De Sciences Po Rennes jusqu’en Argentine, en passant par le Sénégal, l’Écosse et l’Italie, Alice Quistrebert, originaire de Vannes, voyage et nous émerveille par ses très jolis carnets et illustrations empreints de poésie. Elle se lance aujourd’hui en tant que carnettiste et illustratrice indépendante. Retour sur une passionnante rencontre avec cette globetrotteuse de vingt-six ans au talent artistique certain.

Alors que le métier d’illustrateur/trice est bien connu de tous, le terme de carnettiste apparaît comme un concept plus nébuleux. Quelles pratiques se cachent derrière cette notion ? Pour Alice Quistrebert, alias Alice raconte, être carnettiste c’est « dessiner et écrire en carnet et donc in situ, sur place ». Inspirée du carnet de voyage, cette pratique utilise l’aquarelle « qui permet de travailler rapidement et de saisir les ambiances », précise la dessinatrice.

Une pratique « plus vivante » que l’illustration classique

De par le contexte au sein duquel la création s’élabore, la pratique va comporter ses spécificités et ses contraintes. La découverte de ce concept vous tente ? Vous vous voyez également parcourir le monde avec votre carnet et vos pinceaux ? Très bonne idée ! Par contre, si vous voulez être bien assis, à l’abri du vent et des réactions des passants, c’est loupé ! Le ou la carnettiste est au cœur de l’espace public avec tous les imprévus que cela implique. C’est d’ailleurs ce qui fait son charme et Alice insiste : « c’est une pratique vraiment différente du dessin en atelier où l’on est au calme. Cette dimension d’instantané me plaît énormément ».

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Alice Quistrebert, Vue des toits de Prague, 2018

Les voyages solitaires comme source d’inspiration

Alice a beaucoup voyagé pour le travail et les différentes contrées dans lesquelles elle a posé ses valises ont influencé sa pratique. Un peu frustrée de ne pas toujours avoir eu assez de temps pour croquer les paysages et les ambiances dans lesquels elle se trouvait, elle avoue que les voyages en solo constituent un terrain de jeu particulièrement propice à la création. Elle a été marquée par son premier voyage en solitaire : trois jours sur l’île Arran en Écosse. « C’était chouette de pouvoir prendre ce temps là sans me dire que la personne avec qui je suis m’attend depuis une heure et demie, qu’il faut que je termine mon dessin vite ! », se rappelle-t-elle.

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Alice Quisterbert, Rinlo en Espagne, été 2019

La gestion de projets culturels, un tremplin avant l’entrepreneuriat

Outre les voyages que ses études à Science Po Rennes lui ont permis de réaliser, elle explique que ses expériences professionnelles en tant que chargée de production dans une compagnie de théâtre lui ont beaucoup appris. Son travail consistait à « faire en sorte que la création artistique du metteur en scène existe, qu’elle trouve sa place et qu’elle soit vue ». Des compétences qu’elle a ensuite voulu mettre au service de sa passion. Elle témoigne : « Je me disais que maintenant que je savais le faire pour quelqu’un d’autre, peut-être que je saurais l’appliquer pour moi ».

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Une famille rennaise croisée en Espagne, Aliceraconte, Été 2019.

Commandes personnalisées et collages

Elle propose aujourd’hui des commandes personnalisées dans l’esprit de ses carnets de voyage. Dans l’idéal, elle voudrait se rendre sur place puis retranscrire ce qu’elle voit par le dessin. La période étant compliquée, elle travaille également à partir de photographies. Elle a, par exemple, eu la commande d’une personne qui a vécu à Istanbul et qui voulait posséder un souvenir plus singulier que de simples photographies.

Dans un style différent, il est possible de commander des collages. Alice a notamment travaillé sur deux séries : « Mots croisés » et « L’odeur des embruns ». Sans être complètement réalistes, ces collages ne sont pour autant pas abstraits. Ce sont des paysages qu’elle invente en utilisant cette technique.

Vers le reportage dessiné ?

Sa pratique n’est pas figée. Alice explique qu’elle espère que des choses qu’elle n’a pas encore imaginées vont se passer. Elle s’intéresse notamment aux « reportages dessinés », pratique qu’elle a découverte il n’y a pas longtemps. Cette technique « du dessin sur le vif avec une “approche journalistique” bien que beaucoup plus subjective » pourrait particulièrement lui plaire. Elle aimerait avoir des commandes de collectivités ou offices de tourisme qui souhaiteraient qu’elle tienne le journal de bord ou le carnet de voyage d’un événement, d’un territoire : « c’est, je pense, ce qui pourrait être le travail de mes rêves ! », s’exclame-t-elle.

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