Samedi 20 octobre, en simultané à Nîmes et Paris se sont déroulées des manifestations contre la corrida. Elles faisaient suite au verdict du Conseil constitutionnel sur une Question prioritaire défavorable à la corrida validée par le conseil d’Etat. Reportage sur ces antis qui se jettent dans l’arène…

C’était précisément place du Palais Royal, devant le Conseil d’Etat, que près de 2000 manifestants ont bravé la pluie pour se réunir pacifiquement samedi dernier à 14h. Le ministère de l’Intérieur avait dépêché des cars de CRS en armure antiémeute, craignant peut-êtres des dérapages de ce rassemblement familial…

Il semble que le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, aurait fait pression sur le Conseil constitutionnel, notamment en expliquant au Midi Libre qu’il aimait la corrida, qu’il y avait des membres du gouvernement qui étaient des aficionados de la corrida.

A 15h, la tribune a commencé à accueillir les intervenants pendant que des représentants des associations présentes étaient reçus au ministère de la Culture non loin de là. Il peut-être utile de rappeler que Frédéric Mitterrand avait signé l’inscription au « patrimoine culturel » de cette pratique que beaucoup tiennent pourtant pour barbare. Le premier objectif des anticorrida est ainsi de faire annuler cette décision par Aurélie Filippetti, laquelle semble pencher en faveur des abolitionnistes.

C’est Allain Bougrain-Dubourg, figure de la défense des animaux et président de la LPO, tout juste de retour d’un sommet en Inde, qui a pris le premier la parole. A 64 ans, l’ancien journaliste n’a rien perdu de sa verve et sait toujours aussi bien faire passer ses idées. Des idées proches furent défendues par Yves Cochet, élu EELV, ancien ministre de l’Environnement et désormais député européen. Ce professionnel de la politique était l’un des rares élus à se mouiller cet après-midi, dans tous les sens du terme.

A sa suite, une jeune militante venue apporter son témoignage de sa première (et dernière) corrida à 10 ans. Suivra le maire du 2e Arrondissement, EELV lui aussi, Jacques Boutault qui soutient aussi la cause anticorrida. Et que dire du discours particulièrement bien senti de Gérard Charollois du CNV. Il y avait vraiment de quoi se réjouir et faire réfléchir les sceptiques, à défaut de convaincre les aficionados.

Après un intermède musical, Francis Cabrel et fameux son titre anticorrida, vint le retour des représentants de leur entrevue au ministère. Christophe Marie de la Fondation Brigitte Bardot fut le premier à prendre la parole avec son habituel optimisme. Ce fut ensuite le tour de Droit des Animaux, sous le coup d’une décision de justice surprenante (nous en reparlerons prochainement) après une action anti-chasse à courre. Et ce furent les représentants du CRAC (comité radicalement Anti Corrida) qui décrirent les actions passées, en cours et à venir, pour faire tomber cet héritage direct des jeux du cirque de la Rome Antique.

Christophe Marie de la Fondation Brigitte Bardot

Dans la foule, l’adhésion était à la hauteur de l’enthousiasme, comme chez Marco du CCEA rencontré à Mezilles. Les militants et défenseurs des animaux venaient non seulement deFrance mais aussi de Belgique ou du Luxembourg. Les luttes sont effectivement nombreuses et c’est avec joie que nous avons parlé avec Céline, fan de Jérome Lescure (réalisateur d’A.L.F. mais surtout d’Alinea 3) et qui a participé comme beaucoup d’autres au financement du film. Sa sortie prochaine fut abondamment commentée par les divers intervenants.

Que d’émotion encore lorsqu’une dame de 80 ans, fille d’immigrante espagnole, prit la parole et parla de son enfance : de la corrida en Espagne et du mensonge entretenu en France par le lobby de ce milieu sur la « tradition ininterrompue ». Car c’est bien derrière ce mot que tourne le problème, cet « analgésique » de la pensée,  qui permet de faire admettre toutes les bassesses et barbaries de ce monde.

Autour de nous, une exposition de photos fit la part belle à des photos scientifiques élevées au rang artistiques faisant la réclame de…. la vivisection. Le combat continue avec un futur projet de loi que chaque militant va devoir défendre auprès de chaque député de notre bonne démocratie.

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Didier Acker
didier.ackermann {@] unidivers .fr

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