Marta scrute sa ville natale en Calabre, où elle vient tout juste de rentrer avec sa mère et sa sœur, après avoir grandi en Suisse. Du haut de ses treize ans, elle se sent comme une étrangère dans cette Italie du sud dévastée. Elle a maintenant l’âge de faire sa confirmation et le catéchisme est le meilleur endroit pour tenter de s’intégrer. Mais loin de ses rêves « célestes », elle ne fait qu’y découvrir les petits arrangements de la communauté.

Une adolescente de 13 ans dans une ville calabraise catholique. Le regard pénétrant de la caméra comme dans un documentaire contribue à rendre encore plus pesant l’atmosphère.

La ville est lue d’un point de vue naturaliste social, la jeune héroïne est montrée à travers un cheminement où la grâce mystique verse parfois dans le surréalisme. Le spectateur est aussi touché par cette grâce. Tout comme l’est ce cheminement intérieur qui fait promenade au sein de la jeune héroïne.

Que la direction était difficile à prendre pour réussir à raconter de façon crédible ce récit d’initiation : tendre vers une étude comportementaliste ? Tendre vers un spiritualisme qui ne serait pas niais ?  Une conjugaison des deux ?

C’est un assemblage réussi de tous ces ingrédients que la réalisatrice à effectué. Entre douceur et âpreté. Les personnages sont alors perçus sous un angle double, avec une acuité mi-cruelle mi-tendre. Seul bémol, un scénario auquel il manque une certaine consistance.

Un film beau et triste avec, il faut le souligner, plusieurs passages d’une drôlerie joyeuse. Un petit miracle incarné.

[stextbox id= »info » color= »0000cc » bgcolor= »ccff00″]Alice Rohrwacher avec Yle Vianello, Salvatore Cantalupo, Anita Caprioli, 28 décembre 2011, 1h40[/stextbox]
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