Albatros : nom masculin, grand oiseau marin des mers australes. Ajoutez-y un autre « S », et ce n’est plus qu’une question de temps avant que ce terme ne vous évoque avant tout un groupe de rock rennais.

albatrossDébut 2015, Laurent et Benjamin, deux amateurs de rock de longue date, décident de s’essayer à l’exercice et passent à leur tour derrière les instruments en montant leur propre groupe. Utilisant des mots peu communs de la langue française comme source d’inspiration pour leur nom de scène, la réflexion des deux hommes donne finalement naissance à « Albatross ». A peine quelques semaines plus tard, le groupe naissant prend davantage d’envergure en accueillant deux nouveaux membres, Eric et Sébastien, qui vont voir en Albatross un sens plus imagé et poétique. Aujourd’hui, tous s’accordent à dire que ce nom collectif, au départ anodin, leur correspond on ne peut mieux. « Je pense qu’il incarne la liberté que l’on se laisse dans notre processus de création » explique Laurent. « On vole au dessus de nos morceaux et quand on tient le bon poisson, on fonce dessus. »

albatrossAvant de penser à la scène, Albatross a longuement privilégié le travail de fond. Pendant des mois, le quatuor peaufine ses textes et perfectionne ses prises vocales et compositions instrumentales. Gardant à l’esprit un besoin de renouveau et de cohérence avec le moment présent, le groupe remplace progressivement ses premiers morceaux jugés vieillissants par de nouveaux titres enregistrés en studio et plus aboutis, comme «Opposite Places » et « Eye ». A l’automne 2015, se sentant enfin prêts à monter sur scène, les quatre amis préparent leur premier concert : Albatross prend son envol.

albatrossLe 1er Octobre 2015, ils se produisent pour la première fois sur scène au Bar’Hic à Rennes, connu pour accueillir de nombreux artistes tout au long de l’année. Pour sa première, Albatross fait salle comble, soit environ 100 personnes. A ce jour, cette première expérience reste un grand moment dans la tête des quatre musiciens. « C’est toujours stressant, grisant et euphorique un premier concert; tu passes par toutes les étapes avant de monter sur scène ! » s’exclame Laurent. « Tu vas jouer devant les copains à qui tu as tellement parlé de ton projet, des inconnus qui sont là pour découvrir et tu attends de voir leurs réactions… Qu’elles soient bonnes ou mauvaises, ça t’aide à avancer ! »

albatrossForts de ce premier succès et d’un projet d’EP bien défini, Albatross attire les yeux et les oreilles de l’Echonova, la salle de Vannes dédié aux musiques actuelles. A travers son dispositif « #GO! » (Groupes à Observer), l’Echonova conseille et accompagne les artistes émergents dans leurs projets, grâce à des infrastructures et un suivi appelant à la professionnalisation. Quelques temps après, Albatross fait une nouvelle fois ses preuves auprès du dispositif rennais Horizons, fruit de la collaboration de l’Antipode, de Canal B, du CRIJ, du label I’m from Rennes, du Jardin Moderne et de Radio Campus. Avec d’importantes actions de diffusion et de promotion, Horizons permet à Albatross d’élargir progressivement son auditoire. Sur YouTube, leur dernier clip « World » tourné en live à l’Echonova et réalisé par Mathieu Ezan totalise en quelques semaines plus de 2000 vues, soit quasiment autant que « Eye », publié en Janvier dernier.

Cependant, malgré ces aides extérieures, les moyens financiers manquent pour faire de ce premier EP la réussite escomptée. En juin dernier, le groupe lance une cagnotte participative sur Ulule, avec un objectif fixé à 2000€. A la fin du mois, ce sont plus de 2400€ qui vont procurer aux quatre musiciens un sentiment inédit, entre surprise, satisfaction et accomplissement. « Les gens nous ont suivis dans l’aventure et ça fait énormément plaisir car on est un projet jeune, même si on est vieux » rapporte Laurent. « Ça fait chaud au coeur de recevoir du soutien comme ça, tu te dis que ta musique parle à des gens. »

albatrossSur la page du projet, un diagramme détaillé du budget annoncé. Environ 60% des fonds récoltés financeront exclusivement le travail musical, divisés à part égale entre enregistrement de qualité professionnelle en studio et mixage / mastering nécessaires à la finalisation. L’ensemble du travail sera ensuite concrétisé par le pressage de l’EP en format Digipack/Digisleeve, qui nécessite environ 20% de la somme. Enfin, 15 % du total servira à l’impression d’affiches, flyers, stickers et autres t-shirts, les 5 % restants couvrant les dépenses initiales de la collecte de fonds. A l’origine de cette volonté de transparence, la confiance du public, moteur essentiel à la poursuite du projet d’Albatross. « On a envie de faire vivre l’aventure aux gens, donc qu’ils comprennent les tenants et aboutissants de ce financement », explique Laurent. « Plus on sera transparent, plus le public nous fera confiance pour la suite. »

Après avoir atteint son objectif financier grâce à la participation de son public, Albatross a désormais toutes les cartes en main pour faire de son premier EP une réussite.

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