Je est un animal : Camille Brunel présente sa pensée antispéciste

Camille Brunel est un écrivain et journaliste français engagé pour la cause animale. Après avoir publié des romans comme La Guérilla des animaux et Les Métamorphoses, il poursuit avec Je est un animal une réflexion philosophique sur la manière dont les humains perçoivent et traitent les autres espèces. Antispéciste revendiqué, Brunel propose ici un essai accessible et incisif, nourri de références scientifiques, juridiques et politiques récentes.

Dans Je est un animal, il interroge la distance que nous entretenons avec les animaux malgré notre proximité biologique et émotionnelle avec eux. Le livre s’ouvre sur sa propre prise de conscience, sa honte d’avoir jadis admiré les animaux sauvages tout en ignorant la souffrance des animaux d’élevage. Il évoque trois grandes déclarations (Cambridge, Toulon, New York) qui ont marqué l’évolution de la reconnaissance de la conscience animale.

Brunel montre comment la cause animale s’inscrit dans les luttes politiques actuelles, propose de voir les animaux comme des « citoyens mineurs », et remet en question la formule cartésienne « Je pense donc je suis » pour mieux inclure les animaux dans la sphère du pensant et du sentient. Il explore les résistances culturelles, religieuses et médiatiques qui perpétuent leur invisibilisation.

Critiquant le spécisme enraciné dans notre histoire, Brunel invite à un changement radical de regard : sortir du fantasme, reconnaître la sentience même sans conscience complexe, et dépasser l’illusion de la « domination naturelle » de l’humain. Avec Je est un animal, il propose de repenser l’éthique, non à partir de l’homme seul, mais depuis un continuum du vivant où chaque être sentant mérite considération et justice. Il est l’invité de Faites-moi lire :

Camille Brunel, un regard décentré et une perception augmentée des animaux.
Nicolas Roberti
Nicolas Roberti est passionné par toutes les formes d'expression culturelle. Docteur de l'Ecole pratique des Hautes Etudes, il étudie les interactions entre conceptions spirituelles univoques du monde et pratiques idéologiques totalitaires. Conscient d’une crise dangereuse de la démocratie, il a créé en 2011 le magazine Unidivers, dont il dirige la rédaction, au profit de la nécessaire refondation d’un en-commun démocratique inclusif, solidaire et heureux.