Abraham Poincheval a vécu, entre les dimanche 14 et 21 février 2016, sur une plate-forme posée au sommet d’un mât à douze mètres au-dessus du sol devant le centre d’art contemporain La Criée à Rennes (sur l’invitation de cette dernière et celle des Tombées de la nuit). Une performance spectaculaire qui, comme souvent avec les spectacles grand public dénués de réelles explications, aura laissé une majorité des Rennais songeurs quant à son objectif, son intérêt, ses réelles motivations et son caractère ou non artistique.

 


Enseignant à l’école des Beaux-Arts d’Aix-en-Provence, Abraham Poincheval avait déjà passé une semaine sur un mât à six mètres du sol sur les côtes du Cap-Sizun dans le Finistère.

A Rennes, « installé sur une plate-forme, je séjourne une semaine en totale autonomie. À ce radeau des cimes, je suis attaché par une ligne de vie ainsi que tout le matériel embarqué à bord :

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un sac waterproof, une trousse de premiers secours, les repas pour une semaine, deux jerricans de neuf litres, un rouge et un blanc, un bidon étanche, des sacs-poubelle, un réchaud à gaz, du matériel de cuisine, deux briquets, du papier toilette, des vêtements de rechange, un sac de couchage haute montagne, un sursac de couchage de protection contre la pluie, une cape de pluie, un tapis de couchage, une lampe frontale, un harnais d’escalade, une ligne de vie, une dizaine de mousquetons, une corde de treize mètres »,
explique Abraham Poincheval à la Criée et dans son communiqué de presse.

Voilà pour les moyens, mais quel est l’objectif ? Seule info, comme le personnel de la Criée l’a expliquée à un membre de notre rédaction et à d’autres Rennais, cette performance interroge notamment l’isolement des SDF.

Durant cette semaine perchée, Abraham a eu le temps de réfléchir à ses futurs projets artistiques, voire à leur signification. La preuve par ses mots : « Je pense à couver des œufs de poule ou à marcher sur les nuages ». Une suggestion : Abraham Poincheval devrait se rendre en Syrie renouveler cette performance ; cela constituerait une vraie dénonciation (de la guerre) sous forme d’hommage au premier performer originaire d’Alep : Siméon le Stylite.

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Nicolas Roberti
Nicolas Roberti est passionné par toutes les formes d'expression culturelle. Docteur de l'Ecole pratique des Hautes Etudes, il a créé en 2011 le magazine Unidivers dont il dirige la rédaction.

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