La Ville de Binic-Etables-sur-Mer, dans les Côtes-d’Armor, a souhaité rendre hommage à l’occasion de la célébration du 8 mai à deux compagnons de la Libération enterrés dans la commune de Binic : Gérard Hennebert et Edgar Tupët Thomé.

Cette commémoration a débuté jeudi 4 mai 2023 par un relais de la Liberté avec la participation des scolaires des 4 écoles de la commune, parrainé par Jérôme Halot. Le lundi 8 mai, une cérémonie au monument aux morts de Binic a dévoilé deux stèles aux noms de nos deux Compagnons en la présence de leur deux filles, Madame Brigitte Legé Hennebert et Madame Gwenaël Bonneval.

Ce projet se poursuit puisque qu’une exposition a également été mise en place à La Galerie, lieu culturel d’Etables sur Mer. Elle sera visible jusqu’au 11 juin.

  • expo galerie binic etables
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Alias : Hennequin – Gérard – Lapoule – Frit B – Baron

gerard hennebert
Gérard Hennebert

Gérard Hennebert est né le 11 octobre 1913 à Maubeuge dans le Nord.

Après des études au collège de Maubeuge et à l’Ecole Nationale d’Armentières, il est reçu, à 18 ans, au concours d’agent technique de l’Aéronautique. Il obtient un poste au Ministère de l’Air à Paris.

Il effectue son service militaire par devancement d’appel et sert à la 2ème escadre de bombardement de nuit à Reims.

En 1939, il est affecté comme élève officier à l’Ecole de l’Air à Bordeaux.

Démobilisé à Perpignan en septembre 1940 comme aspirant de réserve, il décide de poursuivre le combat.

Après avoir essayé sans succès de rejoindre l’Angleterre, il entre, fin 1941, dans la Résistance active au sein du mouvement Franc-Tireur créé par Jean-Pierre Levy et Antoine Avinin.

En septembre 1942, Hervé Monjaret, un des responsables du Service des Opérations Aériennes et Maritimes (SOAM) en mission en France, contacte, à Roanne, Gérard Hennebert. Il persuade ce dernier de travailler avec lui à la mission « Frit » d’organisation de terrains de parachutages.

Dès lors, sous les pseudonymes de « Lapoule » ou de « Frit B », Gérard Hennebert prospecte sans relâche, à la recherche de terrains utilisables pour des atterrissages et des parachutages clandestins. Il transmet ensuite les informations aux services de Londres et organise les réceptions principalement dans le département de la Loire.

Mais sous ses ordres directs, quatre responsables locaux des opérations aériennes agissent également, dans quatre autres régions : Région R 2 (Bouches-du-Rhône, Gard, Vaucluse, Var, Hautes-Alpes, Basses-Alpes et Alpes-Maritimes), Ain, région lyonnaise et région toulousaine.

« Frit B » participe aussi directement à des opérations de sabotage comme la destruction partielle, qu’il dirige à la tête d’un commando du mouvement Franc-Tireur le 28 décembre 1942, de l’usine France-Rayonne à Roanne. Cette action interrompt la livraison de fibranne aux Allemands pendant plusieurs semaines.

Engagé dans les FFL, il devient en 1943 un des adjoints de Pierre Rateau, alias Arthur, chef du Centre des Opérations de Parachutages et d’Atterrissages (COPA, ex-SOAM) dans la région de Toulouse (R 4).

Appelé en Angleterre, il s’envole de Saône-et-Loire, le 17 octobre 1943 dans le même avion que le général de Lattre de Tassigny, afin de suivre un stage d’officier opérations.

Deux mois plus tard, Gérard Hennebert est volontaire pour revenir en France et est nommé au commandement des opérations aériennes dans la région R 5 (Corrèze, Creuse, Dordogne, Haute-Vienne, Indre ainsi qu’une partie de l’Indre-et-Loire, de la Vienne et de la Charente). Le premier voyage est malheureux : en raison du mauvais temps, le Halifax ne peut trouver la piste et fait demi-tour. N’ayant plus d’essence, il reçoit l’ordre de sauter en parachute et s’en sort indemne alors que l’appareil s’écrase dans la Manche.

Il est finalement parachuté près de Bordeaux le 5 janvier 1944 et prend ses fonctions immédiatement en remplacement d’André Déglise-Favre, arrêté deux mois plus tôt par la Gestapo. Il prend alors une part active à la réception des armes pour les forces de la Résistance au sein de la Section des Atterrissages et des Parachutages (SAP) – qui a pris la suite du COPA – de la Région R 5. Il exerce également les fonctions de Délégué Militaire Régional par intérim, organisant les maquis et faisant appliquer les ordres émanant de l’état-major des FFI.

Arrêté par la Gestapo avec plusieurs camarades le 5 avril 1944, Gérard Hennebert parvient à s’évader en faisant preuve d’un sang-froid exceptionnel. Il reprend ses activités alors que sa tête est mise à prix.

Dès le Jour J, après avoir placé dans les départements de sa région des responsables, il installe son PC en Corrèze et assure le succès de plusieurs opérations de jour et l’armement de toutes les unités de maquis. Au cours d’une inspection, il est victime d’un grave accident mais il reste à son poste de commandement jusqu’à la libération de sa région.

Une fois le territoire de France libéré, il demande à partir pour l’Extrême-Orient, où les combats se poursuivent. Il est affecté comme capitaine de l’armée de l’air, au Parc d’aviation de Saigon, où il arrive fin juillet 1945.

Il est démobilisé sur place en décembre de la même année et entre aux plantations Michelin où il commence une carrière dans l’agriculture locale.

C’est en visitant ses plantations d’hévéas de Caukhoi près de Tay Ninh (à 120 km au nord-ouest de Saigon) que Gérard Hennebert trouve la mort le 15 août 1953, dans une embuscade du Viet-Minh : sa jeep saute sur une mine, il en sort vivant mais est achevé de plusieurs balles.

D’abord inhumé au cimetière de Saigon son corps est rapatrié en 1954 pour être inhumé à Binic dans les Côtes d’Armor.

• Chevalier de la Légion d’Honneur
• Compagnon de la Libération – décret du 19 octobre 1945
• Croix de Guerre 1939-1945 (3 citations)
• Croix de Guerre des TOE (1 citation)
• Médaille de la Résistance avec rosette
• Distinguished Service Order (GB)

Edgard Tupet Thome
Edgard Tupet Thome

Alias : Thomé – Tom

Edgard Tupët est né le 19 avril 1920 à Bourg-la-Reine (Seine).

Après l’obtention de son baccalauréat, il poursuit ses études à l’Ecole supérieure de Théologie de Reims. N’ayant pas la vocation, il choisit en octobre 1938, de s’engager par devancement d’appel au 8e Régiment de Zouaves à Mourmelon.

Il participe comme sergent aux attaques en Lorraine dès septembre 1939 puis en Belgique en mai 1940. Il prend part à l’évacuation de Dunkerque, son unité protégeant l’embarquement du corps expéditionnaire britannique.

Fait prisonnier le 4 juin à Dunkerque, il s’évade de Rexpoëde le 10 juin au cours de son transfert vers l’Allemagne.

Au lendemain de l’armistice, n’acceptant pas la défaite, Edgard Tupët tente vainement de quitter la France pour rejoindre les Forces françaises libres. Démobilisé en septembre 1940, il trouve un emploi à Clermont-Ferrand et entre par hasard en contact en novembre 1940 avec Roger Warin (réseau Ronald) dont il devient, avec Stanislas Mangin, un des adjoints. Il est particulièrement chargé de repérer des terrains d’atterrissage clandestins.

En mars 1941, Roger Warin établit une liaison directe avec l’Etat-major de la France libre à Londres par l’intermédiaire de Pierre Fourcaud, chargé de mission du général de Gaulle. Le 1er avril 1941, Edgard Tupët devient, avec quatre camarades de résistance (Mangin, Warin, Tavian et Maurice Andlauer), le premier engagé militaire secret dans les Forces françaises libres. Il exécute des missions de liaison pour le compte de Pierre Fourcaud jusqu’à l’arrestation de ce dernier en août 1941. Il participe à la préparation de son évasion, malheureusement sans réussite.

Envoyé par Warin en Grande-Bretagne, il quitte la France en août 1941 avec le sergent Forman et Joël Le Tac, traverse l’Espagne et, via le Portugal et Gibraltar, rejoint l’Angleterre où il fait un rapport sur les activités du groupe. Sous le pseudonyme d’Edgard Thomé, il est affecté à l’état-major particulier du général de Gaulle et suit une instruction parachutiste et l’entraînement du Bureau des Opérations aériennes (BOA). En Angleterre en novembre 1941, il retrouve Roger Warin, alias Wybot, qui est parvenu à s’évader de France et se voit chargé d’une mission en France par le Bureau central de Renseignements et d’Action (BCRA).

Parachuté le 9 décembre 1941 dans la région de Châteauroux sur un terrain qu’il a choisi, il est accompagné du radio Joseph Piet. Blessé à la tête lors de l’atterrissage, il est chargé de mission, responsable des opérations aériennes et de la branche « Action » du réseau « Ali-Tir » dont Stanislas Mangin dirige la branche « Renseignements ».

Adjoint immédiat de Mangin, dont il organise le départ par Lysander en février 1942, Thomé travaille comme agent de 1ère classe. En avril 1942 il fait partir Gaston Tavian dans les mêmes circonstances que Mangin.

En raison des blessures reçues six mois plus tôt, il doit quitter la France pour pouvoir se soigner. Le 29 mai 1942, à l’occasion du retour de Tavian par une opération Lysander, Tupët-Thomé, accompagné de Philippe Roques, s’envole pour l’Angleterre.

Promu lieutenant, il bénéficie d’une convalescence puis, à son retour à Londres, demande son affectation dans une unité combattante. En novembre 1942, il quitte l’Angleterre pour le Détachement d’instructeurs commando de Saint-Pierre-et-Miquelon, sous les ordres de Stanislas Mangin.

En février 1943, toujours avec Mangin, il est affecté au Détachement (puis Bataillon) des Antilles dont il crée et commande la 2e compagnie qu’il entraîne jusqu’en juillet 1943.

En août 1943, le lieutenant Tupët-Thomé rejoint à sa demande le 4e Bataillon d’infanterie de l’air (4e BIA) à Camberley et est breveté parachutiste le mois suivant.

En janvier 1944, il est muté comme commandant en second de la 2e compagnie du 3e BIA, qui devient en juillet 1944, le 3e Régiment de chasseurs parachutistes (3e RCP). Avec le 3e RCP, il remplit, début août 1944, une première mission parachutée dans la région de Daoulas dans le Finistère. Avec sa seule section (12 hommes) il attaque une Kommandantur forte de 60 hommes, tue 12 Allemands, fait 40 prisonniers, repousse une attaque ennemie et libère Daoulas.

Il attaque ensuite la garnison allemande de Landerneau, lui inflige de lourdes pertes et libère la ville. Il rejoint alors la 6e Division blindée américaine pour laquelle il exécute plusieurs missions de reconnaissance.

Edgard Tupët-Thomé est parachuté une deuxième fois le 27 août 1944 dans le Jura ; il attaque et prend Clerval (Franche-Comté) qu’il défend avec 50 hommes contre 27 chars et voitures blindées ennemis. Il tue une trentaine d’Allemands et détruit un char. Il rejoint ensuite la 7e Armée américaine et, affecté à un groupe de reconnaissance divisionnaire, se distingue notamment à Arches lors du passage de la Moselle. Le 23 septembre 1944, il ramène sous des feux de mortiers un soldat américain blessé dans ses lignes.

Parachuté une troisième fois en Hollande le 7 avril 1945, il effectue avec sa section forte de 15 hommes de nombreuses attaques sur les voies de communication infligeant à l’ennemi de sérieuses pertes en hommes et matériel.

En 1945, il démissionne de l’Armée et, après avoir été admis à l’Ecole coloniale d’administration, il est nommé administrateur des Colonies en janvier 1946 en Tunisie.

Il devient ensuite Président Directeur Général de la Coopérative viticole de Takelsa en Tunisie.

En 1950, il quitte la Tunisie pour le Canada où il gère sa propriété (élevage, agriculture). De retour en France en 1955, il reprend des études, devient Ingénieur en Organisation scientifique du Travail et trouve un poste au bureau d’Etudes techniques chez Singer puis dans un laboratoire pharmaceutique à Neuilly.

De 1961 à 1965, Edgard Tupët-Thomé est Ingénieur chez Panhard puis chef des agences dans une société de Tourisme.Edgard Tupët-Thomé est décédé le 9 septembre 2020 à Paris. Il est inhumé à Binic dans les Côtes d’Armor.

• Grand Croix de la Légion d’Honneur
• Compagnon de la Libération – décret du 17 novembre 1945
• Croix de Guerre 39/45 (6 citations)
• Médaille commémorative des Services volontaires dans la France libre
• Membre de l’Ordre de l’Empire britannique
• Military Cross (GB)
• King’s Medal for Courage in the Cause of Freedom (GB)
• Chevalier de l’Ordre d’Orange Nassau (Pays-Bas)
• Croix de Guerre (Pays-Bas)

Sources biographies : ordredelaliberation.fr

Une exposition proposée Jaffrelot Arnaud président de l’association Mémoire Patriotique Armoricaine, en partenariat avec la maire de Binic Etables sur mer, le musée de l’ordre de la Libération, la Fondation de la France Libre, le musée de la résistance en Argoat, le musée de la résistance en Bretagne de Saint Marcel, le musée des arts et traditions de Binic, et 19 collectionneurs privés.

Communiqué promotionnel

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