En guise d’échauffement avant le grand fest-noz Yaouank de samedi 17 novembre 2018, les bals sauvages se sont installés partout dans Rennes. Lundi, en fin de journée, place de la République, la compagnie de danse bretonne Astour, est venue interrompre le métro-boulot-dodo des Rennais par quelques pas en plein centre-ville.

Ils étaient au Parlement, aux champs Libres, place de la mairie, place des Glayeulles place de la République ou place Hoche. À chaque fois le même procédé : des musiciens et des danseurs. Beaucoup de danseurs. Pourtant, une heure auparavant, la place semblait naturelle. Rapidement les bals sauvages vont s’installer.

BAL SAUVAGE
Ils ont commencé à dix, ils ont fini à plus de cinquante danseurs.

À 18h15, place de la République, l’agitation de fin de journée est classique. Les Rennais rentrent chez eux, vont en terrasse ou courir. Dans cette foule se mêlent piétons, cyclistes, mendiants, gens pressés… Dans ce train quotidien, la compagnie Astour va intervenir. Quatre musiciens avec des accordéons, des bombardes, une cornemuse, des flûtes, des guitares et des danseurs. Lorsque la musique se lance, ils ne sont qu’une dizaine. Leur défi, attirer le plus de monde possible pour faire découvrir la danse bretonne au plus grand nombre : « On veut capter les gens à la sortie du travail », explique Florence Fabre membre de la compagnie Astour.

BAL SAUVAGE
Se couper un instant du train-train quotidien, le temps d’une danse.

Florence prend un chapeau contenant quelques danses bretonnes célèbres. « Il y en a plus de 600 ! », indique Guy Chevalier un des musiciens. Certaines sont plus simples que d’autres. Le début de chaque mouvement est un peu chaotique. Ça se bouscule, ça se rentre les uns dans les autres, mais les plus expérimentés parviennent à relever les quelques chutes et à expliquer les pas. Certains ont même laissé leur chien, leur place sur le trottoir et leur canette de bière pour se mêler à la foule. « C’est une musique qui rassemble. Peut-être une des musiques rassemblant le plus », s’enthousiasme Florence à la vue de tous ces danseurs.

Guy Chevalier, musicien : « La scène, se sont les gens »

Ce bal sauvage est loin d’être récent. « C’est un rappel de l’ancien temps quand il n’y avait ni télévision ni téléphone portable. Les gens se rassemblaient autour des musiciens et dansaient », explique Guy. « Il n’y a pas de sono, pas d’image sur un écran. On replace ça comme à l’époque », décrit Mathieu Serrault, organisateur des bals sauvages pour Yaouank. « Normalement on ne fait pas de publicité. Tout est fait à l’impromptu pour en faire un moment très festif. Aujourd’hui on en voit de plus en plus partout ».

BAL SAUVAGE
« Je connais près de 1000 airs bretons », avance Guy Chevailer (au fond).

Yaouank et son association Skeudenn Bro Rohazon ont saisi l’occasion du regain des bals sauvages pour ouvrir la culture bretonne au plus grand nombre et en faire une belle vitrine pour son fest-noz final. Tandis que l’association tentait de rameuter un maximum de danseurs parmi les passants les plus curieux, Glenn Jegou, directeur du festival, distribuait les derniers tracts pour ramener les spectateurs à la soirée de samedi.

Parmi ce public, Linda et Évelyne, profite du chapeau pour y glisser quelques pièces. « Non non ce n’est pas la peine ! J’apprécie beaucoup, mais ce n’est pas le but ! », répond Florence. « Nous sommes simplement là pour faire découvrir la danse ». Un peu interloquées, les deux spectatrices retournent dans le public sans lâcher du regard les danseurs. « Je viens de Belgique. C’est magnifique à voir. Je ne connaissais pas tout cela », commente Évelyne.

Bal Sauvage
Il y avait également beaucoup de monde au Parlement samedi après-midi.

Une dernière pause, un dernier tirage au sort et un dernier morceau avant que chacun ne retourne à ses occupations. La parenthèse musicale a fonctionné, la vitrine pour la danse bretonne et le fest-noz Yaouank de samedi aussi.

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