Situé près de la ville de Lisieux, en Normandie, le Cerza fait partie de cette nouvelle génération de Zoo. Ces lieux se veulent maintenant plus exemplaires et affichent la volonté de préserver la nature et la biodiversité. De là à se poser une question sur l’avenir des zoos…

 girafe
Girafe (photo : Iceman)

À l’origine des zoos, il y a eu des dons et cadeaux d’animaux exotiques aux grands de ce monde. Il s’agissait de montrer les animaux les plus rares, les plus grands d’où l’essor des zoos dans les capitales. Puis il y a eu les grandes villes de province et l’apport d’animaux exotiques par des circuits plus proche du trafic, voire la récupération d’animaux de cirques ou de particuliers peu scrupuleux. Tout cela se faisait dans l’irrespect total du besoin des animaux en espace et en stimulation. Beaucoup en sont morts prématurément.

Quelques « passionnés » ont aussi ouvert des zoos plus grands, plus ouverts. On pense à celui de Thoiry pour la France, dans l’enceinte d’un château et de son parc arboré. Créé en 1968, il a longtemps été l’exemple français. C’est à cette époque que l’idée de zoos comme centre de conservation de la nature a émergé, mais avec peu d’espace encore. Mais surtout ils étaient alimentés par un prélèvement dans la nature de manière non réglementée et faisant la part belle aux trafics en tout genre. Ce n’est que durant les années 2000 que les choses se sont structurées pour qu’associations de protection animales et zoos travaillent de concert pour préserver et réintroduire des espèces dans leur milieu naturel. En France, ils se comptent sur les doigts d’une main.

Dans la réalité, le Cerza collabore en effet avec des associations locales pour chacune des espèces et afin d’éviter la consanguinité, il y a des échanges avec d’autres zoos mondiaux qui participent aux mêmes programmes de reproduction puis de réintroduction. Restent tout de même bien des écueils dans toute cette activité mêlant éducation des visiteurs, conservation, soins. Ainsi, les animaux se retrouvent dans des espaces encore bien loin des surfaces qu’ils auraient dans la nature. Si les soigneurs essayent de les stimuler pour tromper leur ennui, cette stimulation peut aussi amener des comportements différents de ce qu’ils auraient dans la nature. Par exemple, les girafes ont l’habitude de prendre leur nourriture dans les arbres ce qui limite les points d’approvisionnement dans la grande plaine du Cerza où elles côtoient antilopes et rhinocéros. La présence humaine, très proche pour certaines espèces, change aussi le comportement de l’animal. Il ne sera possible que de conserver l’espèce sans une possibilité de réintroduction, pour certains. Enfin, du fait de l’histoire de la création du zoo, certaines espèces ne sont pas là pour la préservation, mais uniquement pour le côté fascinant de l’espèce, comme les lions et autres félins du Cerza, à l’époque où le frère du directeur n’avait pas encore créé le parc des félins.

Enfin, lorsque les humains ont la possibilité de côtoyer les animaux, comme dans la « mini-ferme » du Cerza, certains font n’importe quoi comme attraper les petits chevreaux comme si c’étaient des jouets, les soulever et même pire parfois. Et ce ne sont pas que les enfants sous l’oeil bienveillant des parents, mais aussi les parents eux-mêmes. Les panneaux d’avertissement mentionnant la nourriture qu’il est interdit de donner ou autre n’ont aucune influence : c’est toute une éducation à revoir sur la place de l’animal dans notre société. Les zoos de nouvelle génération peuvent y participer, mais il reste du chemin à parcourir. Le Cerza diffuse bien un petit film sur ce sujet, mais le message n’est pas intégré par les visiteurs, surtout les parents qui devraient comprendre que les animaux présents dans les zoos ont besoin de quiétude. Quant à tous les autres zoos qui sont loin de ces standards, il devrait y avoir une obligation de changer les implantations et les espèces présentées.

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Didier Acker
didier.ackermann {@] unidivers .fr

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