqué de rejoindre un bateau venu de Grande-Bretagne », précise Catherine Delalande, ancienne étudiante du diplôme d’Études Celtiques et secrétaire de l’association. « Ça ne pouvait se faire qu’aux nuits sans lune, de façon à ne pas être vu par les guetteurs allemands. » Au total, huit opérations seront menées, 135 aviateurs et sept agents alliés seront exfiltrés sans qu’aucun membre du réseau ne soit arrêté.

Michel Bellebon de la Tibouvais (D.S.E.C., promotion 2020) reviendra quant à lui sur les origines des études celtiques et ce dès l’époque romantique où l’on découvre la richesse de la littérature orale. Une excellente occasion pour les potentiel.le.s intéressé.e.s d’en apprendre plus sur ladite formation. « En Bretagne, une chaire de langue celtique est créée à la faculté de Rennes. Les titulaires des chaires magistrales : le doyen Joseph Loth pour le grec, Georges Dottin pour le celtique, Anatole Le Braz pour le français, vont fonder et internationaliser les études supérieures bretonnes et celtiques… », écrit-il dans sa présentation.

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Claude-Olga Roukavicgnikoff-Pilon (D.E.C., promotion 2020) part du postulat que personne n’a réellement compris le personnage de Bécassine, héroïne féministe. « Bécassine a été comprise et interprétée en Bretagne d’une manière différente de celle conçue et mise à disposition des lecteurs par ses auteurs. Beaucoup de polémiques en tout genre sur ce qu’était Bécassine, ce qu’elle représentait », explique Catherine. Claude-Olga reviendra ainsi sur le contexte de sa création, les transformations du personnage au fil du temps afin de questionner le véritable rôle de celle qui est considérée comme une stigmatisation de la Bretagne.

Changement de thématique avec Jacqueline Pasquereau qui plongera l’audience dans l’histoire de l’art en Bretagne puisqu’elle parlera de l’œuvre du peintre, graveur et illustrateur Georges Géo-Fourrier. Très peu d’informations circulent sur ce grand représentant de la Bretagne, mais observer les portraits de Géo-Fourrier c’est comme faire face aux figurines en costumes régionaux que l’on trouve souvent chez ses grands-parents. Sa touche singulière, contours noirs et visages typés, donne à voir un portrait du pays Bigouden, de ses habitant.e.s et son paysage, au début du XXe siècle. Une œuvre où transparaît également sa passion de l’art japonais, notamment dans la composition, mais aussi dans traitement des couleurs.

Saviez-vous que 75 langues régionales et minoritaires sont encore présente dans le paysage linguistique français ? Et qu’en France, DOM-TOM compris, 1 800 000 personnes parlent une langue autre que le français ? À divers degrés certes, mais tout de même. Le sujet choisi par Bernard Le Roux-Lomenec’h (D.E.C., promotion 2020) est empreint de sa vie personnelle, particulièrement de son enfance passée dans une commune brittophone. « Je suis né dans un village où tout le monde parlait breton, mais pas forcément français. Mes parents nous parlaient exclusivement en français, car pour eux, le breton était inutile et il fallait bien apprendre à parler français », se rappelle Bernard. « Ceci explique que je me suis toujours intéressé à comment une langue ultra minoritaire comme le français est devenu la langue majoritaire, voire la langue unique. » Bernard reviendra sur ces trésors qu’il est précieux de conserver.

Passionné de vélodromes, Clément Robert (D.E.C., promotion 2019) expliquera quant à lui l’importance du cyclisme en Bretagne, avec 20 vélodromes en Bretagne sur 85 en France. « En 2020, à l’échelle des quatre département, 1600 manifestations autour du cyclisme, 1280 courses cyclistes et 300 randonnées cyclotouristes », renseigne la secrétaire de l’association Kendeskiñ. En réflexion depuis 2013, voté depuis 2019, un vélodrome couvert sera prochainement construit à Loudéac pour la bagatelle de 12 millions d’euros.

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Gilles Brasseur, La Teillouse

À l’instar de Bernard, Gaëlle Latour-Bouin (D.S.E.C., promotion 2020) s’est nourrie de ses racines bretonnes pour rédiger son dossier. Redonnaise de naissance, elle est revenue en Bretagne après plus d’une dizaine d’années en Allemagne. À son retour sur les terres de son enfance, elle replonge à pieds joints dans la culture bretonne, notamment en s’inscrivant à la formation. À l’instar de tous les diplômés, Gaëlle s’est tournée vers un sujet qui lui tient à cœur. « Je voulais trouver un sujet qui montre la richesse du pays gallo », présente l’ancienne étudiante. C’est en rangeant une boite d’archives de son défunt père qu’elle tombe sur son sujet matérialisé sous la forme d’un ancien flyer de La Teillouse, foire à la châtaigne qui se tient chaque année à Redon, en octobre. Plus qu’un événement culturel, La Teillouse est l’appel du pays, le ressourcement. Des dénominations qui pourraient également s’apparenter au diplôme d’Études Celtiques.

Mercredi 17 novembre 2021, 7e session de présentation de mémoires d’étudiants du Diplôme d’Études Celtiques (DEC), Maison des associations de Rennes. De 9h30 à 17h30.

La journée est gratuite et ouverte à tous dans la limite des places disponibles. S’inscrire par mail sur secretaire@kendeskin.bzh

Maison des Associations

6 Cours des Alliés

35 000 Rennes

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