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Nouveau permis de conduire européen : des changements, notamment pour les seniors, les frontaliers et l’assurance

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À l’automne 2025, l’Union européenne a adopté une réforme d’ampleur du permis de conduire. Dans les médias, elle a souvent été résumée par une formule : « fin du permis à vie ». C’est vrai… mais incomplet.

Au plan juridique, la directive vise surtout deux bascules : harmoniser la validité des titres (avec renouvellement périodique) et faire circuler les sanctions graves entre États membres pour éviter qu’une interdiction de conduire prononcée à l’étranger ne s’arrête à la frontière. Au plan pratique, la France est déjà proche de plusieurs exigences : les changements seront donc progressifs, mais potentiellement très concrets pour certains profils (seniors, conducteurs très mobiles, titulaires d’un permis étranger, professionnels de la route).

Important : même si on parle de « réforme 2025 », les effets sur la vie quotidienne dépendront de la transposition par chaque État membre et d’un calendrier de mise en œuvre technique. Autrement dit : le texte est adopté, mais son impact dépendra de la façon dont chaque pays l’applique.

1) La fin du “permis à vie” : une validité limitée… sans invalidation brutale des permis actuels

Le cœur symbolique de la réforme, c’est la durée. La directive fixe une validité maximale :

  • Voitures et motos : jusqu’à 15 ans.
  • Camions et autobus : 5 ans.
  • Option pour certains pays : abaisser à 10 ans si le permis est utilisé comme pièce d’identité.

Point décisif : les permis déjà délivrés ne deviennent pas invalides du jour au lendemain. On n’est pas dans une logique de “repasser le code” à échéance, mais dans une logique de renouvellement administratif (mise à jour des informations, photo, adresse, sécurisation du titre, etc.).

Ce que cela change au plan concret : davantage de renouvellements au cours d’une vie, donc plus de démarches… mais aussi moins de titres très anciens circulant sans actualisation. C’est précisément ce que recherchent les institutions européennes : un système plus “vivant”, plus traçable, moins propice à la fraude, et plus facile à contrôler dans l’ensemble de l’UE.

2) Permis numérique : la modernisation sans obligation de “tout-smartphone”

La réforme pousse à généraliser un permis numérique (sur smartphone), compatible avec le futur portefeuille d’identité numérique européen. Mais elle maintient un principe important : le permis physique reste disponible sur demande.

Au plan d’usage, c’est une simplification (contrôles, démarches, vérifications), mais elle soulève aussi des questions très prosaïques : batterie, accès, sécurité du téléphone, et acceptation hors UE. Voilà pourquoi l’option “document physique” demeure stratégique.

3) Le vrai tournant : les sanctions graves vont “suivre” le conducteur d’un pays à l’autre

C’est la partie la plus structurante et, paradoxalement, la moins “spectaculaire” dans les titres. La Commission européenne présente la réforme comme un système de reconnaissance mutuelle : une interdiction de conduire prononcée pour une infraction grave dans un État membre devra produire ses effets dans l’ensemble de l’Union.

Concrètement, la zone grise du « j’ai perdu mon permis en vacances / en mission, mais je peux conduire ailleurs » est appelée à se réduire fortement. Pour les conducteurs très mobiles (frontaliers, commerciaux, étudiants, tourisme routier, transporteurs), c’est un changement majeur : une sanction lourde à l’étranger peut devenir une immobilisation totale.

Ce dispositif vise explicitement à empêcher l’évitement des sanctions, en particulier pour des infractions graves (alcool, stupéfiants, grands excès de vitesse, faits entraînant mort ou blessures graves…).

4) Visite médicale : l’Europe n’impose pas un modèle unique, mais change le “cadre du débat”

La directive ne rend pas automatiquement la visite médicale obligatoire partout. Elle laisse aux États le choix : examen médical, auto-évaluation, ou dispositif national équivalent. C’est un point clef : le “durcissement” dépendra, pays par pays, des arbitrages politiques.

En France, la question est déjà présente (initiatives parlementaires récentes). La réforme européenne peut servir de levier : elle légitime l’idée d’un contrôle d’aptitude au moment du renouvellement, en particulier pour certains âges ou certains profils de risque.

–> France vs Italie vs Pays-Bas : renouvellement et contrôle médical (exemples)

La directive européenne fixe un socle ; les pratiques nationales restent déterminantes. Voici trois “styles” européens très parlants.

  • France : aujourd’hui, pas de visite médicale généralisée pour les permis B “classiques” (hors cas particuliers et permis professionnels). La réforme européenne pourrait conduire à des ajustements à la marge, selon les choix du législateur.
  • Italie : modèle nettement plus “médicalisé” et rythmé par l’âge : validité typique de 10 ans jusqu’à 50 ans, 5 ans entre 50 et 70 ans, 3 ans entre 70 et 80 ans, 2 ans après 80 ans, avec visites médicales associées au renouvellement.
  • Pays-Bas : modèle concentré sur un seuil : à partir de 75 ans, une évaluation médicale est requise à chaque renouvellement, en pratique tous les 5 ans.

Ce comparatif illustre un point simple : si l’UE harmonise la durée maximale, elle n’efface pas les cultures nationales. Au plan des seniors, l’enjeu est de savoir si la France s’orientera plutôt vers un modèle “seuil unique” (type Pays-Bas) ou un modèle “fréquence croissante” (type Italie).

5) Jeunes conducteurs : harmonisation, mais la France est déjà “dans les clous”

La directive prévoit une période probatoire minimale et des exigences accrues sur des sujets de sécurité (usagers vulnérables, angles morts, distraction et téléphone, etc.). Pour les jeunes Français, l’impact est limité : la France applique déjà un cadre probatoire strict, et a même pris de l’avance sur certains points (organisation de la conduite accompagnée, encadrement, sanctions pour alcoolémie au plan probatoire, etc.).

6) Assurance auto : l’effet domino que tout le monde sous-estime

La directive ne réforme pas l’assurance, mais elle modifie le “réel” auquel l’assurance se raccorde : validité du droit à conduire, traçabilité, portée transfrontalière des sanctions. Et cela peut peser très fort au plan financier.

A) Obligation d’informer l’assureur en cas de retrait/suspension

En France, vous devez informer votre assurance en cas de retrait du permis (annulation, invalidation), y compris si le retrait est provisoire (suspension administrative ou judiciaire). En pratique, ne pas déclarer peut créer des litiges lourds en cas de sinistre.

B) “Perdu à l’étranger = perdu partout” : le risque assurantiel augmente

Avec la reconnaissance européenne renforcée, une sanction grave prononcée dans un autre pays de l’UE est appelée à devenir, à terme, une réalité opposable dans votre pays. Pour l’assurance, cela signifie : obligation d’information, possible surprime, voire résiliation, et difficulté à se réassurer à un tarif standard.

C) Permis expiré / non renouvelé : un nouveau “piège” banal

Quand un titre devient valable 10–15 ans, le risque le plus courant n’est pas la fraude : c’est l’oubli. Un permis expiré (ou non renouvelé à temps) peut vous placer dans une situation de conduite sans droit valide. En cas d’accident, c’est le genre de détail qui fait basculer un dossier au plan des garanties et des responsabilités.

7) Trois profils qui seront les plus “touchés”

  • Les seniors : parce que les États peuvent choisir de réduire la durée de validité ou d’adosser le renouvellement à un contrôle médical (vision, cardio, etc.).
  • Les conducteurs très mobiles dans l’UE (frontaliers, tourisme routier, missions pro) : parce que la sanction grave “voyage” désormais avec le conducteur.
  • Les titulaires d’un permis étranger (UE) vivant en France : parce que la coordination des droits, des renouvellements et des restrictions va s’intensifier, au plan administratif comme au plan assurantiel.

8) Ce que vous pouvez faire dès maintenant

  • Repérer la date et la catégorie de votre permis, et anticiper le futur calendrier de renouvellement.
  • Si vous conduisez souvent dans l’UE : intégrer une règle simple, désormais plus vraie que jamais : une infraction grave n’est plus “locale”.
  • En cas de suspension/retrait : prévenir l’assureur rapidement et garder une preuve écrite.
  • Conserver un format physique si vous voyagez hors UE ou si vous souhaitez éviter une dépendance totale au smartphone.

Rennes. Un promoteur rennais achète le palais Saint-Melaine

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Le Palais Saint-Melaine, situé place Saint-Melaine à Rennes, est un édifice historique dont la construction a débuté dans la seconde moitié du XVIIᵉ siècle. Érigé initialement en tant que manoir abbatial à partir de 1666, il a connu plusieurs transformations au fil des siècles. Après avoir appartenu à l’État depuis 1793, il a été vendu le 15 décembre 2025 à un opérateur privé, avec un projet de réhabilitation mêlant logements et bureaux.

Le palais se trouve en limite occidentale du parc du Thabor, l’un des principaux jardins publics de Rennes, offrant un cadre exceptionnel à cet ensemble chargé d’histoire. En 1720, une aile fut ajoutée à l’ouest pour séparer le palais de la rue. En 1770, l’évêque François Bareau de Girac apporta des modifications significatives au bâtiment, lui conférant son aspect actuel. Au cours de son histoire, le palais a servi de siège à l’archevêché de Rennes, a hébergé la faculté de droit, le rectorat, l’École nationale de santé et le Centre de préparation à l’administration générale. Classé au titre des monuments historiques par arrêté du 21 août 1959, l’ensemble, longtemps occupé au service public, était devenu vacant et dégradé avant sa cession.

L’ensemble immobilier dénommé « LE PALAIS SAINT MELAINE » dépend d’un ensemble plus vaste : l’ancienne Abbaye Saint-Melaine. Le palais se situe dans le quartier Thabor-Paris, en périphérie du centre ancien de Rennes, à environ 800 mètres de l’Hôtel de Ville et 600 mètres du Parlement de Bretagne, à proximité immédiate de la Préfecture et du Conseil régional. Il borde, avec l’abbaye, la place éponyme devant l’entrée ouest du Parc du Thabor.

L’entrée principale est située place Saint-Melaine, sur le parvis de l’église Notre-Dame, l’immeuble étant délimité à l’est par la rue du Général Maurice Guillaudot et au nord par la rue du Thabor. L’immeuble principal, en forme de « L », se prolonge côté nord-ouest d’un bâtiment annexe, dispose au sud d’une cour d’honneur et au nord d’un parc d’agrément aménagé.

Caractéristiques du bien :

  • Surface bâtie : environ 2 700 m² (ordre de grandeur communiqué lors de la mise en marché).
  • Assiette foncière : 6 620 m² (parcelles cadastrées section BH n° 148, 307 et 308).
  • Extérieurs : cour d’honneur et parc d’agrément au nord.
  • Statut patrimonial : monument historique (classement).
  • Localisation : place Saint-Melaine, en bordure immédiate du parc du Thabor.

L’État a finalement signé la vente le lundi 15 décembre 2025, tournant une page de plus de deux siècles d’usage public (propriété de l’État depuis 1793). Selon les informations rendues publiques, le site, vide et en mauvais état, doit faire l’objet d’une réhabilitation lourde.

L’acquéreur annoncé est un promoteur rennais (Groupe Bâtisseurs d’avenir), associé à une société d’investissement (Westone). Le programme communiqué prévoit l’aménagement d’environ 40 logements et de surfaces de bureaux, sous fortes contraintes patrimoniales liées au classement. Une phase d’études d’environ un an est évoquée, suivie d’environ deux ans de travaux, pour une livraison projetée à l’horizon 2029 (sous réserve des autorisations et aléas de chantier). Les coûts de réhabilitation sont décrits comme très élevés, de l’ordre de plusieurs milliers d’euros par m², ce qui rend déterminants les dispositifs et montages adaptés aux immeubles protégés.

Rennes. Avec les Tombées de la Nuit, hâtons-nous lentement

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Depuis plus de quarante ans, les Tombées de la Nuit développent une relation singulière à la ville. Ce lien intime, expérimental, joue sur les rythmes, les flux, les rencontres, les distances – les mobilités.

Ce lien fait de Rennes et de sa métropole non pas un simple décor mais une matière vivante, un organisme sensible et relationnel où l’art agit comme une énergie lente et transformatrice. Voilà pourquoi la synergie entre les Tombées de la Nuit, leur conception de l’art et de l’espace, un engagement écoresponsable et les mobilités douces reconduit l’expérimentation de la ville à travers… le pas du montagnard.

« Il faut substituer au voyage et au loisir passifs
des créations permanentes de situations. »
(Guy Debord, Rapport sur la construction des situations, 1957)

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Chaque été, mais aussi à travers nombre de propositions dominicales toute l’année, les Tombées de la Nuit invitent le public à se déplacer, à marcher, pédaler, errer, dévier, être transporté. Les lieux choisis, souvent hors des circuits habituels, obligent à une redécouverte du territoire à travers des lieux et passages connus et empruntés puis des chemins de halage et de traverse, friches, places secondaires, cours intérieures, parcs en marge, bretelles de quartiers.

La mobilité douce devient alors une méthode d’arpentage. Les participants aux rendez-vous des Tombées de la Nuit traversent ainsi la ville au rythme de leur propre corps. Le paysage se recompose dans l’effort, le souffle, la chaleur, la pente. Chaque spectacle exige un déplacement, parfois minime mais signifiant ; un détour qui réveille les sens, défroisse les automatismes. Marcher jusqu’à un spectacle transforme déjà le rapport au spectacle lui-même et notre disponibilité à l’éprouver, voire à y participer plus intimement. C’est précisément ce que le festival expérimente : composer des ambiances, des situations, des cheminements où la ville devient un terrain de jeu sensible plutôt qu’un simple réseau de trajets utilitaires.

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Temps, espace et variations du regard

La marche comme le vélo introduisent une dialectique subtile entre vitesse et lenteur, concentration et dispersion, observation et glissement. La mobilité douce crée ce que le festival cherche à produire chaque année : un regard décalé sur l’ordinaire.

En modifiant la vitesse, le champ perceptif s’agrandit. En changeant le rythme, le regard change. En modifiant le rapport au temps, arpenter réinterroge l’espace. Le spectateur rennais ne se contente pas d’aller à un spectacle ; il se met en mouvement avec. La ville n’est plus un trajet, elle devient un dé-roulé narratif. Une chorégraphie de chorégraphies individuelles et collectives.

C’est là qu’apparaît une autre « retombée de la nuit » : les mobilités repensées sont au service de la création de communautés d’expérimentation douce de la ville où l’expérience artistique intensifie, diversifie et varie la perception du territoire. Un groupe de spectateurs qui pédalent ensemble, un public qui traverse le même quartier à la même heure, des inconnus qui marchent côte à côte, ce sont autant de micro-communautés passagères qui reconfigurent socialement et symboliquement la ville en éphémères mais intenses expériences territoriales.

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Festina lente

Derrière cette vision, il existe une philosophie vieille comme Auguste : Festina lente, Hâte-toi lentement. Une oxymore devenue devise. La Fontaine en donne une version familière dans Le Lièvre et la Tortue, fable qui pourrait servir de petit manifeste aux mobilités douces…

Tout est posé d’entrée de jeu : « Rien ne sert de courir ; il faut partir à point. » Le lièvre méprise cette lenteur, il tarde, il traîne, il se disperse, tandis que la tortue suit son chemin, obstinée, régulière : « Elle part, elle s’évertue ; Elle se hâte avec lenteur. » La morale tombe à la fin, coupante, ironique, contemporaine dans ce qu’elle dit de nos rythmes urbains : « Eh bien ! lui cria-t-elle, n’avais-je pas raison ? De quoi vous sert votre vitesse ? Moi, l’emporter ! et que serait-ce si vous portiez une maison ? »

Tout y est. Le faux prestige aveuglant de la vitesse, la force discrète de la régularité, la victoire de celle qui assume sa lenteur active plutôt que de courir partout en croyant gagner du temps. C’est exactement ce que les Tombées de la Nuit travaillent dans la ville ; non pas l’immobilité, mais un mouvement qui refuse de se confondre avec la précipitation, qui épouse les rythmes de la ville mais toujours avec un pas de côté qui les domestique collectivement. C’est ainsi que les Tombées nous proposent de porter notre maison commune.

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…et pas du montagnard

L’adage Festina lente correspond à la manière dont le festival orchestre la ville avec des pics d’intensité suivis de moments de suspension, des plongées sensibles succédant à des respirations calmes. Vitesse et lenteur ne s’opposent plus. Elles composent ensemble un paysage d’émotions et d’attention. Le spectateur avance pour ralentir ; il se dépêche pour mieux contempler ; il explore pour mieux habiter.

C’est ici que trouve place une autre image, complémentaire sans redondance, qui est celle du « pas du montagnard ». Une manière durable et lucide d’avancer qui déroule un pas après l’autre, régulier, solide, ajusté à son énergie, capable d’aller loin sans s’épuiser. Ce pas montagnard, lent mais ferme, permet autant la distance que la contemplation. Là où la ville contemporaine impose le sprint – précipitation, zapping, circulation tendue –, le festival propose ce pas dans la durée. Un art d’habiter le mouvement, de traverser Rennes à un rythme soutenable qui laisse place au regard, à la disponibilité, à la surprise, parfois à l’émerveillement.

En fait, le pas qui varie modifie la vitesse de la marche ou du pédalage, ce qui, ce faisant, modifie la chaleur intérieure du corps, le rythme du souffle, la manière dont on se sent « habiter » son propre corps. Quand le pas ralentit ou s’accélère, la température monte, le cœur se règle autrement, la perception de soi se déplace. Cet ajustement physiologique transforme l’économie de l’attention : présence plus aiguë à ses appuis, à la texture du sol, aux bruits, aux lumières, aux autres. En jouant ainsi sur les rythmes, Les Tombées de la Nuit travaillent quelque chose de très intime : notre sentiment de nous-mêmes en mouvement, et, à travers lui, notre conscience située dans l’espace urbain, notre manière d’entrer en relation avec les choses, les lieux et… les personnes.

La logistique cyclable

Cette vision ne serait qu’un discours si elle ne s’incarnait pas dans des pratiques. Or l’équipe du festival a fait des mobilités douces non seulement un outil pour le public, mais un pilier opérationnel. Produire un festival autrement, c’est aussi mobiliser la ville autrement.

Les Tombées de la Nuit privilégient et encouragent le recours aux mobilités douces pendant le festival comme au fil des spectacles organisés toute l’année. En partenariat avec le STAR, l’association s’attache à informer le public quant aux possibilités d’accès aux lieux, qu’il s’agisse des arrêts de bus, des stations de métro ou des bornes Vélostar. Et, depuis cinq ans déjà, le deux-roues a été intégré aux moyens de transport logistiques des Tombées ; aujourd’hui, environ 80 % de leurs besoins logistiques sont couverts par ce mode de déplacement.

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Galapiat Cirque, tournée en roue libre

Avec Les Maîtres du désordre, présenté le 6 juillet 2025 place des Lices, Sébastien Wodjan pousse encore plus loin sa relation à la mobilité. Son projet rennais incorpore un déplacement lent : cinq étapes cyclables, de Pacé à Laillé, en passant par Le Rheu et Chartres-de-Bretagne. La lenteur du déplacement contraste avec l’intensité du spectacle. Cette tension – respiration avant la déflagration – donne toute sa profondeur au geste : la performance vient de loin, du trajet, du paysage, des efforts accumulés.

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La Diagonale de JOUBe, voyage cyclo-électronique

Avec La Diagonale de JOUBe, les Tombées de la Nuit ont accueilli début juillet une autre forme de mobilité douce radicale : celle d’un musicien qui fait de son vélo à la fois son moyen de transport, son studio et son instrument. Parti des Nuits de Fourvière à Lyon, Romain Joubert parcourt 800 kilomètres à vélo pour rejoindre Rennes, jalonnant son trajet de concerts, de rencontres et de collectages sonores. À chaque étape, il glane des voix, des bruits, des ambiances, des paysages acoustiques qui viendront nourrir son set.

L’« enseignement » de ce projet est double. D’un côté, il propose une autre idée de la tournée : lente, sobre, traversant réellement les territoires plutôt que de les survoler en camion ou en avion. De l’autre, il montre que la mobilité douce peut devenir un moteur de création : le temps du trajet n’est plus une parenthèse logistique, mais un temps fertile d’écoute, de rencontres et de mise en récit. La Diagonale de JOUBe rappelle qu’on peut faire de la fête et du son en engageant moins de carbone et plus d’attention, en remplaçant la vitesse par l’épaisseur des expériences traversées.

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Vers une ville plus douce, sensible, relationnelle, consciente

Les Tombées de la Nuit et les mobilités douces ne forment pas seulement un tandem pratique ou écologique. C’est un projet de transformation du regard. Une manière de réaccorder la ville avec ceux qui la vivent. Une esthétique de la disponibilité, de l’attention, de la conversation. Une politique de la lenteur fertile.

Cette dynamique passe par une prise en main de ses déplacements qui sous-entend l’acceptation de se laisser affecter par les lieux et les atmosphères afin de faire de la marche et du pédalage des gestes à la fois ludiques, critiques et profondément sensibles.

De fait, marcher ou pédaler vers un spectacle, c’est déjà commencer à en faire partie. C’est accepter d’entrer dans une dramaturgie collective où chaque déplacement est une expérience. C’est vivre pleinement l’adage Festina lente nourri du pas du montagnard : aller loin en avançant lentement, le corps, l’esprit et le cœur intelligemment échauffés. Rennes devient alors une scène ouverte où tout un chacun se découvre arpenteur et chaque spectacle, une manière d’habiter soi-même, notre ville et le monde autrement.

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D’une beauté sauvage, un roman de Christian Signol

Christian Signol livre, aux éditions Albin Michel, son nouvel ouvrage : D’une beauté sauvage. Dans cette peinture de la vie sauvage émouvant, le lecteur suit l’histoire de deux couples et leur cohabitation avec les loups.

Voilà plus de quarante ans et autant de romans, parfois sous forme de diptyque ou de triptyque, que l’auteur nous raconte ses histoires, certaines étant portées à l’écran (La Rivière Espérance en 1995, La Clé des champs tiré de La promesse des sources en 1998, L’Enfant des terres blondes en 1999 et Les Enfants des justes (2021). Il nous livre ici un roman sur la cohabitation avec les loups, un roman couronné du Prix littéraire 30 Millions d’Amis. Un sujet revenant régulièrement dans l’actualité dès qu’un événement malheureux se produit sans pour autant que nous avancions vers une solution.

Ce livre a pour cadre le plateau du Limousin, un pays de hameaux de quelques maisons, entre collines et rivières, champs et forêts enveloppés dans la magie des saisons, les vents et la pluie, la chaleur et la sécheresse, la transparence de l’air et la lumière mais aussi les temps de pâturages et de bergerie, des temps où le foin peut manquer et où chacun cherche à survivre. Voici Jeanne, une maîtrise de lettres en poches, passionnée de lectures, et Damien, débardeur forestier, un couple éleveurs de brebis. Voilà Lucas, employé à l’office français de la biodiversité et son amie Mathilde, une défenseuse des animaux sauvages. Le premier occupé à suivre l’arrivée et les mouvements des loups au moyen de pièges photo, la seconde cherchant désespérément des solutions à la cohabitation.

Et puis il y a Lupo et Léna, deux loups qui nous deviennent familiers quand nous les voyons s’aimer, chercher de quoi se nourrir, suivre les premiers pas de leurs louveteaux. Quand nous les voyons se protéger, apprendre à se cacher dans leurs tanières et à deviner les pièges posés par les éleveurs et les chasseurs. Clôtures électriques ou filets de protection, garde par un Patou des Pyrénées, tirs d’effarouchement, veilles dans un abri précaire au milieu du troupeau à écouter les nuits, bénévoles pour surveiller les troupeaux, les efforts de Mathilde ne manqueront pas pour protéger les agnelles, celles que Jeanne aura nourri parfois au biberon.

L’auteur et l’éditeur, dans le bandeau de couverture, font référence à Croc blanc, un roman qui a marqué et marque encore l’adolescence et au-delà. C’est le grand Nord canadien de Jack London que nous retrouvons aussi dans Le fils du loup, L’appel de la forêt, etc. Nous pourrions ajouter dans les classiques les ouvrages James Oliver Curwood avec Kazan, Le Grizzly… Nous pourrions penser aussi à Henry David Thoreau et Walt Whitman. Une beauté sauvage appartient, lui, à notre monde d’aujourd’hui et à nos questionnements sur la biodiversité.

Outre l’écriture de ce livre, souple et belle, la vérité des personnages, humains et animaux, emporte la conviction. Aucun parti pris ici, sauf celui de décrire et de faire vivre devant nos yeux une réalité vraie. Il porte l’espoir qu’un jour, cette cohabitation sera acceptée, éloignant toute idée d’éradication de l’animal sauvage. Christian Signol ? Un fameux conteur ! N’hésitez pas puisque Noël est là !

Christian Signol, D’une beauté sauvage, 288 p., éditions Albin Michel, 21,90 €. Parution : 17/09/2025. Lire un extrait

Paris. Manga, tout un art à découvrir au musée Guimet jusqu’au 6 mars 2026

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Le musée Guimet, musée national des arts asiatiques dans le 16e arrondissement, déploie une vision inédite du manga avec l’exposition intitulée Manga. Tout un Art, jusqu’au vendredi 6 mars 2026.

À travers cette exposition organisée sur deux niveaux — les prémices du manga au second étage, et le manga d’aujourd’hui au rez-de-jardin — le musée Guimet explique d’où vient le dessin japonais, mêlant grande culture et héros contemporains.

https://youtu.be/dhUjGY8rAqg

1 — L’exposition, éblouissante, démontre que le manga existait déjà avant de devenir un empire de papier et d’écrans : on en retrouve des traces dans des rouleaux narratifs du XVIIIe siècle. Le public plonge dans l’histoire secrète d’un art populaire devenu planétaire, en découvrant des trésors visuels des siècles passés et des sculptures — de véritables œuvres.

Les Japonais ont toujours été d’extraordinaires dessinateurs de figures humaines. Le parcours croise les premières presses satiriques japonaises et les premiers livres.

Manga - Guimet
La courbe des images !

À l’époque Edo — période comprise entre 1603 et 1868, durant laquelle le pays se referme et coupe une grande part de ses échanges avec l’extérieur — apparaissent déjà des bulles de rêve et de pensée. C’est aussi à cette époque qu’évolue Kawanabe Kyōsai (1831-1889).

Témoin d’un Japon qui se transforme d’un pays féodal en État moderne, l’artiste japonais est, selon les mots d’un critique, un « individualiste » et un « indépendant », peut-être le dernier virtuose de la peinture japonaise traditionnelle. L’exposition propose notamment de découvrir son travail, parfois grotesque, révélateur de l’esprit critique et insolent de l’artiste.

2 — La rencontre avec Manga. Tout un Art est une ode visuelle à la liberté du dessin. Le public traverse les premières bulles d’encre jusqu’aux pixels d’aujourd’hui : des estampes à Dragon Ball, des pinceaux d’Edo aux cheveux bleus de la pop culture contemporaine, sans oublier les kamishibaï de rue (théâtres de papier).

On découvre des planches du mangaka et animateur japonais Osamu Tezuka (1928-1989), et celles de ses héritiers ; des monstres post-apocalyptiques nés dans les cendres de la guerre ; Godzilla, figure emblématique de la culture populaire ; les mangas queer et les mangas féminins d’aujourd’hui…

 Manga - Guimet
Kamishibaï

Une forme ancestrale de kamishibaï est décrite dès le VIIIe siècle au Japon, lorsque des moines prêcheurs sillonnaient le pays pour convertir les paysans. Cependant, il faut attendre les années 1920 pour voir les kamishibaï dans les rues. En 1923, un écrivain et un illustrateur créent le premier kamishibaï pour enfants : La Chauve-souris d’or, une histoire de revenants, proche de notre célèbre Batman. S’ensuit une production variée de kamishibaï.

Tezuka Osamu (1928-1989) est considéré comme le dieu du manga et le père du manga moderne. Créateur de Astro Boy, il fait partie des plus grands mangakas japonais. Il a dessiné plus de 170 000 pages, signé 700 albums et réalisé 70 œuvres animées : une empreinte forte sur le monde de l’animation.

Manga - Guimet

Mizuki Shigeru (1922-2015) est le maître des yōkai. Il est l’un des grands fondateurs du manga d’horreur, se spécialisant dans les histoires de monstres et de fantômes japonais, avec des créatures telles que les yōkai, les tengu et autres kappa. Il est également connu pour ses récits portant sur la Seconde Guerre mondiale, qui l’a profondément marqué.

Eiichirō Oda (né en 1975) est connu pour avoir écrit le manga le plus vendu du XXIe siècle au Japon et dans le reste du monde : One Piece est entré dans le Guinness World Records pour être devenu le manga au tirage le plus important du monde en décembre 2014.

 manga - Guimet
One Piece : signé par l’artiste

Après une rencontre avec Godzilla, monstre du cinéma japonais et figure emblématique de la culture populaire, et un passage par les mangas pour jeunes filles, l’exposition s’achève sur un dernier coup de projecteur : les mangas fashion, nés dans les années 1970-1980, qui mettent en scène des silhouettes, des styles et des costumes — parfois teintés de science-fiction — devenus, eux aussi, un phénomène mondial.

Infos pratiques :

Exposition Manga. Tout un Art à découvrir jusqu’au 6 mars 2026
Musée Guimet — 6, place Iéna — 16e arrondissement de Paris

Dates et horaires : tous les jours, sauf le mardi (fermeture), de 10 h à 18 h

Dermatose nodulaire contagieuse : en Bretagne des éleveurs sous tension

En Bretagne, la dermatose nodulaire contagieuse des bovins (DNC) n’a, à ce stade, pas donné lieu à un foyer confirmé. Pourtant, dans les exploitations, la crise se vit déjà comme un choc à bas bruit. Parce que la Bretagne est une grande région d’élevage, parce que les images d’abattages massifs ailleurs ont marqué les esprits, et parce qu’une maladie transmise par les insectes peut se conjuguer à un autre facteur anxiogène : les mouvements d’animaux et les transports.


Au 16 décembre 2025, le ministère de l’Agriculture recense 115 foyers détectés en France depuis le 29 juin, concentrés notamment en Savoie/Haute-Savoie et dans le Sud (Pyrénées-Orientales, puis plusieurs départements d’Occitanie). Dans ce contexte, l’inquiétude bretonne tient moins à ce qui est déjà arrivé sur place qu’à ce qui pourrait arriver, et aux conséquences immédiates d’une crise qui reconfigure la filière.

“On n’a pas peur de la maladie, on a peur des abattages” : un basculement psychologique

Les témoignages publiés ces derniers jours dans la presse nationale racontent un basculement : la DNC n’est pas seulement perçue comme une menace sanitaire, elle devient l’emblème d’une stratégie redoutée, celle de l’abattage total dès qu’un foyer est confirmé. Ce nœud, hautement émotionnel, traverse désormais les discussions en Bretagne, même loin des foyers. Dans les élevages bretons, l’angoisse est alimentée par une question simple : que se passe-t-il si la DNC est suspectée, puis confirmée, dans un cheptel ? La perspective d’un abattage “préventif” de l’ensemble des animaux d’une exploitation agit comme un accélérateur de stress. D’autant qu’il ne s’agit pas seulement de perdre des bêtes, on perd parfois une lignée, un travail de sélection, une stabilité économique déjà fragile.

Un point a particulièrement frappé la profession en Bretagne : la DNC ne se résume pas à une diffusion “locale” par insectes. Des épisodes documentés dans la communication régionale ont montré que le facteur transport pouvait mettre des élevages sous pression, même loin des zones les plus touchées.

Dès l’automne, des exploitations bretonnes ont été concernées par des mesures de précaution liées à des animaux ayant transité dans les mêmes circuits logistiques que des bovins issus de zones à risque. La DRAAF Bretagne, dans son point de situation (17 octobre 2025), insiste sur la vigilance et rappelle que la maladie est strictement animale (sans risque pour l’humain), tout en décrivant la logique de gestion sanitaire. La presse agricole régionale a, elle aussi, relayé l’existence d’élevages bretons placés sous surveillance à la suite de mouvements d’animaux.

Cette dimension “camions, lots, itinéraires” est cruciale au plan breton. La Bretagne est une région interconnectée au plan commercial. Le moindre soupçon peut provoquer un enchaînement très concret : mise sous surveillance, restrictions de mouvements, désorganisation des ventes, décalage des calendriers d’élevage, etc.

Même sans foyer, la crise a déjà des effets collatéraux.

  • Les mouvements d’animaux deviennent un sujet sensible : l’éleveur qui vend, achète, échange, ou déplace des bovins (concours, rassemblements, circuits commerciaux) navigue dans un cadre plus contraint et plus anxiogène.
  • La trésorerie se tend : à la moindre immobilisation d’animaux, la mécanique financière se grippe (alimentation, charges fixes, incertitude sur la vente).
  • La charge mentale augmente : surveiller les symptômes, suivre les consignes, gérer l’incertitude, répondre aux rumeurs locales, et maintenir la production “comme si de rien n’était”.

Sur le terrain, cette tension est aussi sociale : l’éleveur se retrouve pris entre deux feux. D’un côté, l’État martèle que la situation est “sous contrôle” et que les mesures sont nécessaires ; de l’autre, une partie de la profession considère que l’abattage systématique est une ligne rouge et que la gestion devient inhumaine, voire “catastrophique” au plan de l’accompagnement, comme l’écrivent certains médias.

En Bretagne, une stratégie de “préparation” : information sanitaire et montée en compétence

En réponse à cette anxiété diffuse, la réponse bretonne passe beaucoup par l’anticipation. Le GDS Bretagne a publié plusieurs points de suivi début décembre, signalant les nouveaux foyers confirmés ailleurs en France et rappelant l’importance de la vigilance. Sur ses canaux d’information, il annonce également une série de réunions sur le territoire régional (fin 2025 – janvier 2026) pour informer et cadrer les bonnes pratiques.
Cette approche, très bretonne dans l’esprit, vise à éviter le double écueil :
la panique (qui abîme la filière et multiplie les comportements contre-productifs),
la banalisation (qui retarde les signaux et fragilise la capacité de réaction).

À court terme, la Bretagne se sait “à l’écart” au plan géographique, mais elle se sait “dans le jeu” au plan économique et psychologique. Le scénario le plus redouté n’est pas une diffusion lente : c’est un premier foyer qui déclencherait immédiatement un protocole lourd, avec son cortège d’images (abattage), de fractures (désaccords dans la profession) et d’effets domino (mouvements, marchés, réputation, voisinage).

C’est cela, la tension bretonne : une région où la maladie n’est pas confirmée, mais où l’on vit déjà avec l’idée que la crise peut entrer à tout moment, et qu’elle ne serait pas seulement vétérinaire. Elle serait existentielle pour des exploitations qui, souvent, tiennent déjà à force d’endurance.

Dans ce contexte, le préfet de la région Bretagne appelle l’ensemble des éleveurs de bovins à une vigilance absolue :
⮕ Signaler sans délai à leur vétérinaire sanitaire tout signe clinique suspect ;
⮕ Respecter strictement l’interdiction de faire sortir des bovins des zones réglementées ;
⮕ Faire preuve, par conséquent, de la plus grande prudence lors de toute introduction de bovins dans les troupeaux.
Des contrôles de camions transportant des bovins sont menés sur l’ensemble du territoire breton. Ces contrôles routiers, destinés à prévenir le risque d’introduction de la maladie, seront renforcés dans les prochains jours.

Au Temps des Cerises à Châteaubourg a-t-elle la plus belle vitrine de Noël en France ?

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Lancée à l’initiative de Petitscommerces, une entreprise engagée dans la dynamisation du commerce local, La Plus Belle Vitrine de Noël de France est un concours national dédié aux vitrines de Noël. Pour cette 4e édition (2025), l’objectif reste le même : valoriser les vitrines des commerces indépendants qui illuminent nos rues pendant les fêtes — et leur offrir une visibilité, à l’échelle régionale puis nationale.

En 2025, le concours affiche un record : plus de 1 000 vitrines candidates partout en France. Après une première sélection, 126 commerces sont désormais en lice pour tenter de décrocher le titre régional, puis le grand titre national.

La plus belle vitrine de Noël

Les commerçants et artisans participants s’engagent à rendre leur vitrine visible pendant toute la période des fêtes. Pour eux, c’est à la fois une occasion de mobiliser leur communauté, de faire rayonner leur savoir-faire, et de gagner une récompense utile pour la suite (communication, visibilité, soutien local).

Plus de 15 000 € de prix sont annoncés : un portrait digital Petitscommerces pour chaque gagnant régional (valeur annoncée : 720 €) et, pour le gagnant national, un portrait digital + une campagne média sur les réseaux sociaux (valeur annoncée : 3 000 €), attribués après sélection par un jury.

Les critères de sélection

En plus de la photo de la vitrine, trois critères structurent le concours :

  • Originalité : thème, histoire, univers, émotion dégagée.
  • Conception durable et responsable : décors, choix des matériaux, démarche écoresponsable.
  • Communication locale : mobilisation des habitants, événements en boutique, réseaux sociaux.
La plus belle vitrine de Noël

Les dates clés 2025

  • Du 24 novembre au 9 décembre 2025 : inscriptions des commerces (formulaire en ligne).
  • Du 11 au 18 décembre 2025 (jusqu’à 17h) : votes du public sur Facebook (1 “j’aime” = 1 vote), avec vérification de l’authenticité des comptes.
  • 19 décembre 2025 : annonce des gagnants régionaux.
  • 20 décembre 2025 : analyse des dossiers par le jury (finale nationale).
  • 24 décembre 2025 : annonce du gagnant national.

Près de Rennes, Au Temps des Cerises à Châteaubourg en lice pour représenter la Bretagne

À noter pour la Bretagne, parmi les 126 commerces retenus au niveau national, un commerce tout près de Rennes, à Châteaubourg (Ille-et-Vilaine), figure dans la sélection 2025 : Au Temps des Cerises. Une vitrine chaleureuse, très “Noël de quartier”, qui mise autant sur le décor que sur l’esprit du lieu — et qui mobilise déjà largement sa communauté.

Sélectionné(e) dans le cadre de La Plus Belle Vitrine de Noël de France (4e édition, 2025), Au Temps des Cerises tente de décrocher le titre régional, étape indispensable avant la finale nationale. Sur Facebook, le principe est simple : 1 “j’aime” sur la photo = 1 vote, comptabilisé jusqu’au jeudi 18 décembre 2025 à 17 h (heure limite annoncée pour la clôture des votes).

Pour rappel, les résultats régionaux sont annoncés le 19 décembre 2025, avant l’examen des dossiers par le jury (finale nationale) le 20 décembre 2025, puis l’annonce du gagnant national le 24 décembre 2025.

Comment voter ? Il suffit de “liker” la photo de vos vitrines préférées sur la page Facebook de Petitscommerces : les votes sont pris en compte jusqu’au 18 décembre à 17h. Les résultats régionaux sont annoncés le 19 décembre.

INFOS PRATIQUES

La Plus Belle Vitrine de Noël de France 2025
Organisateur : Petitscommerces
Page officielle & inscriptions : petitscommerces.fr/laplusbellevitrinedenoel
Votes (Facebook) : facebook.com/petitscommerces

Nouvelle manifestation d’agriculteurs peu SAGE à Rennes jeudi 18 décembre

Jeudi 11 décembre 2025, une mobilisation agricole d’ampleur a traversé l’agglomération rennaise, avec des convois de tracteurs venus notamment de Châteaubourg avant une convergence vers Rennes. Le cœur du conflit tient en la révision du SAGE Vilaine (Schéma d’aménagement et de gestion des eaux), document de planification qui encadre la protection et les usages de l’eau à l’échelle du bassin-versant. Malgré le report annoncé et le signal de l’État indiquant que le texte ne serait pas signé « en l’état », les syndicats agricoles laissent circuler un appel implicite à maintenir la pression, avec l’idée d’une nouvelle séquence de mobilisation dès jeudi prochain (jeudi 18 décembre) si le dossier n’évolue pas.

La journée du 11 décembre a été marquée par des tensions, des perturbations de circulation, et des gestes symboliques forts – dont le déversement de fumier devant la préfecture – tandis que l’État annonçait que le texte ne serait pas signé « en l’état », et qu’un nouveau calendrier se dessinait.

manif agriculteur rennes

Ce que l’on sait factuellement de la journée du 11 décembre

Les chiffres varient selon les sources et les moments de la journée. Des centaines d’agriculteurs se sont rassemblés en amont à Châteaubourg et plusieurs centaines de tracteurs ont circulé sur la rocade, puis vers le centre. La préfecture a donné comme chiffres du rassemblement environ 800 personnes à Châteaubourg et près de 200 tracteurs sur la rocade ; d’autres bilans évoquent une présence plus faible une fois dans Rennes, 150 tracteurs, et la préfecture mentionne quelques centaines de manifestants dans le centre en fin d’après-midi. Les perturbations ont été très concrètes pour les habitants : déviations et ralentissements, interruptions ponctuelles de circulation, impacts sur le réseau de bus STAR dans le centre-ville et rixes entre agriculeurs et forces de l’ordre autour des quais du centre de Rennes .

Le point de bascule médiatique et politique, lui, tient à deux éléments. D’une part l’image – fumier et foin déversés devant la préfecture et devant le siège de Rennes Métropole ; d’autre part la séquence institutionnelle – la perspective d’un SAGE adopté rapidement a été en pratique repoussée, avec l’idée d’une reprise du dossier ultérieurement, dans un format et un calendrier modifiés.

En fin de journée, la maire de Rennes, Nathalie Appéré, a condamné « très fermement » les dégradations commises lors de la mobilisation. Elle met en cause des syndicats agricoles identifiés — la FNSEA, les Jeunes Agriculteurs et la Coordination rurale — et évoque l’empêchement, « par la force », de la tenue d’une réunion de la Commission locale de l’eau à Châteaubourg, instance pourtant centrale dans l’élaboration du SAGE Vilaine. La municipalité affirme également qu’un rendez-vous avait été proposé aux représentants syndicaux à leur demande, sans être honoré, avant que ne soient déversés fumier, paille et déchets devant l’Hôtel de Rennes Métropole, la préfecture et dans le secteur République. La maire annonce enfin le dépôt d’une plainte, marquant un durcissement institutionnel dans un conflit désormais ouvert où la crise de la concertation apparaît aussi centrale que le désaccord de fond sur la gestion de l’eau.

Le SAGE Vilaine : un texte technique devenu explosif

Sur le papier, un SAGE n’est pas un slogan, c’est un document de planification prévu par le droit de l’eau, élaboré par une Commission locale de l’eau (CLE) qui vise à organiser la gestion de la ressource en quantité et en qualité, et à protéger les milieux aquatiques et les zones humides tout en conciliant les usages (eau potable, agriculture, industrie, urbanisme).

Dans le bassin de la Vilaine, la révision du SAGE est portée depuis 2022 et s’inscrit dans un contexte lourd : pollutions diffuses, enjeux de captages d’eau potable, conflits d’usage, mais aussi changement climatique (sécheresses, restrictions, inondations). L’Autorité environnementale a d’ailleurs rappelé, dans son avis, l’ampleur des pressions sur les milieux et la nécessité de renforcer la qualité des eaux et la gestion quantitative.

Le nœud politique de la contestation agricole tient notamment à des règles associées aux aires d’alimentation de captages (AAC) et à certaines pratiques. En particulier, une règle discutée publiquement ces derniers mois concerne des restrictions (voire interdictions ciblées) d’usage d’herbicides sur certaines parcelles de maïs dans des secteurs identifiés comme sensibles afin de limiter les transferts vers les cours d’eau et les captages. Pour les défenseurs du texte, c’est une mesure de protection de l’eau potable ; pour une partie du monde agricole, c’est un nouveau verrou, vécu comme un signal d’incompréhension du terrain et de l’économie des exploitations.

L’exaspération agricole : ce qui s’exprime derrière les tracteurs

Le mouvement observé autour de Rennes ne se résume pas à une revendication unique. Il agrège plusieurs colères : l’impression d’une accumulation de normes, une crainte de perdre des marges de manœuvre agronomiques, la peur d’être désigné comme cause principale de la dégradation de l’eau et un sentiment plus diffus d’être sommé de se transformer à marche forcée sans garanties économiques suffisantes.

Il y a aussi, et ce point mérite d’être entendu, un argument de méthode. Beaucoup d’agriculteurs affirment ne pas contester l’objectif de protéger l’eau, mais contestent le calibrage (quelles zones, quels délais, quelles exceptions, quels accompagnements) et la cohérence d’ensemble (à quels coûts, avec quels outils de transition, et selon quel partage de l’effort entre agriculture, urbanisme, assainissement, industrie, infrastructures).

Le recours à des actions symboliques dures (fumier, barrages, intimidation sonore) relève alors, pour les organisateurs, d’une logique de “dernier levier” pour redevenir visibles ; mais il produit aussi un effet boomerang, car il tend le débat, au risque d’écraser la complexité du dossier sous une opposition binaire.

Le camp de la protection de l’eau, santé publique, captages, et responsabilité collective

En réponse à la contestation, les défenseurs d’un SAGE plus exigeant (associations environnementales, certains élus, une partie des citoyens mobilisés lors de la consultation) mettent en avant une ligne simple. L’eau potable n’est pas un luxe, et les captages sont des points de vulnérabilité où l’on doit réduire les risques. Leur argumentation insiste sur le fait qu’un SAGE ne “punit” pas un métier ; il encadre un bien commun dans un bassin versant où les impacts de pratiques multiples se cumulent.

Ils rappellent aussi que la question n’est pas abstraite. Une règle sur une aire de captage n’est pas la même chose qu’une interdiction générale. Et l’objectif affiché consiste précisément à concentrer l’effort là où la protection est la plus justifiée. Mais ils reconnaissent, pour les plus sérieux d’entre eux, qu’une restriction sans accompagnement (technique, financier, filières, assurance-risque) risque de produire du ressentiment plutôt que de la transition…

L’État au milieu : maintien de l’ordre, arbitrage, et report du conflit

Dans ce type de séquence, l’État se retrouve à la fois arbitre et cible. D’un côté, encadrement policier et gendarmerie fortement mobilisés, gestion des flux routiers, sécurisation des abords des bâtiments publics. De l’autre, une responsabilité politique sur l’issue du texte. Le signal principal de la soirée du 11 décembre est que le préfet a fait savoir que le SAGE ne serait pas signé « en l’état » ; ce qui a été interprété par les manifestants comme une victoire d’étape – et par les défenseurs du texte comme un risque de recul.

Le report annoncé du vote final (ou sa reprogrammation) ne règle pas le désaccord, il le déplace. La question qui va revenir, dès le 16 janvier, est celle du “nouveau compromis” : quelles modifications et quelles garanties, sans détricoter la protection de l’eau et sans humilier un monde agricole déjà sous pression ?

Ce que cette journée dit de Rennes et de la France des conflits d’usage

Cette mobilisation a une dimension locale (le bassin de la Vilaine, les captages, la rocade, les institutions rennaises), mais elle raconte une histoire nationale. La multiplication des conflits d’usage autour de l’eau, l’arrivée du climat comme accélérateur de contraintes et la difficulté à produire des compromis socialement tenables quand chacun a le sentiment de payer plus que l’autre.

Pour Rennes, la journée du 11 décembre a aussi rappelé une réalité souvent sous-estimée en ville. La dépendance concrète au monde agricole et l’écart culturel entre une métropole qui raisonne en normes, en plans et en objectifs environnementaux, et des exploitations qui raisonnent en sols, en météo, en marges, en risques, en saisons. C’est précisément cet écart qu’un SAGE est censé réduire par la concertation. Quand la concertation échoue, les tracteurs reprennent la parole.

Ce qui va compter maintenant

Trois questions, très simples en apparence, vont déterminer la suite :

  • Le périmètre et le calendrier : quelles zones exactement, quels délais, quelles clauses d’ajustement, et avec quels indicateurs de suivi compréhensibles ?
  • L’accompagnement : quelles alternatives agronomiques réalistes, quelles aides, quelles sécurisations économiques, et comment éviter que la transition ne repose sur les seuls producteurs ?
  • La crédibilité démocratique : comment refaire de la CLE un lieu d’arbitrage respecté, plutôt qu’une scène où chacun vient constater l’échec de la négociation ?

Une chose est sûre, si le SAGE Vilaine est un texte de l’eau, il est devenu – à Rennes, ce 11 décembre – un texte sur la confiance. Et la confiance, elle, ne se répare ni par décret, ni par démonstration de force.

Rennes rêve de lumière. La façade de l’Hôtel de Ville se transforme en conte d’hiver

Noël approche, les Rennais seront ravis de redécouvrir leur ville parée de ses couleurs de Noël. Comme à son habitude, l’Hôtel de Ville, sis place de la Mairie de Rennes, accueille un nouveau spectacle musical intitulé Rêve de lumière

Chaque soir, à la tombée du jour à partir du 19 décembre, la place de la Mairie se remplit de familles, de poussettes, de touristes qui lèvent la tête vers la façade de l’Hôtel de Ville. Les fenêtres s’éteignent, le son monte, et la pierre devient écran géant. Pour l’hiver 2025-2026, Rennes confie de nouveau sa façade à Spectaculaires – Allumeurs d’images, avec un spectacle intitulé « Rêve de lumière ». Pendant douze minutes, la ville se raconte en images, en musique, en couleurs, dans une atmosphère à la fois douce, drôle et franchement féérique.

Héroïne inattendue de ce conte, une poule Coucou de l’écomusée de la Bintinais s’échappe de son poulailler pour partir explorer Rennes illuminée. On la suit du parc du Thabor à la fête foraine de Noël sur l’esplanade Charles-de-Gaulle, en passant par les mosaïques d’Odorico, un musée qui s’anime et l’Opéra où surgit même Cendrillon. En sept tableaux, la projection tisse un parcours qui mêle patrimoine, imagination et clins d’œil aux lieux emblématiques de la ville, accessible aux enfants mais suffisamment riche pour que les adultes s’y laissent prendre aussi.

Les projections se déroulent du 19 décembre 2025 au 4 janvier 2026, tous les soirs à partir de 18h, en continu toutes les 20 minutes jusqu’à la dernière séance à 21h40. Le spectacle dure environ 12 minutes et reste entièrement gratuit. Le 31 décembre, la magie se prolonge exceptionnellement jusqu’à 23h59, avant le décompte collectif du passage à la nouvelle année, puis le traditionnel bal du Nouvel An au Liberté pour celles et ceux qui veulent continuer la nuit. Une parenthèse lumineuse au cœur de l’hiver, à vivre en regardant simplement s’illuminer la façade la plus emblématique de Rennes (avec celle du Parlement de Bretagne, bien entendu !).

Le Bal du Nouvel an : Le Liberté, esplanade du Général de Gaulle, 35000 Rennes, Le jeudi 1er janvier 2026, de 0h à 5h, Entrée possible jusqu’à 3h.

coucou rennes poule projection

Fait divers sériel à Goudelin : esprit frappeur et maximalisation du récit, du soupçon et de la nuit

À Goudelin (Côtes-d’Armor), depuis plus de deux ans, un individu frappe la nuit aux portes et aux volets de plusieurs habitantes, puis disparaît avant d’être intercepté. Les témoignages convergent. Les cibles sont majoritairement des femmes vivant seules, souvent âgées, sur un périmètre restreint autour du lotissement de Kernilien. Il n’y a pas d’effraction rapportée, pas de vol, pas de message. Il y a un bruit répété, et l’impossibilité de le faire cesser.

Ce fait divers intrigue parce qu’il paraît “léger” au plan matériel — quelques coups dans la nuit — et pourtant il devient “lourd” au plan humain : insomnie, hypervigilance, repli, sentiment de domicile violé sans que la porte soit ouverte. C’est précisément cette dissymétrie qui le rend exemplaire : nous sommes face à une violence minimale capable de produire une maximalisation du récit, du soupçon et de la nuit. Autrement dit : un fait divers sériel, forme ancienne et récurrente de la peur villageoise.

Dès le XIXe siècle, la presse locale, les procès-verbaux et les registres de gendarmerie mentionnent des affaires de passages nocturnes répétés : coups frappés aux portes, volets secoués, silhouettes aperçues puis perdues dans l’obscurité. Souvent, faute d’indices, ces dossiers s’étiolent ; parfois, ils se dissolvent dans la rumeur ; parfois encore, ils s’achèvent par une identification tardive. Mais leur structure se répète : faible matérialité, fort impact.

Trois précédents : l’« affaire des Piqueurs » (1819), qui mêle agressions mineures, panique collective et emballement médiatique ; l’Angleterre victorienne et la figure de « Spring-Heeled Jack » où récits de visites nocturnes et de poursuites alimentent une peur durable ; et, au XXe siècle, une multitude de dossiers locaux de “rôdeurs” ou de “troubles nocturnes” qui reposent sur la même logique : peu de matérialité, beaucoup d’effet, et une communauté divisée entre incrédulité diurne et vigilance nocturne.

XIXe siècle : les “frappeurs” des campagnes

Dans la France rurale du XIXe siècle, de nombreux récits judiciaires et journalistiques évoquent des rôdeurs — parfois mêlés, dans l’imaginaire local, à des figures de “frappements” inexpliqués. Le vocabulaire varie selon les régions, mais l’effet est comparable : les coups nocturnes deviennent des signaux, des menaces, des tests de frontière. Et, très souvent, les maisons les plus vulnérables — isolées, tenues par des veuves, habitées par des femmes âgées — sont celles sur lesquelles se fixe la série. Ce n’est pas que les communautés “croyaient au surnaturel” par naïveté, c’est que la répétition, sans explication, force la fabrication de récits. Quand la preuve manque, l’interprétation prolifère. Et plus l’acte est petit, plus il laisse d’espace au soupçon.

XXe siècle : la rationalisation policière, le même noyau

Au XXe siècle, le vocabulaire se rationalise : on parle moins d’“esprits” et davantage de troubles, de rôdeurs, puis de harcèlement. Mais la grammaire reste identique : répétition nocturne, connaissance fine des lieux, difficulté à constituer la preuve, et une peur qui se propage plus vite que les faits eux-mêmes.

On retrouve ce paradoxe dans de nombreux récits policiers et journalistiques du XXe siècle : pas d’objectif matériel, mais un objectif d’état — installer une domination symbolique, désorganiser, faire douter, épuiser. La violence n’est pas un “coup”, c’est une méthode.

Le point fixe, dans ces séries, c’est la nuit. Elle efface les visages, rend la preuve rare, amplifie les perceptions. Elle transforme un geste trivial en menace totale parce qu’elle touche au lieu même où l’on devrait être invulnérable : la maison. Le seuil devient une scène. La porte devient un instrument. On n’a pas besoin d’entrer pour faire effraction au plan psychique.

Goudelin, maximalisation du récit et du soupçon

Ce qui rend Goudelin particulièrement exemplaire, c’est l’écart entre la petitesse de l’acte et la grandeur de ses conséquences. La série impose un rythme : on n’attend plus “s’il va venir”, on attend “quand il viendra”. La question “qui ?” s’étend à “qui sait ? qui ment ? qui se tait ?”. Le village se retrouve avec deux réalités simultanées : celle, diurne, des routines ; et celle, nocturne, d’une attention surchauffée.

À ce stade, la série produit une seconde onde : la crédibilité. Comme souvent dans ce type d’affaires, les premières victimes ont pu être renvoyées à l’idée qu’elles “exagèrent”. Or cette mise en doute ajoute une violence sociale à la violence nocturne. Dans un fait divers sériel, être crue devient une condition de survie au plan moral.

On dit parfois, à tort, qu’il “ne se passe rien” dans ces histoires. Rien à voler, rien à casser, rien à photographier clairement. Mais il se passe l’essentiel : un monde ordinaire perd sa neutralité. Le sommeil devient un terrain. La porte n’est plus une protection, c’est un point faible. Le fait divers sériel est une violence pauvre en preuves et riche en effets ; une violence de seuil, et c’est pour cela qu’elle traverse si bien le temps.

Mur sous-marin de l’Île de Sein : ce qu’on sait, ce qu’on ignore encore (et pourquoi Ys revient dans le récit)

À une dizaine de kilomètres à l’ouest de l’Île de Sein, sous neuf mètres d’eau et dans l’un des secteurs les plus tourmentés du littoral breton, une structure monumentale vient d’entrer dans le champ de la recherche archéologique. Long d’environ 120 mètres, large d’une vingtaine de mètres, hérissé de 62 monolithes dressés, ce mur de pierre immergé pourrait dater de la fin du Mésolithique, il y a près de 7 000 à 8 000 ans. Une découverte exceptionnelle qui éclaire d’un jour nouveau les sociétés littorales préhistoriques — sans céder aux sirènes du sensationnalisme.

L’histoire commence en mai 2022, presque par hasard. Alors qu’ils reviennent d’une plongée près du phare d’Ar-Men, des membres de la Société d’archéologie et de mémoire maritime (SAMM) décident d’exploiter l’air restant dans leurs bouteilles pour une seconde immersion, non loin de l’Île de Sein. Sous leurs yeux apparaît une longue barre de pierre, étonnamment rectiligne, couverte d’algues mais tranchant nettement avec le fond sableux environnant.

Cette plongée n’est pourtant pas totalement fortuite. Le géologue Yves Fouquet, ancien chercheur à l’Ifremer, avait repéré sur les cartes bathymétriques issues du programme Litto3D — basées sur des relevés lidar aéroportés — une anomalie frappante : une ligne de 120 mètres qui barre une vallée sous-marine, dans le secteur de Toul ar Fot. Trop régulière pour être naturelle, cette structure méritait une vérification in situ.

La chaussée de Sein est un environnement redoutable. Les courants y atteignent jusqu’à sept nœuds, les fenêtres de plongée sont brèves, et seules des équipes très expérimentées peuvent y intervenir, à l’étale d’une marée de morte-eau et par conditions météorologiques idéales. C’est dans ce contexte que les archéologues sous-marins de la SAMM, forts de milliers d’heures de plongée, ont progressivement dégagé et documenté la structure.

Les campagnes menées en 2022 et 2023, avec l’autorisation du Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (Drassm), révèlent l’ampleur du site : un mur construit à sec, composé de blocs de granite, dont certains atteignent deux tonnes, surmonté de pierres dressées alignées selon deux lignes parallèles. La masse totale est estimée à environ 3 300 tonnes. Rien, ici, n’évoque un amoncellement naturel.

L’âge avancé de la structure — entre 7 000 et 8 000 ans — repose pour l’instant sur une estimation indirecte, fondée sur la profondeur actuelle du mur et sur les reconstructions du niveau marin ancien. À la fin du Mésolithique, le niveau de la mer était environ sept mètres plus bas qu’aujourd’hui : l’Île de Sein formait alors un territoire bien plus vaste, jusqu’à quatorze fois sa surface actuelle.

Cette approche géomorphologique est classique et recevable, mais les chercheurs le soulignent eux-mêmes : elle devra être consolidée par des méthodes de datation directe, notamment par luminescence sur les grains de quartz, actuellement en cours de développement pour les contextes marins. Des sondages ciblés pourraient également permettre de découvrir des restes organiques ou des traces d’exploitation.

La fonction exacte du mur reste ouverte. Deux hypothèses principales sont discutées par les chercheurs. Pour certains, il pourrait s’agir d’une digue ou d’un ouvrage de protection contre la houle et les tempêtes, construit dans un contexte de montée progressive du niveau de la mer. Pour d’autres, notamment des archéologues spécialistes des littoraux, il s’agirait plutôt d’un vaste barrage à poissons, destiné à piéger la faune marine à marée descendante.

Des pêcheries anciennes sont bien connues en Bretagne, parfois très anciennes elles aussi, mais aucune n’atteint une telle monumentalité. La présence de structures voisines plus modestes renforce l’idée d’un aménagement complexe, pensé à l’échelle d’un territoire et exploité sur plusieurs générations.

Qu’il s’agisse d’une digue ou d’une pêcherie, l’ampleur du chantier implique une organisation sociale élaborée. Transporter, agencer et dresser des blocs de plusieurs tonnes suppose une main-d’œuvre nombreuse, coordonnée, et une connaissance fine du milieu marin. Cette construction n’est pas l’œuvre d’un petit groupe nomade, mais celle d’une société de chasseurs-cueilleurs sédentarisés, ou de communautés néolithiques précoces arrivées dans la région autour de 5000 avant notre ère.

Les chercheurs soulignent d’ailleurs la continuité possible des savoir-faire : quelques siècles après la construction supposée du mur de Sein, le mégalithisme s’épanouit en Bretagne sud, à Carnac et Locmariaquer. Sans établir de lien direct, l’hypothèse d’échanges techniques et symboliques entre les derniers chasseurs-cueilleurs et les premiers agriculteurs n’est plus marginale.

La découverte a naturellement ravivé l’imaginaire de la cité d’Ys, ville légendaire engloutie par la mer selon la tradition bretonne. Les chercheurs restent très clairs : il ne s’agit en aucun cas de “prouver” l’existence d’Ys. En revanche, de nombreuses études montrent que des événements environnementaux majeurs — submersions rapides, abandons forcés de territoires — peuvent s’inscrire durablement dans la mémoire collective et nourrir des récits transmis sur des millénaires.

À ce titre, le mur de Toul ar Fot ne valide pas un mythe, mais il rappelle que les légendes naissent souvent d’expériences réelles, transfigurées par le temps et le récit.

Loin de clore une énigme, cette découverte ouvre un vaste champ de recherches. Sondages stratigraphiques, datations directes, analyses comparatives avec d’autres structures littorales européennes : les prochaines années seront décisives pour comprendre pleinement la fonction, la chronologie et le contexte humain de cet ouvrage hors norme.

Doucement enthousiaste, la communauté scientifique avance ici avec méthode. Et c’est précisément cette lenteur rigoureuse — loin des annonces tapageuses — qui fait toute la valeur de ce mur sous-marin, désormais considéré comme la plus grande construction préhistorique immergée connue à ce jour en France.

Réveillon. 20 plats extraordinaires pour une fête somptueuse sans se ruiner

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Un réveillon réussi doit-il se mesurer à l’aune de son budget ? Comme si la fête devait forcément passer par le luxe, l’ostentation, la rareté. C’est une illusion. Les plus belles tables ne sont pas celles qui brillent le plus, mais celles où l’on a su choisir, cuire, attendre, assembler avec justesse. En somme, aimer.

Car l’extraordinaire, en cuisine, ne tient ni au caviar ni aux crustacés hors de prix. Il naît d’un geste précis, d’un produit simple porté à son point de grâce, d’un plat humble qui, soudain, fait silence autour de la table. Voici vingt recettes capables de transformer un réveillon ordinaire en véritable moment de fête — sans grever le mois de janvier, sans renoncer à l’élégance, sans tricher avec le goût.

Entrées — Ouvrir la fête avec intelligence

Œufs mimosa tièdes au beurre noisette et herbes fraîches
Tarif moyen : 1,50 € / personne
Le mimosa cesse d’être un souvenir de buffet froid. Tiédi, nappé d’un beurre noisette, relevé d’herbes ciselées, il devient une entrée de douceur et de profondeur.
Clin d’œil breton : remplacez une partie de la mayonnaise par un peu de fromage frais et ajoutez une pointe de ciboulette et de salicornes hachées (si vous en trouvez en bocal). Un soupçon de fleur de sel de Guérande suffit à signer l’assiette.

œufs mimosa tièdes
œufs mimosa tièdes

Poireaux rôtis, vinaigrette chaude, noisettes grillées et citron confit
Tarif moyen : 2,50 € / personne
Le poireau, souvent cantonné au second rôle, révèle ici une chair presque charnue, soutenue par l’acidité et le croquant.
Clin d’œil breton : ajoutez une touche de cidre brut dans la vinaigrette chaude, et terminez avec quelques éclats de noix à la place des noisettes.

Poireaux rôtis, vinaigrette chaude noix et citron confit
Poireaux rôtis, vinaigrette chaude noix et citron confit

Velouté de lentilles corail, lait de coco et cumin doux
Tarif moyen : 2,00 € / personne
Un bol chaud, enveloppant, qui installe immédiatement l’idée de partage et de lenteur.
Clin d’œil breton : donnez-lui un accent plus “terre-mer” avec une tombée de poireau au beurre, et une larme de crème (à la place d’une partie du coco), puis ajoutez au moment de servir un voile de poudre d’algues (dulse, nori) ou de simples paillettes d’algues alimentaires.

Velouté de lentilles corail, lait de coco et cumin doux
Velouté de lentilles corail, lait de coco et cumin doux

Rillettes de sardines maison, citron et poivre long
Tarif moyen : 2,50 € / personne
La mer populaire sublimée. Peu d’ingrédients, mais une intensité franche et joyeuse.
Clin d’œil breton : privilégiez des sardines de Bretagne et écrasez le tout avec un peu de beurre demi-sel plutôt que seulement du fromage frais. À servir sur du pain de seigle ou une tranche de pain au levain bien toastée.

Rillettes de sardines maison, citron et poivre long
Rillettes de sardines maison, citron et poivre long

Carpaccio de betteraves rôties, feta émiettée et miel chaud
Tarif moyen : 2,50 € / personne
Couleurs profondes, douceur terrienne, équilibre sucré-salé parfaitement maîtrisé.
Clin d’œil breton : remplacez la feta par un fromage de chèvre local (frais ou mi-sec), et choisissez un miel de sarrasin pour un contraste plus sombre, plus “noir et or”.

carpaccio de betteraves rôties
carpaccio de betteraves rôties

Plats — Le cœur battant du réveillon

Poulet rôti entier au beurre, ail et citron
Tarif moyen : 5,50 € / personne
Il n’a jamais quitté la table des grandes fêtes. Bien choisi, bien rôti, partagé à la main presque, il reste souverain.
Clin d’œil breton : glissez sous la peau un mélange beurre demi-sel + thym + échalote. Et pour le jus, déglacez au cidre brut (ou, plus audacieux, un trait de chouchen très discret).

Poulet rôti entier au beurre, ail et citron
Poulet rôti entier au beurre, ail et citron

Joue de porc braisée longuement au vin rouge et au thym
Tarif moyen : 6,50 € / personne
La lenteur fait tout. La chair se défait, le jus se concentre. Plat de profondeur et de patience.
Clin d’œil breton : remplacez le vin par un braisage au cidre et ajoutez une cuillerée de moutarde à l’ancienne en fin de cuisson.

Joue de porc braisée longuement au vin rouge et au thym
Joue de porc braisée longuement au vin rouge et au thym

Chou-fleur rôti entier, sauce tahini-citron
Tarif moyen : 3,50 € / personne
Un plat végétarien qui impose le respect. Texture, puissance, simplicité radicale.
Clin d’œil breton : servez-le avec une sauce à base de yaourt ou fromage blanc + citron + herbes, puis ajoutez des paillettes d’algues pour une note iodée.

Chou-fleur rôti entier, sauce tahini-citron
Chou-fleur rôti entier, sauce tahini-citron

Pâtes fraîches au beurre, sauge et parmesan
Tarif moyen : 3,50 € / personne
Trois ingrédients, une vérité. Le luxe véritable du minimalisme italien.
Clin d’œil breton : faites un beurre noisette au demi-sel, et ajoutez un peu de tomme bretonne râpée finement à la place d’une partie du parmesan.

Pâtes fraîches au beurre, sauge et parmesan
Pâtes fraîches au beurre, sauge et parmesan

Gratin dauphinois lentement confit
Tarif moyen : 2,50 € / personne
Lorsque la cuisson est juste, il devient le centre de la table, sans avoir besoin de rien d’autre.
Clin d’œil breton : au moment de servir, une pluie de fleur de sel. Si vous souhaitez un écart assumé : un soupçon de sarrasin très finement torréfié pour le croquant.

Gratin dauphinois lentement confit
Gratin dauphinois lentement confit

Accompagnements — Les discrets qui font tout

Pommes de terre grenaille au four, romarin et ail en chemise
Tarif moyen : 1,50 € / personne
Croustillantes dehors, fondantes dedans. Toujours justes.
Clin d’œil breton : terminez avec un filet de beurre fondu demi-sel et quelques cristaux de fleur de sel de Guérande.

pommes de terre grenaille rôties romarin
Pommes de terre grenaille rôties au romarin

Carottes glacées au miel et au cumin
Tarif moyen : 1,50 € / personne
Une douceur profonde, presque orientale, qui équilibre les plats plus riches.
Clin d’œil breton : utilisez du miel de sarrasin pour donner une profondeur plus sombre.

Carottes glacées au miel de sarrasin et cumin
Carottes glacées au miel de sarrasin et cumin

Choux de Bruxelles rôtis, citron et parmesan
Tarif moyen : 2,00 € / personne
La réhabilitation par le four. Amertume domptée, croustillant affirmé.
Clin d’œil breton : remplacez le parmesan par une tomme locale, et ajoutez quelques lardons bien grillés si vous souhaitez un registre plus “table d’hiver”.

Choux de Bruxelles rôtis, fromage et lardons
Choux de Bruxelles rôtis, fromage et lardons

Purée de pois cassés à l’huile d’olive
Tarif moyen : 1,20 € / personne
Dense, rustique, d’une noblesse rare lorsqu’elle est bien assaisonnée.
Clin d’œil breton : servez-la avec une cuillerée de beurre demi-sel qui fond au centre, et un poivre fumé si vous en avez.

Purée de pois cassés, beurre demi-sel et poivre fumé recette
Purée de pois cassés, beurre demi-sel et poivre fumé recette

Salade d’endives, noix, pommes et fromage bleu
Tarif moyen : 2,50 € / personne
Croquant, fraîcheur, caractère : tout ce qu’il faut pour relancer l’appétit.
Clin d’œil breton : choisissez une pomme locale bien acidulée, et ajoutez quelques gouttes de cidre dans l’assaisonnement.

Salade d’endives, pommes, noix et fromage bleu
Salade d’endives, pommes, noix et fromage bleu

Desserts — Finir sans lourdeur, avec mémoire

Riz au lait vanillé, caramel maison
Tarif moyen : 1,50 € / personne
Dessert d’enfance, transfiguré par la justesse du caramel.
Clin d’œil breton : caramel au beurre demi-sel, évidemment, avec une pointe de fleur de sel au moment du service.

Riz au lait caramel au beurre salé
Riz au lait caramel au beurre salé

Pommes au four, miel et épices douces
Tarif moyen : 1,20 € / personne
Simple, chaud, réconfortant. La fin idéale d’un repas d’hiver.
Clin d’œil breton : remplacez le miel par une cuillerée de caramel au beurre salé, ou faites un mélange miel + cidre réduit quelques minutes à la casserole.

Pommes au four, caramel au beurre salé et épices douces
Pommes au four, caramel au beurre salé et épices douces

Gâteau au chocolat fondant (sans farine)
Tarif moyen : 2,50 € / personne
Dense, intense, inratable. Le chocolat à l’état pur.
Clin d’œil breton : servez-le avec une cuillerée de crème épaisse et un soupçon de fleur de sel sur la part.

Gâteau au chocolat fondant, crème épaisse et fleur de sel
Gâteau au chocolat fondant, crème épaisse et fleur de sel

Clémentines rôties au sucre brun et romarin
Tarif moyen : 1,50 € / personne
Acidité, parfum, fraîcheur. Une respiration sucrée.
Clin d’œil breton : un trait de lambig ou de Fine Bretagne (très léger, juste pour parfumer) fait basculer ce dessert dans le registre des fêtes.

Clémentines rôties, sucre brun et romarin
Clémentines rôties, sucre brun et romarin

Crème au citron rapide, biscuits émiettés
Tarif moyen : 1,80 € / personne
Un dessert vif, presque insolent, qui ferme le repas sans l’alourdir.
Clin d’œil breton : émiettez des palets bretons ou des galettes à la place de biscuits neutres : le contraste citron-beurre devient irrésistible.

Crème au citron rapide, biscuits émiettés
Crème au citron rapide, biscuits émiettés

La vraie fête

Un réveillon réussi n’est pas une démonstration. C’est une attention. Une manière de dire aux autres : j’ai pris le temps. J’ai choisi avec soin. J’ai cuisiné pour vous. Ces vingt recettes rappellent une chose essentielle. La cuisine festive n’est pas une question de moyens, mais de regard. Celui que l’on porte sur les produits simples, sur le temps qu’on leur accorde, sur la joie de les partager. Et c’est peut-être là, finalement, que commence la vraie célébration. Dans l’amour.

Rennes Travelling 2026 : Los Angeles à l’écran, une ville en clair-obscur

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Depuis 36 ans, le festival Travelling fait de Rennes la capitale des villes rêvées, filmées, imaginées. Chaque édition est une invitation au voyage cinématographique à travers les représentations urbaines. Après Taïwan en 2024 et Stockholm en 2025, la 37e édition met le cap sur une ville-monde aux mille visages : Los Angeles. Du mardi 10 au mardi 17 février 2026, le cinéma américain – dans ses mythes comme ses marges – s’invite en Bretagne pour un portrait sensible, engagé et foisonnant de la Cité des anges.

Du 10 au 17 février 2026, le festival de cinéma Travelling revient à Rennes Métropole avec une 37e édition qui met le cap sur Los Angeles. Une ville-monde, une fabrique de mythes, mais aussi un territoire social, politique et esthétique : Travelling promet une grande traversée de L.A. au cinéma, entre studios et contre-champs, glamour et marges, rêves et réalités.

Au programme : une rétrospective d’une quarantaine de films tournés à Los Angeles, des portraits de cinéastes, des séances spéciales et un axe jeune public renouvelé, sans oublier les ciné-concerts et les rencontres professionnelles. Une édition dense, curieuse, et fidèle à l’ADN de Travelling : faire voyager par le cinéma, et faire du cinéma un outil de lecture du monde, au plan sensible comme au plan social.

Une ville au cinéma : Los Angeles, portrait d’une métropole paradoxale

Los Angeles est un décor, un personnage, parfois un piège, parfois une promesse. Travelling 2026 choisit d’en proposer un portrait pluriel : des prémices d’Hollywoodland aux nouvelles générations de cinéastes, des quartiers mythiques aux zones reléguées, des formes classiques aux œuvres plus invisibles. La rétrospective se déploie comme une déambulation à travers la ville, et s’appuie notamment sur la matrice critique du documentaire-essai Los Angeles Plays Itself, qui démonte les clichés et les récits dominants.

Invitées : Chantal Stoman et Kelly Parker, deux regards qui déplacent l’image

Deux artistes accompagnent l’édition et viennent nourrir ce portrait de L.A. par la parole, l’expérience et le terrain :

  • Chantal Stoman, photographe et réalisatrice, reconnue pour ses projets au long cours autour de la ville, de la mémoire et des récits urbains.
  • Kelly Parker, réalisatrice et productrice, documentariste basée à Los Angeles, dont le travail explore des réalités sociales rarement montrées avec une telle proximité.

Focus cinéastes : Sean Baker, Charles Burnett, David Lynch

Trois lignes de force composent un triptyque passionnant :

  • Sean Baker, cinéaste des marges et des laissés-pour-compte, dont l’ancrage réaliste met à nu les inégalités qui structurent la ville.
  • Charles Burnett, figure majeure du cinéma indépendant afro-américain, dont l’œuvre éclaire l’histoire sociale de Los Angeles et l’expérience des communautés noires.
  • Hommage à David Lynch, artiste total : Los Angeles y devient une matière mentale, un décor d’étrangeté sublime, un territoire de rêves éveillés.

Musique & cinéma : ciné-concerts et créations

Travelling 2026 fait aussi vibrer la ville au plan sonore. Moment-phare : le ciné-concert Invasion Los Angeles (They Live) de John Carpenter, dans une nouvelle création portée par Robert Le Magnifique et Nicolas Courret. Un film frontalement politique, où l’image devient une arme de dévoilement — et où la musique live redonne du nerf au complot, à la satire et à la rage.

Le festival prolonge également l’hommage à David Lynch au plan musical, avec des propositions qui traversent l’imaginaire lynchien et ses bandes-son, là où quelques notes suffisent à rouvrir un vertige.

Junior : “Petite Nature !”, ciné-concert électro-pop et compétitions

La section Junior confirme son ambition : permettre aux enfants et adolescent·es de découvrir un cinéma exigeant, joyeux et accessible. Cette année, elle s’organise autour de la thématique “Petite Nature !”, avec une sélection de films qui abordent l’écologie et le vivant de manière ludique et sensible, tout en nourrissant le sens critique face aux images.

  • Création ciné-concert : Cheveux par Marie-Laure Picard (à partir de 7 ans), une proposition électro-pop mêlant dessin, animation et musique.
  • Compétitions de courts métrages jeune public (sélections et jurys).
  • Une programmation pensée pour les familles, avec des récits qui donnent envie d’observer, comprendre et protéger ce qui vit.

Voilà quelques vidéos pour vous donner un avant-goût des univers convoqués par Travelling 2026 (Los Angeles, Sean Baker, Charles Burnett, David Lynch, et les séances spéciales).

John Carpenter — They Live (Invasion Los Angeles)

Brian De Palma — Phantom of the Paradise

David Lynch — Mulholland Drive

Sean Baker — The Florida Project (A24)

Sean Baker — Tangerine

Charles Burnett — Killer of Sheep

À l’Ouest ! : un focus sur la société de production Norfolk

Parce que Travelling est aussi un festival de territoire, la section À l’Ouest ! met en avant la société de production Les Films Norfolk et une sélection de films tournés ou soutenus dans l’Ouest. Une manière de rappeler que les récits naissent ici aussi, au plan local, et qu’ils circulent désormais au plan international.

Séances spéciales : avant-premières, inédits et “Voyage en Ukraine”

Travelling 2026 propose des avant-premières et des inédits, accompagnés de rencontres, et consacre un focus à l’Ukraine dans le cadre du “Voyage en Ukraine”. Les cinéastes Alisa Kovalenko et Iryna Tsilyk seront présentes : l’occasion de faire entendre une création vivante, résistante, qui dit le quotidien, la liberté et la culture au-delà du seul récit de la guerre.

Rencontres professionnelles : une journée “Made by The Yard”

Le festival poursuit également sa mission au plan professionnel avec une journée dédiée : Made by The Yard, centrée sur une entreprise française spécialiste des effets spéciaux numériques et des workflows VFX pour le cinéma et les séries. Une façon de penser, très concrètement, les mutations de la fabrication des images, entre artisanat, industrie et nouveaux imaginaires.

Infos pratiques

  • Dates : du 10 au 17 février 2026
  • Lieu : Rennes Métropole (séances et événements dans plusieurs salles partenaires)
  • Organisation : Clair Obscur
  • Site : clairobscur.info

Guide Top des films de Noël pour les vacances !

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Les illuminations dans les rues et dans les maisons sont le signe que Noël approche. À l’aube des vacances de fin d’année, notre rédaction vous propose une sélection unidiversienne pour vous faire palpiter les dix derniers jours avant la Naissance du bébé le plus célèbre au monde…

Allumez votre sapin ou vos guirlandes de décoration, quelques bougies peut-être, préparez-vous un thé aux épices ou un chocolat chaud selon les goûts, voire une assiette de gâteaux de Noël (tant qu’à jouer avec les clichés, autant s’y donner corps et âme). Il ne vous reste plus qu’à vous installer dans votre canapé, un plaid pour vous réchauffer, et… c’est parti pour le dernier marathon cinématographique de l’année : un film par jour avant le 25 décembre — avec quelques bonus, si l’élan vous prend.

Soirées famille et nostalgie

Avant les grands vertiges, avant les amours compliquées et les nuits existentielles, il y a ce socle commun : les films que l’on regarde ensemble, parfois distraitement, mais qui fabriquent une mémoire collective des fêtes.

À regarder avec…
Enfants, adolescents, parents, grands-parents, cousins de passage. Idéal quand le salon est bruyant, que les téléphones traînent et que l’attention est partagée.

À éviter si…
Vous cherchez du cinéma radical ou une expérience formelle exigeante. Ici, le plaisir prime sur la profondeur.

Maman, j’ai raté l’avion de Chris Columbus (1990)

Commençons par un classique parmi les classiques : on ne se lasse pas de regarder cette comédie qui a longtemps accompagné nos vacances de Noël.

Résumé : La famille McCallister passe les fêtes de Noël à Paris, mais, dans la précipitation, elle ne se rend pas compte que Kevin n’est pas monté dans la voiture avec elle. Le plus jeune des enfants se retrouve alors seul, mais s’en accommode très bien. Jusqu’au moment où Harry et Marvin, deux petits malfrats, décident de cambrioler la maison qu’ils croient déserte pendant les vacances.

La Course aux jouets de Brian Levant (1996)

On continue avec un film à l’ancienne, et un Arnold Schwarzenegger qui nous régale.

Dans ce film des années 1990, un homme d’affaires et un facteur affrontent obstacle sur obstacle afin de dénicher LE jouet qui fera plaisir à leurs fils respectifs : le Turbo Man. Sans chagrin d’amour qui nous arrache une petite larme, cette comédie fait de l’humour son cheval de Troie pour atteindre notre cœur en marshmallows. Et c’est gagné : comment résister à l’innocence et à la légèreté enfantines de ce film ? Et puis… qui ne s’est jamais reconnu dans ces cadeaux à trouver à la dernière minute ?

Gremlins de Joe Dante (1984)

Pour celles et ceux qui aiment autant les films de Noël que les films d’épouvante, cette recommandation est pour vous. Gremlins installe son histoire durant les fêtes : un inventeur excentrique cherche un cadeau original pour son fils, Billy. Ses pas le mènent jusqu’à Chinatown où il achète un curieux animal chez un antiquaire chinois : un « mogwaï ». Le vendeur lui donne trois recommandations fondamentales : ne pas l’exposer à la lumière, lui éviter tout contact avec l’eau et, surtout, ne pas le nourrir après minuit. Billy baptise l’animal Gizmo et s’y attache très vite, mais un copain du jeune homme renverse accidentellement un verre d’eau sur la fourrure de Gizmo…

Klaus de Sergio Pablos et Carlos Martínez López (2019)

Disponible sur Netflix, Klaus est un film d’animation de Noël visuellement magnifique, qui touchera autant les enfants que les adultes au plan poétique. Ici, pas de comédie romantique : on renoue avec la magie des fêtes de fin d’année. Les minutes défilent et mettent du baume au cœur.

Le résumé : Récemment diplômé de l’école des postiers, Jesper est envoyé dans un village glacé et sinistre, perdu sur une île située au-delà du cercle arctique. Les habitants se détestent et n’ont pas l’intention de s’écrire des lettres. Mais, alors qu’il perd espoir, le jeune facteur rencontre Klaus, un homme aussi taciturne qu’imposant. À eux deux, ils parviendront peut-être à réchauffer le cœur des villageois en leur offrant des jouets…

Soirées romance et feel-good

Une fois les rires partagés et les souvenirs d’enfance ravivés, vient souvent le moment de ralentir, de se rapprocher, et de laisser place à des récits plus sentimentaux, parfois naïfs, mais assumés comme tels.

À regarder avec…
Un plaid, un chocolat chaud, une envie de légèreté assumée. Parfait en couple, entre ami·es, ou en solo quand on a besoin de douceur.

À éviter si…
Vous êtes allergique aux bons sentiments, aux coïncidences scénaristiques ou aux happy ends prévisibles.

Love Actually de Richard Curtis (2003)

Il est souvent cité parmi les meilleurs films de Noël : du moins, il figure incontestablement dans tous les tops… Comment ne pas mentionner Love Actually ? Dès les premiers jours de décembre, la chanson originale du film pénètre malicieusement dans votre tête pour ne plus la quitter du mois. On savoure ce film choral et ces histoires d’amour croisées comme un chocolat au cœur fondant, qui abordent au final plusieurs sujets et plusieurs types de relation : l’adultère, le premier amour, l’amour non réciproque, le coup de foudre, etc.

L’Alchimie de Noël de Monika Mitchell (2020)

Sûrement sous-coté, ce film prend certes des airs de téléfilm de Noël avec tous les clichés qui vont avec, mais c’est un peu notre plaisir inavoué. Avec L’Alchimie de Noël (2020), la magie opère.

Le pitch est des plus simples : propulsé par magie dans le monde actuel, un chevalier du Moyen Âge (Josh Whitehouse) rencontre une prof de sciences au lycée (Vanessa Hudgens) et tombe sous le charme, mais elle ne croit plus en l’amour… On a beau deviner le dénouement dès les premières minutes, on fond sous notre plaid pour l’innocence de ce prince venu d’un autre temps, et on s’amuse devant les scènes cocasses et les répliques étonnantes.

Que souffle la romance de Michael Mayer (2021)

Toujours plus de clichés et de mièvreries avec cette comédie romantique, mais si on ne se l’accorde pas à Noël, quand le fera-t-on ? Afin d’éviter le jugement de sa famille sur son statut d’éternel célibataire, Peter convainc son meilleur ami de prétendre qu’ils sont désormais en couple. Mais quand la mère de Peter lui organise un rendez-vous avec un bel entraîneur, James, le plan vire à la catastrophe…

Soirées d’auteur et vertige

Puis, quand le tumulte des repas s’apaise et que la maison retrouve le silence, certains films invitent à autre chose : une traversée plus intérieure, plus ambiguë, où Noël devient un révélateur plutôt qu’un refuge.

À regarder avec…
Un esprit disponible, un peu de silence, parfois un verre plutôt qu’un mug. À partager avec des cinéphiles… ou à savourer seul.

À éviter si…
Vous êtes fatigué, distrait, ou en quête de pur divertissement. Ces films demandent de l’attention et laissent rarement indemne.

Tokyo Godfathers de Satoshi Kon et Shôgo Furuya (2003)

Place à l’animation avec ce long-métrage japonais, véritable réussite : trois sans-abris à Tokyo découvrent un bébé dans un tas d’ordures et décident de retrouver sa mère.

Dans ce conte de Noël, nous accompagnons trois âmes perdues, trois bonnes fées un peu déglinguées, leurs valises remplies de blessures profondes. Et cette découverte improbable devient une mission. Le périple réchauffe le cœur au plan intime ; le paysage enneigé de la capitale japonaise se nuance de couleurs diffuses, porté par des personnages aussi cabossés qu’attachants.

Joyeux Noël de Christian Carion (2005)

Noël 1914. Depuis six mois, la guerre a éclaté et envoyé des millions d’hommes au front. Alors que le froid et la neige de l’hiver dominent dans les tranchées, Français, Écossais et Allemands cessent provisoirement les hostilités afin de fêter Noël ensemble dans le no man’s land…

Ce film, d’autant plus intense qu’il s’inspire d’un fait historique réel, porte à l’écran un très beau casting et parvient à transmettre une émotion tenace.

Un conte de Noël d’Arnaud Desplechin (2008)

Noël comme laboratoire familial : rancœurs, loyautés, amour et cruauté, tout remonte à la surface dans une partition chorale d’une intelligence rare.

The Holdovers (Winter Break) d’Alexander Payne (2023)

Noël en internat : trois solitudes se frottent, s’égratignent, puis se sauvent un peu. Un film profondément humain, drôle et bouleversant au plan intime.

La vie est belle (It’s a Wonderful Life) de Frank Capra (1946)

Le classique absolu : Noël comme point de bascule existentielle, quand une vie entière se recompose sous le regard de ce qu’elle aurait pu ne pas être.

La Garçonnière (The Apartment) de Billy Wilder (1960)

Noël urbain, solitude, morale sociale : une comédie amère au cœur tendre, d’une élégance de mise en scène et d’écriture stupéfiante.

Fanny et Alexandre d’Ingmar Bergman (1982)

Ouverture de Noël somptueuse, puis traversée des ombres : Bergman transforme les fêtes en roman total, entre enfance, foi, théâtre et survie.

Eyes Wide Shut de Stanley Kubrick (1999)

Guirlandes partout, vertige intérieur : un Noël nocturne, sensuel et glaçant, où le décor festif devient le masque d’une crise du désir et du couple.

Carol de Todd Haynes (2015)

Hiver, fêtes et mélancolie : une histoire d’amour feutrée, d’une beauté formelle somptueuse, où Noël devient un écrin fragile pour le désir et la liberté.

Rare Exports: A Christmas Tale de Jalmari Helander (2010)

Noël réinventé en mythe nordique : drôle, inquiétant, original, avec une vraie idée de légende enfouie sous la neige et les bonnes intentions.

Rituels de fin décembre ailleurs : 6 « classiques » peu connus en France

Enfin, il existe une autre manière de vivre le cinéma de décembre : non pas par choix individuel, mais par tradition collective. Des œuvres que l’on regarde parce que l’on a toujours fait ainsi, ailleurs, autrement.

À regarder avec…
La curiosité du voyageur immobile. En famille ou entre amis, pour découvrir comment d’autres cultures vivent, racontent et ritualisent la fin décembre.

À éviter si…
Vous attendez une narration classique ou un rythme hollywoodien. Ici, la tradition compte parfois plus que le récit.

Kalle Anka och hans vänner önskar God Jul (spécial TV, Suède)

En Suède, ce rendez-vous télévisuel de la veille de Noël est un réflexe collectif : un vrai rituel de salon, transmis de génération en génération.

The Snowman (court-métrage) de Dianne Jackson et Jimmy T. Murakami (1982)

Un petit miracle d’animation : quasi muet, musical, mélancolique, et devenu un rendez-vous de décembre dans le monde anglophone.

Un fauteuil pour deux (Trading Places) de John Landis (1983)

Aux États-Unis, c’est un classique, mais en Italie il est carrément devenu un film de réveillon : rediffusé, re-regardé, re-cité, comme un rite.

Tři oříšky pro Popelku (Trois noisettes pour Cendrillon) de Václav Vorlíček (1973)

Conte culte en Europe centrale et dans les pays germaniques et nordiques : chaque fin décembre, il revient comme une madeleine d’hiver.

Sissi d’Ernst Marischka (1955)

Dans l’espace germanophone, les rediffusions de Sissi font partie du paysage des fêtes : une bulle rétro, luxueuse, assumée.

Dinner for One (The 90th Birthday, sketch) (1963)

Plus proche du Nouvel An que de Noël, mais indissociable de la fin décembre dans plusieurs pays d’Europe du Nord : un sketch rituel, répétitif, et pourtant toujours drôle.

Conclusion

Peu importe l’ordre, au fond. Ces films ne forment pas un canon, mais une constellation. Certains réchauffent, d’autres dérangent, quelques-uns consolent, d’autres fissurent doucement les certitudes.

Noël, au cinéma, n’est pas qu’une affaire de guirlandes ou de bons sentiments : c’est un moment suspendu où les récits — familiaux, amoureux, politiques, intimes — trouvent un écho particulier. À chacun de composer son parcours, une soirée après l’autre, selon l’humeur, la fatigue, ou le besoin du moment.

Un film par soir… ou davantage, si la nuit s’étire.

Rennes. Ce qui nous lie au Musée des beaux-arts de Maurepas, une exposition d’objets et de liens

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Du 20 décembre 2025 au 26 avril 2026, le Musée des beaux-arts site de Maurepas présente Ce qui nous lie, sa deuxième exposition participative. Conçue en carte blanche avec l’artiste Camille Bondon, cette proposition collective explore notre attachement aux objets, ceux qui nous accompagnent, nous protègent, nous rassurent, et qui, silencieusement, tissent des liens entre passé, présent et futur.


Après une première expérience d’exposition co-construite, le musée poursuit ici un travail au long cours avec les habitants du quartier. L’enjeu n’est pas seulement de montrer des œuvres, mais d’ouvrir un espace de création partagée où les collections patrimoniales dialoguent avec des gestes contemporains et des récits intimes.

Ce qui nous lie est le fruit de plusieurs mois d’ateliers menés avec des élèves, des habitants et des associations locales tels que les collégiens de Clotilde-Vautier, les jeunes adultes du LAP – Laboratoire Artistique Populaire et les enfants de l’école Toni-Morrison. Avec Camille Bondon, chacun a été invité à réfléchir à la valeur affective et symbolique des objets; ceux que l’on fabrique, que l’on transmet ou que l’on choisit de garder.

De ces échanges est née une création collective emblématique intitulée les « Bienveilleuses ». Ces petites sculptures en argile, modelées à de nombreuses mains, prennent la forme de figures protectrices, amicales et bienveillantes. Comme des objets transactionnelles entre image, figure et totem, ces sculptures investissent progressivement le rez-de-chaussée du musée, appelées à se multiplier tout au long de l’exposition grâce à des ateliers ouverts au public. L’exposition n’est donc pas figée, elle grandira, semaine après semaine au rythme des participations.

Camille Bondon
Camille Bondon

À l’étage, le parcours se déploie autour de sept thématiques : habiter, se nourrir, partager, croire, se soigner, fêter, voyager. Ces gestes essentiels de la vie humaine structurent la présentation des objets issus des collections du musée, exposés en vitrines. Mis en regard avec des créations contemporaines et des dessins réalisés par les collégiens, ces objets patrimoniaux quittent leur statut d’artefacts pour redevenir des médiateurs d’histoires. Ils racontent des usages, des croyances, des manières d’être au monde. Loin d’une approche académique, l’exposition privilégie une lecture sensible ; chaque objet devient le point de départ d’un récit, d’une mémoire partagée, d’une projection vers l’avenir.

La démarche de Camille Bondon s’inscrit dans un temps long, marqué notamment par une résidence artistique menée du 6 au 17 octobre 2025 à l’école Toni-Morrison, en étroite collaboration avec les équipes pédagogiques et périscolaires. Avec les enfants, l’artiste a conçu une pièce textile collective ainsi qu’une « Bienveilleuse » monumentale, pensées pour rester durablement dans l’école, avant et après l’exposition.
Ces œuvres, présentées au musée, témoignent d’un processus de création ancré dans le quotidien du quartier. Elles prolongent l’exposition hors les murs et rappellent que le projet dépasse l’espace muséal pour s’inscrire dans la vie des habitants. Un temps de rencontre, organisé avant l’ouverture, réunira l’ensemble des participants – élèves, enseignants, habitants, artistes – afin de partager le fruit de ce travail commun.

Plasticienne, Camille Bondon développe une pratique relationnelle. Elle collectionne paroles, gestes et rêves, s’intéresse aux plaisirs quotidiens, à ce qui reste d’un repas partagé, à ce que l’on souhaite transmettre ou protéger. Son travail prend forme à travers des manifestations collectives : banquets, défilés, danses, objets textiles ou sculptures, toujours conçus avec celles et ceux qu’elle rencontre. Dans Ce qui nous lie, cette attention aux autres et au temps des autres irrigue chaque espace. L’exposition devient une œuvre vivante, où le musée se fait lieu de soin symbolique, de mémoire active et d’imagination partagée.

Informations pratiques

Exposition : Ce qui nous lie – Carte blanche à Camille Bondon
Dates : du 20 décembre 2025 au 26 avril 2026
Horaires : du mercredi au dimanche, de 14 h à 18 h (fermé lundi, mardi et jours fériés)
Lieu : Musée des beaux-arts – site de Maurepas, 22 allée Georges-de-la-Tour, 35700 Rennes

Rob Reiner et Michele Singer Reiner retrouvés morts à Los Angeles

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Le cinéaste et acteur Rob Reiner (78 ans) et son épouse Michele Singer Reiner (68 ans) ont été retrouvés morts dimanche 14 décembre dans leur résidence de Brentwood, quartier résidentiel de l’ouest de Los Angeles.

Les autorités traitent l’affaire comme un homicide présumé et ont confié l’enquête à la Robbery-Homicide Division du LAPD, unité spécialisée dans les crimes violents les plus graves. Au plan médiatique, l’onde de choc est immédiate parce qu’il s’agit d’un grand nom du cinéma américain, mais aussi parce que la matière même de son œuvre – la vérité, la preuve, la responsabilité – semble soudain happée par le réel.

  • Dimanche 14 décembre 2025, vers 15 h 30–15 h 40 (heure locale) : les pompiers du Los Angeles Fire Department interviennent à la suite d’un appel d’assistance médicale et découvrent deux personnes décédées à l’intérieur du domicile : un homme de 78 ans et une femme de 68 ans, âges correspondant au couple Reiner. Le LAPD est saisi, sécurise la scène et ouvre une enquête pour homicide présumé, mobilisant sa Robbery-Homicide Division. Au dernier point de situation relayé par plusieurs médias américains, aucun suspect n’a été officiellement annoncé comme arrêté ou inculpé par la police.

Plusieurs médias évoquent des blessures par arme blanche ; ces informations doivent toutefois être consolidées par les examens médico-légaux et la communication officielle des autorités compétentes.

Au plan procédural, l’expression « apparent homicide » signifie que les enquêteurs privilégient la piste criminelle sans figer, à ce stade, la qualification pénale définitive. Le temps policier est celui des recoupements et des preuves ; une mort violente présumée n’est pas encore un dossier « clos », et la vérité judiciaire se construit pièce à pièce.

Des titres de presse people affirment, en citant des « sources », que le fils du couple, Nick Reiner, serait impliqué. À l’heure où ces lignes sont rédigées, ces affirmations ne constituent pas une confirmation officielle du LAPD.

Il y a donc, dans cette affaire, une collision presque narrative. Rob Reiner est l’auteur d’un cinéma qui, sous ses apparences de grand public, n’a cessé d’interroger ce qui fonde un récit crédible — et ce qui, au contraire, le contamine : l’émotion brute, la croyance, la réputation, la peur.

Le cinéaste l’a formulé à sa manière filmique dans This Is Spinal Tap (1984), faux documentaire qui moque la fabrication des mythes et des légendes : une caméra suffit parfois à faire croire à une vérité. Avec Stand by Me (1986), il filme le moment où l’enfance rencontre la mort : le « fait » (un corps à retrouver) devient un passage initiatique, une fissure dans l’innocence.

Plus tard, Misery (1990) met en scène l’emprise et la captivité : la violence n’est pas seulement physique, elle est aussi narrative. L’écrivain y est littéralement pris en otage par celle qui veut imposer « son » histoire. Or c’est exactement le danger contemporain d’un fait divers médiatisé : que le récit précède l’enquête, que le scénario se substitue au procès-verbal.

Mais c’est surtout A Few Good Men (1992) qui donne à la rubrique culture croisée son fil rouge naturel. Dans ce film de prétoire devenu classique, la vérité ne se gagne pas par intuition ; elle s’arrache au plan légal, à coups de contradictions, de preuves, de serments. Reiner y raconte une société où l’autorité peut se protéger derrière l’obéissance, et où le courage consiste à affronter la vérité même lorsqu’elle dérange.

Cette grille de lecture rend l’écho d’autant plus saisissant. Dans une affaire criminelle réelle, ce n’est pas la meilleure réplique qui décide, ni le « twist » le plus viral, mais la lente mécanique du droit et des expertises. Le cinéma, lui, condense. La justice, elle, déplie.

Au plan policier, le dossier en est au moment décisif où les preuves matérielles, les auditions et l’expertise médico-légale doivent converger — ou au contraire ouvrir plusieurs scénarios. Au plan culturel, la disparition de Rob Reiner rappelle une évidence rarement dite. Le fait divers n’est pas qu’un « récit », c’est une matière humaine, fragile, souvent irréparable, que l’on doit traiter sans précipitation.

Et si l’œuvre de Reiner a tant marqué, c’est peut-être parce qu’elle insistait, film après film, sur une vérité moins spectaculaire que nécessaire : ce qui est juste ne se décrète pas, cela se démontre. Dans cette affaire, seule l’enquête, puis éventuellement la justice, pourront établir ce qui s’est réellement passé.

Carrefour Alma, Plouzané, Saint-Renan et Guingamp en redressement judiciaire, 650 salariés dans l’incertitude

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Le 1er décembre 2025, quatre hypermarchés Carrefour de Bretagne ont été placés en redressement judiciaire. Une décision qui fait basculer plus de 650 salariés dans une période d’attente et d’angoisse. À Rennes, le magasin du centre commercial Alma, l’un des plus grands de la région, se retrouve au cœur de la tourmente, aux côtés de trois autres sites exploités par le groupe finistérien Pont de Bois. Le tribunal de commerce de Rennes, en constatant la cessation de paiements, met un coup d’arrêt brutal à plusieurs semaines de tensions commerciales et de mobilisation sociale autour de ces magasins. Désormais, beaucoup guettent la réaction du groupe Carrefour, partagé entre deux options opposées : sécuriser rapidement le dispositif… ou laisser la procédure faire son œuvre.

Quatre magasins bretons touchés

Selon les informations remontées par les organisations syndicales, les magasins concernés sont :

  • Carrefour Alma, à Rennes (Ille-et-Vilaine)
  • Carrefour Plouzané (Finistère)
  • Carrefour Saint-Renan (Finistère)
  • Carrefour Grâces – Guingamp (Côtes-d’Armor)

Ces quatre hypermarchés sont exploités par le groupe familial Pont de Bois (via plusieurs sociétés, dont Almarédis pour Rennes Alma), dans le cadre de contrats de franchise ou de location-gérance passés avec Carrefour ; Plouzané et Saint-Renan sont exploités en franchise, tandis que Rennes Alma et Grâces–Guingamp le sont en location-gérance. Le placement en redressement judiciaire, prononcé par le tribunal de commerce de Rennes, ouvre une période d’observation de six mois, renouvelable, pendant laquelle devra être construit un plan de continuation ou de cession. En Bretagne, environ 650 salariés sont concernés, dont près de 240 sur le seul site rennais.

Un modèle de location-gérance sous pression

Depuis plusieurs années, Carrefour a choisi d’accélérer le recours à la location-gérance pour une partie de ses hypermarchés. Le groupe conserve l’enseigne, la propriété des murs et le cadre commercial, mais transfère à un exploitant indépendant la charge des risques économiques, de la gestion quotidienne et d’une grande part des responsabilités sociales.

En Bretagne, les quatre hypermarchés en difficulté sont liés au groupe Pont de Bois, dirigé par la famille Guillerm, engagé depuis des mois dans un bras de fer avec Carrefour sur les conditions d’approvisionnement, les prix de cession et les équilibres financiers des contrats. Plusieurs sources décrivent un durcissement des conditions imposées par la maison mère, une dégradation du positionnement prix des magasins, puis, en réponse, des paiements de plus en plus irréguliers de la part du franchisé ou locataire-gérant. Résultat, dans les rayons : linéaires clairsemés à Plouzané et Saint-Renan, interruptions partielles de livraisons et montée d’un climat de défiance entre les deux parties.

Le 19 novembre, le tribunal de commerce de Rennes avait déjà ordonné la reprise des approvisionnements, après une procédure introduite par la famille Guillerm. Le redressement judiciaire constitue une étape supplémentaire : il entérine la cessation de paiements et place les sociétés concernées sous la surveillance d’un administrateur judiciaire. Les magasins restent ouverts, mais leur avenir dépend désormais de la capacité à élaborer un plan de redressement crédible, à trouver un repreneur ou, en dernier recours, à organiser une liquidation. Pour plusieurs organisations syndicales, cette séquence bretonne illustre de manière spectaculaire les limites et les risques sociaux du modèle de location-gérance, déjà contesté dans d’autres enseignes de la grande distribution.

À Rennes Alma, un choc social qui s’aggrave

À Rennes Alma, l’annonce est tombée brutalement, par courriel, à la fin du mois de novembre. Les salariés y apprennent que la société qui gère l’hypermarché est placée en redressement judiciaire, avec effet au 26 novembre 2025. Beaucoup disent n’avoir reçu aucune alerte préalable, découvrant la gravité de la situation en même temps que le grand public.

À cette incertitude s’ajoute un choc immédiat. Le 1er décembre, les salaires de novembre ne sont pas versés. Les employés sont informés qu’ils recevront deux bulletins distincts : l’un, pris en charge par l’AGS (l’organisme de garantie des salaires) jusqu’à la date d’ouverture de la procédure, l’autre par leur employeur pour la fin du mois. Au plan concret, plusieurs témoignages évoquent des virements tardifs ou incomplets, au moment même où les dépenses de fin d’année pèsent sur les budgets.

Les jours suivants, l’affaire prend une tournure encore plus explosive au plan social, certains salariés découvrent une paie très partielle – parfois de l’ordre de 200 euros – ce qui alimente un sentiment d’injustice et une peur très immédiate du « trou d’air » financier. Dans ce contexte, l’expression de « climat social délétère » s’impose dans plusieurs récits : incertitude sur les régularisations, colère froide, fatigue, et impression d’être les variables d’ajustement d’un conflit qui les dépasse.

« On a des crédits, des loyers, des enfants, et on se demande comment on va boucler le mois », confie une employée de longue date, qui décrit un magasin où « les équipes tiennent par solidarité, mais avec la boule au ventre ».

Un autre salarié résume : « On nous dit que le magasin reste ouvert, mais personne ne sait ce qui va se passer dans six mois. C’est très très dur pour tout le monde. » Dans les allées, les clients découvrent parfois la situation au détour d’une discussion en caisse, entre incompréhension, inquiétude pour l’avenir du magasin et soutien aux équipes.

En réponse à cette situation, les syndicats se mobilisent. La CFTC parle d’une « alerte sociale majeure » et demande l’activation rapide de l’AGS pour garantir les salaires impayés, tout en réclamant une remise à plat du modèle de location-gérance. De son côté, FO a rendu public un courrier adressé à la direction des ressources humaines de Carrefour France pour demander au groupe de prendre à sa charge, à titre exceptionnel, le paiement des salaires des salariés de Rennes Alma et de Guingamp, au nom du devoir de vigilance de la maison mère envers les équipes qui font vivre l’enseigne au quotidien.

La crise salariale devient le cœur du conflit

Au 15 décembre 2025, la procédure se poursuit sans annonce publique d’issue (plan de continuation, cession ou liquidation) pour les quatre magasins. En revanche, au plan humain, la crise s’est durcie : la question des salaires – retards, paiements fragmentés, fiches de paie anormalement basses – s’est imposée comme l’épicentre du ressentiment. Les syndicats réclament des garanties rapides, tandis que le bras de fer entre Carrefour et Pont de Bois est observé de près par d’autres franchisés et locataires-gérants : selon plusieurs analyses, l’ouverture du redressement a aussi eu pour effet de contraindre la reprise des livraisons via l’intervention de l’administrateur judiciaire, dans un conflit où des montants très élevés seraient en jeu.

Derrière le logo Carrefour, ce sont des centaines de familles, et l’équilibre commercial de plusieurs territoires, qui restent suspendus aux décisions judiciaires à venir et aux choix stratégiques d’un groupe national face à ses exploitants indépendants.

La tentation d’une stratégie d’« étranglement » économique ?

L’hypothèse la plus inquiétante est celle d’une incitation structurelle par débord. Dans un modèle où la maison mère tient l’enseigne et peut peser sur l’approvisionnement, tandis que l’exploitant porte seul la trésorerie et le risque social, une escalade « commerciale » peut s’apparenter à un étranglement économique. Quand les linéaires se vident, la fréquentation et le chiffre d’affaires chutent, la trésorerie se tend, et la crise salariale devient un accélérateur. La procédure collective, censée protéger l’activité et l’emploi, peut alors aussi fonctionner comme un sas vers une reprise ultérieure au rabais, au détriment des équipes qui, elles, n’ont ni levier ni marge.

Pourquoi Carrefour a intérêt à racheter… mais surtout à attendre

Carrefour a-t-il intérêt à racheter « à vil prix » des magasins qui portent son nom ? Oui, bien sûr. Mais, plus encore, le groupe peut avoir intérêt à laisser la procédure s’enfoncer afin de reprendre plus bas, si l’exploitant s’effondre. Sans prêter d’intentions, il faut regarder froidement la mécanique économique et juridique. Le modèle de location-gérance place l’exploitant (ici Pont de Bois et ses sociétés) au premier rang du risque ; c’est lui qui encaisse les pertes, porte le passif, gère la paie et se retrouve exposé devant le tribunal. Carrefour, lui, conserve l’enseigne et la maîtrise du cadre commercial (approvisionnement, conditions, marque, parfois immobilier), tout en restant à distance du choc judiciaire.

Au plan stratégique, même si cela sécuriserait les salariés, racheter trop tôt peut être le choix le moins avantageux. Tant que le redressement est en cours, les tensions sociales, les incertitudes de trésorerie et le passif de l’exploitant pèsent encore, et le prix de cession se négocie. À l’inverse, si la situation bascule en liquidation judiciaire, le droit des procédures collectives permet souvent de céder des actifs (fonds de commerce, matériel, stocks) à prix décoté, tandis que les dettes restent, pour l’essentiel, dans la structure liquidée. C’est légal, et c’est précisément ce qui nourrit l’accusation d’« effet d’aubaine » : socialisation du risque au niveau local puis reprise assainie à bas coût. L’enjeu est donc moins une manœuvre certaine qu’un système qui, par construction, peut rendre rationnelle une stratégie d’attente – et qui explique la pression syndicale pour exiger des garanties et une responsabilité accrue de la maison mère.

Quelles sont les petites villes françaises les plus populaires en ce Noël 2025 ?

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Avec l’arrivée de la saison des fêtes, lorsque les vitrines s’illuminent et que les rues commencent à sentir la cannelle chaude, l’envie d’un Noël authentique se fait sentir.

Cette année, nous avons voulu sortir des sentiers battus, et surtout nous éloigner des marchés de Strasbourg et Colmar, devenus incontournables, mais souvent bondés, pour mettre en lumière des destinations plus discrètes où la magie des fêtes se vit à taille humaine.

En analysant les recherches en ligne et en se concentrant sur les villes de moins de 20 000 habitants, notre classement dévoile un trio de tête qui incarne parfaitement l’esprit de Noël.

Saverne (Grand Est), charmante et scintillante, s’impose en première place. Elle est suivie de Provins (Île-de-France), dont l’ambiance médiévale se prête merveilleusement à la saison. Royan (Nouvelle-Aquitaine) complète ce top 3 grâce à son attrait grandissant et à une atmosphère chaleureuse qui surprend en bord d’Atlantique.

Et malgré notre volonté de nous éloigner des grands classiques alsaciens, impossible de le nier : le Grand Est reste omniprésent, occupant 2 des 5 premières places du classement. La région confirme une fois de plus qu’elle demeure l’un des territoires les plus enchanteurs de France à l’approche des fêtes.

Découvrez le classement complet ici


1. Saverne, Grand Est, score Noël 10/10

Saverne, avec approximativement 11 500 habitants, séduit les visiteurs avec son atmosphère de petit village de Noël, calme et charmante. On y trouve une quinzaine de chalets installés place du Général-de-Gaulle, au pied du château des Rohan, pour flâner entre artisanat, gourmandises et produits locaux. Un marché intime, peu touristique, apprécié des habitants et des voyageurs en quête d’authenticité, parfait pour une visite tranquille loin de la foule.

Marché de Noël ouvert du 28 novembre 2025 au 4 janvier 2026, chalets ouverts jeudi & vendredi de 14 h à 19 h, samedi & dimanche de 10 h à 19 h.

noel ville france

2. Provins, Île-de-France, score Noël : 10/10

Provins, avec approximativement 12 000 habitants, enchante les visiteurs grâce à son décor médiéval intact : remparts, ruelles pavées et maisons anciennes plongent immédiatement dans un conte de Noël historique. Le marché de Noël, parfaitement intégré à cette atmosphère, propose non seulement des chalets d’artisans et de produits locaux, mais aussi des animations médiévales uniques : jongleurs, cracheurs de feu et campements historiques. Cette combinaison de patrimoine et d’activités immersives transforme la visite en véritable voyage dans le temps, offrant un Noël à la fois festif, culturel et magique.

Marché prévu les samedi 13 et dimanche 14 décembre 2025, samedi de 11 h à 22 h et dimanche de 10 h à 18 h.

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3. Royan, Nouvelle-Aquitaine, score Noël : 9,1/10

Royan, avec approximativement 18 950 habitants, se transforme en un lieu lumineux et convivial pour Noël. Ses grandes avenues bordées de lumières et son front de mer décoré invitent familles et touristes à flâner entre chalets, manèges et animations, tout en profitant de l’air marin. Le marché de Noël, modeste mais charmant, se déroule directement en bord de mer, offrant une ambiance « maritime » unique qui distingue Royan des marchés traditionnels.

Marché prévu du 5 décembre 2025 au 4 janvier 2026, ouvert tous les jours de 11 h à 19 h, avec soirées prolongées jusqu’à 22 h les vendredis et samedis.

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4. Obernai, Grand Est, score Noël : 8,2/10

Obernai, avec approximativement 11 700 habitants, séduit par son architecture alsacienne typique et ses rues pavées illuminées. Le marché de Noël, charmant et à taille humaine, propose des chalets d’artisans et des produits locaux, où l’on peut déguster un vin chaud blanc typique de la région tout en se promenant. Située à proximité de Strasbourg, mais beaucoup moins connue, Obernai offre une ambiance cosy et chaleureuse, idéale pour profiter de la magie de Noël sans la foule des grandes villes, dans une atmosphère authentique et festive.

Marché ouvert du 28 novembre au 31 décembre 2025, chalets en général de 10 h à 19 h, prolongation le soir les week-ends.

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5. Pia, Occitanie, score Noël 5,4/10

Pia, avec approximativement 9 120 habitants, transforme le Parc des Tilleuls en un véritable lieu féérique pour les fêtes. Le petit marché de Noël, simple et intimiste, se mêle aux illuminations et décorations du Jardin de Noël, où quelques chalets d’artisans et producteurs locaux proposent leurs créations. L’atmosphère conviviale et familiale permet de profiter de Noël en toute tranquillité, offrant une sortie paisible et chaleureuse loin de la foule.

Marché ouvert du 28 novembre 2025 au 4 janvier 2026, tous les jours de 11 h à 22 h.

Méthodologie

Nous avons d’abord identifié les 500 villes françaises comptant entre 2 000 et 20 000 habitants générant le plus grand volume de recherches Google. Pour chacune d’elles, nous avons analysé le nombre moyen de recherches mensuelles (données 2025) pour le nom de la ville seul, pour le nom de la ville associé à « Noël à », et pour le nom de la ville associé à « Marché de Noël à ». Le volume de recherche lié au terme « Marché de Noël » a été pondéré avec un poids double, afin de refléter son importance particulière dans l’intérêt porté à la ville pendant la période hivernale. Les données recueillies ont ensuite été normalisées sur une échelle de 1 à 10, séparément pour les recherches générales et celles liées à Noël. Le classement final a été obtenu en additionnant ces deux scores normalisés, permettant ainsi d’établir un indice global d’attractivité de Noël pour chaque ville.

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À propos de Holidu

La mission de Holidu est de permettre aux hôtes et aux vacanciers de profiter pleinement de leur location de vacances. Grâce au portail de réservation, les clients peuvent réserver leur hébergement de vacances en toute tranquillité et confiance. Avec sa plateforme logicielle et de service, Holidu aide les propriétaires à multiplier facilement les réservations. Fondée par les frères Johannes et Michael Siebers en 2014, Holidu est une entreprise à forte croissance dont le siège social se trouve à Munich. Elle compte aujourd’hui plus de 600 employés et des bureaux locaux dans les destinations touristiques les plus attrayantes d’Europe.

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Wake Up Dead Man : les quatre invraisemblances d’un scénario alambiqué

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Le film Wake Up Dead Man (troisième volet d’À couteaux tirés) se construit comme une fable noire avec un prêtre charismatique, une petite communauté travaillée à la fois par une foi obscure, la honte, l’envie, l’handicap, la souffrance et Benoît Blanc, qui déboule dans ce jeu de dupes afin de démêler un “crime impossible” au cœur d’une église gothico-disney trop propre et léchée pour être vraie. Mise en garde de l’auteur : attention divulgâchage !

Le moteur secret, lui, est presque biblique au sens littéral. Une fortune a été convertie en diamant, avalée par son propriétaire, le père Prentice, devant une petite fille nommée Martha avant d’être emportée dans la tombe, enfermée dans le cadavre et la crypte comme un péché minéral qui contamine les vivants. Autour de cette pierre, tout s’ordonne : la trajectoire brisée de Grace (la fille de Prentice et mère de Wicks), l’emprise des fidèles, les ambitions de Wicks lorsqu’il comprend qu’il peut enfin s’affranchir de la comédie religieuse.

L’élément qui déclenche la précipitation de tous les éléments est fortuit (il y a beaucoup d’éléments fortuits dans le scénario, un peu trop…). La vieille Martha, qui est depuis la mort de Prentice la gardienne du sanctuaire, l’héritière spirituelle de ce dernier, bedeau de l’église et assistante du père Wicks, croit s’adresser à Jud, le gentil jeune prêtre fraîchement arrivé, lors d’une confession dans le confessionnal, alors qu’elle révèle le secret qu’elle avait scellé dans son cœur depuis qu’elle était toute petite… Aïe. Le prêtre qui l’écoutait n’était autre que le cupide père Wicks, qui découvre enfin après tant d’années où se cache le pognon de son père qui lui revient. Grosse erreur. Martha, qui le comprend, décide alors de fabriquer un récit total sous forme d’un meurtre satanique puis d’une résurrection afin d’écraser la cupidité par le mythe.

La mécanique du twist suit cette logique de théâtre sacré. Wicks est drogué puis assassiné au terme d’une mise en scène conçue pour produire l’inexplicable : faux sang, accessoire truqué, échange d’objets au bon moment, et Jud, le jeune prêtre fragilisé, utilisé comme témoin “idéal” parce qu’il voit, croit, doute, et finit par se soupçonner lui-même. La résurrection, elle, n’en est pas une. Martha et le Dr Nat retirent le cadavre de Wicks alors qu’il est en train d’être mis en bière aux pompes funèbres, on place Samson (le compagnon de Martha) dans le cercueil, on exploite une issue (la “porte de Lazare”), une caméra de mauvaise qualité, et l’ivresse collective fait le reste…

Puis la conspiration se retourne sur elle-même. Nat, médecin complice, bascule dans la vénalité pure, tue Samson, tente d’éliminer Martha, et meurt finalement empoisonné par son propre piège. Le diamant finit sanctuarisé dans une statue du Christ à la place du cœur (Sacré-Cœur). Le diamant-mystère n’est pas résolu, mais recouvert, comme si le film choisissait de clore l’enquête matérielle par un geste symbolique.

Le lecteur l’aura compris, Wake Up Dead Man fonctionne donc comme parabole morale (le sacré instrumentalisé, la crédulité comme carburant, l’argent comme démon concret), mais il achoppe sur quelques points de causalité qui, dans un whodunnit, ne sont pas des détails. Les voilà. Une liste non exhaustive.

Le film ne donne aucune raison convaincante pour laquelle le père Prentice — présenté comme un homme pieux, austère mais fondamentalement “bon” — ferait porter à une enfant, Martha, le poids d’un secret aussi écrasant qu’une fortune avalée, une mort provoquée, un mensonge structurel appelé à hanter toute une communauté. Au plan humain comme spirituel, ce choix est problématique. Un prêtre formé sait qu’un secret de cette nature n’est pas neutre, car il crée une dette, une culpabilité, une forme de captivité psychique. En confiant ce geste suicidaire à une enfant, Prentice ne protège ni son héritage moral ni l’innocence de Martha ; il la condamne au contraire à devenir la gardienne d’un péché qui n’est pas le sien. Le film semble vouloir faire de ce moment un simple point de départ narratif, presque mythologique, mais il escamote ses implications éthiques.

Invraisemblance procédurale. Wake Up Dead Man montre le corps de Wicks dans un cadre médico-légal (morgue de la police, légistes, capitaine, Blanc, Jud). Dès lors, la substitution nécessaire à la “résurrection” — Martha et Nat qui font retirer le cadavre pour mettre le jardinier Samson à la place — exige une charnière crédible, que seraient un transfert formalisé, un relais explicite avec James (le gars des pompes funèbres), une complicité, un faux papier, une scène de tension où l’on voit comment la chaîne de garde saute. Or le film ne donne rien de tel. Il demande au spectateur d’accepter que l’étape la plus risquée (subtiliser un cadavre qui vient d’être examiné à la morgue) se produise hors champ, sans frottement administratif ni humain. Ce n’est pas impossible dans l’absolu, mais c’est une ellipse tellement massive qu’elle affaiblit le tour de magie. Le réalisateur ne cache pas seulement la solution, il cache l’opération qui rend la solution faisable.

Un autre point est plus net encore, parce qu’il est démontré par la fin elle-même. La cave du Dr Nat contient une baignoire d’acide fonctionnelle, et l’acide agit vite. Après que Martha a endormi ce dernier à coups de barbituriques et l’a traîné dans la cave, puis poussé dans ladite baignoire (comment une dame frêle et fort âgée arrive-t-elle à déplacer le corps d’un homme costaud ?), en une nuit, Nat est dissous presque jusqu’aux os, et le corps de Wicks montre déjà une destruction avancée des bras (sans que personne ne comprenne pourquoi le cadavre de ce dernier se retrouve ainsi à cet endroit, les bras ballants dans la baignoire). À partir du moment où cette information est posée, une question devient insoluble : pourquoi Nat, qui détient le cadavre de Wicks depuis plusieurs jours et dispose d’un moyen rapide et discret de le faire disparaître, le conserve-t-il au lieu de le dissoudre immédiatement ? Toutes les explications “pratiques” tombent d’un coup, puisque le film prouve qu’il n’y a ni préparation longue, ni contrainte particulière, ni lenteur. Le cadavre conservé dans la cave n’est donc pas une ruse, ni un dilemme, ni une hésitation, c’est un objet narratif maintenu en vie pour le payoff final. Et c’est là qu’on passe de l’ellipse (on n’a pas vu) à l’incohérence interne (ce qu’on voit à la fin rend le choix antérieur irrationnel).

La dernière invraisemblance, cette fois, n’est ni policière ni matérielle, mais ecclésiologique. Le film fait de la vocation de Jud la conséquence directe d’un drame de jeunesse. Il confesse avoir « tué un homme sur le ring », s’être recroquevillé sous la culpabilité, puis s’être « ouvert à Dieu » en confessant sa faute. Alléluia ! Certes… mais, dans l’Église catholique romaine (comme dans les Églises protestantes et orthodoxes d’ailleurs), le pardon sacramentel et la conversion, si réels soient-ils au plan spirituel, ne suffisent pas à lever certains empêchements juridiques à l’ordination. Un homicide volontaire constitue une irrégularité canonique pour recevoir les ordres, qui exige une procédure très rare et, en pratique, une dispense exceptionnelle délivrée par Rome. Le récit, lui, ne requalifie jamais l’événement en accident sportif et ne laisse entrevoir ni dossier, ni décision de l’évêque, ni dérogation explicite ; il demande donc au spectateur d’accepter qu’une faute que le personnage lui-même présente comme un “homicide” et une “confession” puisse conduire mécaniquement au sacerdoce, alors que la logique canonique, précisément, distingue la rémission des péchés et l’accès au ministère.

Le lecteur l’aura compris : Wake Up Dead Man, c’est un scénario alambiqué, qui flatte la mode gothico-spirituelle en vogue chez la génération Z, heureusement servi par une belle mise en scène tarabiscotée et un excellent jeu d’acteurs, jusqu’à l’acmé, le final tant attendu : la révélation-élucidation par Blanc du mortel mystère…

On peut aimer le film malgré ces failles — son atmosphère de campagne verrouillée anglaise au cœur d’un coin des USA, sa manière d’utiliser la liturgie et l’iconographie comme des accessoires de thriller, son idée centrale d’une communauté qui confond miracle et mise en scène parce qu’elle a besoin de croire pour combler de vilaines failles. Mais ces différentes invraisemblances touchent à l’ossature du puzzle, qui sont la chaîne de garde d’un corps et la logique élémentaire de la disparition d’une preuve. Elles ne détruisent pas l’allégorie, mais elles fissurent l’énigme — et, dans À couteaux tirés, c’est précisément l’endroit où l’on espèrait ne pas voir de colle.

A mon tour de finir par une phrase alambiquée !

Paris. La Monnaie de Paris propose une plongée dans l’art de Maurits Cornelis Escher jusqu’au 1er mars 2026

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L’exposition M.C. Escher, à la Monnaie de Paris, dans le 6e arrondissement, rassemble plus de 200 œuvres de Maurits Cornelis Escher (1898-1972). Ce maître néerlandais est connu pour ses illusions d’optique, ses lithographies et ses gravures sur bois.

L’exposition, produite par Artemisia et Fever, en partenariat avec la M.C. Escher Foundation et Maurits, invite le public dans l’univers imaginaire et vertigineux de ce génie visionnaire néerlandais. Le travail de Maurits Cornelis Escher se situe à la croisée de la rigueur scientifique et de l’imagination poétique. Il a beaucoup influencé le monde du design, du graphisme et de la communication visuelle. Ses illusions d’optique et ses architectures impossibles prennent vie dans cette exposition immersive…

Maurits Cornelis Escher

L’exposition magistrale est composée de huit sections qui retracent le parcours artistique de Maurits Cornelis Escher :

1 – Ses débuts et ses œuvres de jeunesse, où le public perçoit l’influence de l’Art nouveau et du symbolisme ; 2 – La période italienne et les voyages, où l’artiste réalise des croquis et des photographies, qu’il traduira ensuite en lithographies et xylographies ; 3 – Les pavages, pour lesquels l’imagination et la géométrie sont habilement combinées, et qui amènent Maurits Cornelis Escher à réaliser des compositions abstraites, de fantaisie et d’inspiration géométrique ; 4 – Les métamorphoses, qui donnent lieu à des tourbillons de transformations de formes abstraites en formes animées, et vice versa…

Maurits Cornelis Escher

5 – La structure de l’espace : l’organisation de la composition spatiale, avec l’étude et la fascination pour les sphères, les solides géométriques et les surfaces réfléchissantes et topologiques ; 6 – Les travaux sur commande : Maurits Cornelis Escher, en tant que graphiste, a reçu au fil des années des commandes de différentes natures ; 7 – Les paradoxes géométriques : ses architectures et compositions géométriques présentent des distorsions de perspective et la reproduction graphique de l’infini ; 8 – L’eschermania : l’importante fascination exercée par Maurits Cornelis Escher auprès de nombreux artistes, musiciens, designers et publicitaires.

Dans les salons historiques de la Monnaie de Paris, des pièces commémoratives, frappées pour les 100 ans de la naissance de Maurits Cornelis Escher, sont présentées ainsi que des dessins préparés pour la réalisation de billets de banque, bien qu’hélas ils n’aient pas été émis en raison de leur complexité d’exécution.

Biographie :

Maurits Cornelis Escher vient au monde le 17 juin 1898 à Leeuwarden, aux Pays-Bas. Son père est ingénieur hydraulique ; il est un des rares Néerlandais ayant travaillé au Japon à la fin du XIXe siècle, sur invitation de l’empereur. Maurits Cornelis Escher a une enfance heureuse, mais une santé fragile. À l’âge de sept ans, en 1905, il passe beaucoup de temps dans un centre de convalescence pour enfants à Zandvoort. Il est doué en dessin et suit également des leçons de piano, jusqu’à ses 13 ans. À l’âge de 21 ans, il intègre l’école d’architecture et des arts décoratifs à Haarlem, puis la faculté d’arts graphiques. En 1922, le jeune homme quitte l’école, ayant acquis une maîtrise du dessin. Il se met à voyager, séjourne en Italie, visite la Calabre, la Sicile, les Abruzzes et Naples, puis découvre l’Espagne. À Grenade, il découvre les mosaïques aux motifs répétitifs, qui influenceront son œuvre plus tard.

En février 1924, Maurits Cornelis Escher expose pour la première fois aux Pays-Bas, à la galerie De Zonnebloem de La Haye, et c’est le succès ! À partir de 1929, il réalise de plus en plus souvent des lithographies. Il maîtrise cette technique à la perfection, ce dont témoignent ses gravures Goriano Sicoli, Abruzzi et Autoportrait.

L’artiste expose régulièrement en Italie, en Espagne, aux Pays-Bas, mais aussi en Pologne et en République tchèque… En 1934, sa lithographie Nonza, Corse, qui représente le village corse de Nonza, remporte le troisième prix à l’occasion de l’exposition de gravures contemporaines à Chicago, aux États-Unis.

Maurits Cornelis Escher
Nonza, Corse

En raison de la montée du fascisme en Italie, Maurits Cornelis Escher quitte le pays le 4 juillet 1935 avec sa femme et ses deux fils, pour rejoindre Château-d’Œx, en Suisse, dans un premier temps, puis Bruxelles, en Belgique, en 1937, où un troisième fils vient agrandir la famille. De l’Italie, il conservera son inspiration des paysages méditerranéens et son observation de la nature, qui jouent un rôle prépondérant dans ses gravures. Comme la Belgique ne l’inspire pas, les paysages de Maurits Cornelis Escher se métamorphosent en une fascination pour les paysages mentaux : des paysages fantaisistes qu’il invente. Il passe des heures à imaginer la création d’univers d’une réalité impossible, tout en s’inspirant de l’Italie…

En 1941, Maurits Cornelis Escher regagne les Pays-Bas et s’installe à Baarn, où il restera jusqu’à la fin de sa vie. En 1951, les magazines professionnels anglais The Studio, Time et Life couvrent l’œuvre d’Escher ; cela crée un véritable engouement aux États-Unis. L’artiste reçoit alors, pendant des mois, des demandes de nouvelles gravures. Jour et Nuit (1938) connaît un succès remarquable.

Jour et Nuit
Jour et Nuit

Maurits Cornelis Escher reçoit en 1965 la récompense de la culture de la ville d’Hilversum, avant de recevoir un honneur royal en 1967. Il réalise sa dernière xylographie en 1969 : Serpents.

Maurits Cornelis Escher
Serpents

Comme sa santé se détériore, l’artiste s’installe en 1970 dans la maison de retraite Rosa Spier Huis, à Laren, fondée en 1969 par la harpiste néerlandaise Rosa Spier, pour y accueillir des artistes et scientifiques âgés, désireux de vivre et de travailler ensemble.

Maurits Cornelis Escher s’éteint le 27 mars 1972. Au cours de sa vie, il a réalisé 448 lithographies et gravures sur bois, plus de 2 000 dessins et esquisses ; il a également illustré des livres, des tapisseries, des timbres et des œuvres murales…

Infos pratiques :

Exposition M.C. Escher, jusqu’au dimanche 1er mars 2026, à la Monnaie de Paris
11, quai de Conti, dans le 6e arrondissement de Paris

Horaires : du mardi au dimanche de 11h à 18h, sauf le mercredi : nocturne jusqu’à 21h — fermeture le lundi.
Contact : 01 40 46 56 66

Histoire des deux vaches : Cours d’économie politique vacharde

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Les blagues dites « Vous avez deux vaches » ou « Histoire des deux vaches » sont originaires des États-Unis. Elles parodient avec humour les exemples utilisés par certains enseignants d’économie pour illustrer les différents systèmes économiques à l’aide d’un fermier et de son bétail. Rapidement devenues virales, ces blagues potaches ont été reprises, détournées et adaptées pour moquer les idéologies politiques, les bureaucraties absurdes ou les particularismes nationaux. Panier garni :

Systèmes économiques

  • Communisme : Vous avez deux vaches. Le gouvernement vous les prend pour conservation par les membres du PC qui redistribue le lait aux citoyens idéologiquement fiables. Vous êtes envoyé au Goulag pour avoir préféré le lait de chèvre. Traitre !
  • Capitalisme : Vous avez deux vaches. Vous en vendez une pour acheter un taureau.
  • Capitalisme sauvage : Vous abattez l’une, forcez l’autre à produire pour quatre, puis licenciez le vacher.
  • Capitalisme européen : Vous recevez une subvention pour une 3e vache, puis une amende pour surproduction. Finalement, on vous paie pour abattre la 3e et en racheter une autre.
  • Capitalisme français (socialisé) : Vos vaches déclenchent une grève, l’État construit un laitoduc sous la Manche. Il ne sera jamais utilisé.
  • Techno-féodalisme : Vos vaches appartiennent à une plateforme. Vous devez louer leur accès, céder le lait en royalties et payer des frais de mise à jour pour qu’elles continuent de ruminer.
  • Libertarianisme : Vous possédez vos deux vaches. L’État n’a rien à dire. Le marché décidera si votre lait vous empoisonne. C’est ça, la liberté.

Régimes politiques

  • Démocratie directe : Vous avez deux vaches. Un référendum décide à qui appartient le lait.
  • Démocratie représentative : Vous élisez un député qui promet du lait pour tous. Il se fait livrer le vôtre.
  • Singapour : Vous avez deux vaches dans un appartement. Vous recevez une amende et une convocation pour trouble à l’ordre propret.
  • Dictature : Le gouvernement prend vos deux vaches et vous fait fusiller pour résistance à l’optimisation collective.
  • Fascisme : Vous gardez les vaches, mais vous travaillez pour l’État qui vous vend votre lait.
  • Nazisme : Le gouvernement prend la vache blonde et la brune (claire) mais abat la noire. Le tout en silence.
  • Féodalisme : Le seigneur prélève la moitié du lait et vous remercie de votre loyauté éternelle.
  • Bureaucratie : Vous abattez une vache pour cause de norme sanitaire, triez l’autre, déclarez le tout, puis on jette le lait et vous remplissez huit formulaires pour toucher un remboursement fictif.

Idéologies modernes et autres absurdités

  • Anarchisme : Vous laissez vos deux vaches s’auto-traiter selon leur propre contrat social.
  • Écologisme : Vous gardez le lait, et l’État vous verse une prime carbone pour la bouse.
  • Féminisme : Vous êtes accusé de sexisme agraire. Vous échangez une vache contre un taureau, que vous trayez aussi, par principe d’inclusion.
  • Transhumanisme : Vos vaches ont des puces neuronales, produisent du lait enrichi en données, et vous téléversez leur conscience dans un cloud bovin. Elon Musk rachète les droits de reproduction.
  • Surréalisme : Vous avez deux girafes. Le gouvernement exige qu’elles apprennent l’harmonica.

Cas nationaux

  • Belgique : Vos vaches tombent dans un puits de l’autre côté de la frontière linguistique. On vous arrête pour avoir crié en français dans une commune flamande.
  • Royaume-Uni : Vous tuez une vache pour nourrir l’autre. Elle devient folle. L’Europe vous subventionne, puis vous faites le Brexit. La vache meurt. Vous la mangez.
  • Hong Kong : Vous vendez trois vaches à votre société cotée, faites circuler les droits sur le lait dans six paradis fiscaux, et déclarez huit vaches dans le rapport annuel. Puis vous les abattez par superstition.
  • France – version insulaire : Vous avez deux cochons, touchez des aides PAC pour 90 vaches, et vendez du saucisson labellisé bovin. L’inspecteur repart avec un panier garni.

Bonus : Olympisme

  • Olympisme : Deux vaches concourent. L’américaine, héroïne d’un docu Netflix, gagne. La chinoise est abattue en coulisse. McDonald’s récupère la viande pour les Big Mac de Pékin.

Mektoub My Love Canto Due. Soleil noir festif, épuisé, épuisant

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Il faut d’abord se défaire d’un malentendu : Mektoub, My Love : Canto Due n’est ni une suite classique, ni un simple prolongement de Canto Uno. Abdellatif Kechiche ne raconte pas « la suite de l’histoire » ; il en retourne la mémoire. Le film fonctionne comme un chant en miroir, une reprise inversée, presque un négatif photographique. Là où Canto Uno exaltait un présent hédoniste, solaire, dilaté jusqu’à l’ivresse, Canto Due en organise la retombée, la fatigue, la mélancolie — et, progressivement, la décomposition.

Note : ★★★☆☆ (3/5)

Et pourtant, ce qui frappe d’emblée, c’est la maîtrise. Mise en scène très sûre, jeu d’acteurs impeccable, cadrages superbes ; Kechiche sait filmer un groupe, une lumière, un restaurant, un bar, une plage, un repas, comme s’il avait inventé le réalisme sensuel à lui tout seul. Il y a là un vitalisme puissant, presque physique. Des corps qui sans cesse bougent, rient, s’observent, se frôlent, s’ennuient aussi — et qui, surtout, vivent. On pourrait même parler d’un jeu spontané et solaire, d’une jeunesse en mouvement, dont le cinéaste capte les micro-variations avec une acuité rare.

La contrepartie est connue, et elle se redouble ici. Kechiche filme parfaitement les corps, mais avec une insistance parfois gratuite sur les fesses et les poitrines des femmes. C’est précisément cette ambivalence — fascination, sensualité, et parfois simple insistance — qui continue de rendre son cinéma à la fois magnétique et discutable.

Le choix même du mot canto est décisif : il ne renvoie pas à une logique narrative, mais à une structure musicale, faite de motifs, de variations, de reprises et de dissonances. Kechiche ne poursuit pas son récit ; il le fait vieillir. L’épigraphe empruntée à Pessoa — « Passe, oiseau passe, et apprends-moi à passer » — annonce le programme, autrement dit le passage, la finitude, la conscience du terme. Le dispositif de Canto Uno est rejoué, mais déplacé avec des mêmes lieux, mêmes visages, mêmes musiques parfois, mais une lumière différente, un soleil plus bas, une nuit plus lourde. Le vélo d’Amin ne mène plus vers l’élan, mais vers la séparation ; la fugue de Bach ne célèbre plus la plénitude, elle scande le destin. De là vient sans doute l’une des tensions essentielles du film. Il promet une continuité, mais travaille en réalité une rupture. On ne revient pas dans Mektoub comme on revient à une fête, on y revient comme on revient dans un souvenir, et un souvenir n’est jamais fidèle.

Le problème, c’est qu’après deux premières scènes très réussies, la promesse lentement mais sûrement se délite. Non pas parce que Kechiche perd sa main — au contraire, il filme toujours très bien — mais parce que le scénario paraît creux, indigent, parfois presque absent. La dilatation du temps, chez lui, peut produire un sentiment d’hypnose. Ici, elle produit souvent une sensation plus sèche : l’impression d’être prisonnier d’un film très bien exécuté… pour très peu de matière. C’est alors que l’objet devient paradoxal : la virtuosité formelle persiste, l’énergie des corps aussi, mais l’architecture dramatique semble se dérober. On finit par se surprendre à penser… tout ça pour cela. Et cette vacuité n’est pas seulement narrative ; elle est aussi affective. Le film travaille la mélancolie, le désir et l’espérance, certes, mais souvent sans lui donner de véritable ressort — comme si le désir était devenue un système, un automatisme.

Un point, en revanche, s’impose avec intérêt, le film dessine un espace curieusement non patriarcal. C’est même l’une de ses surprises les plus intéressantes. Les garçons — d’origine et qui interprètent des Maghrébins — apparaissent souvent comme des figures de douceur, de soin, d’attention. Ils sont très tendres avec les filles, moins dans une posture de conquête que dans une forme de disponibilité, parfois maladroite, parfois belle. Le seul véritable représentant d’un patriarcat explicite, c’est le mari de l’actrice américaine, un producteur, riche, prescripteur, organisateur des rôles, des regards, des corps. Autrement dit; la domination n’est plus ici seulement une affaire de genre, mais aussi de classe, d’industrie et d’argent. Elle est l’ombre portée du cinéma lui-même.

C’est là que la dimension polémique du film devient impossible à éviter. Kechiche arrive après La Vie d’Adèle et les accusations, les récits de tournages éprouvants, la question d’une direction d’actrices jugée contraignante et sexualisante. Canto Due ne répond pas frontalement. Mais il semble parfois écrire en creux une réponse.

L’actrice américaine — par certains traits physiques, par son statut, par sa manière d’être filmée, par sa fragilité sous un mari-producteur — évoque à demi-mot une figure proche de Léa Seydoux : star, corps scruté, contrainte, surdéterminée par un dispositif qui la dépasse. Une conversation au sujet des réalisateurs et producteurs avec Amin semble faire écho à ces griefs. On se demande alors si Kechiche ne mettrait pas en scène, sans le dire, une forme de conscience, voire un vague geste de repentance ? Autocritique réelle ou simple recyclage dramaturgique du scandale ? Le film, comme souvent chez lui, laisse l’ambivalence ouverte — et c’est précisément ce qui dérange. Car le regard reste insistant. Il s’est peut-être fêlé, il s’est peut-être assombri, mais il demeure.

L’irruption de Jessica et Jack — actrice et producteur américains — agit comme un dérèglement du petit cosmos sétois. Avec eux reviennent l’argent, les rapports de classe, la fabrique du cinéma. Et le film, alors, se met à glisser du marivaudage au soap, du naturalisme au feuilleton, puis au polar. C’est peut-être là que surgit l’impression la plus déroutant, celle de voir une saison du feuilleton télévisuel populaire Plus belle la vie que Kechiche aurait tenté de dramaturgiser à la façon d’Ingmar Bergman avec à la photo un Larry Clark méditerranéen. Un mélange de trivialité populaire et de gravité fabriquée, d’affects surexposés et de vagues intentions métaphysiques. La collision peut être à certains endroiits fascinante ; elle est aussi majoritairement épuisante.

On peut défendre la longueur comme une esthétique. Kechiche étire pour faire sentir les rapports de domination, pour user le temps, faire exister le moindre détail. Mais ici, l’étirement ressemble trop souvent à une absence de nécessité. Le film fatigue davantage qu’il n’hypnotise. Il finit par ressembler à sa propre thèse. L’été s’épuise, les corps se lassent, le désir se répète. Sauf qu’à force de filmer cet épuisement, le film le transmet au spectateur sans toujours le transmuter en émotion.

Le dernier acte, plus chaotique, plus violent, plus institutionnel (police, hôpital, armée), cherche une rupture. Il y parvient mais par effraction, comme un voleur. Comme un voleur en proie à une étrangeté. Canto Due veut conclure sans conclure, accélérer après avoir tant ralenti, dramatiser après avoir tant flotté.

Il reste, au final, un sentiment étrange, doux-amer. Un film très bien exécuté mais creux. Une œuvre déroutante, parfois brillante, parfois terriblement ennuyeuse. Magnétique à quelques rares instants, mais… ennuyant.

Ce qui sauve Canto Due d’un rejet pur et simple, c’est qu’il a malgré tout la grâce des choses imparfaites mais sincères. Un geste de cinéaste qui filme encore comme peu savent filmer, même lorsqu’il se perd dans ses propres manies. Un chant II, non pas triomphant, mais crépusculaire. Le soleil est là, oui, mais il est bas, et l’on comprend qu’il n’éclairera plus longtemps.

Marché de Noël de Lorient 2025, village festif, patinoire et animations

Le marché de Noël de Lorient dans le Morbihan revient dans le centre-ville afin de faire pétiller l’hiver : chalets, artisans, gourmandises, déambulations… et une grande fête foraine qui prolonge la magie jusqu’en janvier 2026.

marché de Noël à Lorient
Lorient

À Lorient, Noël ne se résume pas à quelques guirlandes. La ville se met en scène : rues illuminées, centre-ville vivant, vitrines qui jouent le jeu, et une succession d’animations qui donnent aux sorties de décembre un parfum de « petit voyage » sans quitter le Morbihan. Pour 2025, le marché se déploie surtout rue du Port, place Paul-Bert et place Aristide-Briand, au cœur des circulations et des habitudes des Lorientais.

Un marché de Noël concentré en centre-ville (20 au 23 décembre 2025)

Le marché de Noël de Lorient 2025 est annoncé du 20 au 23 décembre 2025, de 10h à 19h, avec une promesse simple : flâner, trouver des idées cadeaux, croiser des créateurs, et prendre le pouls d’un centre-ville qui s’offre une parenthèse chaleureuse avant le réveillon. Le marché est organisé par Bove & Co (en collaboration avec les Amis du Centre-Ville), avec des exposants artisans, des stands variés (créations, déco, gourmandises) et des animations annoncées sur la période.

Petit rappel d’histoire (utile pour comprendre l’imaginaire) : les marchés de Noël, sous influence germanique, se structurent dès le Moyen Âge autour de la période de l’Avent et des achats liés à la Nativité. Le « Christkindelmarkt » (marché de l’Enfant Jésus) reste la matrice la plus citée, et l’Alsace-Lorraine a longtemps fait le lien culturel en France. À Lorient, on n’imite pas : on transpose — avec une couleur maritime, bretonne, et cette façon très locale de transformer les quais, les places et les rues en décor de promenade.

marché de Noël en Alsace

Patinoire, déambulations, « Magie de Noël » : les temps forts à guetter

Autour du marché, Lorient et son agglomération multiplient les rendez-vous : spectacles de rue, boîtes aux lettres du Père Noël, ateliers pour enfants, chorales, et animations à thème dans les communes voisines. L’Office de tourisme Lorient Bretagne Sud centralise un agenda très fourni et met à disposition un guide pratique 2025 (utile pour repérer les idées de sorties pendant les vacances).

  • Les Fées Lumière (déambulation de grandes marionnettes) : samedi 20 décembre 2025, 16h–18h30, centre-ville de Lorient.
  • Zumba de Noël ouverte à tous : mercredi 17 décembre 2025, 18h30–19h45, école de Nouvelle-Ville, 3 rue Lesage (Lorient).
marché de Noël à Lorient

La fête foraine : le grand classique qui prolonge Noël (13 décembre 2025 → 11 janvier 2026)

À Lorient, l’autre aimant de fin d’année, c’est la fête foraine d’hiver : annoncée du 13 décembre 2025 au 11 janvier 2026, tous les jours de 14h à 23h, autour de la place Jules Ferry (et avec des installations aussi côté Hôtel de Ville). Manèges à sensations, attractions pour les plus petits, stands sucrés-salés : l’endroit parfait pour un « après-marché » et une sortie en tribu.

Infos pratiques

Marché de Noël de Lorient 2025
Du 20 au 23 décembre 202510h à 19h
Centre-ville : rue du Port, place Paul-Bert, place Aristide-Briand56100 Lorient

Fête foraine d’hiver
Du 13 décembre 2025 au 11 janvier 202614h à 23h
Place Jules Ferry56100 Lorient

Office de tourisme Lorient Bretagne Sud
11 quai de Rohan – 56100 Lorient
Tél. : 02 97 84 78 00

Morbihan. Découvrez 200 crèches de Noël exposées à Pleucadeuc

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À Pleucadeuc (Morbihan), les crèches de Noël fleurissent partout depuis 1999 : plus de 200 créations à découvrir du 7 décembre 2025 au 6 janvier 2026, avec une Rando des crèches le dimanche 14 décembre 2025.

Pleucadeuc, commune d’environ 1 800 habitants, est connue pour son rassemblement des jumeaux du 15 août… mais elle se distingue aussi, depuis Noël 1999, par une tradition collective aussi simple que réjouissante : fabriquer des crèches (souvent à partir de matériaux de récupération) et les exposer partout dans la commune. À l’origine, les habitants visaient une vingtaine de réalisations pour symboliser les vingt siècles écoulés à l’approche de l’an 2000 : ils en avaient créé 36. Depuis, l’élan ne s’est plus arrêté. Après le cap des 200 atteint au fil des années, l’édition 2024 avait même été annoncée à 220 crèches. Pour Noël 2025, l’exposition reste une « géante » : plus de 200 crèches à admirer au détour des rues, hameaux et chapelles.

Au gré d’une balade, l’exposition est gratuite et ouverte à tous : enfants, familles, curieux de passage. La majorité des crèches se découvre en extérieur (espaces publics, jardins, lavoirs, bords de route, devant les maisons), mais aussi en intérieur : dans le hall de la mairie, l’église, et les chapelles Saint-Joseph, Saint-Marc et Saint-Barthélémy, sans oublier quelques vitrines et lieux de vie du bourg.

  • expo de crèches Pleucadeuc
  • expo de crèches Pleucadeuc
  • expo de crèches Pleucadeuc
  • expo de crèches Pleucadeuc
  • expo de crèches Pleucadeuc

Outre la crèche traditionnelle, la plupart des créations sont faites maison, avec des matériaux recyclés et une imagination sans limites. Peinture, mosaïque, coquillages, galets, tissus, laine tricotée, boutons, outils, boulons, capsules, cartes à jouer… tout devient prétexte à inventer une Nativité singulière — à condition de garder l’essentiel : Marie, Joseph, l’enfant Jésus, le bœuf et l’âne (parfois les rois mages, parfois des anges). Beaucoup d’habitants créent plusieurs crèches, et l’aventure devient familiale : conception, installation, petites réparations de dernière minute, puis échanges avec les visiteurs.

Cette exposition n’est pas qu’une vitrine : c’est une organisation collective. Une partie des bénévoles s’occupe du nettoyage, de la préparation des lieux, de l’installation des abris en extérieur, du fléchage des circuits, et de l’accueil informel (le plaisir de raconter « comment on l’a faite »). Au fil des années, les crèches sont devenues un prétexte heureux à l’entraide et aux rencontres, et l’événement contribue à la notoriété de Pleucadeuc bien au-delà du pays de Malestroit.

En 2025, les crèches (et aussi les calendriers de l’Avent, annoncés par les organisateurs) sont visibles tous les jours du dimanche 7 décembre 2025 au mardi 6 janvier 2026. À noter également : la Rando des crèches est programmée le dimanche 14 décembre 2025, une manière conviviale de découvrir une grande partie du parcours en une seule sortie.

Plan de balade disponible à l’église et à la mairie. Informations et plans sur crechesdenoel.fr.

Noël à Rennes. Préparez votre réveillon avec les recettes des commerçants du marché des Lices !

Jingle Bells ! Les fêtes approchent, le calendrier de l’Avent est entamé et le sapin déjà décoré, mais vous n’avez pas encore d’idées pour votre repas de Noël ? Unidivers est allé faire ses emplettes au marché des Lices de Rennes et a demandé aux commerçants leurs recettes pour le réveillon (avec des options végétaliennes pour satisfaire tout le monde)…

Deuxième plus grand marché de France, et premier du Grand-Ouest, le marché des Lices s’impose comme le lieu incontournable des samedis matins à Rennes. C’est à ce rendez-vous hebdomadaire que les Rennais et Rennaises viennent remplir leur panier de produits locaux pour la semaine, avant de profiter des terrasses du bas de Lices ou place Sainte-Anne pour manger une galette saucisse et siroter un verre. Mais ce rendez-vous est aussi un lieu d’échange avec nos commerçants producteurs, et à cette occasion, Unidivers est allé leur demander conseil pour un repas de Noël chic et festif. Légumes, fruits, viandes ou poissons, le marché des Lices regorge de produits régionaux et de saison que nous mettons en avant cette année pour le réveillon !

Nous arrivons sur la place des Lices du côté des halles aux poissons. Les stands d’huîtres de Cancale nous font de l’œil… et quoi de mieux que des crustacés pour commencer notre repas ! On se laisse tenter par les bons conseils de Marie et Bruno de la maison ostréicole Cancalaise Bravig (qui veut dire « joyau » en breton). « Pour l’apéritif, nous proposons des huîtres creuses numéro 4, très petites mais au goût délicat et la texture tendre. Le meilleur étant de les manger nature ou avec un peu de citron, vous pouvez néanmoins surprendre vos convives cette année avec des huîtres chaudes », explique Marie. « Pour cette recette, il faut des huîtres creuses numéro 2, les faire cuire à la casserole puis les servir avec un beurre blanc et un julienne de légume juste snackée », ajoute Bruno.

Bravig
Marie et Bruno, oestréiculteurs à Cancale chez Bravig

Pour les régimes végétaliens, avec les carottes acquises au marché, nous vous proposons une recette d’un amuse-bouche de la blogueuse culinaire Marie Laforêt : des blinis et gravlax de carotte. Pour le gravlax, laissez mariner 12 heures des carottes coupées en fines tranches à la mandoline avec du sel, de l’aneth hachée, du sucre de canne, du poivre blanc concassé et des baies roses. Pour les blinis, mélangez 200 grammes de farine avec 2 c. à s. de levure, 2 c. à s. de fécule de mais, 1 c. à s. de sucre, une pincée de sel, 200 ml de yaourt de soja et 4 c. à s. de lait d’amande. Dans une poêle huilée, déposez une cuillère de pâte et faites cuire une minute de chaque côté. Répétez l’opération de façon a obtenir environ vingt blinis. Au moment de servir, étalez un peu de crème de soja lacto-fermentée sur chaque blini et garnissez de gravlax de carotte et d’un trait de jus de citron. Pour plus de couleurs, alternez les variétés de carottes à retrouver sur le marché.

Nous retrouvons ensuite l’équipe pleine d’énergie du Marché du poisson qui s’affaire entre l’écaillage, la découpe et le vidage des poissons. L’étal a été dévalisé ce matin, mais les poissonniers nous trouvent une dernière dorade pour préparer pour notre entrée festive : un ceviche de dorade. « Il vous faut une belle dorade, et ne pas oublier de demander de retirer la peau et de lever les filets ! A la maison, vous la détailler en fines lamelles puis l’arroser d’un jus d’agrume à l’orange et au citron jaune et vert, d’un peu de gingembre frais, de tabasco ou de piment pour les plus costauds. Vous terminez par un bon filet d’huile d’olive, de la coriandre ciselée, du sel et du poivre », explique Gaspard. Une entrée tout en fraîcheur et élégance pour attaquer le repas.

Marché du poisson
Gaspard, poissonnier au Marché du poisson

À quelques pas de ce stand, nous tombons sur Christophe, de la Poissonnerie La Pêche Côtière, en pleine découpe d’un bar. Aurait-il une recette pour les fêtes ?« Pour Noël, je conseille de préparer un bar en croûte de sel. J’en ai justement un sous la main ! ». Pour cette recette délicate et parfumée, il vous faudra mélanger du sel gros, environ 1,5 kg pour un bar, avec des herbes de Provence. « Je rajoute aussi du blanc d’oeuf pour obtenir une croûte bien craquante à la cuisson », ajoute Christophe. Dans un bar évidé, disposer une julienne de légumes et du thym dans son ventre et le recouvrir de la préparation de sel gros. Enfournez 25 à 30 min à 200°C, laissez reposer 5 minutes puis cassez la croûte… de sel ! « Il n’y a pas besoin de sauce, le goût du poisson se suffit à lui même », ajoute t-il. Accompagné de pommes de terre Grenailles, c’est le plat idéal à poser au milieu de la table et à partager en famille ou entre amis. 

Pêche côtière poissonerie
Christophe, poissonnier à la Pêche côtière

Une alternative végétarienne et vegan pour votre plat : des châtaignes confites aux petits oignons, fenouil et noix. Une recette réconfortante et librement inspirée de celle de Joel Robuchon. Pour quatre personnes : chauffez un peu d’huile dans un sautoir, mettre 100 grammes de petits oignons, 8 échalotes entières, un fenouil émincé grossièrement et 1 kilo de châtaignes épluchées. Colorez l’ensemble puis recouvrir à hauteur de bouillon de légumes et couvrez. Laissez cuire à feu doux pendant 40 minutes et remuez le moins possible pour éviter de briser les châtaignes. Retirez le couvercle, faites réduire, et nappez délicatement les oignons, échalotes, fenouil et châtaignes de cette réduction. Ajoutez 80 noix fraîches décortiquées et continuez de confire l’ensemble cinq minutes.

Nous continuons notre tour du marché en s’engouffrant dans les halles Martenot. Nous tombons nez à nez avec Olivier, producteur de coucous de Rennes et fervent défenseur de l’agriculture paysanne à Louvigné-de-Bais, en Ille-et-Vilaine. La chair tendre au goût de noisette confère à cette ancienne race locale le statut de reine des volailles. « Vous mettez votre coucou entière dans une cocotte avec un peu d’eau. Pour une coucou de 2 kilos, vous enfournez à 180°C pendant deux heures sans matière grasse », explique Olivier. La volaille va perdre son gras pendant la cuisson et donner un moelleux incomparable. À servir avec une purée de panais, vous pouvez aussi cuire les légumes de saison de votre choix directement dans la cocotte. Alternative à la classique dinde aux marrons de Noel, la coucou de Rennes est un gage de qualité : race à croissance lente, ce poulet est élevé minimum 130 jours et dispose de 10m2 minimum de parcours herbeux. Il est aussi nourri de façon traditionnelle avec une alimentation végétale et minérale, et finit au « petit lait », ce qui lui ajoute une saveur unique. Sauvée du déclin dans les années 1990, la filière est une nouvelle fois menacée par les différentes crises qui se sont succédé, comme la grippe aviaire ou le covid. « Nous sommes une poignée de producteurs de coucous sur l’ensemble du bassin Rennais, et espérons compter sur nos clients pour pérenniser l’activité » ajoute Olivier.

 Volaille Renault
Olivier, producteur de coucous de Rennes chez Volaille Renault

Nous sortons des halles et déambulons parmi les étals de fruits et légumes. Nous nous arrêtons au stand de Laurent et Karine, maraîchers à Soucelles près d’Angers. Leur recette : des pommes farcies aux raisins secs, miel et épices de Noel. « Avec nos pommes Pilot bien sûr ! Croquante et juteuse, c’est une variété qui se tient à la cuisson et apporte une belle acidité pour un dessert ou un accompagnement salé à Noel ».

maraîchers à Soucelles
Laurent et Karine, maraîchers à Soucelles

Pas très loin, le joli stand garni de légumes biologiques, si ce n’est pour la plupart en permaculture, est tenu par Tony. Le producteur des Jardins de la Brutz, à Teillay en Ille-et-Vilaine, nous donne sa recette de dessert gourmand et de saison : « C’est un moelleux au chocolat et au butternut que j’ai moi même réalisé pour une soirée entre amis. Pour cette recette, épluchez, coupez en morceaux puis cuisez votre butternut bien mûre à la vapeur pour en faire une purée. Mélangez trois œufs, 80 grammes de sucre roux et deux cuillères à soupe de poudre d’amande. Ajoutez à cette préparation votre purée de butternut, 200 grammes de chocolat noir fondu, puis 40 grammes de farine. Versez la préparation dans un moule et enfournez 10 minutes à 200°C. » Tony nous donne aussi son astuce pour reconnaître un butternut bien mûre : « Il faut choisir un butternut sans veines vertes, mais il est bien sûr possible de la remplacer par une autre courge comme du potimarron. Je vous conseille d’ailleurs un velouté réconfortant à base de potimarron, carotte et orange pour commencer votre repas ». Comptez le jus d’une orange pour 1 kilo de légumes, et ajoutez les zestes avant de servir, accompagné de pain d’épices toasté.

Le marché touche à sa fin, et nous terminons par un dernier dessert pour terminer le repas en beauté : une bûche vanille, poire et caramel. Plus technique, mais très gourmande, nous étions obligés de vous donner cette recette végane qui régalera vos invités.

Pour le biscuit : Mélangez au fouet 100 grammes de farine, 40 grammes de poudre de noisette, 1 c. à s. de cacao en poudre, 1 c. à c. de poudre à lever, une pincée de sel et 35 grammes de sucre. Ajoutez 3 c. à s. d’huile neutre et 125 ml de lait d’amande. Versez la préparation sur une plaque recouverte de papier cuisson et enfournez à 180°C pendant 10 minutes. Une fois refroidi, redécoupez les bords du biscuits de façon à former un rectangle droit. Pour les poires caramélisées : Mélangez dans une casserole 45 grammes de margarine végane, 60 grammes de sucre, 2 c. à s. de crème de soja, 2 pincées de sel et 2 poires épluchées et coupées en dés. Portez à feu vif jusqu’à ébullition, ajoutez les poires et continuez de remuez et de cuire pendant 10 à 15 minutes, jusqu’à ce que le mélange réduise et caramélise.

Pour la crème à la vanille : Mélangez 250 ml de crème de soja, 250 ml de lait d’amande, 1 c. à c. d’agar-agar, 4 c. à c. de fécule de mais, 4 c. à c. de sucre et une gousse de vanille fendue et grattée. Portez le tout à ébullition dans une casserole, mélangez vigoureusement pendant une minute puis réservez tout en remuant de temps en temps pour ne pas qu’une peau se forme à la surface. Montage de la bûche : Versez la crème vanille dans le fond d’un moule à bûche. Déposez les poires caramélisées tout le long de la bûche bien au centre. Par dessus, déposez le rectangle de biscuit, face lisse contre les poires et appuyer légèrement. Réservez au frais pendant trois heures, puis démoulez délicatement sur un plat à service. Décorez selon vos goûts !

Bûche Marie Laforêt
Bûche vanille, poire caramel. Crédit : Marie Laforêt

Notre menu est enfin élaboré ! Il ne reste plus qu’à tester les recettes avant les fêtes. Retrouvez le marché des Lices les samedis 7, 14 et 21 décembre pour faire vos courses et avoir les derniers conseils culinaires de ses commerçants avant Noël. À vos casseroles !

Marché des Lices : 7h30 – 13h30 tous les samedis place des Lices de Rennes.

Bûches de Noël en Bretagne : le top des adresses qui feront briller votre réveillon sans bûcher

La bûche reste le dessert qui « ferme » Noël comme une porte en velours… une dernière bouchée, et tout le repas se met à scintiller. Pâtissière ou glacée, familiale ou individuelle, classique ou couture : voici ce qu’on sait (vraiment) de son origine, puis un grand palmarès (par départements) pour trouver, en Bretagne historique, des maisons où la bûche de Noël est un art.

À l’origine, la « bûche de Noël » n’était pas comestible. C’était un gros morceau de bois – parfois choisi selon l’essence, parfois béni, parfois arrosé – que l’on faisait brûler lors de la veillée, en écho à des rites du feu et du solstice d’hiver, puis à des usages christianisés. Selon les régions, on prêtait aux cendres et aux tisons des vertus protectrices (contre la foudre, les maléfices, ou pour favoriser l’abondance), et l’on conservait parfois un fragment comme porte-bonheur.

Le passage de la souche au dessert se joue surtout au XIXe siècle, quand les grandes cheminées disparaissent peu à peu des logements urbains : on ne fait plus brûler une « vraie » bûche… mais on continue d’aimer le symbole. La bûche pâtissière devient alors une translation gourmande de ce rite domestique. Les origines exactes de la première bûche « moderne » restent discutées (plusieurs récits coexistent), mais le nom de Pierre Lacam revient souvent : dans ses écrits de pâtisserie, il documente et popularise l’idée d’un gâteau en forme de bûche, à base de biscuit et de crème.

Bûche de Noël

Après la Seconde Guerre mondiale, la bûche s’installe durablement sur les tables françaises, puis se métamorphose : crème au beurre ou mousse légère, inserts fruités, pralinés, agrumes, textures croustillantes, versions glacées, puis – depuis une quinzaine d’années – une bûche devenue parfois « pièce » (design, moules sur mesure, effets de matière). Elle peut rester rustique et délicieuse ; elle peut aussi devenir objet de haute pâtisserie.

Bûche de Noël
Pierre Lacam

Ce palmarès (édition décembre 2025) privilégie des maisons reconnues pour la régularité de leur travail et leur offre « Fêtes » (bûches, bûchettes, desserts de Noël). Une précision importante : les collections changent chaque année ; l’idée est de vous orienter vers des adresses fiables sans vous dispenser de vérifier la carte de Noël au moment des précommandes (parfums, formats, dates de retrait, horaires spéciaux).

Bûche de Noël
Le cœur de Bretagne

Avant de choisir : 5 bûches « types » à traquer cette année

La plus bretonne : sarrasin / blé noir, caramel au beurre salé, pomme, notes de « gâteau de fête » très terroir.
La plus légère : agrumes, infusion, mousse peu sucrée (souvent la meilleure fin de repas).
La plus régressive : praliné-noisette-chocolat (valeur refuge, surtout avec des enfants).
La meilleure glacée : bûche glacée ou vacherin (net, frais, parfait après un repas copieux).
La plus audacieuse : trompe-l’œil, textures multiples, associations inattendues (épices, fruits secs torréfiés, agrumes amers…).

Bûche de Noël
Bûche douceur

ILLE-ET-VILAINE (35) : Top des maisons où la bûche vaut le détour

  • Pâtisserie Mathias Narcissot (Rennes) — Adresse : 3 quai de la Prévalaye, 35000 Rennes — Horaires : mercredi–samedi 7h30–19h ; dimanche 9h–14h — Le détail qui donne faim : une pâtisserie précise, nette, calibrée comme une vitrine de joaillier — ça brille sans crier. On y vient pour l’équilibre et la plus grande subtilité. Mathias Narcissot reste le meilleur pâtissier de Rennes pour les amateurs de pâtisseries créatrices complexes et subtiles ; donc, à mettre plutôt dans la bouche des palais sophistiqués.
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  • Maison Laurent Le Daniel (Rennes) — Adresse : 19 rue Jules Simon et 13 rue de la Monnaie, 35000 Rennes (et autres boutiques) — Tél. : 02 99 78 85 82 (boutique Jules Simon) — Horaires : (selon boutique) — Le détail qui donne faim : l’ADN chocolatier, la main sûre, et des finitions « fêtes » qui sentent la crème bien montée et le praliné juste torréfié.
    Site
  • Yvan Chevalier (Rennes) — Adresse : 9 rue de Nemours, 35000 Rennes — Tél. : 02 99 22 62 06 — Horaires : variables (horaires « fêtes de fin d’année 2025 » publiés sur le site) — Le détail qui donne faim : une signature de MOF : textures propres, goûts lisibles, et une élégance un peu brute qui donne envie de couper la bûche « au cordeau ».
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  • Maison Bouvier (Rennes – Place Toussaints) — Adresse : 3 rue Toullier, 35000 Rennes — Tél. : 02 99 78 14 08 — Horaires : (selon période) — Le détail qui donne faim : une maison « à classiques » qui assume la gourmandise : beurre, chocolat, vanille… et ce petit supplément de confort qui fait dire « encore une part ». Attention : ces préparations apparaîtront à certaines bouches (comme les nôtres) trop sucrées.
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  • Cookiement (Vitré) — Ville : Vitré (35) — Le détail qui donne faim : si vous aimez les fêtes version « ultra-gourmand », c’est du moelleux, du fondant, du caramel qui colle gentiment aux souvenirs. Parfait pour les enfants.
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  • Ty’Papo (Saint-Malo) — Adresse : 2 rue Jacques Cartier, 35400 Saint-Malo — Tél. : 02 23 18 40 07 — Horaires : publiés et mis à jour sur le site — Le détail qui donne faim : la bûche glacée comme une vague propre : froide, parfumée, nette, et pourtant terriblement réconfortante.
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Bûche de Noël

CÔTES-D’ARMOR (22) : Top des adresses à connaître pour Noël

  • Gaël Redouté (Dinan) — Adresse : 31 Grand Rue, 22100 Dinan — Le détail qui donne faim : une pâtisserie qui aime les lignes claires et les goûts profonds : ça sent le chocolat chaud, la noisette grillée, la fête bien tenue.
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  • La Duchesse de Rohan (Saint-Brieuc) — Adresse : 2 rue Saint-Gouéno, 22000 Saint-Brieuc — Le détail qui donne faim : une institution où le beurre et le sucre travaillent « à l’ancienne », mais avec ce petit nerf qui rend une bûche inoubliable.
    Fiche officielle
  • Chocolaterie – Pâtisserie – Confiserie Jérôme Pinel (Saint-Brieuc) — Adresse : 7 rue Alexandre Glais-Bizoin, 22000 Saint-Brieuc — Tél. : 02 96 33 32 63 — Le détail qui donne faim : le genre d’adresse où le chocolat a du grain, du relief, et où les entremets de Noël ont l’air de sortir d’un écrin.
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  • L’Atelier de Corentin (Paimpol) — Adresse : 25 place du Martray, 22500 Paimpol — Tél. : 02 96 22 32 77 — Le détail qui donne faim : douceur de salon de thé, parfums beurrés, et cette sensation de « bûche de Noël » qui arrive comme une écharpe chaude.
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  • YQ Pâtisserie (Lamballe) — Adresse : 44 rue du Val, 22400 Lamballe — Tél. : 06 62 02 42 98 — Le détail qui donne faim : une maison contemporaine : lignes propres, textures contrastées, et des bûches qui jouent le croustillant comme une percussion.
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  • Madeleine & Yuzu (Lannion) — Adresse : 7 avenue du Général de Gaulle, 22300 Lannion — Tél. : 02 96 47 45 50 — Le détail qui donne faim : si vous aimez les bûches « fruits / agrumes », c’est une piste qui respire : ça sent l’écorce, la mousse fine, la lumière d’hiver.
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Bûche de Noël

FINISTÈRE (29) : Top des maisons où la bûche vaut le détour

  • Pâtisserie Lallemand (Brest) — Adresse : 39 rue Traverse, 29200 Brest — Tél. : 02 98 44 27 12 — Le détail qui donne faim : une adresse où l’on vient chercher la bûche comme on va chercher du solide : du goût franc, de la tenue, et ce confort chocolaté qui fait taire la table.
    Fiche PagesJaunes
  • Maison Georges Larnicol (Quimper) — Adresse : 19 rue Kéréon, 29000 Quimper — Tél. : 02 98 64 83 19 — Le détail qui donne faim : le savoir-faire « maison » et l’esprit cadeau : parfait quand on veut une fin de repas qui a de l’allure et du chocolat qui « claque ».
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  • Les Macarons de Philomène (Quimper) — Adresse : 13 rue Kéréon, 29000 Quimper — Tél. : 02 98 95 21 40 — Le détail qui donne faim : quand on aime les goûts « lisibles » : vanille nette, chocolat rond, fruits précis. Une bûche qui rassure et qui chante.
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  • Nektar (Quimper) — Le détail qui donne faim : une piste très appréciée pour les collections de fêtes, souvent sur des équilibres « mousse / insert / croustillant » très actuels.
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MORBIHAN (56) : Top pour une bûche très haut niveau

  • Pâtisserie Chocolaterie Pier-Marie (Vannes) — Adresse : 9 rue Le Hellec, 56000 Vannes — Tél. : 02 97 54 18 99 — Le détail qui donne faim : une maison qui fait des desserts de Noël comme des promesses : croustillant, fondant, et ce chic discret qui fait revenir la cuillère.
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  • Pâtisserie Chocolaterie Pier-Marie (Lorient) — Adresse : 8 rue Victor Massé, 56100 Lorient — Tél. : 02 97 55 44 78 — Le détail qui donne faim : même esprit : des bûches « tenues », généreuses, avec un chocolat qui prend toute la bouche sans l’alourdir.
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  • Alain Chartier (Vannes) — Ville : Vannes — Le détail qui donne faim : si vous visez la bûche glacée très propre, c’est souvent le bon réflexe : une fraîcheur chirurgicale, des parfums nets, zéro lourdeur.
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  • Au Petit Prince (Arradon) — Adresse : 20 rue d’Irlande, 56610 Arradon — Tél. : 02 97 44 90 44 — Le détail qui donne faim : la « bonne adresse de quartier » qui sauve un réveillon : une bûche qui sent le fournil, la vanille, et le plaisir simple, bien fait.
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  • Terres Bleues (Cléguérec) — Adresse : Kerantourner, 56480 Cléguérec — Tél. : 02 97 38 13 35 — Horaires : boutique à la fabrique le samedi 10h–12h (click & collect selon périodes) — Le détail qui donne faim : la bûche glacée « propre » et festive, parfaite quand on veut finir le réveillon avec une fraîcheur nette plutôt qu’un final trop sucré ; une vraie adresse de glacier artisanal, sérieuse, régulière, sans esbroufe.
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Bûche de Noël

LOIRE-ATLANTIQUE (44) : Top des incontournables pour une bûche mémorable

  • Vincent Guerlais – Boutique Franklin (Nantes) — Adresse : 11 rue Franklin, 44000 Nantes — Tél. : 02 40 08 08 79 — Le détail qui donne faim : la maison « fêtes » par excellence : du chocolat qui enveloppe, des pralinés qui craquent, et des finitions de vitrine qui donnent envie de tout goûter.
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  • Stéphane Pasco – Boutique Nantes (Cité des Congrès)Adresse : 16 bis rue de Mayence, 44000 Nantes — Tél. : 02 40 89 79 78 — Le détail qui donne faim : pâtisserie fine, moderne, très « texture » : mousse aérienne, croustillant précis, et un final qui laisse la bouche propre.
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  • Stéphane Pasco – Boutique Vertou (Vertou) — Tél. : 02 40 03 00 83 — Le détail qui donne faim : même univers : une bûche qui joue la précision, et ce petit twist acidulé qui empêche la fin de repas de s’endormir.
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  • Christophe Roussel (Guérande) — Adresse : 26 rue Saint-Michel, 44350 Guérande — Tél. : 02 51 73 75 65 — Le détail qui donne faim : chic presqu’île : chocolat ciselé, caramel bien cuit, et une bûche qui a l’air d’un objet… mais qui se mange avec un vrai sourire.
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Paris. La capitale française élue meilleure ville du monde pour la 5e fois !

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La base de données Euromonitor International a classé et élue Paris meilleure ville du monde, pour la cinquième année consécutive. Tout comme la tour Eiffel, Paris brille aux yeux du monde…

Paris élue

Le classement de cette fin d’année 2025, réalisé par Euromonitor International, basé à Londres en Angleterre, a dévoilé le 4 décembre dernier son index des cent meilleures destinations au monde. Paris a été élue ville la plus attractive du monde, grâce à plusieurs facteurs : la politique touristique, les infrastructures et la sécurité. La place a été favorisée et conservée également grâce aux Jeux olympiques et paralympiques Paris 2024, et à la réouverture de Notre-Dame de Paris le week-end des 7 et 8 décembre 2024, et qui depuis accueille 30 000 visiteurs quotidiennement…

Paris élue
l’hôtel de ville en 2024

La ville de Paris, en haut du podium, est accompagnée par deux autres capitales : en deuxième place, on retrouve Madrid, capitale de l’Espagne et en troisième place Tokyo, capitale du Japon, la gastronomie locale ayant participé amplement au classement de ces deux lauréates…

Le classement des dix meilleures villes au monde dressé dans l’ordre chronologique se poursuit, en n°4 avec Rome, capitale de l’Italie ; en n°5 : la ville de Milan en Italie ; en n°6 : la ville de New York aux États-Unis ; en n°7 : Amsterdam, capitale des Pays-Bas ; en n°8 :  Barcelone ville d’Espagne ; en n°9 : la cité-état de Singapour ; en n°10 : Séoul, capitale de  la Corée du Sud.

Paris : le charme à la française ! Même avec ses petits désagréments, concernant les  transports pas toujours efficaces, les tensions sur la route, la saleté des trottoirs, et surtout le coût de la vie de plus en plus élevé, Paris, la Ville Lumière, rayonne encore et toujours au sommet du monde ! Pour remporter cette médaille d’or, Paris a pu compter sur sa performance et ses infrastructures touristiques, son patrimoine, sur la santé, la sécurité, la durabilité, et sur sa performance économique…

Paris élue
la conciergerie

La tour Eiffel, avec ses 136 ans d’âge et ses 330 mètres de hauteur, est le monument emblématique de Paris ; elle accueille à elle seule plus de 6,3 millions de visiteurs par an ; Quant au Louvre, il reste le monument le plus visité au monde devant le Vatican ! 

 Paris est aussi le centre mondial de l’art, de la mode, de la gastronomie et de la culture. Son paysage urbain du XIXe siècle est traversé par de larges boulevards et par la Seine. Outre les monuments comme la tour Eiffel et la cathédrale gothique Notre-Dame du XIIe siècle, la ville est réputée aussi pour ses cafés-restaurants et ses boutiques de luxe bordant notamment la rue du Faubourg-Saint-Honoré.

Enfin, Paris a gagné l’appellation de Ville de l’Amour, grâce à son histoire riche, son romantisme et son ambiance enchanteresse ; Paris a façonné sa réputation en tant que destination incontournable pour les amoureux du monde entier, grâce à ses ponts tels que le pont des Arts, le pont Alexandre III, qui traversent la Seine et offrent des vues époustouflantes, créant un cadre idyllique pour des moments inoubliables !

Paris élue
le pont des Arts

 Partout dans les sites touristiques, notamment sur la butte Montmartre et le parvis de Notre Dame, d’innombrables déclarations d’amour sont immortalisées par des cadenas symboliques, qui entretiennent le pouvoir de faire naître des sentiments profonds.

Paris élue

Que ce soit pour une escapade romantique, une demande en mariage ou une lune de miel, Paris demeure le théâtre privilégié des amoureux du monde entier….

Paris élue
sur le pont Alexandre III

Rochefort-en-Terre. La magie de Noël du 28 novembre 2025 au 4 janvier 2026

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Rochefort-en-Terre, dans le Morbihan, va revêtir ses habits de lumière pour le plus grand bonheur des visiteurs. La Petite Cité de Caractère s’illuminera tous les soirs du vendredi 28 novembre 2025 au dimanche 4 janvier 2026 inclus, à la tombée de la nuit (vers 17h30). Pour découvrir le patrimoine exceptionnel du centre-bourg, des visites guidées seront proposées par l’Office de Tourisme dans les rues et venelles de la cité illuminée, et le public pourra rencontrer les artistes et artisans d’art qui rivalisent d’imagination dans leurs vitrines et ateliers.

Tous les soirs, Rochefort-en-Terre s’illumine à la tombée de la nuit pour une balade féerique à partir du vendredi 28 novembre 2025. Comme en 2024, et pour participer à l’effort collectif en matière d’économie d’énergie, les illuminations s’éteignent plus tôt : du lundi au jeudi et le dimanche, de 17h30 à 22h30 ; le vendredi et le samedi, de 17h30 à 23h. Les visiteurs redécouvriront les maisons à pans de bois, en schiste ou en granit ; la monumentale église Notre-Dame de la Tronchaye et, sur son parvis, le calvaire sculpté du XVIe siècle ; le parc du château (ruines du premier château et château actuel) ; la Maison à Tourelle, ancien hôtel particulier du XVIe siècle devenu en 1818 le Café Breton ; la place du Puits et ses plus anciennes demeures, l’ancien tribunal seigneurial… Les rues pavées scintillent de mille feux grâce aux guirlandes, stalactites, rideaux de lumière et sapins décorés, faisant vivre la magie de Noël à travers la beauté du patrimoine de Rochefort-en-Terre.

Circulation / zone piétonne (2025-2026) : une zone piétonne est mise en place à Rochefort-en-Terre du 28 novembre 2025 au 4 janvier 2026 : de 17h à 21h les vendredis ; de 14h à 21h les samedis, dimanches et pendant les vacances scolaires. Pendant la période des illuminations, circulation et stationnement sont fortement réglementés les week-ends à compter du 28 novembre 2025 et tous les jours du 20 décembre 2025 au 4 janvier 2026 (règles et déviations variables selon les axes). Il est conseillé d’anticiper son arrivée, et de venir en semaine si possible.

Stationnement (tarifs 2025) : parkings payants (St-Michel, Les Grées, rue St-Roch, rue Graslin, école S. Pradeau) tous les jours de 9h à 19h30 : 2 € la 1re heure, 1 € la 2e, puis 0,50 € par heure suivante (dans la limite de 10h). Un parking gratuit existe aussi : parking du Moulin Neuf (route de Limerzel), avec environ 20 minutes de marche pour rejoindre le village ; privilégier le sentier pédestre forestier aménagé (terrain pouvant être irrégulier et glissant selon la météo).

INFOS PRATIQUES :

Illuminations de Rochefort-en-Terre (56)

Du vendredi 28 novembre 2025 au dimanche 4 janvier 2026 inclus

du lundi au jeudi et dimanche : 17h30 → 22h30

le vendredi et le samedi : 17h30 → 23h

En raison de la très forte fréquentation, il est vivement recommandé de privilégier une visite en semaine (du lundi au jeudi) et d’arriver tôt dans l’après-midi (idéalement avant 15h) pour faciliter l’accès au village, le stationnement et la visite des boutiques. Selon l’affluence, vous pourrez être amené à stationner plus loin et à marcher un certain trajet : pensez à vous munir d’un gilet jaune et d’une lampe torche, et à respecter la signalétique sur place.

  • Noël à Rochefort-en-Terre
  • Noël à Rochefort-en-Terre
  • Noël à Rochefort-en-Terre
  • Noël à Rochefort-en-Terre
  • Noël à Rochefort-en-Terre
  • Noël à Rochefort-en-Terre
Noël à Rochefort-en-Terre

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Le père Noël n’est pas une ordure mais une aide

Décidément, il est de certaines années où il ne fait pas bon être Père Noël. Elles reviennent régulièrement comme une sorte d’éternel retour des hivers sombres pour le débonnaire personnage qui offre pourtant son aide bienveillante dans le passage du temps et des âges.

ray lamber, Pere Noel
Dessin extrait d’Au pays bleu, roman d’une vie d’enfant

Il y eut comme cela l’année 1951, probablement la plus cruelle pour lui : on y vit sa dénonciation – et presque sa condamnation définitive – portée devant une assemblée de l’ONU. Son effigie fut en grandes pompes brûlée devant la cathédrale de Dijon par les autorités ecclésiastiques locales sous l’accusation de paganisme. À l’inverse : quand l’Albanie a changé de régime, une des premières décisions du nouveau gouvernement postcommuniste fut de faire interdire le Père Noël, accusé cette fois d’être un archétype chrétien ! Ainsi, année après année, il fait cycliquement l’objet d’attaques virulentes : trop chrétien pour les uns, trop païen pour les autres, trop récent pour certains, trop américain pour d’aucuns, trop septentrional, trop mercantile, trop puéril, trop grotesque, trop ceci, trop cela…

Et de nouveau, cette année, on a vu des rangées d’adversaires se dresser contre le Père Noël, interdisant le personnage dans telle ville, dans telle école… Que d’énergie déployée contre un homme seul qui n’a à ma connaissance aucun crime à son actif !

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Mais bon sang, en quoi un personnage censé apporter la joie, le bonheur et des cadeaux en une période solsticiale par nature sombre mérite-t-il une telle acrimonie ? Il n’est même plus accompagné, comme jadis, par des accompagnateurs dispensateurs de châtiments (pour les enfants indisciplinés) : les Pères Fouettard ou Pierre le Noir, pour ne citer qu’eux.

Quelle méconnaissance ces oppositions manifestent-elles ? Cette ignorance qui crée les barrières, les intolérances, quand l’heure de la fête devrait être toute aux réjouissances, à la fraternité, à la chaleur et à la lumière restaurée (au moment où les jours vont bientôt rallonger et que la lente remontée vers la clarté va s’entamer). Un temps dédié à l’amour en un mot. Et c’est bien le message qu’entend dispenser le Père Noël bien avant sa distribution de cadeaux (dont nous savons bien, adultes, quelle part réelle il a dans cette dernière fonction, au moins sur le plan purement marchand).

Car il n’est ni chrétien, ni spécifiquement païen, ni – vraiment pas – récent, ni – incontestablement – américain. Et la litanie pourrait se poursuivre longtemps. Avec quelques étincelles dans les yeux qui le ramèneraient aux heures bénies d’une enfance insouciante, le chercheur intéressé, l’historien (et on en voit des plus sérieux fondre – même s’ils ne l’avouent pas toujours – en se replongeant dans le sujet) pourrait remonter la trace de l’origine archétypale du Père Noël jusqu’aux primo-temps de la psyché humaine, dans les grottes rupestres ou les premières parois gravées de motifs « sacrés ». On le reconnaîtrait dans la figure de certains « sorciers » ainsi figurés, comme dans la vallée des Merveilles du mont Bégo (Col de Tende, Alpes maritimes, l’un des plus vieux sanctuaires humains) ou dans la grotte ariégeoise des Trois Frères. On l’identifierait à l’être mythique qui aurait compris, maîtrisé et donné aux hommes le premier vrai « don », le premier vrai cadeau de l’histoire du monde : le feu. Un « don » qui, avant la découverte de sa production par le silex ou d’autres médias, était attribué à des « puissances célestes ». Ces puissances qui faisaient tonner les volcans ou fondre la foudre sur les arbres en générant ce feu pour lequel le sorcier/proto-Père Noël allait être l’intermédiaire entre cette immanence et les humains. Et en remerciements, les anciens auraient ainsi enflammé un arbre pour glorifier ces « dieux » qui leur avaient octroyé la possibilité de se chauffer, de cuire les aliments, de repousser les bêtes sauvages, d’avoir des armes plus efficaces… C’est là la forme primitive de l’arbre de Noël (même si l’archétype Père Noël et l’arbre/conifère tels que nous les connaissons aujourd’hui vont chronologiquement se séparer avant de se retrouver plus récemment).

pere-noel-capitalisme

Notre Père Noël moderne est naturellement le résultat de métamorphoses que nous pourrions suivre à travers les méandres des âges, depuis ce sorcier des origines, de Saturne, Janus et Pan en Merlin et Puck, Mercure et Gargan (le Gargantua de Rabelais), mais aussi Odin-Wotan, Belenos, les Seigneurs du Désordre médiévaux, Cernunnos, Herne, Peter Pan et Robin des bois, le Chevalier vert de la geste arthurienne, le Grand Veneur, maître de la Chasse sauvage (la procession des morts, bien connue dans les contrées bretonnes entre Samhain/Toussaint et solstice d’hiver), autrement dit le Erl-König, le roi de Hel (le monde des morts) qui deviendra Harlequin, meneur du Carnaval de la Saison, en passant encore par Knecht Ruprecht, le vieux père Gel, Saint-Nicolas, bien sûr, en expliquant comment ce dernier prend cette fonction avant de devenir Santa Claus sous la plume de Washington Irving et Clement Moore (avant d’être illustré admirablement par des Thomas Nast ou Haddon Sundblom – l’illustrateur de la fameuse boisson gazeuse qui lui a donné un cachet particulier et une notoriété dans sa robe rouge sans pour autant l’avoir créé). Au gré de l’aventure, on croiserait même des mères Noël avec la tante Erie, Chauchevieille, Perchta, Holle, la fameuse Befana italienne, Abundia ou Abonde (chez Jean de Meung, où l’on devine le souvenir de la corne d’abondance) et tant d’autres. Un raccourci – ou une remontée temporelle – ici assurément étourdissant qui mériterait maints développements pour faire revivre ces personnages et passeurs des heures sombres solsticiales.

Ces franchissements de passages temporels sont des « petites morts » (le trépas signifie étymologiquement « passer à travers ». En terre bretonne, le nom du personnage de la mort, l’ankou – issue de l’ancienne forme du dieu Belenos, ankavos – s’ancre dans un terme qui a donné des mots comme « angoisse » et qui déclinait une idée de goulot, de passage pénible, comme le sablier. Au-delà de ces franchissements temporels, ces archétypes ont pour fonction d’aider au passage des âges et, notamment, au basculement de l’enfance dans l’âge adulte. Et de ce point de vue, le Père Noël (ou quel que soit le personnage qui occupait sa fonction jadis ou qui se substituera à lui) remplit un rôle primordial qui, loin de devoir être condamné devrait être au contraire soutenu. Doit-on faire croire au Père Noël ? La question ne se réduit naturellement pas à se demander si c’est lui ou non qui apporte les cadeaux ; ceux qui, pour attaquer le brave homme, se limitent à cela commettent probablement une erreur de fond que n’ont pas manqué de relever bien des pédopsychiatres aujourd’hui à l’instar de l’anthropologue Claude Lévi-Strauss dans son texte Le Père Noël supplicié.

Père Noël

Ce thème du « devenir adulte » ou rester enfant est l’un des propos majeurs de la psychologie. Et, selon Lévi-Strauss, le « Père Noël est donc, d’abord, l’expression d’un statut différentiel entre les petits enfants d’une part, les adolescents et les adultes de l’autre[1]. » Alors que Saint Nicolas était un personnage, comme tout saint, concernant grands et petits, le Père Noël s’adresse spécifiquement aux enfants. Il est incontestablement lié à une symbolique de rites de passage pour progresser vers l’âge adulte. Les enfants sont censés être tenus à l’écart d’un mystère. Toutefois, comme le souligne la pédopsychiatre Marie-Christine Mottet, s’il y a un avant et un après, il est bien ardu d’identifier le pendant, ce qui constitue le rite lui-même[2].

Quelle qu’elle soit, l’« initiation » du Père Noël passe par le sommeil, Hypnos, jumeau de Thanatos, la mort. C’est lorsque les enfants dorment que vient le personnage. Et lorsqu’ils s’éveillent pour regarder qui dépose les cadeaux, lorsqu’ils comprennent, on peut dire qu’ils sont initiés au mystère. Ont-ils pour autant tué le Père ? Non. Au contraire, celui-là même qui vivait dans leur esprit, va bientôt renaître de leur fait même, car l’enfant devenu adulte va à son tour donner forme et existence au Père Noël pour ses propres enfants.

« Dans la mesure – écrit encore Lévi-Strauss – où les rites et les croyances liées au Père Noël relèvent d’une sociologie initiatique (et cela n’est pas douteux), ils mettent en évidence, derrière l’opposition entre enfants et adultes, une opposition plus profonde entre morts et vivants[3]. » En réalité, comme toujours dans cet esprit paradoxal, les enfants sont en quelque sorte, déjà initiés – parce qu’ils ont accès à une réalité à laquelle les adultes n’ont plus accès. Nous aurions peut-être affaire ici à une non-initiation : les « initiables » – les enfants – étant déjà initiés et les « initiateurs » – les adultes – ne pouvant plus revenir en arrière pour être initiés. Or, Lévi-Strauss redéfinit dans un sens positif le contenu de cette « non-initiation » qui ne serait pas une privation, mais une relation positive entre les deux groupes symbolisant donc pour l’un les morts et pour l’autre les vivants[4].

À travers ce rite périodique, il y a une véritable appréhension indispensable des mystères de la vie et de la mort, et de l’éternel retour[5]. Le Père Noël, personnification et mémoire – fussent-elles aseptisées ou dégénérées – d’un dieu incarné, est la manifestation ultime des religions à mystères, marquant l’immixtion de l’idée d’immortalité dans la conscience humaine, notamment par l’observation des cycles naturels. C’est une réflexion sur la vie, sur la pérennité de la vie, par-delà les différents « trépas », les rites de passage qui l’égrènent.

Ainsi derrière ce personnage en apparence « futile », comme derrière les autres héros de contes, derrière Peter Pan, Robin des Bois, voire les héros arthuriens, nous parcourons un sentier de vie jalonné de « trépas », mais aussi de notions aussi remarquables qu’identifiables comme la bienveillance, la persévérance, la vigilance (la veille et l’éveil de l’enfant attentif, dans l’attente, prêt à s’éveiller), l’amour, le secret et le mystère aussi. On a pu parler, à propos de ces « cultes » ou de ces « rites », de croyance suspendue. L’adulte ferait « comme si », pour dissimuler peut-être un vide spirituel, des cultes ou des croyances vidés de leurs contenus. Peut-être. Mais il ne faut pas pour autant négliger les grandes lois archétypales à l’œuvre derrière ces héros « enfantins » qui nous invitent à garder l’esprit ouvert, émerveillé, enthousiaste – au sens littéral de « transport vers les dieux [quelles que soient les notions que l’on peut mettre vers ce terme] » ou l’intériorité sacrée de l’être. En somme, se retrouver soi-même face au miroir de ce que l’on est et de ce que l’on aurait voulu être, qui nous ramène à la vieille maxime socratique : Connais-toi toi-même (pour mieux connaître encore les autres).

Alors oui, à l’heure de clore un petit texte forcément trop lapidaire qui, dans l’esprit même de la symbolique du personnage, s’est volontairement voulu partir sur un ton léger avant d’aborder des notions plus « essentielles », on peut assurément voir dans le mythe du Père Noël une forme dégénérée, inférieure, d’un mythe initiatique. Peut-être. Mais ces quelques évocations ont peut-être incité à voir dans cette forme triviale le reflet d’éléments plus profonds. Ces derniers invitent à une réflexion sur soi-même et sur son propre cheminement à travers le prisme de la joie, de l’amour et des étincelles scintillant comme des étoiles-guides dans les yeux. Comme une porte ouverte sur le chemin, une étape sur la voie de l’Amour et de la Sagesse. 

[1] Le Père Noël supplicié, p. 26.

[2] Le Père Noël est une figure, p. 161.

[3] Le Père Noël supplicié., p. 34.

[4] Lévi-Strauss appuie notamment sa démonstration sur un rite des indiens Pueblos, le rite des Katchina, revenant périodiquement visiter les enfants pour les châtier ou les récompenser. Or, ces katchina – incarnés symboliquement par les parents grimés et masqués au cours de la célébration – sont en fait, selon le mythe pueblo, l’âme de petits enfants morts noyés au moment des grandes migrations ancestrales  du peuple. Selon Lévi-Strauss, ces katchina sont à la fois la manifestation des grands ancêtres, mais ils sont aussi les enfants, héros de la fête. Les vrais initiés ne sont pas les parents grimés, mais les enfants qui sont les Katchina. Le Père Noël supplicié, pp.  31-32.

[5] Au passage, rappelons que les Saturnales – dont nos fêtes de Noël sont largement les héritières – étaient des fêtes des larvae, des larves, c’est-à-dire des morts laissés sans sépulture ou errants dans les limbes, ce lieu intermédiaire, sans pouvoir gagner le repos des séjours bienheureux.

Visuel extrait d’Au pays bleu, roman d’une vie d’enfant, roman scolaire (cours élémentaire) 1941 – éditions Eugène Belin illustré par Ray Lambert

La crèche de Noël de Héctor Abad

La plume de l’écrivain et traducteur Albert Bensoussan s’est laissé aller à raconter ses souvenirs d’enfance autour d’un des symboles de Noël. Découvrez la crèche de Noël et son histoire dans les yeux d’Albert Bensoussan…

Ce 1er décembre. Le son même du mot décembre et la couleur du ciel ont la teinte des azurs et des soleils dorés de l’enfance. Décembre, dans ma maison, signifiait qu’on ressortait les boîtes de la crèche et que l’on commençait à penser à la disposition du pesebre (crèche de Noël) et aux nouveautés qu’il y aurait cette année. Il faut reconnaître que les premiers pas n’étaient guère écologiques, car nous allions dans les bois couper un pin en pleine croissance et, pire encore, rafler de grandes quantités de mousse humide et fraîche.

Mon enfance a pris fin voilà plus d’un demi-siècle et, depuis que j’ai quitté la maison, je crois n’avoir jamais plus décoré de sapin. L’arbre avec ses boules de fausses pommes me semble laid. La neige sous les tropiques me semble ridicule. Pourtant, la crèche n’a jamais cessé de me sembler jolie. Cette année, aujourd’hui même, 1er décembre, est-ce parce que la vieillesse pousse à ce retour à l’enfance ? J’ai décidé, un rien honteux, de m’acheter une petite crèche pour l’installer dans mon salon. Elle est petite, presque invisible, avec seulement six figurines ; Marie et Saint Joseph, l’enfant, les trois rois mages, Melchior, Gaspard et Balthazar, ainsi que les deux animaux canoniques, l’âne et le bœuf.

héctor abad
Héctor Abad

J’ai cherché dans les Évangiles et je n’ai vu ni ânes ni bœufs nulle part. Ces mammifères ont été introduits, semble-t-il, par Saint François d’Assise qui avait l’obsession des animaux et disait s’appuyer sur les Évangiles apocryphes pour les inclure dans sa Nativité. La crèche me plaît, sans doute, parce qu’alors que les trois grandes religions monothéistes défendent formellement l’adoration de figures, que ce soit les idoles animales ou les représentations humaines, dans la crèche on peut adorer un enfant et ceux qui le protègent. Un vieux désormais infécond qui croit que sa jeune femme a été mise enceinte par le Saint Esprit. Une vierge mère. Trois mages avec des cadeaux, un Noir parmi eux. Et deux animaux au souffle chaud pour réchauffer l’enfant. La crèche de Noël a un vieux charme polythéiste. Et moi, qui ne crois pas en Dieu ni dans des dieux, avec la crèche de Noël au moins je peux me déclarer non croyant pratiquant. Un culte, enfin, à ce qui naît, à un enfant, et non à ce qui meurt, un jeune homme crucifié.

Écrivain de Medellín, en Colombie, Héctor Abad, grand romancier qui nous a donné, entre autres, ces deux émouvants récits, L’Oubli que nous serons (Gallimard, 2010) et La Secrète (Gallimard, 2016 ), trouvera dans son sabot de Noël — s’il est sage comme une image — un Bon pour parution au 1er semestre 2024 de son dernier roman : Sauf mon cœur, tout va bien, publié à Rennes aux éditions de La Part Commune.

À lire également : « Héctor Abad et les raisons du cœur » d’Albert Bensoussan pour La République des livres (29 septembre 2022).

À lire sur Unidivers :

L’Autre Marché de Nantes, un marché de Noël solidaire

Artisanal, durable et solidaire, l’emblématique marché de Noël de l’économie sociale et solidaire (ESS) sera de nouveau à Nantes du 28 novembre au 23 décembre 2025. Cette 17e édition de l’Autre Marché par Les Ecossolies s’installe sur l’esplanade Feydeau (à proximité de la place du Bouffay) au cœur du centre-ville, dans une ambiance festive, conviviale et engagée.

autre marche noel nantes

L’Autre Marché de Nantes : une invitation à « consommer autrement »

Pour cette nouvelle édition 2025 de L’Autre Marché de Nantes, Les Ecossolies réunissent plus de 70 exposant·es engagé·es dans l’économie sociale et solidaire pour près de quatre semaines d’animations, d’ateliers, de concerts et d’offres responsables. Depuis sa création en 2009, L’Autre Marché défend une même ligne : proposer des cadeaux et des produits conçus dans le respect de l’humain et de l’environnement. Cette année encore, le marché fait partie intégrante du festival >Le Voyage en Hiver< de la ville de Nantes, augmentant ainsi sa visibilité et son rayonnement pendant la période des fêtes.

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L’autre Marché de Nantes invite à flâner dans ses allées pour dénicher des idées cadeaux 100% responsables : artisanat, mode responsable, artisanat paysan, culture indépendante ou encore produits alimentaires bios et locaux. On profite aussi d’un espace guinguette d’hiver avec bar et restauration, et de nombreux ateliers créatifs et animations pour petits et grands.

Soutenir l’économie locale

Offrir local, artisanal, éthique et solidaire : ce n’est pas qu’un slogan ! Choisir L’Autre Marché de Nantes, c’est soutenir les acteurs locaux de l’ESS qui placent l’emploi local, la qualité, la coopération et l’utilité sociale au cœur de leur démarche. La majorité des exposant·es sont implanté·es dans le Grand Ouest, avec une forte présence en Loire‑Atlantique, ce qui fait de l’événement un véritable soutien à l’entrepreneuriat solidaire et à l’économie de proximité.

Un marché paysan et une offre étendue en 2025

En 2025, l’Autre Marché étend sa proposition avec l’ajout d’un marché paysan chaque week‑end, mettant en lumière les producteurs et productrices biologiques et de circuit court de la région. On y trouve par exemple les glaces paysannes bio de la Ferme Saint‑Yves, les fromages et pains de la Ferme de la Rousselière, ainsi que les condiments au safran de la ferme Safran de la Côte de Jade – des produits qui complètent l’offre déjà riche de gastronomie et artisanat local.

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Agenda : ateliers, concerts et animations

Comme chaque année, L’Autre Marché propose un riche programme d’ateliers créatifs ouverts à tous, des animations de sensibilisation à la consommation responsable, ainsi que des concerts gratuits en fin d’après‑midi. Au programme : furoshiki, loisirs créatifs à partir de matériaux récupérés, ateliers couture upcycling, sérigraphie textile, compositions florales, créations à partir d’objets de seconde main…

  • >  Du vendredi 28 novembre au dimanche 23 décembre 2025 : L’Autre Marché – Esplanade Feydeau, Nantes.
  • >  Tous les jours : animations, stands artisanaux et marché paysan.
  • >  Week‑ends : ateliers créatifs, guinguette d’hiver, concerts et animations festives.
  • >  Horaires indicatifs : en semaine 11h–20h, vendredis et samedis jusqu’à 21h, dimanches jusqu’à 20h.
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Et bien plus encore…

Au‑delà des stands de créateurs, du réemploi solidaire ou des produits paysans, l’édition 2025 mise aussi sur des animations culturelles, musicales et de sensibilisation tout au long de la période de Noël, faisant de L’Autre Marché un lieu incontournable du Voyage en Hiver à Nantes. Venez préparer vos fêtes autrement, dans une atmosphère chaleureuse, engagée et conviviale !

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Photos Adeline Praud

Étrennes, une tradition qui ne vaut plus un sou ?

La tradition des étrennes le jour de l’an se perd… Elle survit pourtant, ici ou là, dans certaines familles et territoires, sous des formes variées. Ces petites attentions offertes au Nouvel An — pièces, billets, enveloppes ou cadeaux — sont aujourd’hui surtout associées à la reconnaissance de services rendus tout au long de l’année (facteurs, pompiers, gardiens, aides à domicile…), même si l’usage reste libre et sans obligation.

Le mot « étrennes » vient du latin strena (ou strenae au pluriel), qui renvoie à l’idée de bon présage et, par extension, au cadeau offert pour attirer la chance. La coutume est très ancienne : dans la Rome antique, on marque symboliquement le passage aux Calendes de janvier par des vœux et des présents. Des rameaux — souvent associés à la verveine — auraient été cueillis dans un bois sacré lié à Strenia (ou Strena), figure du renouveau et de la bonne fortune. Puis, avec le temps, les présents se “sucrent” : figues, dattes, miel, autant de symboles de douceur et d’abondance souhaitées pour l’année qui commence.

En Gaule, d’autres gestes de seuil existent, comme le gui — plante hautement chargée d’imaginaires — qui accompagne encore, dans la mémoire collective, les vœux du Nouvel An. Au fond, les étrennes disent toujours la même chose : ouvrir l’année par un petit rite de sociabilité, “inaugurer” le temps nouveau par un acte de courtoisie, un échange de bons procédés, un signe concret qui rend les relations plus aimables.

les étrennes

Au fil des siècles — et jusqu’au XIXe siècle — on continue de s’offrir des gâteaux, des cartes, de petits présents “pour les étrennes”. À la fin du XIXe siècle, l’essor des grands magasins et de la publicité transforme la pratique : les étrennes deviennent aussi un moment commercial, associé aux jouets pour les enfants, aux tissus, vêtements, bijoux ou chocolats pour les adultes. La tradition s’adapte à l’économie de son époque, sans disparaître.

Au XXe siècle, offrir des étrennes revient de plus en plus souvent à verser une somme d’argent : argent de poche, pièces ou billets, parfois médailles commémoratives. Longtemps, la famille demeure le cœur du geste (grands-parents, enfants, filleuls…), mais l’usage s’étend aussi à des “dons d’usage” adressés à des personnes du quotidien — concierge, nourrice, personnel d’immeuble, artisans ou intervenants réguliers — pour remercier un soin, une présence, une fidélité.

Les grands-parents ont ainsi longtemps glissé des pièces “qui comptent” — parfois des Louis d’or ou d’autres monnaies conservées comme trésor familial — dans l’enveloppe du 1er janvier. On les rangeait précieusement dans une tirelire, moins pour “consommer” que pour marquer une continuité : l’argent des étrennes était un petit viatique, un porte-bonheur, une promesse d’année meilleure.

Mais aujourd’hui, la fréquence des étrennes diminue, surtout chez les plus jeunes. La pandémie a distendu des liens de voisinage, l’inflation a comprimé les budgets, et la vie urbaine a rendu plus anonymes des services autrefois incarnés. S’ajoutent d’autres évolutions silencieuses : moins de concierges, plus d’interventions “à la demande”, davantage d’intermédiation (plateformes, entreprises sous-traitantes), et une société où l’on croise, sans toujours se connaître, ceux qui rendent le quotidien possible.

Il y a aussi un paradoxe contemporain : l’ère du “sans contact” complique un rite qui reposait sur le contact. Moins d’espèces en circulation, plus de paiements dématérialisés, plus de livraisons et d’échanges à distance : l’étrenne, qui est un petit cérémonial, se heurte à un monde qui accélère et qui évite les seuils. Et pourtant, c’est précisément ce qui en faisait la beauté : prendre une minute, nommer la gratitude, regarder l’autre comme une personne et pas seulement comme une fonction.

Au XXIe siècle, il n’y a ni règle ni obligation, et la date elle-même est parfois avancée. La tradition a évolué vers un geste de reconnaissance, souvent lié aux calendriers des pompiers et des facteurs, ou à l’entourage professionnel du quotidien (assistantes maternelles, aides à domicile, gardiens d’immeuble, éboueurs, personnel d’entretien…). Chacun reste libre de donner ce qu’il veut. Les montants varient fortement selon les situations, le lien, les moyens et les usages locaux.

Alors que les fêtes de fin d’année représentent déjà un budget conséquent, les étrennes jouent parfois un rôle discret mais décisif : pour certains métiers, elles peuvent représenter un complément appréciable, presque un “treizième mois” symbolique à l’échelle d’une tournée ou d’un immeuble. Elles racontent aussi une économie morale : celle de la gratitude, quand le salaire ne dit pas tout du soin, de la pénibilité, des horaires, ou de la présence.

-> Des rameaux porte-bonheur au pourboire moderne : l’étrenne comme baromètre du lien social

Depuis l’Antiquité, l’étrenne accompagne les moments de bascule : passage d’une année à l’autre, changement de statut, reconnaissance d’un service rendu. D’abord geste symbolique (rameaux, fruits, miel), elle devient au fil des siècles un outil social : on offre pour marquer un lien, remercier une fidélité, sceller une hiérarchie ou manifester une protection. Sous l’Ancien Régime, les étrennes participent même à une véritable économie du don, où l’échange n’est jamais totalement désintéressé, mais toujours porteur de reconnaissance et de réciprocité.

En se monétisant progressivement, l’étrenne n’a pas perdu sa fonction première : elle demeure un révélateur de la qualité du lien social. Son recul contemporain ne dit pas seulement quelque chose du pouvoir d’achat : il traduit aussi la fragilisation des relations de proximité, la disparition de figures familières du quotidien et la difficulté croissante à ritualiser la gratitude dans des sociétés accélérées et fragmentées.

-> La gratitude à l’âge du sans-contact

L’étrenne est un geste lent dans un monde rapide. Elle suppose une rencontre, un regard, parfois quelques mots. Or notre quotidien se dématérialise : paiements sans espèces, services à la demande, plateformes intermédiaires, badges, digicodes, livraisons “déposées devant la porte”. La relation s’efface derrière la fonction, et la reconnaissance devient abstraite.

Dans ce contexte, la disparition progressive des étrennes n’est pas anecdotique. Elle signale une difficulté plus large à exprimer la gratitude autrement que par des évaluations, des étoiles ou des commentaires en ligne. L’étrenne, elle, n’évalue pas : elle remercie. Elle ne note pas une performance : elle reconnaît une présence, une régularité, parfois une pénibilité invisible.

À l’âge du “sans-contact”, maintenir ce petit rite, même modestement, revient à réhumaniser l’échange. Non par nostalgie, mais comme un acte discret de résistance à l’anonymat : rappeler que derrière chaque service, il y a un visage, un corps, un temps donné — et que cela mérite autre chose qu’un simple clic.

Attention : rappel de vigilance

Les arnaques aux “étrennes” et aux calendriers existent chaque année. Des escrocs se font passer pour des agents (pompiers, éboueurs, facteurs…) afin d’obtenir de l’argent, en profitant parfois de la vulnérabilité des personnes âgées.

Par précaution, ne laissez pas entrer un inconnu, demandez une carte professionnelle ou un justificatif (et un calendrier officiel si vente de calendrier), et en cas de doute, refusez poliment et signalez tout comportement insistant.

À retenir : la police et la gendarmerie, par exemple, ne sont pas autorisées à vendre des calendriers en porte-à-porte. Un “calendrier” vendu sous ces uniformes doit alerter immédiatement.

Voilà les six meilleurs chocolatiers de Rennes !

Tantôt montré du doigt pour son apport trop calorique tantôt adulé comme réconfort émotionnel bénéfique pour la santé, le chocolat est avant tout un délice gustatif. Croquant, moelleux, fondant, savoureux, amer, doux, parfumé… le roi cacao se décline sous toutes les formes et pour toutes les bouches. De quoi nourrir le ventre, l’esprit et le moral de chacun. Reste que le bon chocolat, le bon amer, le fin sucré, la subtile essence de parfum, le goût de la saveur associée, il est bien rare. Unidivers a enquêté à Rennes. Une enquête extrêmement pénible – pensez donc, dix Unidiversiens contraints de faire le tour des chocolatiers rennais… Nous sommes heureux de vous en présenter le résultat. En conformité avec nos critères d’évaluation, notamment une fabrication artisanale locale et d’excellence, nous avons retenu au final six maisons.

D’emblée, posons un avertissement : offrir des chocolats doit impérativement prendre en compte le palais de celui qui va les déguster. Ainsi, peu d’enfants apprécieront les préparations parfumées de Durand ; et si vous n’aimez pas le praliné, évitez Yvan Chevalier. De fait certains chocolatiers usent (voire abusent) du praliné. Certains doseront l’émulsion de chocolat, de la crème et des pulpes de fruits ou des extraits de fleurs ou d’herbes de la ganache d’une manière radicale qui pourra déconcerter, voire écoeurer. Alors, quels sont les meilleurs chocolatiers rennais ? Ils ont pour nom…

1er. Maison Coupel

A partir de grands crus Valrhona, les chocolats Coupel offrent des textures toutes très agréables, une sensation de fraîcheur grâce à une acidité parfaitement maîtrisée, des équilibres de saveurs ponctués d’originalité en petites touches comme ce recours bien dosé à un esprit céréale ou un esprit ganache pralinée jamais excessif. Les chocolats Coupel plairont à tous, à toutes les bouches, pour toutes les occasions. Une valeur sûre et d’excellence.

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Les chocolats de la chocolaterie Coupel emmenée par Anaïs Coupel distancent tous les autres chocolatiers de Rennes.

Coupel, 10 Rue de Nemours 35000 Rennes. Site internet. Tel : 02 99 77 95 52. Courriel. Ouvert le lundi de 14h à 19h et du mardi au samedi de 10h à 19h. Fermé le dimanche.

2e. Maison Durand

Dire que la maison historiquement fondée par le chocolatier Joël Durand est le meilleur chocolatier de Rennes était aussi peu puissant que du chocolat maigre. Les chocolats numérotés ? Humm… : un transport des sens. Car la maison Durand n’est pas qu’un simple chocolatier, c’est un artisan-parfumeur-chocolatier. Alliées à la beauté esthétique de spécialités patrimoniales et de chocolats façonnés à la main dans le laboratoire attenant au magasin, les fleurs, thés, plantes et épices naturels infusés font des produits Durand un must – franc, simple et subtil – dans le bel art de la chocolaterie.

A notre avis, ce chocolatier caracolait dans le peloton de tête des meilleurs chocolatiers de France. Selon la maison, une grande enseigne parisienne tenta même, à une époque, de s’inspirer un peu trop directement de la recette des fameux chocolats numérotés. Reprise et réagencée par une nouvelle équipe de maîtres chocolatiers à la fin des années 2010, si les chocolats restent délectables, on note hélas une baisse d’excellence. La qualité a un peu faibli. La texture est moins fine. Apparaissent des disharmonies entre l’extérieur et la ganache et des accidents d’acidité qui déséquilibrent de loin en loin la dégustation.

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Les chocolats Durand sont très bons, voire excellents, mais ont chuté du piédestal où cette maison s’est si longtemps tenue.


Durand Chocolatier – 5, quai Chateaubriand 35000 Rennes.
Site internet. Tél. 02 99 78 10 00. Ouvert du lundi au samedi de 9h à 19h30. Fermé le dimanche.

3e. Maison Chevalier

Yvan Chevalier est pâtissier (voir notre article) et chocolatier. Son démarrage à Rennes a été quelque peu erratique. Mais force est de reconnaître qu’il a su habilement redressé la barre. Comme ses gâteaux, ses chocolats sont désormais très bons, parfois excellents. La conception manque un brin d’une pertinence singulière, mais là est son style : dans un genre brut. Yvan Chevalier a enfin trouvé son style.

Yvan Chevalier pâtissier chocolatier, 9, rue de Nemours 35000 Rennes. Page Facebook. 02 99 22 62 06.

4e. Maisons Le Daniel

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Maison Le Daniel

Près des halles centrales, Le Daniel offre à ses clients un éventail diversifié en général comme en matière de chocolats : orangettes, mendiants, grignotins, mais aussi sucettes, tablettes, ballotins, créations originales (pas toujours du meilleur goût). Les Assortiments de Bretagne sont, à notre avis, un intéressant produit pour les chocophiles. Avec une ligne désormais constante, les chocolats Le Daniel sont bien travaillés pour tous (ils plairont aussi bien aux enfants qu’aux adultes dotés d’un palais pas trop exigeant) car le chocolatier recourt à des séductions gourmandes qui sont autant intelligemment régressives qu’un tantinet ringardes.

Le Daniel, 19, rue Jules Simon 35000 Rennes. Site internet. 02 99 78 85 82. Ouvert du lundi au samedi de 9h à 19h. Fermé le dimanche.

5e ex aequo Maison Bouvier et Croustille

La maison créée par Philippe Bouvier se trouve à une jetée de chocolats de Durand. Tout près de l’église Toussaints – pour le plus grand plaisir des paroissiens non contents de compléter leur réjouissance spirituelle dominicale par des plaisirs comestibles. Mais d’emblée, certains lecteurs s’étonneront de cette mention de Bouvier au titre de chocolatier. De fait, beaucoup de Rennais – aux palais pourtant fins et ardents – ne connaissent cette maison que pour ses macarons (dont nous reparlerons sans nul doute dans un prochain reportage consacré aux champions de ces délicieux disques parfumés). Pourtant, Bouvier aligne aussi bien des plaquettes que des chocolats fins à l’unité. Au menu : poivre, hibiscus, framboise, orange acide, praliné, myrtille, fleur de sel de Guérande.

Bouvier reposait jusqu’à présent dans un art chocolatier classique mais égal. Là encore, hélas, l’ensemble a un peu baissé au regard de notre précédent test. Il y a bien un ou deux coups heureux, voire excellents. Les ganaches sont bien équilibrées, mais souvent trop sucrées et la majorité des préparations manquent désormais de tonicité, de cette puissance authentique qui caractérisait auparavant cette maison. Regret.

Bouvier, 3, rue Toullier (place Toussaints) 35000 Rennes. Site internet. 02 99 78 14 08.

Croustille

Si cette nouvelle chocolaterie ose davantage dans les semaines à venir — plus d’agrumes, plus de fraîcheur, plus de contrastes, un brin d’originalité supplémentaire — elle pourrait devenir une adresse incontournable. Pour l’heure, elle offre déjà de très beaux produits – les chocolats en vrac sont à 15 euros les 100 grammes – une qualité globale très solide, et une promesse qui ne demande qu’à se déployer.

Croustille – Chocolaterie & Confiserie artisanale, 59 boulevard de la Duchesse-Anne, 35000 Rennes.

chocolat rennes

Municipales 2026 à Rennes : quel scénario pour le second tour à Rennes ?

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À trois mois des élections municipales de mars 2026, Rennes s’apprête à vivre un scrutin décisif. Ville depuis longtemps bastion socialiste, la capitale bretonne voit s’aiguiser les appétits et se multiplier les candidatures. Dans un contexte social marqué par la crise du logement, la précarité étudiante et les débats relatifs à la sécurité, ce scrutin pourrait reconfigurer durablement l’équilibre politique rennais. En attendant les différents projets municipaux, le jeu des alliances a eu lieu et aura encore peut-être lieu…

Repères – Municipales 2026 à Rennes

  • Dates : 15 & 22 mars 2026 (décret du 27 août 2025).
  • Gauche PS : Nathalie Appéré a annoncé se présenter à un troisième mandat le 20 novembre 2025.
  • Centre-centre-droit : Charles Compagnon (Horizons) a fusionné sa liste le 24 septembre avec Carole Gandon (Renaissance), le MoDem 35 (Boucher et Vedrenne) ainsi que l’UDI [centre-droit humaniste de Hervé Marseille], Démocrates et progressistes Territoire de Progrès [centre-gauche de Jean-Yves Le Drian] et le Parti Breton [centre-gauche autonomiste] dans le collectif Vivre Rennes dès le premier tour. 
  • Gauche EELV : projet porté collectivement par la liste Confluences (soutenu par UDB et Nouvelle Donne) ; deux porte-paroles : Gaëlle Rougier & Priscilla Zamord. Mais ralliement à la liste Appéré le 18 octobre 2025, les écologistes rennais réunis dans le collectif Confluences (EELV-UDB-ND) ont validé une alliance avec le Parti socialiste dès le premier tour.
  • Extrême-gauche LFI : Marie Mesmeur & Gwénolé Bourrée désignés chefs de file (juin 2025). Marie Mesmeur est désignée tête de liste le 21 novembre 2025.
  • Extrême-gauche PC : Yannick Nadesan, tête de file du PC rennais, se rallie à la liste PS le 14 novembre.
  • Liste gauche-extrême-gauche-autonomiste PS–EELV–PC-UDB : Alliance officialisée avec les écologistes et UDB le 18 octobre 2025 puis avec les communistes le 14 novembre.
  • Droite LR : Thomas Rousseau conduit la liste « L’Espoir rennais » (Les Républicains). 
  • Extrême-droite RN : Julien Masson, tête de liste officielle avec l’intégration d’un ex-directeur de la police dans l’équipe pour crédibiliser le thème sécurité.
  • Liste citoyenne : initiatives indépendantes en cours de structuration, impact à confirmer. Le Parti animaliste constitue une liste nationale, liste rennaise à confirmer. Erell Duclos est tête de liste du collectif trotskyste révolutionnaire Révolution Permanente.
    –> Rappel des règles du scrutin : Une liste doit atteindre 10 % pour se maintenir au 2e tour, 5 % pour fusionner avec une autre. La répartition des sièges se fait avec une prime majoritaire pour la liste arrivée en tête, puis répartition des sièges restants à la proportionnelle.

Le comité électoral de LFI a confirmé le 21 novembre 2025 la députée Marie Mesmeur (1ère circonscription d’Ille-et-Vilaine) tête de liste pour conduire la campagne rennaise. Mais la partie est loin d’être gagnée pour LFI, notamment en raison du clivage que suscite dans l’opinion le leadership contesté de J.-L. Mélenchon et des fortes dissensions internes que connaît la section de Rennes. Ainsi, l’insoumis Ulysse Rabaté, battu lors de la désignation des chefs de file de LFI Rennes, mène sa propre liste « Rennes Commune »..

Samedi 18 octobre 2025, les écologistes rennais réunis dans le collectif Confluences (EELV-UDB-ND) ont validé une alliance avec le Parti socialiste dès le premier tour. Les militants de LFI accusent mal le coup car ils savent que leur chance d’obtenir des positions futures est désormais réduite. Les vieux copains écolos ont préféré jouer la carte de la majorité plutôt que d’opter pour une alliance avec une section LFI rennaise minée par les guerres intestines. C’était attendu et de bonne guerre politicienne…

6 novembre 2025 – Présentation de Julien Masson comme tête de liste RN à Rennes avec l’intégration d’un ex-directeur de la police dans l’équipe afin de crédibiliser le thème sécurité.

14 novembre 2025 : sur les 127 adhérents qui constituent la section du PC à Rennes, 117 militants communistes se sont exprimés pour rejoindre la liste de la majorité municipale sortante, qui a accepté.

14 novembre 2025 : Charles Compagnon, 52 ans, conseiller municipal d’opposition et entrepreneur rennais, annonce officiellement sa candidature à la mairie de Rennes pour les municipales de 2026, depuis la dalle Kennedy à Villejean, lieu de la fusillade du 17 avril. Il fait de cet épisode un moment fondateur de son engagement contre la peur et le sentiment d’abandon dans les quartiers populaires. Il oppose sa « méthode Compagnon » – écoute de terrain, débats assumés, propositions concrètes – à ce qu’il décrit comme « onze ans de renoncements » et de communication sous Nathalie Appéré, qu’il accuse de déni au sujet de l’insécurité, de la saleté, de la bétonisation, de l’urbanisme, des finances et de la dégradation des services publics.

vivre rennes compagnon

Son projet s’articule autour de trois priorités :

  1. Un cadre de vie qui protège et rassemble
    – Doublement et armement de la police municipale, formation renforcée
    – Extension de la vidéoprotection et « tolérance zéro » pour les incivilités
    – Création de quatre commissariats mixtes (police nationale + municipale) à Villejean, Maurepas, le Blosne et Cleunay, afin que « la peur change de camp ».
  2. Une ville durable, apaisée et accessible
    – « Écologie du quotidien » avec plus d’îlots de fraîcheur et d’espaces verts, désimperméabilisation des sols
    – Arrêt de la bétonisation jugée « non concertée », limitation des tours
    – Logements accessibles pour ménages et étudiants, mobilités facilitées et réseau express vélo renforcé.
  3. Une ville qui travaille et qui rayonne
    – Lutte contre un chômage pouvant atteindre 30 % dans certains quartiers en reconnectant entreprises, écoles et jeunesse
    – Soutien aux artisans, commerçants, associations, développement industriel et technologique (références à « Safran 2, 3 et 4 »)
    – Défense de la patinoire Le Blizz, volonté d’un grand stade et d’un Zénith pour renforcer le rayonnement culturel et sportif de Rennes.

Au plan politique, Charles Compagnon (voir notre chronique de son livre de campagne) promeut la bannière « Vivre Rennes ! » avec Carole Gandon et un rassemblement qu’il présente comme inédit, lequel va de la social-démocratie à la droite républicaine et à la société civile, sans alliance avec « les extrêmes ». Il décrit ce bloc comme une union de conviction, opposée aux « alliances de façade » qu’il attribue à la majorité actuelle. Il se pose en candidat du terrain et des habitants plutôt que des partis, et conclut sur un appel à « l’alternance » et à un « nouveau souffle » pour que les Rennaises et les Rennais puissent « Vivre Rennes pleinement, librement, ensemble ».

Jeudi 20 novembre 2025

La maire socialiste de Rennes, Nathalie Appéré, a mis fin au faux suspense en confirmant, au Grand Huit de Rennes, devant la presse invitée, qu’elle comptait briguer un troisième mandat lors des municipales de 2026, tout en donnant « rendez-vous en janvier » pour l’officialisation de sa candidature et le lancement formel de sa campagne.

Nathalie Appéré et douze formations de gauche et d’extrême-gauche, notamment communiste et écologiste, lancent « Rennes Solidaire », plateforme commune en vue des municipales de mars 2026. Autour du Parti socialiste, des militants écologistes, du PCF, de Génération•s, de Place Publique, du Mouvement radical, de l’UDB, de Nouvelle Donne et de plusieurs collectifs citoyens, cette union revendique un socle de valeurs partagé : égalité, justice sociale et climatique, défense des services publics et des communs. Nathalie Appéré a confirmé qu’« au moment venu » elle sera candidate pour un troisième mandat, en s’appuyant sur un bilan qu’elle juge cohérent (végétalisation, logements, mobilités, éducation, santé) et sur la promesse d’amplifier la transformation de la ville. Dans les semaines à venir, Rennes Solidaire engagera une large démarche de concertation avec les habitants (réunions, échanges, contributions citoyennes) afin de construire un programme jugé ambitieux et fidèle à « l’esprit d’ouverture et de partage » de Rennes. A suivre…

…en janvier, soit quelques semaines avant les élections, pour découvrir le programme de la liste rouge-rose-verte-autonomiste-bretonne.

Alors ?…

…Quel scénario pour le premier tour à Rennes ?

Des facteurs pondérants
-> La forte croissance démographique, la crise du logement et la précarité étudiante influenceront le scrutin, tout comme la sécurité. Les Rennais restent en attente du projet municipal de chaque liste.
-> Si les projets municipaux s’avèrent peu convaincants ou, pire, anémiés car au seul service du jeu des alliances, cela n’ajoutera qu’au désintérêt, voire au dégoût des électeurs à l’égard des candidats et de cette élection*.
-> En fonction, des jeunes et moins jeunes inscrits issus des quartiers estudiantins ou prioritaires de Rennes vont-ils se mobiliser ?
C’est une importante variable imprévisible du scrutin.
-> Le cas échéant, leur vote ira à LFI (Français d’origine immigrée aux revenus faibles ; en particulier de confession musulmane qui exprimeront leur soutien à Marie Mesmeur après sa participation à la flottille pour Gaza) et au RN (Français d’origine locale déclassés et une partie de jeunes de 18 à 24 ans qui éprouvent un sentiment d’abandon peu ou prou corrélé à une islamisation de la société et à une explosion de la délinquance que la municipalité comme la préfecture bretonnes peinent à endiguer).
-> Pour autant, dans un climat socialement tendu, les craintes économiques nationales et géo-stratégiques pourraient inciter certains électeurs ancrés à gauche mais hésitants à privilégier la stabilité républicaine incarnée par Nathalie Appéré au détriment de l’alternative LFI radicale. A contrario, des écolos déçus par la politique de la majorité vont voter LFI.

> Bref, il y a un delta d’au moins 7 % d’électeurs susceptibles de voter aussi bien LFI que PS–PC–EELV–UDB. Ils seront l’objet de toutes les convoitises des militants des deux bords durant la campagne, car leur vote au premier tour constituera une variable capitale dans la confirmation de l’alliance PS–PC–EELV–UDB.

Voilà nos projections des tendances du premier tour [à l’heure actuelle*] :

La liste rouge-rose-verte PC – PS – EELV – UDB pourrait atteindre entre 38 et 45 %.
À l’extrême gauche radicale, LFI (Mesmeur/Bourrée ) entre 10 et 15 % et quelques voix à Ulysse Rabaté et Erell Duclos.
La coalition centre-droit, la liste de Charles Compagnon, Carole Gandon, M.-P. Vedrenne et Nicolas Boucher peut espérer 28 à 34 %.
À droite, le LR Thomas Rousseau avec sa liste L’Espoir rennais serait entre 4 et 6 %.
Enfin, à l’extrême droite, le RN de Julien Masson pourrait franchir le seuil des 5 % (et même largement en cas de la dégradation du rapport à l’islam chez une partie croissante de Français et d’accélération de la narco-criminalité à Rennes).

Au second tour, la triangulaire suivante paraît [à l’heure actuelle] probable :

PS–EELV–PC–UDB (45-55 %), LFI (10-15 %) et coalition centre-droit-droite (38–46 %).

Cela étant, si LFI ne passait pas la barre des 10 % au premier tour ou bien en raison d’une alliance de circonstance avec le PS (leurs représentants respectifs se détestent chaudement, mais l’appât du gain pourrait se révéler le plus fort), on aurait la situation suivante :

Et, en cas de duel :

PS–EELV–PC–UDB–(LFI) (54-59 %) et coalition centre-droit-droite (41–46 %).

Autre alternative peu probable, mais pas improbable :

Une alliance du LR Thomas Rousseau avec le RN Julien Masson.
Si les deux listes étaient conduites à dépasser les 5 % au premier tour, ce qui est possible.
Ces deux têtes de liste pourraient vouloir tenter de négocier avec la droite du centre droit, mais la vision politique des cadres centristes-centre-droit de Vivre Rennes étant tout à fait républicaine, le trio Compagnon-Gandon-Boucher est incompatible avec des idées extrémistes (d’extrême droite tout autant que d’extrême gauche).
En pratique, une liste LR–RN au second tour réunirait, à notre avis, beaucoup moins de votes que le cumul de leurs deux scores respectifs obtenus au premier tour.
En revanche, cela finirait d’assurer la victoire de l’arc gauche–ecolo-communiste conduit par Nathalie Appéré.

–> Par ailleurs, en 2026, à Rennes comme ailleurs, la question n’est plus seulement de savoir qui s’alliera avec qui, mais qui est prêt à signer noir sur blanc un socle minimal en réponse aux aggressions de Poutine.

Dès lors, une exigence élémentaire devrait s’imposer à tous les candidats — notamment aux candidats PC, LFI et RN — un engagement public d’opposition à la Russie poutinienne et de soutien à l’Ukraine. À l’heure où la perspective d’un conflit prolongé avec Moscou ne relève plus de la fiction, il serait paradoxal que Rennes se choisisse une majorité locale floue ou ambiguë sur ce point.

Charte d’engagement en réponse aux agissements hostiles de Moscou

  1. Nommer le régime
    Reconnaître explicitement que la Russie postsoviétique de Vladimir Poutine est un régime autoritaire, responsable d’une guerre d’agression contre l’Ukraine et qu’elle représente aujourd’hui une menace majeure pour la sécurité nationale et européenne.
  2. Reconnaître le droit de l’Ukraine à se défendre
    Affirmer sans ambiguïté que l’Ukraine a le droit de défendre son intégrité territoriale et que la France et l’Europe ont intérêt à ce qu’elle ne soit pas réduite à un protectorat russe.
  3. Refuser toute dépendance envers Moscou
    S’engager à ne solliciter ni accepter aucun financement, direct ou indirect, lié à des intérêts russes et/ou au pouvoir poutinien, et à rendre publiques toutes les relations officielles entretenues avec ses représentants.
  4. Ne pas relayer la propagande du Kremlin
    S’interdire de reprendre les éléments de langage russes (dénazification, relativisation des crimes de guerre, inversion des responsabilités) et s’engager à lutter contre les relais de désinformation pro-Kremlin et toute forme d’ingérence.
  5. Assumer la solidarité avec les victimes du régime
    Affirmer le soutien durable aux Ukrainiens, aux opposants russes et aux exilés des régimes alliés de Moscou, y compris à l’échelle locale (accueil, coopération, mémoire), comme un devoir politique et moral.

*

Données de référence
Population de Rennes (2025) : ~226 000 habitants.
Population majeure (18 ans et +) : environ 170 000 personnes.
Inscrits sur les listes électorales (2020) : ~111 000.
→ Cela signifie qu’environ 35 % des majeurs rennais n’étaient pas inscrits (soit par choix, soit par déménagement non signalé, soit par désintérêt).

Impact sur la légitimité électorale
Prenons le scénario le plus “fort” de ces 20 dernières années à Rennes :
Daniel Delaveau en 2008 : 39 500 voix.
Rapporté aux inscrits : 36,5 %.
Rapporté à l’ensemble des majeurs (inscrits + non-inscrits) : environ 23 %.

Le cas le plus faible :
Nathalie Appéré en 2020 : 32 528 voix.
65,35 % au 2d tour
Rapporté aux inscrits : 29,3 %.
Rapporté à l’ensemble des majeurs : 19 %.
Abstention : 68,32 %

Avec abstention seule, un maire de Rennes est élu avec autour de 1/3 des inscrits.
Avec abstention + non-inscrits, entre 19 et 23 %.

Municipales 2020 (1er tour, liste EELV seule menée par Matthieu Theurier)
Résultat : 25,4 % des exprimés
Voix : 11 725
Inscrits : ~111 000
Abstention : 63 %
→ 10,5 % des inscrits
→ environ 6,9 % des majeurs rennais (si on rapporte aux ~170 000 adultes)

* En 2014, près de la moitié des Rennais se sont abstenus de voter et 68,32 % en 2020 (le COVID n’a pas aidé). Ce qui aurait dû et devrait alerter quant à la crise de la représentation élective en France et la nécessaire refondation plus élargie, plus populaire et dynamique de l’expression politique. Pourtant, peu de choses bougent, la classe politique française et ses 600 000 élus ne se remettent pas ou que peu en question, la moyenne générale des qualités intellectuelles et des capacités visionnaires des élus accuse un large repli aux yeux de l’opinion qui se méfie toujours plus du personnel politique, et le militantisme politique est en train de se recomposer dans de nouvelles expressions en communautés et réseaux en marge des processus institutionnels hérités de la Ve République.

La France compte 600 000 élus pour 69 millions d’habitants ; la Chine compte 2,6 millions d’élus (soit 4 fois plus) pour une population de 1,4 milliard (soit 20 fois plus). À la Chambre des représentants américaine, on trouve 435 représentants et au Sénat, 100 sénateurs. En France, entre l’Assemblée nationale et le Sénat, on arrive à 925 parlementaires, soit 1,7 fois plus qu’aux États-Unis pour une population 5 fois inférieure. Bref, on a 1 élu pour 100 habitants en France contre 1 pour 500 en Allemagne, 1 pour 550 en Chine, 1 pour 600 aux États-Unis. La réduction en France à 150 000 élus entraînerait une économie annuelle de 4 milliards d’euros selon la fondation IFRAP.

  • * estimations internes sans sondage public local