Depuis plusieurs semaines, les tribunes signées par de hauts responsables économiques et politiques se multiplient en France. Objectif : dénoncer l’écologie qui plomberait notre économie. Du côté de la République populaire de Chine, le Conseil des affaires de l’État vient, quant à lui, de faire de la transition écologique sous forme de développement des industries vertes une priorité…

Cette institution composée du premier ministre chinois et des vice-premiers ministres et de conseillers d’État et du secrétaire général du parti se réunit chaque mois pour fixer les orientations au pays. Les prévisions d’expansion du secteur de la protection de l’environnement sont de… 15 % par an. Le Conseil prévoit donc d’en faire un des piliers de l’économie chinoise » en 2015. Des fonds vont être débloqués pour aider nombre de secteurs à réduire la pollution de l’eau, de l’air et du sol. La Chine promet également de réduire ses émissions de CO2 en fonction des points de PIB acquis (calculés à partir de 2005, ce qui reste insuffisant, mais indique un changement d’attitude). La part des énergies renouvelables sera fixée à 15 % en 2020. (En France, nous en sommes à 7 % et 10 % aux USA.) Reste que cet effort comprend l’utilisation de barrages hydrauliques dont l’influence sur l’environnement est parfois très critiquée. C’est le cas de l’impressionnant barrage des Trois-Gorges dans la province d’Hubei.

Le problème du solaire chinois pourrait trouver une solution dans ces nouvelles mesures. En effet, cette industrie est très tournée vers la demande étrangère et pas assez vers le marché domestique. Développer une politique environnementale subventionnée pourrait résoudre le conflit Europe-Chine grevé par un dumping chinois. Mais le manque d’indicateurs fiables dans ce domaine risque de perturber la mise en place de cet ambitieux programme. De fait, la production de panneaux solaire est hautement polluante par ses rejets dans les eaux fluviales et nappes phréatiques. Développer cette industrie pour le marché intérieur en pénalise une autre. D’où le fait que les militants écologistes chinois viennent de réclamer un tableau de marche beaucoup plus précis que les quelques indicateurs économiques rendus publics.

En Chine, la pression ne vient ni de l’extérieur ni des sommets mondiaux relatifs au climat, mais de l’intérieur et de la pollution galopante. Les scandales sanitaires et les contraintes de déplacement dues à la pollution ont provoqué l’ire de l’opinion publique chinoise. Pour prévenir d’éventuelles émeutes et déplacement de population, Pékin se devait d’agir. Les villes modèles écologiques ne suffisent plus pour la classe moyenne chinoise qui se retrouve repoussée loin des centres-ville aux loyers astronomiques. À cela s’ajoute une notable baisse d’attractivité du pays vis-à-vis d’investisseurs étrangers. Le Greenwashing de même que le Socialxashing des grandes marques ne suffisent plus. Espérons que cette décision se conjugue heureusement avec les nécessaires transitions écologiques européennes. Notamment, en France, où le gouvernement de Jean-Marc Ayrault semble à la peine.

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Didier Acker
didier.ackermann {@] unidivers .fr

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