Du 11 février au 6 mars 2016 se déroule la 7e édition de Urbaines. Urbaines, un événement organisé par huit MJC de Rennes Métropole. Les organisateurs récusent l’appellation de festival : Cultures, tendances et pratiques urbaines plutôt. Au programme : concerts, expositions, danses, stages, ateliers, projections, rencontres… Lumière sur la programmation d’un objet volubile non identifiée.

 

urbaines rennesUrbaines est un événement certes neuf, mais louable dans son organisation. Cette édition s’émaille sur une grande partie du territoire rennais. Blosne, Cleunay, Bréquigny, Servon-sur-Vilaine, Corps-Nuds, etc. Le directeur de l’Antipode MJC, Thierry Ménager, explique que « la ville est devenue un espace urbain » et « un terrain de jeu et de créativité ». Mais de quoi Urbaines est-il le nom ? La  présentation de Thierry Ménager ne parvient pas vraiment à présenter Urbaines. « Le terme de festival est trop usuel ».

Thierry Ménager parle plutôt d’un « moment fort », de « plusieurs types d’expressions culturelles », « de nouvelles formes ». Reste que ce « pari collectif du décloisonnement, de l’ouverture, de la gouvernance partagée » risque de passer aux yeux de certains pour un fourre-tout des cultures dites urbaines. Car on trouve dans la programmation des pratiques aussi diverses que le street golf, le graffiti végétal, les percussions corporelles, le parkour, le pochoir, le sténopé, le beatbox, le futsal, la braderie urbaine…

urbaines rennesL’ambition affichée de couvrir toutes les tendances urbaines existantes et émergentes pourrait tendre à l’éclatement. « Investir l’espace public ». « Nouvelles façons d’appréhender l’espace ». « La jeunesse envahira cette noble institution qu’est le Triangle ». Dans ce désir amusé de conquête, ce décloisonnement forcené se fait pour une certaine culture qui saura sans doute exclure celles jugées trop usuelles. Après tout, ne fait-on pas aussi du point de croix au sein de l’espace urbain ? N’y cherche-t-on pas le silence des espaces verts ?

urbaines rennesOn sait que l’urbanisation toujours plus grande des villes ne va jamais sans protestation. Certaines pratiques urbaines en visaient justement la profanation, par des actions artistiques et pacifiques. Qu’en est-il d’une fresque murale dès lors qu’elle s’exprime sur le Réseau Urbain d’Expression ? Et du street golf quand il est autorisé, sectorisé, tracé ? La légitimité d’une telle manifestation ne doit pas cacher son fondement : la reconnaissance institutionnelle de pratiques autrefois pensées comme expression d’une spontanéité radicale.

Dans cet éclatement des propositions, la programmation comporte d’intéressantes pratiques à faire voir ou écouter. Cette année, le Triangle inaugurera l’événement, le 11 février, par le vernissage du projet « Triangle œuvre d’art 2016 » : un musée « à ciel ouvert » des œuvres de street artist comme War, Pedro ou Miss.Tic. X-trem Fusion, une compagnie de danse hip-hop du Cameroun, jouera sa nouvelle création Minkang ainsi qu’une rétrospective de son répertoire. Urbaines se clôturera le 6 mars, à l’Antipode par une soirée électro en partenariat avec Midi Deux, au Triangle par un battle hip hop : ce championnat de Breakdance verra s’affronter garçons et filles de 10 à 15 ans et déterminera qui représentera le Grand Ouest lors de la finale nationale à Paris.

Ce festival qui se construit « par, pour et avec la jeunesse » demande peut-être à maturer son propos et sa ligne programmatrice. D’ailleurs, son éditorial se conclut ainsi : « À l’heure de la reconnaissance des droits culturels par la loi, même pas peur de la diversité des pratiques culturelles ! ». De fait, il reste peu de citoyens à avoir encore peur de la diversité et des pratiques culturelles… Un combat gagné d’avance ?

Urbaines

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