Dimanche 15 mai 2016 à Rennes, le Musée de la danse avait lancé une invitation à tous les Fous de danse : vivre la danse sous toutes ses formes, à travers toutes ses pratiques. C’est sous un soleil galvanisant que les Rennais ont répondu présents.

De midi à minuit, 16.000 fous de danse ont convergé vers l’esplanade Charles-de-Gaulle devenue le théâtre éphémère d’une communauté dansante enthousiaste : échauffement pour tous, chorégraphies participatives, Soul Train géant, spectacles, cercles de danses urbaines, fest-deiz, dance floor se sont succédés à un rythme effréné.

Boris Charmatz, directeur du Musée de la danse, voit dans le succès de cette journée « une belle réappropriation de l’espace public de manière collective. La danse est un des moyens d’inventer ce nous : un nous remuant, débordant, qui se joue des âges, des classes, des genres, des catégories « amateur » ou « professionnel ».

Il y a eu à voir et à danser avec Clarisse Chanel, Médéric Collignon, Anne Teresa De Keersmaeker, Maud Le Pladec, Anne-Karine Lescop, Daniel Linehan, Fabrice Mazliah, Julie Nioche, Pascal Quéneau, Eszter Salamon, Marcela Santander Corvalán, Marc Vanrunxt, Rebeka Warrior, des danseurs du Ballet de l’Opéra national de Paris, des danseurs de P.A.R.T.S. Bruxelles, la compagnie Engrenage & la Fanfare Funky Sta, Startijenn, Boris Charmatz et tous les fous de danse associes à ce projet.

Fous de danse 2016 en quelques chiffres : 16.000 spectateurs sur 12 heures d’art chorégraphique 18 projets ou groupes de projets artistiques différents. 420 artistes et amateurs. Fous de danse s’inscrit dans le cadre des Premiers dimanches aux Champs Libres et de Dimanche à Rennes.


Une véritable phrase chorégraphique de douze heures ! 

fous de danse rennesUn continuum de mouvements donné à voir de la manière la plus dépouillée qui soit : le public et les danseurs sont au même niveau, même sol, sans scène, sans surélévation, sans autre éclairage que celui de l’esplanade. Néophytes, amateurs, professionnels, élèves, jeunes pousses et stars internationales, pièces écrites et moments improvisés, danses de rue, danses participatives et danses festives – tout et tous se mêlent et trouvent leur place sur l’esplanade Charles de Gaulle. Une performance à voir et à danser, composée d’écritures anciennes et contemporaines, d’improvisation et de spontanéité.

Anne Teresa De Keersmaeker danse son mythique Violin phase, une occasion rare et privilégiée de découvrir un extrait de Fase, Four Movements to the Music of Steve Reich, pièce essentielle du répertoire contemporain qui explore les rapports entre la musique et la danse. En duo avec Boris Charmatz, l’artiste belge danse également Chaconne, extrait de Partita 2, sur la musique de Johann Sebastian Bach.

Fous de danse 2016

la Levée à Rennes en 2015 photo Nyima Leray

Avec Roman photo de Boris Charmatz, adapté par Maud Le Pladec et Anne-Karine Lescop, 20 danseurs amateurs esquissent leurs premiers pas en faisant revivre les quelques trois cents photos d’un livre sur Merce Cunningham et son œuvre. Ils créent ainsi un rapport particulier sur la manière d’appréhender la danse en écho à la démarche de ce monument de l’histoire de la danse.

Du Sacre du printemps de Vaslav Nijinski, tournant de la danse au début du siècle dernier, il n’existe aucune trace filmée, et pourtant ce travail a vu une quantité inégalée de reprises et de recréations. C’est à partir du Sacre de Dominique Brun, que les chorégraphes Clarisse Chanel et Marcela Santander Corvalán conçoivent Boutures d’un sacre dansé à Rennes par des enfants de l’école Paul Langevin de Brest.

Également avec des enfants et avec le groupe Les Créatives de Danse à tous les étages ! Julie Nioche présente Les Sisyphe, une performance de 17 minutes de sauts sur la musique The End de The Doors ; des danseurs de l’Opéra national de Paris présentent de grands solos du siècle dernier ; les étudiants de l’école P.A.R.T.S. accompagnent Fabrice Mazliah dans Six potentialités, Marc Vanrunxt dans Golden living dreams of visions, Daniel Linehan (un ancien de cette même école) dans End-World Mosaic et Eszter Salamon dans Wars & Dances.

Fous de danse 2016

Fous de danse n’existerait pas sans les rendez-vous participatifs comme l’Échauffement public, le Fest-Deiz, le Soul train géant, les cercles de danses urbaines (six cette année), mais aussienfant, danse collective proposée par Boris Charmatz sur la musique live de Médéric Collignon. Préparé ou non, le public pourra danser collectivement quelques mouvements de cette pièce que Charmatz créa au Festival d’Avignon en 2011. Un tutoriel est également en ligne sur tutoriel-enfant.tumblr.com et un atelier ouvert à tous est proposé le 4 mai au Musée de la danse (sur inscription au 02 99 63 87 34).
Soul train géant sur l’esplanade Charles de Gaule

La fête ne serait pas complète sans clubbing. Proposé par Rebeka Warrior, du groupe Sexy Sushi, l’Asphalt club métamorphosera l’esplanade en un immense dance-floor où l’extravagance est plus que bienvenue.

Fous de danse 2016

Soul train géant photo de Nyima Leray

 

 

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