Rennes a une programmation artistique déjà bien implantée. De nombreux lieux, institutionnels ou privés, sont dédiés à la culture. Mais, selon un avis de plus en plus répandu, ces lieux ne font plus bouger les lignes. C’est pourquoi le collectif le Jour et la Nuit s’est monté au printemps dernier afin de réclamer un nouvel équipement culturel à la mairie de Rennes. OVNI dans le paysage rennais, que réclame ce collectif ?

 

Au printemps dernier, un questionnaire est lancé sur internet. Il est ouvert à tous, mais s’adresse en priorité aux étudiants. Il porte sur l’état de la vie nocturne à Rennes : quels lieux nocturnes fréquentent-ils ? Quelles sont leurs attentes en matière de culture ? Environ mille réponses sont reçues et traitées. Il en ressort que Rennes n’est pas assez abordable pour les petits portes-monnaies des étudiants et que la scène alternative, pourtant l’une veines culturelles majeures de la ville, n’est pas assez représentée. Ou, plutôt, la scène alternative n’existe officiellement qu’à travers une poignée de structures qui définissent ce qu’elle est censée être. Devant ce constat d’un manque de pluralisme et d’entraves plus ou moins subtiles à l’innovation de projets originaux, le collectif le Jour et la Nuit se monte afin de réclamer à la municipalité de Rennes un lieu qui réponde à ces nouvelles attentes.

Où en est Rennes aujourd’hui ? C’est une ville en pleine extension géographique, mais aussi démographique. Selon les plans d’aménagements urbains des prochaines années, Rennes a (enfin) l’ambition de consolider son pôle universitaire régional et national. Cela étant, le projet urbanistique de la ville continue à ne pas prendre en compte les désirs et attentes de ceux qui forment une partie importante de la population : les étudiants. Etudiants qui, depuis des années, ne vivent que peu dans la ville ni avec la ville, mais en parallèle.

Prenons le Centre des Congrès qui est prévu sur la place Sainte-Anne – un projet controversé qui coûte cher aux Rennais en sus de fermer l’une des salles mythiques du centre-ville de Rennes. C’est la fameuse salle de la Cité qui n’ouvre plus que de loin en loin pour accueillir une poignée d’associations ou acteurs culturels qui ont le privilège de pouvoir l’investir un soir. Pour devenir un pôle universitaire majeur, il faut clairement intégrer les désirs et attentes de ceux qui usent leurs culottes courtes sur les bancs de la faculté. Pierre Delivet, bénévole au sein du collectif le Jour et la Nuit formule ainsi cette attente : « Il faut une ville qui ressemble à ses citoyens. L’identité de la ville de Rennes est un sujet trop important pour qu’on la laisse seulement aux décideurs politiques. »

C’est ce que propose le collectif le Jour et la Nuit. Sans doute de manière un peu brouillonne. On ne peut pas leur en vouloir, ils ne fonctionnent qu’avec des bénévoles et sans aucun financement (comme Unidivers). Un cahier des charges a été monté, lequel définit les attentes exprimées. Parmi celles-ci, la volonté d’un lieu accessible à pied depuis le centre-ville et qui ne pose pas de problème de voisinage. Si le collectif se nomme « le Jour et la Nuit », c’est parce que le lieu culturel souhaité est censé avoir deux casquettes : l’une diurne, l’autre nocturne. La partie nocturne est bien définie, la quinzaine d’associations qui ont adhéré au projet sont déjà des acteurs de ce milieu. Mais le volet diurne reste à définir : lieu d’exposition, de rencontres associatives ?

Plus consensuel néanmoins que le projet de l’Elaboratoire – qui devrait fermer ses portes d’ici quelque temps, même si le bras de fer entre la mairie et les artistes est loin d’être terminé –, le projet compte sur les élections municipales où les élus se montrent davantage à l’écoute pour décoller. L’objectif est de soumettre les grandes lignes du collectif aux différentes listes électorales qui briguent la mairie de Rennes et de déterminer lesquelles adhèrent aux propositions. Le collectif invite tous ceux qui auraient des idées à les lui soumettre. Une réunion publique aura lieu au CRIJ en janvier afin de connaître les attentes de ces jeunes citoyens.

*
A Rennes le collectif le Jour et la Nuit veut promouvoir la culture étudiante et alternative

Article précédentAdieu et Merci Latifa Laâbissi lointaine… et proche
Article suivantAmpelmann et Ampelfrau, l’histoire d’une illumination allemande

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici