Vie et cérémonies religieuses hmong

Les Hmong sont en majorité animistes et en minorité chrétiens. Ils croient aux esprits et rendent un culte à leurs ancêtres. La géographie, le territoire et ses limites, joue un rôle prépondérant dans leur vie quotidienne empreinte de mysticisme religieux. Maison, ville, fleuve, restaurant, hôtel, parc – tout est dominé par une myriade d’esprits qui protègent les lieux. Un Hong rennais qui traverse la France en auto pour aller visiter de la famille à Nîmes s’acquittera d’une offrande dans tous les hôtels-restaurants dans lesquels il s’arrêtera. Le monde spirituel est à l’avenant. Il est conçu comme un vaste pays où vivent les différents clans Hmong et les différentes familles. C’est pourquoi la religion animiste hmong consiste dans une gestion de la sphère des esprits sur terre et l’aide apportée aux morts afin qu’il retrouve leur maison dans l’autre-monde. Au cours de son existence, chaque Hmong aura célébré de nombreux rites, quatre dominent :
1. la dation du nom du nouveau-né. Attachement des fils de protection autour des poignets et appel de l’âme ;
2. le mariage. Toujours exogamique, les Hmong doivent choisir un conjoint d’un clan différent afin de conclure une alliance entre eux ;
3. le rite de dation du nom de maturité ;
4. les funérailles. Où qu’ils vivent, quand un hmong meurt, ses proches récitent en contrepoint du son du kenj le chant « Montrer le chemin » ou le chant « Brûler le foulard » pour initier son âme au voyage de retour dans le pays de ses ancêtres.
Les rites de soin, quant à eux, font essentiellement appel au rituel d’appel de l’âme où l’on tue une volaille ou un autre animal pour le sacrifice (porc ou vache ; en France, un porcelet fait l’affaire pour être en conformité avec la loi française).
Il arrive que le rituel de soin soit une séance chamanique où l’on invite les membres proches (lignage ou lignages alliés) à une cérémonie d’attachement de fils aux poignets du malade.
Les rites de fertilité comportent principalement trois rituels : sacrifice d’une vache à un ancêtre, sacrifice d’un porc dans la maison, sacrifice d’un porc dans les cas de maladie particulière.
En France, les Hmong s’étant adaptés au mode de vie urbain, on constate une combinaison d’éléments empruntés aux cultures laotienne et française.
Deux remarques à ce sujet :
D’une part, comme les Hmong ne peuvent se procurer d’animaux, habitant de petits appartements, ils envoient de l’argent à leurs parents dans les camps de réfugiés en Thaïlande afin que ceux-ci accomplissent certains rituels. C’était le cas du rite de sacrifice d’une vache pour un ancêtre et du rituel de libération de l’âme du défunt le treizième jour après l’enterrement.
D’autre part est apparu un moment festif nouveau qu’est le Nouvel An hmong.

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Nicolas Roberti
Nicolas Roberti est passionné par toutes les formes d'expression culturelle. Docteur de l'Ecole pratique des Hautes Etudes, il a créé en 2011 le magazine Unidivers dont il dirige la rédaction.

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