Comment, vous n’avez pas encore lu Les silences de la guerre de Claire Fourier ? Alors suivez le guide, je vais vous planter le décor de ce livre envoûtant qui mélange avec tact et finesse la petite et la grande Histoire.

Dans Les silences de la guerre, les personnages sont fictifs, bien sûr, mais cette période de l’occupation à Brest dans les années 43/44 est encore bien présente dans les esprits et dans les faits. Et pour être plus précise encore dans ses descriptions, Claire Fourier place l’action de son roman dans sa petite commune de naissance, à Gwitalmézé.

Les silences de la guerre, claire fourierPassons à l’histoire si vous le voulez bien, ou aux histoires qui sont subtilement mêlées : la maison familiale se trouve réquisitionnée par un officier allemand de l’organisation TOD pour le renforcement du mur de l’Atlantique. Le père, vétérinaire silencieux et observateur est très actif dans la résistance, tandis que sa fille d’une vingtaine d’années s’est réfugiée dans la maison familiale en attendant de pouvoir reprendre ses études sur Rennes. Hermann, quant à lui, est là par obligation envers son pays mais n’adhère pas au régime nazi.

De ce qui pourrait être une confrontation muette comme ce fut le cas dans le « Silence de la mer » de Jean Vercors tourne à un dialogue et à une ouverture mutuelle. Après un round d’observation avec ce vétérinaire taiseux qui s’échappe de chez lui le soir (ce qui fait penser à sa fille que son père va « retrouver une femme »), s’établit un respect et une estime réciproque. Quant à la fille de la maison, Glaoda, elle est charmée par les manières de gentleman de cet allemand venu de Poméranie et sa culture.

Hermann est subjugué par les paysages bretons qui lui rappellent ceux de sa Baltique natale et part faire de longues promenades avec Glaoda en évoquant peinture et littérature des deux pays. Bien sûr, la séduction opère et la fille du résistant tombe amoureuse de ce bel étranger qui joue si bien du piano et lui fait découvrir notamment le peintre Friedrich. Tous deux parlent d’avenir mais l’officier sent tourner le vent de l’Histoire qui sera cruelle pour l’Allemagne.

Bref, Les silences de la guerre est plus qu’un beau texte : une pépite que le lecteur déguste sans modération. Claire Fourier écrit juste, avec les mots qu’il faut, sans fioriture. Elle vous fait aimer ses personnages, et on est presque déçu d’arriver à la dernière page.

Bruno Duval

Claire Fourier Les silences de la guerre, éditions Dialogues, 5 janvier 2012, 200 pages, 20€. A Rennes, cet ouvrage est disponible en ligne et à la Librairie L’Encre de Bretagne, 28, rue Saint Melaine.

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