Mercredi 14 septembre 2022, les 5 associations intervenant dans les centres de rétention administrative (CRA) publient leur rapport annuel 2021. Extraits.

« Cette année encore, la course à l’enfermement a été effrénée, et la politique migratoire toujours plus répressive.

La crise sanitaire était encore bien présente au début de l’année 2021. Pourtant, dans toute la France, les préfectures ont enfermé des hommes, des femmes et des enfants, au détriment de leur santé, notamment mentale. Ces enfermements ont également eu lieu alors même que la pandémie réduisait toujours considérablement les perspectives d’éloignement vers certains pays, comme l’Algérie par exemple.

La Cimade dénonce l’enfermement de personnes dont l’état de santé n’est pas pris en compte, ainsi que la dégradation de leur santé causée par la privation de liberté et un suivi médical inadapté.

La Cimade est opposée à l’enfermement à tout prix de personnes pour lesquelles il n’existe pas de perspective d’éloignement en raison notamment de la crise sanitaire.

De nouveau, l’année 2021 a été marquée par une privation de liberté sans fin, pour des personnes faisant des allers-retours incessants entre prison et centre de rétention, alternant peines pénales et administratives. La sortie de prison est toujours la première cause de placement en rétention et les personnes continuent d’être condamnées pénalement pour avoir refusé de se soumettre au test PCR que beaucoup de pays exigeaient encore en 2021 pour entrer sur leur territoire. Nous avons aussi constaté, pour des ressortissants tunisiens, géorgiens ou guinéens, que l’exigence de réalisation d’un test PCR ne n’était pas toujours respectée, permettant la mise en place d’une expulsion forcée, sans test et sans aucune information donnée au préalable à la personne.

La Cimade dénonce la systématisation de la double peine et la progression fulgurante de la logique de criminalisation dans la politique migratoire.

La Cimade se positionne également contre le détournement par l’administration des règles sanitaires conditionnant l’entrée sur certains territoires, permettant ainsi l’exécution d’expulsions violentes, notamment de par leur caractère inattendu.

En lien avec les récentes annonces de Gérald Darmanin, l’année 2021 a été marquée par l’enfermement, voire l’expulsion, de personnes ayant toutes leurs attaches en France, parfois protégées légalement contre l’expulsion à ce titre. Des pères d’enfants français ou bien des personnes arrivées très jeunes en France ont été enfermées et pour certaines expulsées du territoire français, vers un pays où elles n’ont plus aucune attache, en raison d’une menace à l’ordre public, dont lacaractérisation est laissée à l’appréciation de la préfecture.

La Cimade rejette l’interprétation extensive de la menace à l’ordre public qui entraîne des violations du droit au respect de sa vie privée et familiale. »

L’équipe rétention de la Cimade de Rennes vous invite au Jeu de paume, au 12 rue Saint-Louis à Rennes. Seront exposés des photographies du centre et des témoignages d’anciennes personnes retenues du CRA de Rennes.

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