Aussi chatoyants qu’agités et savoureusement bruts les 12 titres de Impossible colours, quatrième album de Daria, proposent une palette électrique assez imparable et convaincante. Non les quatre de Daria, originaires d’Angers, ne seront pas que les successeurs des Thugs quand bien même ils développent une énergie post-punk qui n’a rien à envier à leurs mythiques aînés.

 

dariaEnregistré au MagPieCage studio sur un antique (ou vintage) magnéto à bande 16 pistes, Impossible colours digne successeur de Red Red, leur précédent album, affirme l’efficacité de Daria. Le son et la production attisent l’énergie directe de chaque chanson et soulignent admirablement la précision équilibrée des compositions. Cet équilibre se base essentiellement sur le savant et savoureux entrelacement de la basse et des guitares. La section rythmique de Daria est plus que cela ! Le duo Matgaz à la batterie et Germain Kpakou à la basse assure une pulsation mélodique de haute précision qui n’est pas là juste pour soutenir le chant ou les guitares, le tout se construit et s’imbrique avec un brio ininterrompu. Le son de la basse, avec ses lignes à la fois claquantes et sinueuses, n’est jamais démenti tout au long de l’album et rien que ça, c’est un régal !

Daria_Impossible_Colors_Cover_HDAu coeur du noyau fissible de cet album ce tiennent deux titres majeurs et singulièrement attirants. A tired hand tout d’abord, tout en urgence incandescente, parfait exemple tout en distorsion de l’entrelacement harmonique des instruments à l’oeuvre dans cet album.

S’enchaîne Suspension of disbelief… Plus remuant, plein de saccades, de rupture, pour un titre aussi massif et tendu que mélodieux…

Quant au titre final, Empirical Dismay la conclusion tout en douceur diaprée, guitare acoustique et piano, de ce rock incisif et lyrique, le met en état de miroir parfait au premier titre, Past / Simple, à l’apoplexie électrique et tendue… Une invitation bien calculée à écouter en boucle ces impossibles couleurs remuantes et chatoyantes !

 

Daria Impossible colours CD 12 titres, Arctic Rodeo Recordings, 2016

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Thierry Jolif
La culture est une guerre contre le nivellement universel que représente la mort (P. Florensky) Journaliste, essayiste, musicien, a entre autres collaboré avec Alan Stivell à l'ouvrage "Sur la route des plus belles légendes celtes" (Arthaud, 2013) thierry.jolif [@] unidivers .fr

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