Vous ne savez où mettre votre gourde lors de vos voyages aux quatre coins du monde ou tout simplement lors de votre balade dominicale à deux pas de chez vous ? Dégourdi[e] a trouvé la solution et, qui plus est, une solution à fort impact social et environnemental avec les sacs à gourde made in Bretagne. Retour sur ce projet d’économie sociale et solidaire qui a de quoi vous mettre l’eau à la bouche avec Élodie et Thomas. 

Dégourdi[e], c’est avant tout l’histoire d’amour de deux cousins pour les voyages et la planète. Élodie, en freelance en gestion de projet digital, et Thomas, designer de produits, ont 25 ans lorsqu’ils décident de partir à la découverte de l’Asie. Un périple qui durera près de trois mois et qui va, comme beaucoup, remettre en question leur vision du monde. « Nous étions déjà conscients de la problématique environnementale mais cette fois nous y faisions face tous les jours. Le plastique était omniprésent », explique Élodie. Leur prise de conscience écologique se renforce au fur et à mesure de leur voyage et c’est dans un magasin à Siem Reap au Cambodge que l’idée de Dégourdi[e] va prendre racine. Ils repèrent dans un magasin des porte-bouteilles en osier. Elodie fait de la couture, Thomas dessine des produits… L’idée naît un mois et demi seulement après le début du voyage !

degourdie sac à gourde
Thomas et Élodie, à l’initiative de Dégourdi[e]

Le SAG, kesako ?

De cette idée qui a germé en 2020 à la commercialisation des premiers produits en août 2021, il s’est déroulé près d’un an et demi avec comme toile de fond le covid qui a ralenti le processus et leur travail à temps plein à assumer. « Nous sommes fiers de s’être lancés dans cette aventure alors que nous n’y connaissions rien », souligne-t-elle. Trouver la matière, les fabricants, réaliser les premiers prototypes, les premiers produits, les tester, les améliorer, gérer la comptabilité, le site en ligne et sa e-boutique… il a fallu du temps pour arriver au produit fini : le sac à gourde (SAG).

Les sacs à gourde permettent de porter sa gourde avec, en option, une possibilité de ranger ses clés et sa carte bancaire. Son objectif est de faciliter le transport de la gourde et de contribuer à la réduction des bouteilles en plastique en incitant à l’usage de la gourde au quotidien. Le tout à partir de matières recyclées : vêtements de travail, airbags, tentes. L’activité de Dégourdi[e] s’inscrit ainsi dans le surcyclage, “upcycling” en anglais, qui signifie la réutilisation et la valorisation de matières ou de produits déjà existants dans le but de leur donner une seconde vie de qualité.

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Des partenaires locaux pour un projet éco-responsable

Dégourdi[e] s’appuie sur différents partenaires : Rennes Métropole, Pharmaouest (production de matériel médical comme les mousses à mémoire de forme) ou encore Autoliv Livbag (leader mondial en équipement de sécurité automobile). La CCI (Chambre de Commerce et d’Industrie) de Rennes les a également mis en contact avec Confection Allain, atelier de couture de luxe en Ille et Vilaine afin d’aider la micro entreprise à réaliser les patronages. Le projet s’inscrit ainsi dans l’économie circulaire sociale et solidaire du territoire breton et du grand Ouest dans la mesure où les produits sont conçus et fabriqués localement. 

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Un projet à la dimension sociale 

Outre cette attention aux circuits courts, Dégourdi[e] collabore avec des ateliers de confection qui emploient des personnes les plus éloignées de l’emploi : en situation de handicap dans les Établissements et Services d’Aide par le Travail (ESAT) ou professionnellement mis à l’écart dans les chantiers d’insertion. « C’était important pour nous d’employer des personnes dans l’ombre. Nous voulions agir à notre échelle, dans un esprit de solidarité et de cohésion où chacun peut mettre son grain de sable. Ces personnes travaillent bien, elles sont consciencieuses », déclare Elodie.

Dégourdi[e] travaille également avec le chantier d’insertion ELI (Erdre et Loire) couture à Ancenis. « Marylène, la responsable était hyper enthousiaste à l’idée de commencer le projet ! » Travailler avec un public empêché demande une adaptation particulière où l’humain est au cœur de préoccupations, une dimension qui plaît beaucoup à Thomas et Élodie. Cette attention à l’écologie et au social a une influence sur le prix des produits, mais les deux créateurs tiennent à ce qu’ils restent abordables. « Un tee-shirt à 3 euros, ce n’est pas normal. Il faut retrouver la valeur des choses », estime Élodie.

De premier abord élevé, le montant du produit s’explique par le temps de fabrication et les compétences nécessaires. D’une valeur entre 35 et 55 €, les SAGs sont des produits faits main dont la fabrication demande du temps et des compétences spécifiques. Les bénéfices sont quant à eux réinvestis dans le développement du projet. « Ce prix n’est rien comparé à certaines marques de luxe qui vendent leurs porte-gourdes à 500 euros », s’indigne-t-elle. Dégourdi[e] s’inscrit au contraire dans la mouvance de démocratisation du porte-gourdes, un marché qui est pour le moment une niche destinée le plus souvent à un usage sportif ou alors à un public très aisé. « Le marché des gourdes explose et les bouteilles à usage unique vont disparaître donc le marché du porte-gourdes devrait se développer. »

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En attendant la notoriété, Dégourdi[e] repose sur des fonds propres. Le binôme compte sur des concours comme Les Audacieux par Helios qui a eu lieu en juillet 2022, où ils ont été parmi les dix finalistes sur cent participants, et une campagne de financement participatif fraîchement mis en ligne. Le but étant de sensibiliser à leur projet à plus grande échelle. Le binôme a déjà de nombreuses idées en tête et pense à une nouvelle gamme modulaire de sac cabas, pochette hybride, porte-cartes, etc. Ce jeune projet ambitieux pour la transition écologique risque de continuer à faire parler de lui. Longue vie à Dégourdi[e] !

Retrouvez les gourdes de Dégourdi[e] sur leur boutique en ligne ainsi que dans une boutique à Trégastel (IDDT) et une boutique vintage à Lisbonne (Arquívos Vintage). Les livraisons ne s’effectuent qu’en France.

Pour participer à la campagne de crowfunding

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