Invisible, le radon est un gaz radioactif cancérigène qui est encore méconnu du grand public. Ce polluant de l’air intérieur est considéré en France comme étant la seconde cause de mortalité par cancer du poumon, après la consommation de tabac. Le radon est présent naturellement dans une grande partie de la Bretagne. Les concentrations dans les habitations et les bâtiments sont parfois élevées, mais des solutions existent pour réduire l’exposition des populations…
Le radon est un gaz radioactif incolore et inodore. Il provient de la chaîne de désintégration de ce métal lourd qu’est l’uranium d’une part, et de celle de ce métal argenté qu’est le thorium, d’autre part. Tous deux, uranium et thorium, sont naturellement présents dans les roches des sols, le plus souvent à faibles taux. Cependant la concentration de radon est plus élevée dans les régions aux sous-sols granitiques et volcaniques riches en uranium : le Massif central ; les Vosges ; une partie de la Côte d’Azur et des Pyrénées ; la Corse ; la Bretagne et en outre-mer : en Guyane, en Nouvelle Calédonie, à Mayotte et à Saint-Pierre-et-Miquelon. La présence dans les sous-sol de failles, d’ouvrages miniers et de sources hydrothermales peut augmenter le transfert du radon vers la surface et augmenter localement son potentiel.
Les personnes qui résident dans ces régions doivent être vigilantes, car si à l’extérieur le radon se dilue rapidement, il représente un risque dans les espaces fermés qui sont mal ventilés. Il s’infiltre dans les habitations par les fissures des murs, le vide sanitaire et les passages des canalisations et eaux usées. Il est donc important de vérifier l’étanchéité de l’interface, les perforations sanitaires, d’électricité, de gaz et les joints entre le plancher et les murs, et surtout bien aérer son habitation…
Le code de la santé publique fixe le niveau de référence en radon à 300 Bq/m3 (becquerels par mètre-cube) en moyenne annuelle dans les immeubles bâtis. Le radon est classé en trois catégories : la zone 1 pour les zones à potentiel radon faible ; la zone 2 pour les zones à potentiel radon faible, mais avec des facteurs géologiques particuliers qui peuvent faciliter le transfert du radon vers les bâtiments ; la zone 3 pour les zones à potentiel radon significatif.
Le radon est représenté sur les cartes ci-dessus en couleur rouge-orangée pour la catégorie 3, la plus élevée, là où se trouvent les zones à potentiel radon significatif ! 7 000 communes sont concernées : elles couvrent 12,2 millions d’habitants et plus de 40 % des bâtiments dépassent 100 Bq/m3, et plus de 10 % dépassent 300 Bq/m3.
Le radon a été classé comme cancérigène certain par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en 1987. Quand ce gaz se désintègre, il produit des particules radioactives dans l’air, qui une fois inhalées, se fixent sur les voies respiratoires et irradient les cellules. À long terme, l’inhalation de radon peut conduire à augmenter le risque de développer un cancer du poumon.
En France, le nombre de décès par cancer du poumon dû à l’exposition au radon est estimé à 3 000 individus, par l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN).
La région Bretagne fait partie des territoires français les plus concernés par le risque radon (Bretagne historique avec le département de Loire Atlantique compris) ; Nombreuses communes des cinq départements sont classées par l’IRSN parmi les zones à potentiel radon de catégorie 3.
Dans le Finistère, le radon présente un risque élevé de contamination ; il affecte les villes de Brest, Morlaix, Quimper et Concarneau. Des niveaux de radon très élevés, qui dépassent de dix fois les seuils réglementaires, ont été détectés dans le département. Plusieurs écoles publiques à Quimper, qui affichaient un taux supérieur aux recommandations, ont bénéficié de contrôles du taux de radon par les agents municipaux et les équipes pédagogiques et ont reçu un protocole d’aération avec l’objectif de préserver la qualité de l’air.
Dans le Morbihan : les villes de Lorient, Vannes, Quiberon, Pontivy, Pénestin et La Gacilly sont également impactés avec des niveaux de radon significatifs
Dans les Côtes d’Armor : les communes de Lannion, Dinan, Guingamp et Saint-Brieuc présentent un risque élevé de radon dans les maisons, les écoles et les lieux de travail.
En Ille-et-Vilaine : certaines zones du Nord et du Sud du département sont aussi exposées aux dangers du radon, et en particulier la ville de Rennes, capitale de la Bretagne
En Loire Atlantique : le département est également une zone très exposée aux risques néfastes du radon sur la santé : à Nantes, à Châteaubriant, à Clisson, à Machecoul et à Guérande
En Bretagne, les risques de radon sont élevés en raison de la géologie et du sol ! 81 % des communes sont concernées par un taux de radon moyen ou important. Cependant, la concentration de radon à l’intérieur des bâtiments dépend aussi de leur construction et des habitudes des occupants en matière d’aération, de ventilation et de chauffage. Quand on habite une commune à risque et pour connaître précisément la quantité de radon dans un bâtiment, il est nécessaire de réaliser des tests et des mesures à l’aide de dosimètres.
Ce sont des appareils de mesure des taux de radioactivité à utiliser pendant deux mois en période de chauffe, soit entre la mi-septembre et la fin du mois d’avril. Il est préférable de les positionner dans les pièces de vie : le séjour, le salon, les chambres.
INFOS PRATIQUES
Pour en savoir plus, il suffit de se renseigner auprès de sa commune, de l’Agence Régionale de Santé (ARS) ou encore à la Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du logement (DREAL).
Possibilité de contacter Néosfair, expert de l’air intérieur pour davantage de renseignements ou pour effectuer un bilan au 02 40 86 54 44 :
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