Damien Hirst se voit critiquer pour avoir tué près de 9000 papillons lors d’une exposition à la Tate Modern. Mais pourquoi s’en émouvoir aujourd’hui. Cela fait longtemps que Damien Hirst se comporte d’une manière toute puissante à l’égard de la création, du vivant et du monde de l’art. Unidivers Mag n’avait pas manqué de le relever dans un article intitulé Tort’Art à l’image du néologisme que nous avions forgé pour pointer ces pratiques. Tort’Art, des pratiques artistiques qui font plus de mal que de peur…

Damien Hirst laissa mourir en 2011 des mouches dans une caisse en verre après qu’elles ont festoyé d’une tête de vache pour illustrer le cycle de la vie… Personne ne broncha à l’époque. Sans doute, aujourd’hui, la beauté du papillon comparée à la saleté attaché à l’image de la mouche est-elle responsable de cet émoi des critiques. Les associations britanniques de défense et de protection de la faune et de la flore font bien de se gargariser.

L’exposition intitulée In and Out of Love à la nouvelle Tate s’est concentré de mai à septembre 2012 sur « la vie et de la mort ainsi que la beauté, l’horreur et les contradictions inhérentes au travail de l’artiste ». C’est dans ce cadre (extensible) qu’Hirst a installé Room 5.

Deux petites salles encloses abritaient des papillons donnés en pâture au regard des spectateurs qui pouvaient jouir de les voir crever les uns après les autres durant un calvaire de 5 mois contre un des murs, dans un bol de fruits ou, comble du chic, dans la main ou sous le pied d’un visiteur. Des critiques, notamment du Telegraph (contrairement à ceux du Gardian) se sont émerveillés que les salles fussent réapprovisionnées en papillons à raison de 400 tous les sept jours. Cela ne vous rappelle pas certaines pratiques dans des camps en Allemagne ou en URSS ?

Allons courage, l’oeuvre ultime n’est pas loin. À quand un hymne à la vie qui consisterait à incendier une statue de l’homme de Vitruve façonné à base de fœtus avortés ? Nul doute que quelques suiveurs faussement exaltés crieront au génie.

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Nicolas Roberti
Nicolas Roberti est passionné par toutes les formes d'expression culturelle. Docteur de l'Ecole pratique des Hautes Etudes, il a créé en 2011 le magazine Unidivers dont il dirige la rédaction.

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