Mon travail pose l’interrogation d’une œuvre saisonnière.

Dans sa tendre enfance, Angélique n’aimait pas son prénom. À la différence des autres petites filles, elle ne voulait pas devenir marquise des Anges. Elle désirait, seulement, tutoyer les lumières de l’art. Aujourd’hui, elle expose à la Galerie du lavoir, sise dans la médiathèque de la Paillette, jusqu’au mardi 20 mars.

À treize ans, Angélique peignait des enfants en pleurs ; adolescente, des montagnes habitées par des personnages extraordinaires. Bac A3 en poche, la jeune Caennaise opte finalement pour l’art abstrait. « C’était comme un appel, » se souvient-elle.

Adoptée par Rennes, Angélique s’ennuie à la faculté d’arts plastiques. « J’étais un brin brimée, » confie-t-elle, dans un grand sourire. Elle s’en échappe par une œuvre à jamais « cathartique ». Comme la célèbre Séraphine ou Niki de Saint Phalle, elle couche des couleurs de vie. Des lames de bleu pour soigner les bleus de l’âme…

« Une oeuvre à jamais cathartique »

Ses toiles oscillent entre estampes japonaises et compositions à la manière de Nicolas de Staël, entre légèreté et émotions. Elles sèment des a-plats colorés dans un tourbillon d’énergie et… récoltent des tempêtes de réactions. « J’aime me poser dans un coin et observer les visiteurs d’une exposition, » confie la jeune femme. Rien de prétentieux dans sa démarche. Bien au contraire, la plasticienne aime partager son art au sens propre comme au figuré. « Lors d’une dernière exposition, les spectateurs sont repartis avec une partie de mon œuvre, » précise-t-elle.

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« Le spectateur devient le complice du processus de création », confie Angélique Dauvilliers.

Pour son dernier accrochage, Angélique en appelle à notre jugement et à notre esprit créatif. « Ce partage, que je souhaite depuis toujours, arrive enfin… », confie-t-elle. Le regard des spectateurs apaise subitement des années de souffrances artistiques. À présent sollicité, il devient le complice, plus encore le producteur du processus de la création par un  jeu subtil entre transparence et lumière. « Que l’on vienne à dix heures, midi ou encore quatorze heures, mes tableaux sont toujours en perpétuel devenir. Elle dépend de l’œil du spectateur et de la lumière naturelle inondant la galerie. »
Par le fruit du hasard, l’œuvre surgit dans la pénombre ou encore sous le soleil du midi. Elle s’éveille par petite touche romantique, après une longue nuit d’hiver. Angélique, la femme bleue, a réussi son effet…

Angélique Dauvilliers,  De la transparence, peinture, jusqu’au 3 mars 2012, galerie du Lavoir, à la MJC La Paillette.
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