Connu pour sa « panthère rose », le cinéaste Blake Edwards l’est aussi pour ce petit chef d’oeuvre de comédie qu’est Victor, Victoria, sorti sur les écrans en 1982. En réalité, c’est un remake d’un méconnu film allemand de 1933, à l’époque où l’homosexualité avait encore cours à Berlin.

L’homosexualité est bien l’un des thèmes abordés dans ce film également musical :

Dans les années 1930 à Paris, Victoria Grant, une chanteuse classique, ne trouve plus aucun contrat pour subsister. Alors qu’elle touche le fond, elle rencontre un homosexuel quinquagénaire, Carroll Todd dit « Toddy », qui imagine de la faire passer pour un homme spécialisé dans les spectacles de travesti.Sous le nom de Victor Grezhinski, elle connaît dès lors un immense succès dans les cabarets parisiens, au point d’attirer l’attention de King Marchand, un producteur de spectacles américain en lien avec la pègre de Chicago, grand amateur de femmes et qui est extrêmement troublé de se sentir attiré par celle qu’il croit être un homme.

Dans le rôle de la chanteuse, nous retrouvons la sublime Julie Andrews, connue aussi pour avoir incarné Mary Poppins et épouse du cinéaste qui lui donnera des rôles plus à la mesure de son talent. Elle reprendra ce rôle dans la version théâtrale durant les années 90. Pour la réplique, nous retrouvons l’excellent Robert Preston mais aussi un James Garner plus connu dans des films de guerre. A noter aussi la présence de John Rhys-Davies, second rôle charismatique que l’on a vu dans d’innombrables films et séries.

Si le film fonctionne, c’est tant pour ses acteurs que pour des dialogues d’une très grande efficacité dans la tradition des comédies américaines classiques comme celles de Capra, par exemple. Mais c’est aussi par la qualité de ses numéros musicaux, empruntant au registre Broadway et par un thème abordé très intelligemment et qui ne tombe pas dans le ridicule : le thème des travestis et de l’homosexualité. Encore aujourd’hui, le film paraît totalement moderne, ce qui est loin d’être le cas pour beaucoup de comédies des années 80, preuve de sa grande qualité.

Le film est disponible en DVD et dans les meilleures crèmeries.

Article précédentRoberto Saviano > Le combat continue – Résister à la Mafia et à la corruption
Article suivantFukushima, récit d’un désastre, par Mickael Ferrier > Une matière tragique et funèbre
Didier Acker
didier.ackermann {@] unidivers .fr

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici