Deux scientifiques partent à la recherche d’une nouvelle planète habitable pour l’être humain… Allô Cosmos ? Ici le Grand Cordel, rendez-vous le 12 mars 2023 pour une plongée dans l’univers aux envolées cosmiques de la chorégraphe Fanny Paris et du plasticien-musicien Marc de Blanchard ! Une occasion pour petits – à partir de 4 ans – et grands de découvrir une histoire de science-fiction chorégraphiée. Unidivers avait rencontré les protagonistes de l’histoire, de retour sur Terre pour leur passage au Triangle – Cité de la danse en 2019 !

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© Claire Huteau

Unidivers – Comment est née cette collaboration pour la conception d’Allô Cosmos ?

Fanny ParisMarc et moi avions travaillé ensemble sur le spectacle D’infinis paysages (par la compagnie Art’Comédia). Nous formions une bonne équipe donc nous avions envisagé l’idée de collaborer sur un autre projet. Je suis moi-même très sensible à l’interaction entre les arts visuels et le corps dans mon travail.

Quand Marc m’a contacté pour un spectacle autour de la thématique du cosmos, il avait déjà composé quelques morceaux de musique. L’idée me plaisait énormément donc nous sommes partis de cette base musicale afin d’écrire Allô Cosmos.

Marc de Blanchard – C’est aussi sur ce premier spectacle assez fou que nous avons rencontré notre régisseur : Thomas Bloyet. Il apporte une grande finesse dans le traitement de ma musique et dans l’équilibre entre son, vidéo et lumière, car il connait bien mon univers et sait le retransmettre au public. Nous avons également été accompagnés de près par L’Armada Productions. J’en profite d’ailleurs pour remercier nos précieux regards extérieurs : Isabelle Legros et Marie Bout pour la mise en scène et Michelle Brown pour la danse. Je remercie toutes ces personnes pour la liberté créative qu’ils nous ont donnée, chose précieuse pour un artiste.

Unidivers – Pourquoi la thématique du cosmos en particulier ?

Marc de Blanchard – Ce thème permet une grande liberté créative et stimule l’imaginaire. Nous pouvons imaginer des mondes inconnus, des musiques étranges venues d’ailleurs et une façon de bouger particulière. Les notions d’espace, de vitesse ou d’apesanteur sont très intéressantes à traiter en musique comme en danse.

D’une manière générale, j’ai toujours été fasciné par le cosmos et la science-fiction à la fois par le simple fait de voyager et de s’émerveiller de mondes nouveaux, mais aussi pour ce que le genre peut raconter sur notre époque et sur nous-mêmes. Parler du futur et de mondes lointains nous interroge aussi sur notre civilisation, notre rapport à la nature, à la technologie et à l’écologie.

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Unidivers – L’histoire raconte les péripéties de deux scientifiques qui partent à la recherche d’une autre planète pour sauver l’humanité. Un sujet qui résonne totalement avec l’actualité… Était-ce un moyen d’appréhender ce sujet de manière positive face au pessimisme ambiant qui semble se généraliser ?

Fanny Paris – Deux scientifiques cherchent un moyen de sauver l’humanité en fertilisant un nouvelle planète avec des animaux et des végétaux parfois insolites, car la planète est en danger, elle est polluée et surpeuplée… Cependant, ce n’est pas mentionné de manière explicite dans le spectacle. Une voix-off intervient parfois pendant le spectacle, mais aucune voix n’est présente au plateau. Ça permet de sensibiliser les plus jeunes sans être trop brutal.

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© Claire Huteau

Unidivers –  Entre la liberté de mouvement en apesanteur et une gestuelle beaucoup plus robotique dans le laboratoire, de quelle manière a été écrite la chorégraphie ?

Fanny Paris – Je travaille sur une différence de corporalité dans Allô Cosmos. Un des personnages principaux voyage dans deux espaces-temps différents, j’ai voulu retranscrire et matérialiser ce changement spatio-temporel au travers de la chorégraphie.

Les mouvements sont plus légers et amples quand mon personnage voyage dans le cosmos, en apesanteur, même si je ne le suis pas réellement (rires). Alors que dans le laboratoire, le corps a un ancrage au sol beaucoup plus affirmé. C’est assez complexe à expliquer avec des mots, mon corps s’exprime et je fais machinalement des gestes afin d’expliquer mon approche chorégraphique.

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© Claire Huteau

Unidivers – Abordez-vous régulièrement cette différence de corporalité dans votre pratique chorégraphique ?

Fanny Paris – Je n’ai rien inventé, il s’agit des problématiques intemporelles de la danse contemporaine. Cependant, la question des flux du corps parcourent effectivement mon travail et selon moi, c’est la meilleure façon d’apprendre la danse aux enfants lors des ateliers. Cette approche les aide à comprendre de quelle manière se crée la gestuelle du corps en danse contemporaine, entre légèreté et lourdeur.

« La danse, la musique et les arts visuels se complètent afin d’immerger les plus jeunes dans un univers artistique », Fanny Paris.

Unidivers Allô Cosmos est une invitation à plonger dans un univers immersif dès les premières secondes. La reconstitution d’un laboratoire relève quasi du décor théâtral…

Fanny Paris – Nous ne voulions pas forcément mettre de mots sur cela, mais la dimension théâtrale est effectivement très présente. De part la scénographie dans un premier temps, mais également l’activité des deux personnages, notamment celui que j’interprète, le scientifique qui va et vient entre le cosmos et le laboratoire. Il n’est pas nécessaire qu’il parle pour que les enfants s’identifient à un personnage. Au final, ces deux scientifiques raconte une histoire et embarque le public avec eux.

Unidivers – Le mapping-vidéo sublime cette scénographie. Comment a t-il été pensé ?

Fanny Paris – Marc a utilisé des dessins d’enfants récupérés lors d’ateliers qu’il a organisé. Sur cette base, deux aspects ont été travaillé. Le costume blanc que je porte permet à l’image projetée de fusionner avec le corps. D’un autre côté, le mapping-vidéo se dissocie parfois du corps afin de montrer un nouvel état.

Marc de Blanchard – Je travaille depuis longtemps sur des ateliers de stop motion (animation image par image) avec le jeune public, notamment sur la thématique de la faune, de la flore et du cosmos. Je trouve les dessins des enfants spontanés et créatifs et les voir s’animer est magique autant pour eux que pour moi. J’ai donc une belle collection de dessins plus géniaux les uns que les autres et c’est assez naturellement que j’ai décidé de les intégrer dans le spectacle. J’aime le contraste entre la scénographie géométrique froide et les dessins organiques des enfants.

Unidivers – La musique est à la fois électronique et organique. En interagissant directement avec les mouvements de Fanny, elle semble devenir un personnage à part entière, à l’image du mapping-vidéo au final.

Marc de Blanchard – Ce contraste entre la technique du mapping-vidéo et l’esthétique des dessins à la main créé une magie propice au voyage et à l’évasion. Et ce même contraste entre l’organique et le numérique dans la musique permet de susciter des émotions fortes.

Fanny est parfois en harmonie avec l’univers visuel et la musique et parfois en opposition. Une sorte de combat entre l’homme et la machine se dégage, entre fascination et rejet. Lorsque les deux sont en parfait accord, on entre vraiment dans l’univers et dans les dessins d’enfants. À l’image de scientifiques, nous cherchons le bon moyen de voyager et de créer avec la technologie et notre sensibilité. Cela ne se passe pas sans erreur et cela nous permet de fabriquer des situations drôles ou effrayantes. Le rapport entre art et science est très riche de ce point de vue.

« C’est aussi un retour à l’enfance que je propose aux parents, une certaine vision d’un futur du passé fantasmé, décalé et touchant », Marc de Blanchard.

Unidivers – Les références musicales d’Allô Cosmos s’étendent des sonorités de jeux vidéos des années 80 aux musiques électroniques, en passant par la science-fiction. Le jeune public autant que la génération des parents peut s’identifier, elles rappellent des souvenirs d’enfance. Comment ont été menées les recherches musicales ?

Marc de Blanchard – Je me suis donné des contraintes assez strictes au début, notamment l’utilisation d’un synthétiseur analogique très brut : le pocket piano. Les sons qu’il génère rappellent le son des jeux vidéos des années 80 et ceux des pionniers de la musique électronique. Cela me permet une grande créativité dans les mélodies et la structure des morceaux et donne une cohérence à l’ensemble. Bien sûr, en tant qu’enfant des années 80, tous ces sons m’évoquent beaucoup de souvenirs.

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© Claire Huteau

Unidivers – La première du spectacle a eu lieu en octobre 2019. Quels ont été les premiers retours ?

Fanny Paris – Tous les enfants sont d’accord pour dire que c’est magique ! Ils ont l’impression d’y être et se demandent parfois où se trouvent les animaux et végétaux étranges qui peuplent le monde d’Allô Cosmos (rires).

Unidivers – Je vous remercie Fanny Paris et Marc de Blanchard.

Marc de Blanchard – À très vite dans le cosmos !

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Allô Cosmos, de Fanny Paris et Marc de Blanchard (40 min) / à partir de 4 ans

Dimanche 12 mars 2023 à 10 h 30

MJC du Grand Cordel
18 rue des plantes
35700 Rennes

2,5€ / 5€ / 7€

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