La bouteille en verre pourrait bientôt n’être qu’un souvenir ! Un souhait que cherche à exaucer l’entreprise toulousaine Green Gen Technologies grâce à leur innovation : la bouteille en fibre de lin. Une bouteille quasi incassable, légère et très peu polluante. Un grand pas écologique pour remplacer le verre.

Et si la bouteille en verre vivait ses dernières heures ? Après quinze années de recherche, Sévérine Laurent et James de Roany ont créé un récipient voué à remplacer le verre sans altérer le goût des boissons. « J’ai toujours travaillé dans les vins et les spiritueux. Je me suis rendu compte d’un problème majeur : la distribution », explique James de Roany, président de Green Gen Technologies basée à Toulouse.

Bouteille en lin
La bouteille en lin a été créée à Toulouse et sa production commence petit à petit.

Le verre est polluant, que ce soit dans sa fabrication, dans son transport ou dans sa durée de dégradation dans la nature (environ 5000 ans selon l’association de défense, d’éducation et d’information du consommateur). « Lorsque l’on fabrique du verre, on utilise un four à plus de 1700°C que l’on n’éteint jamais. De plus, une bouteille pèse en moyenne 800g. Avec notre bouteille en fibres de lin, on économise douze tonnes dans les conteneurs, donc moins de taux de carbone ». Le contenant est aussi biodégradable et compostable.

LIN

Cette alternative pèse environ 190g et est presque incassable selon James de Roany. « Avec ses éléments naturels, c’est non seulement pratiquement incassable, mais si jamais la bouteille se brise, il n’y a pas de risque de se blesser comme avec le verre ou l’acier. De même, si elle se distord, elle retrouve sa forme initiale rapidement ». Un vrai petit miracle. Mais comment est-elle fabriquée ?

« Il s’agit d’une réelle invention puisque nous avons déposé un brevet pour cette bouteille en lin »

Le lin et la résine : le secret de la solidité

« La zéro-glass bottle est à 89% biosourcée, c’est-à-dire composée d’éléments naturels à savoir le lin et la résine », détaille James. Les 11% restants appartiennent au « liner ». Une protection garantie par l’Union européenne pour empêcher à la bouteille de dégager des bactéries nocives avec le mélange entre le lin et le liquide. « Pour nous, c’est la fibre du futur. Si on l’associe à la résine, cela devient très solide ». D’autant que 80% de la production de lin vient de France, talonnée de près par la Chine. « On fait tourner l’économie locale », ajoute-t-il.

Bouteille en lin
Au départ, la bouteille fut créée pour le vin, la spécialité de James De Roany. Depuis l’entreprise ne se limite à aucun liquide.

La start-up a déjà contacté plusieurs groupes travaillant dans les vins et spiritueux, mais aussi dans les boissons non alcoolisées et dans la cosmétique, notamment les parfums. « Nous sommes pas mal sollicités en Afrique par des gens qui vendent de l’eau », explique James. Pour l’instant, la bouteille n’est pas disponible à la vente au grand public. « On souhaite démarrer par les professionnels. Cela va nous permettre de nous organiser avant tout pour les fabricants de liquide ».

« On croise les doigts pour avoir un bilan carbone proche de zéro »

Un appel à l’investissement

Bémol notable, la bouteille en lin coûte très cher à la fabrication. « Nous avons besoin d’une première tranche de 750 000€. Idéalement, il nous faudrait plus de 2 millions d’euros pour avoir une production parfaite et être beaucoup plus automatisé », décrit James. Pour la suite, la start-up cherche des investisseurs pour financer le projet. Le but est aussi, à terme, de remplacer le bouchon de liège ; un des seuls composants polluants de la bouteille. Mais encore faut-il que les marques y mettent le prix.

LIN
La Normandie est la première région productrice au monde de lin.

L’entreprise cherche aussi à remplacer le lin, coûteux, par d’autres alternatives. « Je suis en train d’effectuer des recherches sur le chanvre, la France est également très forte dans ce domaine, et en plus c’est une matière beaucoup moins chère. On a enfin quelques projets qui pourraient arriver avec le bambou ». Le combat contre le verre ne fait que commencer.

SAS Green Gen Technologies
2, rue du Commissaire Phillipe – 31000 Toulouse, France
05 31 98 89 92 / contact [at] greengentechnologies.com

  • Le coût de production d’une bouteille Green Gen Bottle® est aujourd’hui de 5 € la bouteille. Il sera de 3,5 € en 2020 et inférieur ensuite.
  • Cette technologie permet d’obtenir des contenants :

Sans verre
Biosourcés
Forte résistance et légèreteté
100 % biodégradables et compostables
Respect des normes règlementaires de l’UE et la FDA

Pourquoi le lin ? Le lin est 100 % recyclable et est intéressant en raison de ses hautes performances mécaniques. Il est de plus en plus utilisé pour ses qualités physiques et notamment son faible poids et sa très haute résistance. Environ 10 % de sa production est désormais consacrée à l’automobile, l’aéronautique, l’écoconstruction, l’isolation et aux équipements de sport (ski, chaussures de neige, VTT, surf…).

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