Camille Mansuy a créé Renée, marque de créations upcyclées, en 2019. Utilisant des tissus issus de recycleries comme matière première, elle propose un choix diversifié d’accessoires écoresponsables : chouchous, barrettes, bandeaux, mikis unisexes, etc. Disponibles sur son site Internet et dans plusieurs boutiques régionales et nationales, la créatrice raconte comment est née cette marque éco-responsable.

L’upcycling, « upcyclage » ou « recyclage » en français, est un terme qui désigne le réemploi, la transformation d’un matériau, d’un déchet, dans le but de le revaloriser et de lui donner une nouvelle utilité. C’est dans cette voie que Camille Mansuy a choisi de s’orienter pour la création de Renée, marque d’accessoires upcyclés.

Ancienne chargée de communication dans une entreprise de cosmétique chargée de fabriquer des produits pour d’autres marques, « il y avait déjà des enjeux environnementaux. Des questions vis-à-vis de la clientèle se posaient déjà », raconte-t-elle. « Mais j’avais un peu fait le tour alors j’ai décidé de quitter ce travail. »

renée camille mansuy brest
Camille Mansuy, créatrice de Renée, portant un miki fleuri.

Après son départ, Camille intègre rapidement un programme dédié aux porteurs de projets créatifs à Brest. La jeune femme, consommatrice de fripes et sensible à la seconde main, imagine alors un projet autour de ces questionnements, qu’elle remarque de plus en plus habituels dans son entourage. « Je voulais un projet écoresponsable, mais je n’ai pas directement identifié la seconde main. J’étais plus partie sur des tissus bio. »

Les recycleries, matière première de ses créations

« Je me suis rendue compte que beaucoup ressourceries se situaient autour de chez moi. Toutes ont la même problématique : devoir trouver une seconde, voire une troisième vie, aux objets qu’elles récupèrent. Il y a pléthore de matières, mais le tissu reste très compliqué à recycler. » Quand un vêtement, légèrement troué ou tâché, ne peut être revendu en tant que tel, comment lui donner une seconde vie ? Que faire de toute cette matière mise de côté, qui, mise bout à bout, constitue des mètres de tissus ? Elle devient alors la matière première de la marque Renée. En réfléchissant à l’économie locale, Camille trouve un moyen de mettre en place un partenariat officiel et privilégie le circuit court en collaborant avec les structures à proximité, comme la recyclerie Un peu d’air à Brest. « C’était une évidence pour moi. Je me rends à la recyclerie une fois par mois pour aider les personnes bénévoles dans le tri. En contrepartie, je récupère du tissu ou des vêtements, selon les arrivages. Et à chaque fois que j’utilise une matière qui vient de chez eux, je communique sur la provenance. »

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Aux recycleries s’ajoutent les dons de particuliers. « Les Français.es ont occupé leur premier confinement à faire du tri chez eux », souligne-t-elle avec humour. Cette participation est néanmoins plus rare aujourd’hui, mais comme le souligne Camille, « c’est une bonne chose, les gens se sont rendus compte que ce qui se trouve dans leurs placards pouvait avoir une nouvelle vie ». Avec ce mode de fonctionnement, elle inscrit son travail dans une volonté de déconsommation, en utilisant également le troc, « un prêté pour un rendu », une alternative entre particuliers de plus en plus récurrente de nos jours. « Ça m’arrive aussi de m’arranger avec d’autres couturières qui ne sont pas forcément dans le réemploi. »

« Je cherchais un nom neutre dans l’écriture. René signifie « naître une seconde fois » et correspond au projet de ne réutiliser que des matières déjà existantes. J’ai choisi de le féminiser, mais cela n’impacte pas à la neutralité du prénom à l’oral donc je l’ai assez vite adopté. »

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Miki bordeau, modèle unique et unisexe. Ce bonnet breton est doublé pour un meilleur confort.

Renée : Création d’accessoires féminins et unisexes

Camille cherche au début à se concentrer exclusivement sur la création de casquettes, accessoire unisexe et culturellement riche à ses yeux, en collaboration avec la couturière brestoise Maryline Vilar. « Toute une histoire musicale est reliée à cet objet. La forme que j’avais décidé de produire renvoie aussi bien au hip hop qu’au milieu ouvrier anglo-saxon ou au cyclisme. Plein de parallèles culturels et sociologiques peuvent être faits avec cet objet. C’est un objet universel et très diversifié qui pourrait correspondre à tout le monde », explique-t-elle. Cependant, elle se trouve rapidement confrontée aux lois du marché et la difficulté de monter, encore aujourd’hui, un tel projet en France. « Je me suis rendue compte que si je voulais garder ce modèle de production, c’est à dire récupérer en recyclerie tout en proposant un produit qui rentre dans les normes du marché, ça allait être très compliqué. Aujourd’hui, ce n’est pas possible. Il aurait fallu que je me rende à Paris ou Cholet pour acheter du tissu en rouleaux et que je trouve un endroit pour stocker. La logistique était difficilement gérable. »

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Foulchie multicolore à fleurs. Le foulard se retire pour que vous puissiez utiliser uniquement le chouchou si le cœur vous en dit.

Pour une question de rentabilité, Camille ne propose pas d’autres modèles de casquettes que ceux disponibles sur le site et a mis cette production de côté afin de se concentrer sur les mikis, bonnet breton unisexe et les accessoires féminins confectionnés par ses soins : chouchous, bandeaux, foulchies, turbans, serre-têtes et barrettes. « Je fais la découpe à la main avant de le passer en machine. Selon la fragilité du tissu, les finitions sont réalisées à la main ou à la machine. » Elle propose également des lingettes lavables, des étuis à lunettes et des pochettes.

Où trouver les accessoires Renée ?

Les accessoires Renée sont disponibles sur son site Internet, mais également dans plusieurs boutiques de dépôt-vente ou de revendeurs. Elle est notamment présente à la friperie Soleil Noir de Rennes depuis mi-novembre 2020. « Je suis présente dans de petites boutiques de créateurs du coin comme Tilt Boutique à Brest. Je ne mets pas tous les produits dans les mêmes boutiques quand c’est à l’échelle locale pour éviter une cannibalisation entre les boutiques. » Elle ne vend par exemple que des barrettes et des petits chouchous chez Picoti Picota, un magasin de seconde main pour les enfants à Landerneau.

Aller sur son site pour découvrir la liste complète des boutiques

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