Les Bars en Trans 2016, sueurs chaudes et son chaloupé !

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8 novembre 2016

Les Bars en Trans, ça donne quoi ? Pas des poissons chantants, mais plutôt des troquets qui troquent leurs playlists habituelles pour du live. Pour les 20 ans, les organisateurs des Bars en Trans préfèrent aux souvenirs (souvenirs) la fièvre des jeudis, vendredis et samedis soir ! Du 1 au 3 décembre 2016, le festival aura de nouveaux lieux, plus de groupes, plus de rock, moins d’électro… Unidivers vous électrise avec ses coups de foudre !

Les Bars en Trans, édition 2015, avaient été marqués par les attentats et un dispositif sécuritaire obligatoire. En 2016, le festival promet de la bombe uniquement musicale ! « On est là pour défendre la tournée, le live », s’explique le programmateur et directeur artistique Philippe Le Breton. Les habitués comme les nouveaux venus seront servis (en musique), avec 106 groupes programmés (contre 93 l’année dernière). Philippe Le Breton annonce la couleur des Bars en Trans : « Une année un peu plus rock, un peu plus garage ». On peut se féliciter de voir là une ligne artistique ne privilégiant pas uniquement la musique électronique. De manière générale, la programmation tourne autour du texte en français (de la pop « dahoesque » de Eddy de Pretto au rap cold de Lutèce), « voire de la variété » (tel le coup de cœur des coups de cœur du programmateur pour Clara Luciani – miroir quasi parfait à la cold foutraque de Fishbach aux Transmusicales ). Que tournent les modernes derviches, que la fête soit faite, l’année 2016 se terminera certainement en éclats de sons de toute beauté !

Car c’est une programmation en béton que nous présente Philippe Le Breton. Un bon point pour un festival qui s’affiche clairement urbain et enraciné au cœur de la cité. D’ailleurs, après les Horizons en 2015, c’est un bel ensemble architectural qui figure sur les visuels de l’édition 2016 (signés Maxime Le Clanche). Urbain certes, le festival entend pourtant se décentrer un poil. Autre bon point. Parmi ces lieux à quelques encablures de l’hypercentre qui recevront d’excitants concerts, notons le très groovy 1988 Live Club (avec trois soirées diversifiées mais qui annoncent de très sérieux déhanchements), le Gatsby Club et les soirées siglées ADAMI et SACEM et puis le fameux Mondo Bizarro ! D’ailleurs, puisque les Bars en Trans, tel qu’organisés par l’association Trois petits tours, ont décidé d’associer la célébration de leur 20 ans aux dix bougies du désormais mythique label Born Bad…

C’eût été un sommet de voir J.C. Satan mettre le feu à la scène du Mondo ! Mais ne soyons pas chagrin puisque les poulains du label spécialisé Garage Usé et Cannibale feront à n’en pas douter monter la température au Bar’Hic le vendredi 2 décembre. Et puis, signalons que pour tout amoureux de sérieuses secousses et vibrations psychédéliques L’Artiste Assoiffé accueillera le samedi 3 décembre les imparables New-Yorkais de Cheena (produit par l’impeccable label Sacred Bones – qui abrite, entre autres stupéfiantes pépites, le groupe danois Marching Church). Pour les plus extrêmes jusqu’aux-boutistes affirmons sans modération, que les incontrôlables Pogo Car Crash Control (au Bar’Hic le jeudi 1er décembre) et leur délire post-punk sacrément bien fichu seront certainement parmi les plus incendiaires combos de ce week-end de pyromanies musicales.

Vastes et éclectiques, chatoyants à l’image de la programmation, les coups de cœur de Philippe Le Breton valsent et pleuvent… Parmi les extras le spectacle pour jeunes, et moins jeunes, qui se jouera au théâtre de la Parcheminerie (le samedi 3 décembre à 15 h et 18 h 30). Issu d’un partenariat que l’on sent sincère et chaleureux avec L’Armada productions le spectacle PICK’O’RAMA réunit, sous le nom de Mamoot, plusieurs musiciens et artistes rennais talentueux ( Yoann Buffeteau (qui signe l’affiche), Montgomery/Monstromery et Michel Le Faou, The Enchanted Wood, entre autres)… Visible à partir de six ans la création assume de s’adresser aux inconditionnels des concerts indés qui pour leur part assument leur condition de parents, ou de blasés des concerts couche-tard dans les bars !

le comte bar en trans rennes — Le Comte par Gaëlle Evellin

Bref, une programmation forte, intense et surprenante (le projet de Le Comte, ex Juveniles à la chapelle Saint-Yves promet, par exemple des moments forts et inédits) dont nous souhaitons également souligner avec joie que, pour la seconde année, elle offre avec le bar La Notte une place de choix aux formations rap/hip-hop les plus pointues de la nouvelle génération. Les trois soirées promettent d’être particulièrement vibrantes. Les jeunes rennais de 4 Sans Team vont avoir fort à faire pour se démarquer au milieu de projets forts en rimes et en prod tel que Makala, Lutèce ou DTWeezer. Sans rien dire de la soirée du samedi sur laquelle nous vous conseillons de placer une option tant les Bruxellois Caballero, Jeanjass et Roméo Elvis sont de toute évidence en mesure de vous faire perdre la tête avec leurs bons sons et mots !

Après les coups de cœur viennent toutefois les coups de sang. Philippe Le Breton ne cache pas son mécontentement envers la ville de Rennes. Les Bars en Trans ne reçoivent en effet que 17 000 euros de subventions, ce qui contraste fortement avec d’autres événements culturels institutionnalisés, notamment le grand-frère des Trans Musicales. L’année dernière, avec les attentats, l’aspect financier n’avait pas été simple à gérer. Cette année, pour soutenir les Bars en Trans, il vous suffira de vous y rendre, de danser et chanter. Que les Bars ne soient pas en berne…

Thibault Boixière et Thierry Jolif