Un bon livre est-il obligatoirement bien écrit ? D’ailleurs, qu’est-ce qu’un livre bien écrit ? Et qu’est-ce qu’un bon livre ? Oublions, pour une fois, les redondances académiques d’une France poussiéreuse, engoncée dans un élitisme n’ayant d’égal qu’une étroitesse assommante, et acceptons d’entendre qu’un livre réussi est simplement celui qui tient le lecteur en éveil. Rien de plus, mais rien de moins. Le style, la syntaxe, le respect de codes dont Saint-Germain-des-Prés a du mal à se défaire… négligeons-les le temps de La 5e vague, un page-turner américain qui ne sera pas loin de devenir une série culte si son auteur tient le rythme dans le second volet promis pour 2014.
« Si les extraterrestres nous rendent visite un jour, je pense que le résultat sera comparable à ce qui s’est produit quand Christophe Colomb a découvert l’Amérique… Pas vraiment constructif pour les Indiens… » (Stephan Hawking)

Le livre est découpé en 14 parties et 91 chapitres, créant une dynamique irrégulière, presque fantasque, mais dont l’articulation est constamment juste. C’est bluffant d’énergie et d’inventivité. Avec ce premier tome d’une trilogie bientôt adaptée au cinéma par Hollywood, Rick Yancey signe un roman intergénérationnel. A l’origine destinée à la jeunesse, La 5e Vague séduit aussi les adultes et, bien que mal écrite et mal traduite, l’histoire captive néanmoins par ce qu’elle a de plus réussi : sa construction, son rythme et le choix d’un sujet profilé sous un regard nouveau. A découvrir également dans sa version originale : The 5th wave, plus efficace avec un bon dictionnaire que tous les devoirs de vacances. (Accessible avec un anglais de niveau secondaire.)
Jérôme Enez-Vriad
La 5ème vague de Rick Yancey, chez Robert Laffont, 595 pages – 18,50 €
