De retour avec un nouvel album, Chinese songs for bad boys, les mauvais garçons de Combomatix, précurseurs depuis 2008 de la dynamique scène garage rennaise, sont assurés de conserver leur place d’aînés et de premiers parmi leurs pairs. Chinese songs for bad boys est une pleine réussite qui de bout en bout assume et transcende avec enthousiasme toutes les contraintes du genre.

 

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Dans ce nouvel , Combomatix ne laisse aucun répit à l’auditeur, pour sa plus grande joie. Le groupe, totalement maître de son sujet, se permet une ouverture hypnotique quasi expérimentale : quelques lignes mélodiques jouées au clavier, un son de violoncelle à la saturation grasse ultra réverbérée vous vrille les tympans pendant un peu plus d’une minute. Et c’est une splendide mise en bouche pour la suite. Another shakin, sa rythmique ultra efficace, le gimmick envoûtant du clavier et le riff clin d’œil au Satisfaction des Rolling Stones… Tout est ensuite à l’avenant…

Il faut dire que le duo de base s’est enrichi récemment d’un clavier. Et sous cette forme trio Combomatix peut se permettre une inventivité nouvelle et décoiffante. A cet égard, Never cut the wire frise la perfection. Énervé comme il faut, ce titre allie une structure garage absolument classique habilement contrebalancée par la ligne claire du clavier. Mais c’est loin d’être le seul élément d’importance. Enregistré à l’Abri 101 à Rennes, Chinese songs for bad boys bénéficie d’un son et d’une production tout à fait remarquables. Ça crisse, ça tranche, ça braille dans la distorsion, les basses envois leurs fréquences là où il faut, dans le bas-ventre et les jambes, l’ensorcellement sonique vous pousse à remuer inconsciemment. Le dévastateur I got pills en est l’illustration parfaite !

combomatix_groupe_garage_rock_rennesEt tout ceci Combomatix l’exécute sans jamais verser dans les travers brouillons du genre. Les compositions sont habilement foutraques et savamment carrées. La production laisse de l’espace pour toutes les harmoniques sans jamais perdre de vue l’énergie et la fougue. Bien au contraire, le groupe sait faire monter la pression et l’enchaînement de chansons qui clos l’album avec Guinea pig, I got pills et le trépidant I’ll make you mad le prouve. C’est excitant comme une course haletante et désespérée dans un désert surchauffé, comme une danse frénétique, une transe en plein orage magnétique. Avec ses hymnes garages de première catégorie, Chinese songs for bad boys constitue une acquisition hautement recommandée !

Combomatix Chinese songs for bad boys LP, février 2016, Howlin’ Banana Records / Retard Records-Modulor, 13€

 

Pour fêter dignement la sortie de l’album Chinese songs for bad boys Combomatix sera en concert le samedi 27 février 2016 au Melody Maker à Rennes

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Thierry Jolif
La culture est une guerre contre le nivellement universel que représente la mort (P. Florensky) Journaliste, essayiste, musicien, a entre autres collaboré avec Alan Stivell à l'ouvrage "Sur la route des plus belles légendes celtes" (Arthaud, 2013) thierry.jolif [@] unidivers .fr

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