En Bretagne et même un peu plus loin (jusqu’en Anjou, mais oui !), Unidivers vous emmene à la découverte de lieux rares : des maisons d’artistes, des jardins cachés ou des paysages dédaignés par les hordes d’été, prenez les chemins de traverse pour entrer dans des univers secrets – où vous ne risquez pas de croiser votre voisin de palier !

Jardin du Grand Launay à Lanrivain (Côtes-d’Armor)

Dans ce jardin labellisé remarquable, une série de « chambres » se succèdent autour d’un manoir rural des XVIIe et XVIIIe siècles, sur un terrain mouvementé, au milieu de sources et de bois. Traité dans un esprit contemporain, le « vert » est partout magnifié par des touches de métal ou de béton, d’ardoises dressées, de schiste et de granit. Grilles, arcs, murets, grillages, belvédère dialoguent avec les arbustes taillés en topiaires. Ifs, buis, lonicera, houx, osmanthus, charmes ou hêtres adoptent des formes inattendues, tantôt sinueuses, tantôt hiératiques.
Son propriétaire, Jean Schalit a lancé une manifestation épatante, invitant artistes (Jean-Luc Bichaud et Yuhsin U Chang aux carrières de Lucuon ; V. Lamouroux, J. Dupuy et J. Le Guillerm ; Ron Haselden, Marc Didou et Denis Pondruel au manoir de Coat Couraval à Glomel, les frères Chapulsat aux gorges de Toul Goulic). L’édition 2015 de « Lieux Mouvants » accueille aussi un cycle de 22 rencontres-ateliers en lien avec le paysage, le jardin, la nature ou simplement la vie. Notez entre autres : Pierre Rahbi le 16 août et Gilles Clément le 23 août.

Le Jardin de Kerdalo à Trédarzec (Côtes-d’Armor)

jardins kerdalo

Pour créer ce jardin extraordinaire, le prince Wolkonsky – à la fois peintre, architecte et paysagiste – a remodelé un vallon de 17 ha qui descend en terrasses vers le Jaudy. Avec l’aide de grands pépiniéristes (tel Harold Huiller de Winchester), le choix de végétaux se fit minutieusement selon des critères de rareté, mais surtout de couleurs. Canal, grotte italienne, bassins, landes dorées et plantes composent une série de tableaux d’une beauté époustouflante. Olivier Maillet, directeur du Jardin exotique Georges Delaselle (autre lieu d’exception, sur l’île de Batz) en a parlé sur France Inter comme « un résumé du monde ». Ni chiens ni poussettes acceptés.
Ouvert du lundi au samedi en été, de 14h à 18h. Visites guidées sur réservation lundi et vendredi de 10h à 12h . Tél. : 02 96 92 35 94 Trédarzec (à 2 kms à l’est de Tréguier par la D.20 dir. Kerbors)

Le Jardin des Explorateurs à Brest (Finistère)

explo2_01 (1)

Une idée du tonnerre (de Brest, of course) d’avoir créé ce jardin dans la Batterie du cavalier (face au château, côté Recouvrance). Il rend hommage spatialement et culturellement à la passion des explorateurs partis de Brest aux quatre coins du monde. Les hortensias (emblématique de Bretagne, découverts au Japon par Commerson pendant son voyage autour du monde avec Bougainville) côtoient des fougères arborescentes, des fraisiers (importés du Chili, ils se sont bien adaptés à Plougastel), du lin de Nouvelle-Zélande (acclimaté pour la confection de cordage) et d’autres végétaux originaires des antipodes, identifiés par le botaniste brestois Raoul. Les aménagements font référence aux techniques utilisés pour le transport : tronçons de bambous utilisés comme contenants, bacs en bois évocateurs des caisses utilisées pour le transport des graines. La passerelle en belvédère permet une visite planante et offre une vue imprenable sur le château, l’embouchure de la Penfeld, le port militaire et plus largement sur la Rade de Brest.
Rue de la Pointe (Quartier de Recouvrance). Ouvert de 9h à 22h du 15 mai au 15 septembre. Hors-saison, ouvert de 9h à 18h.

Le Jardin méditerranéen de la Retraite à Quimper (Finistère)

jardin retraite

Non, on ne veut pas vous envoyer dans une maison de retraite ! Ce site fut aménagé à l’origine par les chanoines de la cathédrale, puis les Ursulines s’y installèrent en 1854. En 1911, un séminaire l’occupe jusqu’à ce que les Dames de la Retraite y ouvrent une école. L’ensemble fut racheté en 1977 par la municipalité qui ouvrit le jardin au public après avoir recreusé les douves et mis en valeur le rempart et la tour Névet. Sur un demi-hectare, trois jardins ponctués d’arbres remarquables s’offrent au regard : une palmeraie autour d’un bassin, une rocaille avec plantes peu gourmandes en eau, et un autre d’esprit tropical. Aire de jeux pour enfants. Entrée gratuite. De 9h à 18h en été. De 9h à 17h en hiver. Entre la rue Fréron et la rue des Douves

Le Manoir de Squividan à Clohars-Fouesnant (Finistère)

squividan

Cette belle demeure appartint à la famille d’Estienne d’Orves puis à Madeleine Fié Fieux, mécène et amie du grand peintre Émile Simon. Elle la légua au département du Finistère pour y présenter cette œuvre néo-impressionniste, avec un côté ethnologique qui séduit les amoureux de la Bretagne en général et de la Cornouaille en particulier. Cet été, dans le cadre de l’opération « jardins insolites en Finistère », cette charmante et discrète maison d’artistes propose une balade dans le parc jalonné d’interventions du photographe Benjamin Deroche. Entrée : 2,5O € (gratuite sur présentation d’un ticket d’entrée du musée départemental breton). Ouvert jusqu’au 27 septembre 2015, du mercredi au dimanche de 14h à 18h.

Les Monts d’Arrée (Finistère)

addes

Tout le monde rigole à l’énoncé de la hauteur de nos points culminants (près de 400 m.), mais qui connaît vraiment les Monts d’Arrée ? La meilleure façon de les découvrir est de recourir à la petite association ADDES qui propose un large choix de randos à thème dans ce massif montagneux, si bien chanté par Xavier Grall. Randos contées sous la lune (de nombreuses légendes peuplées de korrigans et de fées ont en effet trouvé leur origine ici), randos des sommets ou randos des sources permettent d’arpenter ces paysages impressionnants, presque irréels, composés de tourbières, de landes, d’ajoncs et de bruyères. Le soir venu, les randonneurs posent leurs valises au manoir de Brezehan à Commana, noble demeure datant de 1860, située dans un ancien petit hameau de tisserands du 17e siècle.
Tarifs : à partir de 6 € la rando. Botmeur (28 kms au sud de Morlaix). Tél. : 02 98 99 66 58

L’Ecole des filles à Huelgoat (Finistère)

huelgoat

Il fallait de l’audace et du courage pour créer ce centre d’art dans une ancienne école désaffectée. Ça tombe bien, Françoise Livinec en a à revendre… en même temps que des œuvres d’artistes soigneusement triés sur le volet. L’été, elle se met au « 13 dimanches », épatante programmation invitant des acteurs de la scène culturelle bretonne et française qui viennent témoigner de leur processus de création. Cette année, l’exposition s’intitule « Exote – esthétiques du divers ». Dans son Essai sur l’exotisme, Victor Segalen (mort dans la forêt proche) définit l‘esthétique du divers et imagine le personnage de « l’Exote » comme celui qui, fort de sa culture, arrive à s’en déposséder pour découvrir la culture de l’autre. Notez les rendez-vous avec Mona Ozouf, Philippe Le Guillou, Matthieu Dorval, François Bellec, Dominique Le Brun…
Ouvert de mai à septembre. 25, rue du Pouly, Huelgoat (29). Tél. : 02 98 99 75 41

droguerie de marineLa Droguerie de Marine à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine)

L’altière façade pavoisée abrite un lieu unique où l’on trouve tout ce qu’il faut pour « briquer » son bateau (indispensable goudron de Norvège), mais aussi et surtout ce qu’il faut comme lecture pour les escales. Loïc Josse aime tellement les livres qu’il a ouvert en face… la Droguerie d’en face (il se foule pas pour les noms ! Sobriété, efficacité… un homme juste !). Nombreuses animations et rendez-vous avec auteurs et artistes. Du lundi au samedi en été. Du mardi au samedi hors saison. Tous les jours en décembre. 66, rue Georges Clémenceau, Saint-Servan, Saint-Malo (35). Tél. : 02 99 81 60 39

Le Domaine du Bois-Orcan à Noyal-sur-Vilaine (Ille-et-Vilaine)

bois orcan

Ce domaine construit au XVe siècle par Julien Thierry, argentier d’Anne de Bretagne, a été admirablement restauré par un passionné (et fortuné) amateur d’art dans un double objectif : offrir un écrin à son exceptionnelle collection de mobilier médiéval et un cadre aux œuvres de son sculpteur fétiche, Etienne-Martin. Au pied du château, le jardin médiéval, conçu par Alain Richert, LE grand spécialiste des jardins médiévaux, comporte trois espaces symboliques des étapes de la vie, traversés par un circuit d’eau. De l’autre côté des douves, l’Athanor est une création ex nihilo sur 3 ha dont chaque allée, chaque perspective est conçue pour mettre en valeur une œuvre d’Etienne-Martin. Au château, on s’attarde sur quelques acquisitions récentes : une stèle de Saint-Nicolas du IVe siècle, une table octogonale pliante du XVe siècle, un très bel aristoloche… Que de merveilles !
Tarif : de 6 à 9€. Ouvert en été du mardi au dimanche de 11h à 17h30. Noyal-sur-Vilaine, vers Chateaugiron et Domloup. Tél. : 02 99 37 74 74

Domaine de Kerguéhennec à Bignan (Morbihan)

kerguehennec

Dans un paysage bucolique exceptionnel, cette propriété acquise par le département du Morbihan en 1972 et classée monument historique en 1988, est le témoin de plusieurs siècles d’histoire. Le château classique édifié au XVIIIe s. et redécoré au XIXe s. se trouve au cœur d’un parc paysager de 45 ha, dessiné par les frères Bühler qui accueille aujourd’hui une collection de sculptures contemporaines exceptionnelles. Les communs abritent un important fonds Tal Coat et accueillent des expos temporaires de premier ordre. Cette année (jusqu’en novembre), Mur/Murs invite au château Max Charvolen, Christophe Cuzin, Michel Duport, Gilgian Gelzer, Christian Lhopital, Olivier Nottelet, Soizic Stokvis, David Tremlett et Eric Winarto. Paul Wallach (artiste présenté aussi dans le cadre de l’Art dans les chapelles) présente ses sculptures dans les écuries, En contrepoint, on découvre les travaux de François Daireaux, Nicolas Fedorenko et Claire Lesteven. C’est l’endroit idéal pour un pique-nique chic, mais vous pouvez aussi profiter du salon de thé, à l’abri ou dans la cour abritée. (Photo : www.abdrone.fr)
Entrée libre. Ouvert tous les jours de 11h à 19h (horaires d’été). Bignan (20 km à l’ouest de Josselin). Tél. 02 97 60 31 84

tréhiguier pénestinLa chapelle du port de Tréhiguier à Penestin (Morbihan)

Non qu’elle soit exceptionnelle, mais elle vaut d’abord par son usage et ensuite pour le charmant site où elle s’inscrit ! Cette modeste petite chapelle de marin est désormais vouée au culte des produits de la mer. Fille d’ostréiculteurs, Brigitte Métayer y vend coquillages et crustacés élevés par ses frères. En été, elle propose une dégustation accompagnée de tout ce qui va avec : vin, pain et beurre. Alléluia !
Ouvert tous les jours de 9h30 à 12h30 et de 15h à 19h. 30 rue du Port, Tréhiguier, Pénestin. Tél. 02 99 90 31 52

Ty Bihui à Bieuzy (Morbihan)bonnes-adresses-en-bretagne-5-lieux-rares-et-univers-secrets

Ty Bihui, ouatizite ? Une ravissante maison du XVIIe s. au cœur du village de Bieuzy. Elle a été admirablement restaurée par la commune pour en faire un gîte Rando-Accueil de qualité, à prix tout doux (18 ou 24€ la nuitée). La cuisine est parfaitement équipée pour nourrir une bande de copains, mais si vous le souhaitez, le repas peut être compris dans la prestation – pour 40€ tout compris ! Et en plus, c’est super bon ! Le plan parfait pour aller à la découverte de l’Art dans les Chapelles. Rue du presbytère, Bieuzy (56). Tél. : 02 97 28 81 60

Les mystères des troglodytes à Doué-la-Fontaine (Maine-et-Loire)

perrières

On quitte la Bretagne. Direction l’Anjou. Pour un lieu extraordinaire. Évocateur des Indes Noires de Jules Verne, des Réservoirs d’Istambul ou des églises troglodytes d’Éthiopie, il tient de la géologie, de l’architecture, de l’histoire et de la poésie. Le parcours scénographié par la talentueuse équipe de Lucie Lom (Angers) offre un voyage au centre de la terre fascinant. Classé site environnemental remarquable, le site des Perrières est constitué de galeries souterraines hautes de 15 à 20 m. taillées dans le falun. Cette roche coquillière locale a été déposée par la mer il y a 10 millions d’années puis creusée par l’homme aux 18e et 19e siècles, à des fins constructives. Ces caves ont ensuite servi de champignonnières, d’habitat troglodytique et enfin réhabilitées en site touristique dans les années 1980. Une partie est affectée à un hébergement pour groupes de djeun’s trop cool. Les jolies colonies de vacances se chantent dans les cavernes ! 7, rue d’Anjou, Doué-la-Fontaine (49). Ouvert d’avril au 1er novembre. De 3,50€ à 6€. Tél. : 02 41 59 71 29

caves ackermanLes Caves Ackerman à Saumur (Maine-et-Loire)

Impressionnantes, les caves de monsieur Ackerman ! Il y élevait au XIXe siècle. Son vin à bulles qui rivalisait avec celui produit en Champagne. Cela lui valut, bien sûr, des procès homériques… Les lieux (ouverts à la visite) réunissent trois formes de patrimoine emblématique de la ville de Saumur : le vin, les caves troglodytiques et l’art équestre. S’y ajoute l’art contemporain avec l’initiative d’une résidence d’artiste pour créer une œuvre in situ. C’est ainsi que Julien Salaud (qui nous a enthousiasmé au Salon de Montrouge et au Palais de Tokyo) fait couler un merveilleux « Fleuve Céleste ». Chaque année, une artiste équestre est invitée à se produire dans les caves. Cet été, c’est la Rennaise, Izia Legoff, désormais installée au Haras du Pin, qui donne rendez-vous avec ses deux chevaux Radjah et Ockland pour un spectacle teinté d’élégance et de poésie. Un moment rare ! Caves Ackerman, 19 rue Léopold Palustre à St-Hilaire-St-Florent. Tél. : 02 41 53 03 21

Article précédentWhisky breton, précisions et démentis autour d’une IGP alambiquée
Article suivantLa Route du Rock 2015, une affiche des plus prometteuses (même sans Björk)
Rennes
Unidivers, la culture à Rennes, en Bretagne et en France !

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici